Je vous parle d'un livre que j'avais déjà eu l'occasion de lire dans sa version auto-éditée. Cette fois-ci, "
Lassie" revient, éditée chez
Evidence Editions et sous un nouveau titre,
le souffle de la vengeance.
J'ai à peine commencé que déjà, des frissons parcourent mon corps. Je renoue avec les émotions qui m'avaient déjà étreints la première fois.
En premier, la révolte. le harcèlement, peu importe la forme qu'il revêt, ne fait que trop partie de notre quotidien. Il reste, à mon grand désarroi, trop d'actualité.
Puis vient l'impuissance. On suit
Lassie, on trépigne, on pleure de suivre cette histoire, sachant que ce n'est que trop réel.
D'ailleurs, le gros point fort de ce roman, c'est le réalisme. Il est à un tel niveau que ça en est effarant. Jonathan dépeint la vie en cité et c'est criant de vérité. En tout point.
Au thème du harcèlement est étroitement lié celui de la manipulation. L'auteur a également très bien travaillé cette facette.
Puis à la fin, tout ce qu'il reste, c'est du dégoût. Dégoût que les choses se passent ainsi, dégoût de cette fin inéluctable, dégoût de soi, d'être simple spectateur et non acteur...
Ce qu'il faut retenir, c'est que ce roman laisse tout, sauf indifférent. Il provoque une grosse réflexion, peut-être provoquera-t-il des remises en question.
Il y a un avertissement en début de roman. Ne le prenez pas à la légère car le chapitre cité décrit tout ce qu'il y a de plus abject mais de plus "normal" ici, dans le 9-3. Si vous n'êtes pas prêt à lire la triste réalité des banlieues, passez votre chemin.
Si vous décidez de poursuivre, que se passera-t-il à votre avis ? Toujours plus de colère, de stupeur, de questions avec pour seule réponse notre imaginaire. Puis la résignation... Que penser de l'effet papillon ? Que penser des conséquences de nos actes ? Réfléchissez.
Ce que j'espère après une telle lecture, c'est un éveil des consciences. de toutes les consciences.
Oui, je sais, je suis une grande utopiste. Et je sais qu'un monde idéal n'existe pas. Mais est-ce mal de vouloir s'en approcher ?
C'est ici un excellent roman, découpé à mon sens en 2 parties. L'avant et l'après traumatisme, celui qui déclenche tout.
L'avant est stressant, révoltant, écoeurant.
L'après est... pfff... Rapide, coup de poing. Ça fracasse et ça percute de plein fouet. Aucun temps mort jusqu'à l'inéluctable.
Peu de personnes le savent mais en tant qu'infirmière, j'ai eu l'occasion d'aller faire des séances d'éducation auprès de collégiens pour débattre de ce thème (entre autres). C'est quelque chose qui me coûte beaucoup à chaque fois. Mais si je dois y retourner, je crois que j'aborderais ce livre.
Je vous recommande ce roman bourré de réalisme. Qui parle du harcèlement dans sa cruauté la plus pure. Alors bien évidemment, il n'est sans doute pas parfait, mais il a été écrit avec les tripes. Et c'est ça le plus important !