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2,84

sur 167 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Cela avait pourtant bien commencé.
Pendant toute la première partie du livre, écrite à la première personne, nous suivons un homme qui devient SDF, vit dans sa voiture, et s'installe dans une vie en marge. Petit à petit, il est attiré par des signes étranges, qui laissent penser qu'une insurrection se prépare. C'est bien écrit, bien amené. Je me suis laissé aller au parcours du personnage.
Et puis patatras! vient la deuxième partie et sa logorrhée insurrectionnelle, indigeste et peu crédible. Être sans-papiers devient une revendication, qui permettrait de faire trembler la société capitaliste. Tous les exclus se rassemblent pour transformer leur exclusion en affirmation. Et on mâtine cela d'un peu de mythologie africaine.
On a l'impression que l'auteur laisse libre cours à ses fantasmes, révolutionnaires comme sexuels. "Société tu m'auras pas": c'est du ressassé, entendu cent fois. Et surtout cela me paraît un contre-sens complet. Comment imaginer que les immigrants sans-papiers sont venus faire la révolution en Europe? Il me paraît évident que leur but est avant tout de trouver une place dans la société européenne pas de la subvertir. Il me paraît même un peu indécent d'utiliser les injustices et les épreuves terribles subies par les migrants pour donner l'idée d'une insurrection qui a tous les traits de fantasmes post-soixante-huitards. En tout cas, j'ai trouvé que cela sonnait tout à fait faux. Je crois qu'il ne manque pas de bons livres sur les réalités de l'immigration. C'est sans doute de ce côté qu'il vaut mieux se tourner.
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Après le cercle, roman décevant, Yannick Haenel récidive avec Les Renards pâles. A noter au passage mon absence de rancune envers les romanciers, et c'est donc sans arrière-pensée que je me suis mis à la lecture de ce nouveau livre.
Les Renards pâles est un roman en deux parties. Comme dans le cercle, Haenel nous entraine sur les traces d'un anti-héros en rupture avec la société. Ayant élu domicile dans la voiture d'un ami, après avoir été viré de son meublé pour loyers impayés, il s'organise une vie où l'impression de liberté prend tout à coup une place prépondérante, jusqu'à le mener dans une sorte d'extase. Les belles journées de printemps, la piscine municipale pour la toilette, les rencontres au bistrot, quelques soirées bien arrosées et nous voici sur les traces d'Alexandre le bienheureux. Jusqu'au jour où il croise les Renards pâles, c'est alors que tout bascule.
La seconde partie est plus confuse et sous la forme d'un plaidoyer contre l'exploitation des sans-papiers, auquel on ne peut être insensible, Haenel s'engage dans des délires révolutionnaires où, sous quelques vérités bien assénées, il noie hélas son lecteur dans un désordre de phrases qui se voudraient perturbantes, et qui en définitive, à vouloir trop dénoncer, n'ont plus rien de cohérentes.
Bref un second échec, pour cet auteur mais à qui je met une meilleure note qu'au précédent ouvrage, surtout pour la première partie et quelques réflexions bien senties sur notre société.


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Cela faisait un moment que je voulais lire "Les renards pâles" de Yannick Haenel. J'ai donc sauté sur l'occasion la semaine passée.
Que dire de ce roman?
Deux parties: une première haletante et passionnante, une seconde très politique et bien moins intéressante selon moi.
La première partie est structurée en courts chapitres qui permettent au lecteur de rapidement s'immerger dans l'histoire. L'utilisation du "je" est très bien pensé.
La deuxième partie est un "plaidoyer politique" sur les sans-papier et plus généralement la vie aujourd'hui avec ses difficultés.
Le style est agréable, poétique par moment, vulgaire (pardon moderne devrais je dire) à d'autres. Mais je n'ai pas compris le passage du je de la première partie au nous de la seconde. On se perd dans le "combat" mené par le "je" de la première partie.
Cela devient touffu et surtout compliqué, donc incompréhensible pour moi.
Cela partait pourtant si bien... J'aurai du m'arrêter à la fin de la 1ere partie.
3 étoiles et je recommande quand même car ce mélange libertaire-romanesque est rare, donc intéressant à lire.
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Les Renards pâles ou Bukowski chez les Zoulous...
Deux parties bien distinctes et d'intérêt très inégal.

Un homme, récemment désociabilisé, erre dans le quartier de Belleville en se persuadant que la solitude est une forme de bonheur suprême, une sorte d'alternative à celui, factice, procuré par le capitalisme.
J'ai découvert avec intérêt ce quartier, que je ne connaissais pas, bien qu'ayant été étudiant dans l'école de commerce, temple de la haute finance, avenue de la République, à quelques encablures du Père Lachaise.
L'histoire de cet homme qui plonge dans la dépravation, m'a fait prendre conscience de la fragilité de la frontière séparant les deux mondes, et la chance d'être né "du bon côté" !

