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Jacques Monfrin (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253066781
639 pages
Le Livre de Poche (25/09/2002)
3.86/5   28 notes
Résumé :
Le livre de Joinville est l'un des textes historiques les plus intéressants et les plus attachants que nous ait laissés le Moyen Age.

L'auteur raconte ce qu'il a personnellement connu du règne de saint Louis (1226-1270), essentiellement la croisade en Egypte et le séjour en Terre sainte ;

il se fait l'écho des propos édifiants du roi, qu'il vit souvent depuis leur retour en France, et de quelques-unes de ses décisions les plus remarqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La Vie de Saint Louis est un roman du XIII°s. Certains l'ont considéré comme un roman historique. Joinville (conseiller et confident du roi) raconte ce qu'il a personnellement connu du règne de Saint Louis (1226-1270), essentiellement la croisade en Égypte et le séjour en Terre Sainte (1248-1254). Il se fait l'écho des propos édifiants du roi et de quelques-unes de ses décisions les plus remarquables. Joinville parle presque autant de lui-même que du roi, censé être le sujet de son livre. Mais il le fait d'une manière si naturelle qu'il ne donne en aucun cas l'impression de se mettre en avant.

La subjectivité de Joinville permet-elle de considérer ce texte comme historique ? Toute la question est là. Il est confus lorsqu'il raconte les débuts du règne de son souverain (période qu'il n'a pas connue, d'où son malaise), n'hésite pas (en l'avouant), à emprunter des passages à d'autres chroniqueurs lorsqu'il est dans l'ignorance, et semble idéaliser l'image du roi.

Bien que puisant chez d'autres au besoin, Joinville a fait de ses chroniques une oeuvre personnelle ne suivant aucun modèle. de ce fait, la manière dont il est construit peut surprendre. Cependant, le désordre est tout relatif. La langue est simple, orale. Joinville avait dû bien souvent raconter ses souvenirs. Il ne change pas de style lorsqu'il les met par écrit. C'est donc très agréable à lire pour nous, quelques siècles plus tard...
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Jean de Joinville, un noble champenois, accompagna Louis IX (futur Saint Louis) outre-mer. le Roi de France, face à l'anarchie qui régnait en terre sainte, avait décidé de se croiser et de constituer une importante armée. C'est d'Aigues-Mortes, construite alors, que l'armée s'embarqua, faisant d'abord escale à Chypre. La flotte se dirigea ensuite, dispersée par une tempête, vers l'Egypte. Les croisés s'emparèrent de Damiette, qu'ils espéraient pouvoir échanger, et alors qu'ils attendaient que toute l'armée soit réunie, ils furent retenus par une crue du Nil. La résistance s'était organisée contre cette armée franque et de nombreuses escarmouches se terminèrent en massacres. Les croisés avaient pris la direction du Caire et franchirent le Nil près de Mansourah, mais l'imprudence de Robert d'Artois, le frère de Saint-Louis, aboutit à un désastre. Il fallut affronter la disette et les épidémies jusqu' à négocier la vie sauve de l'armée qui avait survécu en échange de Damiette et d'une forte rançon. C'est Joinville, conseiller du Roi, qui fut chargé de récupérer la somme due auprès des Templiers. Saint Louis rejoint alors Saint Jean d'Acre, qu'il contribua à fortifier. Il restera encore quatre ans en terre sainte jusqu'à la mort de sa mère, Blanche de Castille, à qui il avait confié la régence du royaume. Saint Louis se croisera de nouveau, mais cette fois ci Joinville, plus avisé, refusera de l'accompagner et c'est à Tunis que le Roi de France, affaibli par la maladie, trouvera la mort. le témoignage que fit par la suite Joinville est resté des plus précieux puisqu'il évoque un homme qu'il côtoya au quotidien, confronté, le plus souvent, à de grands périls. le portrait est des plus flatteurs et Joinville insiste sur la piété de Saint Louis, qu'il jugea sans doute parfois excessive, le roi faisait de larges aumônes et de nombreuses donations, il était ferme et sobre en toutes choses rejetant le faste des plus puissants. Ce comportement du Roi marqua ses contemporains et aboutit à sa canonisation.
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Ce qui frappe avant tout, c'est la précision quasi moderne du texte, inextricablement enroulée autour d'une utilisation très biblique de la conjonction "et." Au début agacé, on finit par s'y habituer mais ce ne sera pas sans mal pour tous.

Avec cette fameuse conjonction, le Dieu des Chrétiens et Louis IX, que Boniface VIII canonisera en 1297 pour des raisons purement politiques, constituent les deux autres faces de la Trinité que révérait Jean de Joinville. Encore jugerait-il ce rapprochement très léger et même blasphématoire tant cet homme, comme, semble-t-il, son suzerain, oubliait tout sens de l'humour dès qu'il était question de la divinité.

