Les Renards pâles ou
Bukowski chez les Zoulous...
Deux parties bien distinctes et d'intérêt très inégal.
Un homme, récemment désociabilisé, erre dans le quartier de Belleville en se persuadant que la solitude est une forme de bonheur suprême, une sorte d'alternative à celui, factice, procuré par le capitalisme.
J'ai découvert avec intérêt ce quartier, que je ne connaissais pas, bien qu'ayant été étudiant dans l'école de commerce, temple de la haute finance, avenue de la République, à quelques encablures du Père Lachaise.
L'histoire de cet homme qui plonge dans la dépravation, m'a fait prendre conscience de la fragilité de la frontière séparant les deux mondes, et la chance d'être né "du bon côté" !
La seconde partie, effrayante, est prémonitoire car elle annonce la naissance du mouvement des gilets jaunes quelques années à l'avance (le livre a été écrit en 2013).
Révolte des sans papiers, volonté de destruction de notre civilisation, apologie de l'anarchie, incitation à l'abolition de l'identité... sur fond de vengeance des méfaits du colonialisme.
Après quelques tentations de céder aux bons sentiments humanitaires, j'ai réalisé, grâce à ce livre, que les coutumes revendiquées par les Africains étaient totalement incompatibles avec le vivre ensemble prôné par la bien-pensance en vigueur actuellement.
En refermant "
Les Renards pâles", je me suis demandé quel avait été le but de
Yannick Haenel : lanceur d'alerte d'une mort annoncée de notre civilisation, plaidoyer en faveur des oubliés du capitalisme, ou constat de l'impossibilité du vivre ensemble.
J'ai bien ma petite idée ! Faites-vous la vôtre...