A cet instant même, de l'étage du pavillon, une fenêtre s'ouvrit et les deux promeneurs, têtes levées, eurent un mouvement d'arrêt. Une très jeune femme d'une fraîcheur au moins égale au jour naissant s'extasiait du spectacle du jardin et, visibles pour elle par-dessus les clôtures, des champs fleuris, des forêts et de la montagne en arrière-plan, épures sous un voile de brume. Cette immobilité pensive soudain, dans l'encadrement illuminé du soleil, concentrait l'intensité orgueilleusement mélancolique des peintures d'illusion chères aux occidentaux, les Murillo et les Rembrandt, ces singuliers maçons d'images qui convoitaient l'arrêt du temps.
Jardiner, c'est renaître avec chaque fleur.
Prendre son envol
à l'heure des migrations
peindre une plume
Jardiner, c'est renaître avec chaque fleur.
La vie est un chemin de rosée dont la mémoire se perd, comme un rêve de jardin. Mais le jardin renaîtra, un matin de printemps, c'est bien la seule chose qui importe.
Chaque saison est la pensée de celle qui la précède. L'été vérifie les gestes du printemps.
... son père et sa mère dont les traits s'étaient insensiblement effacés comme ces figures de pierre le long des routes, aux carrefours et aux cimetières.
Laver les navets sous l'eau claire l'apaisait presque autant que se promener au jardin, les soirs de pleine lune.
La vie est un chemin de rosée dont la mémoire se perd, comme un rêve de jardin.
Peindre un éventail, n’était-ce pas ramener sagement l’art à du vent ?