A Joinville, on ne peut dénier un grand bon sens et une franchise redoutable, dont lui-même fait parfois les frais, par exemple lorsqu'il déclare tout de go à Louis qu'il n'apprécie pas de laver les pieds des lépreux. Cet homme est un modèle à l'antique, intègre, sérieux, porté par sa foi et son sens des responsabilités. Courageux, il n'hésite pas à blâmer ouvertement le tout puissant Philippe IV le Bel, petit-fils de Louis IX, dont la politique volontaire traîna la papauté en Avignon et demeure l'un des plus vieux et des plus parfaits exemples de ce que l'on nomme le gallicanisme.

Cependant, malgré tout, le lecteur songe qu'on ne devait guère s'amuser en sa compagnie. Quant aux analystes freudiens, on devine sans peine qu'ils se régaleraient à imaginer un sentiment trouble dans l'adoration - le terme n'est pas exagéré - que Joinville voue au futur saint Louis.

Celui-ci la méritait-il ?

Bien que cette "Vie ..." tienne plus de l'hagiographie que de l'étude critique, elle n'en donne pas moins à penser au lecteur moderne et un tant soit peu féru d'Histoire. Louis IX nous est présenté comme un homme profondément pieux, à la façon dont le Moyen-Age concevait la piété et qui, aujourd'hui, nous semble souvent difficilement concevable. Ce fils de la très chrétienne Blanche de Castille et de Louis VIII de France, ce petit-fils de Philippe-Auguste, semble ramener tout à Dieu et à la religion. Cela débouche sur d'authentiques moments de générosité et d'humilité - saint Louis fit énormément de bonnes oeuvres et ne se targua jamais de sa haute naissance devant les pauvres qu'il aidait - mais aussi sur des faits de fanatisme absolu : la chasse aux sorcières déclenchée contre les prostituées (mais non contre leurs clients) et bien entendu l'idée que tuer au nom de Dieu est chose aimable et sainte - on notera toutefois que, chez les non-chrétiens de l'époque, le principe est tout aussi également appliqué.

Mais ce qu'il y a de curieux, c'est que ce monarque qu'on pourrait craindre obnubilé par les prescriptions religieuses se révèle un excellent politique. Même si Joinville ne développe pas sa réflexion sur ce point ainsi que l'on pourrait s'y attendre, la chose ne saurait se nier : Louis IX est aussi absolutiste que son lointain descendant, le Roi-Soleil. A sa décharge, soulignons qu'il est beaucoup moins belliqueux - sauf quand il est question d'aller délivrer le tombeau du Christ - et beaucoup plus diplomate, pour ne pas dire rusé.

Ses grands vassaux s'opposent à lui ? Il se croise et, du coup, les force à faire de même - quel vassal serait suffisamment sans vergogne pour laisser son suzerain prendre les armes contre les Infidèles et ne pas l'imiter ? Seulement, combien, parmi eux, reviendront-ils de Jérusalem ? ...

La loi et l'ordre ne sont pas respectés ? Il dicte des ordonnances précises, met en place les structures nécessaires à leur rétablissement et n'hésite pas à payer de sa personne - saint Louis rendant la justice sous le fameux chêne de Vincennes n'est pas une légende - pour que passe la réforme entreprise.

Le tout en douceur, sans presque jamais élever la voix, en se signant beaucoup et en invoquant régulièrement Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Fils de son époque, qui n'est pas tendre avec ceux qu'elle suspecte d'une foi autre que la chrétienne ou encore d'hérésie et d'athéisme, il impose aux Juifs le port d'un rond de tissu jaune sur la poitrine et, aux Juives, celui d'un chapeau particulier : pas de mariages mixtes surtout. On peut y voir la marque d'un racisme certain mais si l'on rappelle que, dans ce type de mariage (comme d'ailleurs dans les mariages avec des musulmans), c'est au chrétien de changer de religion, on comprend sans doute mieux l'attitude du roi qui ne tenait pas à voir reculer la religion à laquelle il appartenait et qui justifiait en quelque sorte l'absolutisme de son pouvoir. D'ailleurs, comme son petit-fils Philippe le Bel après lui (et comme bien d'autres monarques et hommes d'Etat de l'époque), Louis IX sait trouver des accommodements avec le Ciel lorsque la situation financière du royaume l'exige ...

On sort donc de cette lecture avec toute une foule d'interrogations. Non sur la figure du narrateur, le sire de Joinville, mais sur celle de son "héros" : vrai saint ? politique suprêmement habile ? les deux ? et, dans cette dernière hypothèse, comment a-t-il fait ? ...

