La Philippide (L'Epopée de Philippe Auguste)

Guillaume est né dans l'évêché de Léon entre 1160 et 1169. La date exacte n'est pas attestée. A 12 ans il partit étudier à Mantes, puis à Paris. Ses études finies, il retourna en Bretagne et devint chanoine de Saint-Pol-de-Léon puis de Senlis.

Il ne retourna à Paris que quelques années plus tard et il eut alors l'occasion de rencontrer la Cour. Il gagna la faveur royale. le roi Philippe Auguste l'envoya auprès du Pape afin de s'acquitter d'une mission pour le moins originale: régler son divorce d'avec Ingeburge, affaire délicate s'il en est puisque nous ne savons toujours pas vraiment pourquoi Philippe Auguste décida de répudier cette dernière. Guillaume n'en parlera pas dans ses écrits.

Il servit également de précepteur au fils illégitime du roi, Pierre Charlot, pour lequel il écrivit un poème, Karlotis (aujourd'hui perdu) et devint le chapelain et l'historiographe royal. Il a écrit deux chroniques en latin, en prose et en vers. Les Gesta Philippi Augusti ont été composées entre 1216 et 1220. Elles sont en trois parties: un résumé, tout d'abord, de la chronique de Rigord, médecin du Bas-Languedoc qui avait commencé à les écrire et donc la rédaction fut poursuivie, par d'autres, jusqu'en 1208. La partie de Guillaume, proprement dite, qui s'arrête en 1214, destinée à célébrer la victoire de Bouvines, victoire à laquelle il avait assisté. La troisième partie est une continuation jusqu'en 1219. A la mort de Guillaume, vers 1226, cette version sera révisée et prolongée par un moine de Saint-Denis jusqu'en 1223, date de la mort de Philippe Auguste.

Certaines parties des Gesta Philippi Augusti ont servi de trame à son second ouvrage, écrit en vers, La Philippide. Celle-ci est divisée en 12 livres et fut écrite entre 1220 et 1225 pour la première partie et 1226 pour la seconde. Ce fut un véritable succès. Elle évinça, en dépit de leur grande valeur historique, les Gesta Philippi Augusti qui restèrent attribuées à Rigord. Guillaume dédia La Philippide à Pierre Charlot à la mort de son père.

Voici un ouvrage à lire absolument pour sa portée littéraire et, quelque peu, historique.
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