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EAN : 9782350871141
333 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (01/10/2009)
3.39/5   51 notes
Résumé :

A la manière d'un cabinet de curiosités, Saveur du temps rassemble des chroniques parues depuis 1948 jusqu'à aujourd'hui dans des publications comme Le Figaro ou Arts. Coups de coeur ou de griffes, panégyriques et traits d'humeur : c'est, avec ici ou là un rien d'inquiétude, un livre de ravissement et d'admiration. Portrait de notre société, éloge des géants (de Plutarque à Soljenitsyne, en passant pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Le plus grand talent de Jean d'Ormesson est peut-être de s'adresser à son lecteur comme s'il était seul à le lire, comme s'il s'agissait d'une conversation au coin du feu ou autour d'une bonne bouteille, dont on lui aurait, en homme de goût reconnu, laissé le choix.
Jean d'Ormesson est un illustre homme de lettres, un écrivain surdoué et un homme de culture mais lorsque le plaisir de la lecture de ce passionnant recueil laisse la place à la réflexion, alors, son auteur se révèle surtout comme un conteur.
Il nous fait le récit de la littérature, de celle qu'il aime passionnément, celle de Jules Romains, de François Mauriac, De Chateaubriand, de Michel Mohrt, De Montherlant, de Maurice Leblanc et de tant d'autres auteurs talentueux.
Cet ouvrage, pourtant très érudit, a l'élégance de la simplicité.
Son propos est de donner à tous l'amour des lettres et l'on pardonnera, aisément, à Jean d'Ormesson ce côté, aristocrate cabotin, qui souvent derrière le petit écran vient cacher l'Écrivain - Puisse-t-il me pardonner à mon tour, ce ton si familier qu'il me vient soudain - mais depuis "Apostrophe" dans mes jeunes années, il me vient souvent à l'idée que Mr d'Ormesson a été dans ma vie mon meilleur professeur de littérature.
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Je viens de lire ces chroniques dans l'édition A vue d'oeil et ce fut un vrai plaisir. Jean d'Ormesson y fait l'apologie de la belle littérature autant ancienne que plus récente. Il émaille son texte de beaucoup de citations de grands écrivains tels que Hugo, Zola, Cioran, Gide, Péguy, Wilde, Dutourd, Sollers, Borges… qui eux aussi défendent les belles lettres. Il évoque également des personnages qui ont fait preuve d'un grand courage : Sadate, le courage de la paix – Camp David était une formidable aventure qui s'est soldée par l'assassinat du raïs égyptien. Simone Veil qui fut la sixième femme à entrer à l'académie française après Marguerite Yourcenar, Jacqueline de Romilly, Hélène Carrère d'Encausse, Florence Delay et Assia Djebar. Il évoque la grande figure que fut pour la France le Général de Gaulle. De Gaulle vu par Jean Mauriac dans son ouvrage : Conversation avec Jean-Luc Barré. Il nous cite Benjamin Constant : « Que l'Etat se contente d'être juste. Nous nous chargeons d'être heureux. » C'est ce à quoi nous aident puissamment nos grands écrivains : leur lecture nous rendra plus heureux, au moins un instant, le temps d'une belle lecture. L'actualité est si triste.
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Nous y voilà. Ma grand-mère avait une sincère admiration pour Jean d'Ormesson, son érudition, sa faconde et sa littérature l'enthousiasmaient. Quelle joie lorsque je lui rapportai un exemplaire signé du sémillant académicien !

Ma mère que les livres ne passionnent guère, lit aussi Jean d'Ormesson. C'est une valeur sûre, un peu plus que le Goncourt qui peut être « subversif », même s'il n'est depuis toujours qu'une vaste entreprise de communication ou de publicité, dans laquelle baignent les éditeurs qui en sont, des écrivains illustres, des oeuvres mineures voire nulles, mais aussi quelques chefs d'oeuvre, sans compter les ratages flamboyants que jadis le Renaudot récupérait, alors qu'à présent ce dernier récompense vraiment n'importe quoi.

Oui, Jean d'Ormesson est plus que le Goncourt. Qui ne l'a pas aperçu un jour à la télévision, chattemite et caution tant littéraire que culturelle ?

Un jour, paraphrasant paresseusement le titre de l'un de ces livres, je lui demandai : « Était-ce vraiment bien ? »
C'était un peu perfide, un peu stupide de ma part, on n'attaque pas un monument.