A lire et à relire. Mais surtout pour les fondus d'Histoire. ;o)
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Louis IX de France, plus connu sous le nom de saint Louis, est né le 25 avril 1214 à Poissy, et mort le 25 août 1270 à Tunis pendant la huitième croisade. Il fut roi de France de 1226 à 1270, neuvième de la dynastie des Capétiens directs.

Il développa notamment la justice royale où le roi apparaît alors comme "le justicier suprême".

Il est le fils de Louis VIII (1187-1226), dit Louis le Lion, roi de France, et de Blanche de Castille (1188-1252). Il est aussi le frère aîné de Charles Ier de Sicile (1227-1285), comte d'Anjou, qui fonda la seconde dynastie angevine.

***

Très croyant, Louis IX veut faire de la France, la « fille aînée de l'Église » et de Paris un haut lieu de la chrétienté. le 26 avril 1248, Louis IX y inaugure la Sainte-Chapelle dans l'île de la Cité. Il fut également crédité pour avoir commandité la Bible de Maciejowski.

Le 4 décembre 1259 à Paris, il signe un traité de paix avec l'Angleterre mettant ainsi fin à la première « guerre de Cent Ans » entre les deux pays.

Pour conduire ses sujets au salut, le roi de France interdit les jeux, la prostitution. et punit cruellement le blasphème.

Il prend des mesures discriminatoires contre les juifs :

en 1242, à la demande même de juifs convertis au christianisme, selon lesquels le Talmud contient un certain nombre d'invectives contre Jésus-Christ et contre la Sainte Vierge, une controverse sur le sujet se tient à Paris, sous la présidence de Blanche de Castille. Eudes de Châteauroux, proviseur de la Sorbonne, et l'abbé Nicolas Donin (ancien rabbin) établissent que le reproche est fondé.

Le roi fait alors brûler des exemplaires du Talmud à Paris.

en 1254, il bannit de France les juifs qui refusent de se convertir au catholicisme.

Ce décret fut annulé quelques années plus tard en échange d'un versement d'argent au trésor royal.

en 1269, en application d'une recommandation du IVe concile du Latran de 1215, il impose aux juifs de porter des signes vestimentaires distinctifs.

Pour les hommes, un rond d'étoffe jaune, la rouelle, sur la poitrine et un bonnet spécial pour les femmes. Ces signes permettent de les différencier du reste de la population et d'empêcher ainsi les mariages mixtes.

Cependant, Louis IX garde, en son for intérieur, l'espoir de les convertir et les protège donc de toute exaction.


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Livre délicieux à lire au premier degré
Livre plein de bruit et de fureur.
Livre plein d'une foi en un Dieu de pardon cestes mais, qui n'aimait pas l'infidèle que l'on pouvait occire jusque plus soif ...
Livre plein de gens immédiats sans nuance au parler d'un charme désuet
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le roi de France et le roi de Navarre exercèrent de fortes pressions sur moi pour que je me croise*. A cela je répondis que, pendant que j'avais été outre-mer au service de Dieu et du roi et depuis que j'en revins, les sergents du roi de France et du roi de Navarre m'avaient réduit à rien mes hommes et les avaient appauvris, si bien qu'il n'y aurait jamais de moment où moi et eux soyons dans une situation pire. Et je leur disais ainsi que, si je voulais œuvrer suivant la volonté de Dieu, je resterais ici pour aider mon peuple et le défendre ; si j'exposais ma personne aux hasards du pèlerinage de la croix, quand je voyais bien clairement que ce serait au mal et au détriment de mes hommes, j'en susciterais la colère de Dieu, qui exposa son corps pour sauver son peuple.

Je considérai que tous ceux qui lui conseillèrent ce voyage firent un péché mortel, parce que, au point où en était la France, tout le royaume était en bonne paix à l'intérieur et avec tous ses voisins ; et, depuis qu'il en partit, l'état du royaume ne fit qu'empirer. Ceux qui lui conseillèrent le voyage commirent un grand péché, compte tenu de la grande faiblesse où se trouvait son corps, car il ne pouvait supporter ni d'aller en voiture ni d'aller à cheval. Sa faiblesse était si grande qu'il accepta que je le porte dans mes bras de l'hôtel du comte d'Auxerre, où je pris congé de lui, jusqu'aux Cordeliers. Et, quoique étant faible comme il était, s'il était resté en France, peut-être aurait-il encore vécu longtemps, et fait beaucoup de bien.


* s'engager dans une croisade.
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Quand il arriva à Terre et qu'il aperçut les Sarrasins, il demanda qui étaient ces gens, et on lui dit que c'était des Sarrasins. Et il mit sa lance sous son aisselle et son écu devant lui, et il aurait chargé les Sarrasins, si ses prud'hommes qui étaient avec lui l'avaient laissé faire
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