La seconde partie, effrayante, est prémonitoire car elle annonce la naissance du mouvement des gilets jaunes quelques années à l'avance (le livre a été écrit en 2013).
Révolte des sans papiers, volonté de destruction de notre civilisation, apologie de l'anarchie, incitation à l'abolition de l'identité... sur fond de vengeance des méfaits du colonialisme.

Après quelques tentations de céder aux bons sentiments humanitaires, j'ai réalisé, grâce à ce livre, que les coutumes revendiquées par les Africains étaient totalement incompatibles avec le vivre ensemble prôné par la bien-pensance en vigueur actuellement.

En refermant "Les Renards pâles", je me suis demandé quel avait été le but de Yannick Haenel : lanceur d'alerte d'une mort annoncée de notre civilisation, plaidoyer en faveur des oubliés du capitalisme, ou constat de l'impossibilité du vivre ensemble.
J'ai bien ma petite idée ! Faites-vous la vôtre...

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Livre très interessant ,avec une belle 1ere partie mais la seconde est un peu trop "donneuse de leçon" à mon gout.
Un livre qui fait , en tout cas , réfléchir ....
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Un homme décide de tout lâcher, ne plus travailler, vivre libre ? Expulsé de son appartement, il vit dans sa voiture et passe son temps à se promener dans Paris et à lire à la médiathèque. Au fil de ses rencontres, il va embrasser la cause des sans-papiers et participer à une insurrection générale...
Yannick Haenel ne m'a convaincu qu'à moitié. Il a un talent de conteur et tant que le roman reste dans l'action, l'histoire est agréable à lire. Mais de rebondissements il n'y en a guère et quand l'essai poético-social prend le pas sur la fiction, on décroche.
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J'ai tout d'abord été conquis, la descente rapide l'exclusion le devenir SDF, une chose si réelle que l'on rencontre au coin de nos rues du 20ème arrondissement, ces errances, la semi révolte avec les métaphores avec la commune, le mur des fédérés du cimetière du Père Lachaise.
Puis un SDF broyé dans un camion poubelle et le texte devient politico-anarchiste. Révolution silencieuse : Peut être les anonymous (mais ici il fait référence à la cosmogonie des Dogon du Mali.

ET là franchement j'ai complètement lâcher prise, espérant page après page que l'on reviendrait au SDF du début, mais il était perdu ..... dommage il était attachant
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Le personnage du livre décide de s'extraire du monde; il rend son appartement, ses objets et les cartes qui l'identifient afin de vivre dans sa voiture. Il tombe alors dans un trou de solitude et de silence, c'est vertigineux, la partie réussie du livre selon moi.
Puis il perçoit des signes sur les murs, fait des rencontres hasardeuses qui le mènent à grossir les rangs des "Renards Pâles", frères africains des Anonymous, en lutte silencieuse contre la république et son oppression.
Ca fait peur, ça motive, c'est selon... Mais on ne peut rester insensible.
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Pari risqué que celui fait par Yannick HAENEL de présenter dans la première partie de son livre des "SANS", revendiquant leur marginalité.
Pari risqué car les braves gens n'aiment rien moins que ces Victimes expiatoires auxquelles ils peuvent dispenser leur Miséricorde.
Parti -pris fragile au risque de l' obscénité quant à faire communier par ailleurs, picaresque et déclassement ,exclusion et dandysme.
Mais par la précision et la fluidité de son écriture Y. HAENEL emporte en définitive le morceau évitant adroitement de verser dans une problématique ébriété lyrique ou de se vautrer dans le trop commode sordide apocalyptique.
La seconde partie du livre est plus déroutante . Si les incantations prophétiques semblent promettre un cousinage avec la rhétorique de "l'Insurrection qui vient" la confiance de l'auteur dans sa phrase et dans ce que peut la littérature, parvient sur la durée à créer par la scansion et le leitmotiv une manière de transe à l'image de celle qui semble saisir ces Renards Pales à mesure qu'ils défilent dans Paris.
De Manière inattendue dans ses élans d'imprécateur parfois solennel,c'est à la très belle plume pamphlétaire de BERNANOS que le chant douloureux de Yannick HAENEL fait souvent penser
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Un roman dérangeant traitant du sort à la fois des marginaux et des sans papiers... Qui sont ils ?...A quoi servent ils ?... Qui sont les Renards pâles ?... Qu'est ce que l'identité ?...
Yannick Haenel pose ainsi quelques questions existentielles à travers le regard de son héros qui progressivement vit en marge de la société et observe le monde environnant...
Bizarrement bien qu'ayant d'emblée mis 3 étoiles je ne sais pas si j'ai aimé ou non ce livre !...
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