Il y a dans l'oeuvre de Jean d'Ormesson, indiscutablement de très bons romans divertissants et à ce titre, sa trilogie du Vent du soir est un merveilleux exemple. Parue, il y a vingt-deux ans, elle n'a pas pris une ride.

Il y a surtout à mon humble avis, trois romans de Jean d'Ormesson que vous devez vraiment avoir lus ou lire le cas échéant.

Tout d'abord, l'irrésistible et inventif ouvrage : La Gloire de l'Empire. Là, tout le Jean d'Ormesson épatant, lumineux et brillant se trouve épanoui. L'humour et le savoir alliés à une écriture joyeuse y courent.

Puis, il y a Au Plaisir de Dieu. Voilà un roman extraordinaire sur la famille et quelle famille ! Il y a la fierté d'appartenir à un clan, le regret des traditions disparues, la cruauté du temps qui passe, la nostalgies des amours et des affections tenaces.

Et enfin : Histoire du juif errant. Sorti en 1990, après que certains thèmes ou histoires aient été « testés » dans Dieu, sa vie, son oeuvre, ce roman ample balaye tout sur son passage.
Le lecteur est happé par ce tourbillon de l'histoire.
Ça galope, galope à en perdre haleine. C'est un livre qui donne le goût de lire à ceux qui ne l'ont pas. Et je l'ai vérifié car je l'ai souvent offert.

Voilà, mon admiration pour ces trois romans contrebalancent largement certains autres romans faciles de l'académicien.

Voici donc, Saveurs du temps publié aux éditions Héloïse d'Ormesson. Ce sont des chroniques rassemblées pour notre plus grand bonheur.
Jean d'Ormesson est un écrivain malicieux, curieux de tout et de toute culture. C'est une fois de plus pétillant, instructif, drôle parfois et rafraîchissant.
L'ombre De Chateaubriand plane dessus mais il est question également de ski, de parisienne, de snobisme, d'un éclectique vagabondage littéraire (lire impérativement le Portrait de Proust sous la Coupole) et d'amitiés (merveilleux articles sur Jean-François Deniau et Maurice Rheims).

Vous vous doutez bien que Saveurs du temps n'aura pas besoin de ma chronique pour être un succès en librairie. Je m'en réjouis d'avance, je ne suis pas journaliste. Cependant, si j'ai réussi à vous pousser à lire l'un des trois romans dont j'ai parlé, en même temps que ces chroniques, cela me suffira.

L'oeuvre de Jean d'Ormesson mérite de durer, même si l'intéressé répète qu'il s'en fout. Et quand je vois par exemple le sort réservé à l'oeuvre de Françoise Sagan, je me dis qu'il ne faut pas baragouiner, mais plutôt remercier les écrivains qu'on aime ou qu'on a aimés.

N'est-ce pas à vous, cher Jean d'Ormesson, qu'Emmanuel Berl disait : « Tant que vous penserez à moi, je vivrai … » ?

Lien : http://livrespourvous.center..
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Toujours un grand plaisir à lire Jean d'Ormesson !
Son dernier livre daté de fin octobre 2009 est un recueil de chroniques parues dans un certain nombre de revues auxquelles Jean d'Ormesson a collaboré (Le Monde, Le Figaro, Le Point, Arts, Vogue …). Ces chroniques, chacune de 5 à 10 pages, ont été écrites entre 1948 et aujourd'hui. Au total, 60 chroniques qui s'étalent sur une période de 60 ans… une vie !

Comment l'auteur a-t-il procédé pour sélectionner ces 60 chroniques parmi des centaines, voire des milliers écrites tout au long de sa vie ? Jean d'Ormesson ne le précise pas. Seule indication qu'il nous donne : « Ce livre est un exercice d'admiration pour les hommes, pour leurs oeuvres et pour la beauté du monde. Dans une époque plus portée à la dérision qu'à l'admiration, voilà un défi que je relève sans trop de crainte. Nous vivons une période suffisamment préoccupante pour que, de temps en temps, nous essayions de viser un peu plus haut et de rendre à l'espérance des couleurs trop souvent défraîchies ».

Et effectivement, à la lecture de chacun de ces textes, j'ai eu beaucoup de plaisir. Certains textes sont plus forts que d'autres, mais tous se lisent avec aisance. Ces chroniques parlent de culture, de personnalités historiques et actuelles, de philosophes et d'écrivains, du temps qui passe, de phénomènes de mode, de civilisations perdues (égyptienne) ou à venir (indienne), bref, de pleins de choses, et toujours avec un fil conducteur, l'optimisme et le bonheur de vivre qui caractérisent cet écrivain.

Je garderai à portée de main une de ses chroniques « Déclin de la France ? » parue en juillet 2004. En 8 pages, Jean d'Ormesson retrace comment nous, Français, de nature plutôt optimiste, sommes devenus, en un peu plus d'une centaine d'années, des gens pessimistes avec un moral en berne. Il esquisse pourtant, en conclusion, quelques idées toutes simples pour rebondir et aller de l'avant. Pas de doute, la lecture des ces chroniques font du bien
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Il y a deux ans et deux jours disparaissait un grand esprit du XXème siècle, symbole de la causerie littéraire comme on n'en fait plus : Jean D'Ormesson. Je le voyais dans différentes émissions : Ruquier, Ardisson et son esprit et son érudition me fascinait. Certes je n'étais pas né quand il était directeur du Figaro, je n'aurais peut-être pas apprécié le personnage.
Saveurs du temps reprend différents articles écrits, notamment dans Le Figaro, où Jean d'Ormesson évoque la littérature. Là où le bât blessé, c'est que les articles se montrent inégaux. Les articles montrent une epoque révolue et qui ne peuvent pas parler aux jeunes. C'est dommage. Toutefois, par nostalgie et pour se rappeler comment était cet homme, (re)lisez ce livre !
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Une des caractéristiques les plus remarquables de l'intelligence [...], c'est qu'elle n'a jamais empêché qui que ce soit de se tromper gravement.
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La crise de la littérature et plus particulièrement du roman, dont chacun parle aujourd'hui avec insistance mais dans le vague, vient d'abord sans doute de l’absence de grands écrivains. Cette absence contraste singulièrement avec la profusion et l'éclat des années 1920 et 1930. Dans un dictionnaire des auteurs de l'entre-deux-guerres, la seule lettre M — privilégiée, j'en conviens — fournissait Mauriac, Maurois, Montherlant, Morand, Maurras, Malraux et Martin du Gard - sans parler des Charles Morgan et des Soomerset Maughan.
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Ce qu'est ce livre au fond, c'est un exercice d'admiration — tempérée, ici ou là, par l'inquiétude ou l'ironie. Admiration pour les hommes, admiration pour les œuvres, admiration pour la beauté du monde. Dans une époque plus portée à la dérision qu'à l'admiration, voilà un défi un peu audacieux. Je le relève sans trop de crainte. Nous vivons une période suffisamment préoccupante pour que, de temps en temps, nous essayions de viser un peu plus haut et de rendre à l'espérance des couleurs trop souvent défraîchies.
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Le drame de Chateaubriand est qu’il a servi avec fidélité les Bourbons à qui il était très supérieur et qu’il méprisait en secret et qu’il a combattu un empereur en qui il sentait un égal dans le génie et qu’il ne parvenait pas à haïr comme il le fallait.
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Il y a des génies idiots. Chateaubriand est un génie intelligent. Il faut relire, à la fin des Mémoires d’outre-tombe, les pages sur l’avenir de l’humanité : « La trop grande disproportion des conditions et des fortunes a pu se supporter tant qu’elle a été cachée ; mais aussitôt que cette disproportion a été généralement aperçue, le coup mortel a été porté. Essayer de persuader le pauvre, lorsqu’il saura bien lire et ne croira plus, lorsqu’il possédera la même instruction que vous, essayez de le persuader qu’il doit se soumettre à toutes les privations, tandis que son voisin possède mille fois le superflu : pour dernière ressource, il vous faudra le tuer. » Ou : « Supposez les bras condamnés au repos en raison de la multiplicité et de la variété des machines : que ferez-vous du genre humain désoccupé ? Que ferez-vous des passions oisives en même temps que de l’intelligence ? »
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Vidéo de Jean d' Ormesson
"Une petite merveille ! le seul conte écrit par Jean d'Ormesson et qui ressemble tellement à ses yeux bleus et pétillants ! de 8 à 120 ans !" - Gérard Collard.
Il était une fois, quelque part dans une vallée entourée de montagnes, un petit garçon comme tous les autres...
À retrouver à La Griffe Noire et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/l-enfant-qui-attendait-un-train.html
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