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sur 167 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  

Un jour, le jour des élections présidentielles, il est contraint de quitter son appartement dont il ne payait plus le loyer depuis des mois. Chômeur, reclus, il commence à vivre dans sa voiture. Peu à peu, il se détache de sa vie d'avant et se marginalise.

Pas d'adresse, pas de téléphone, il n'existe plus. Il entre alors, excité et plein de rêves, dans une nouvelle vie, celle qu'il appelle « l'intervalle ». Il parcourt le XXe arrondissement de Paris où il rencontre des gens, des artistes, des signes, qui peu à peu, forment un tout, forment l'envers de la société.

Des voix fusent. Ce nouveau président qui fustige les chômeurs et les « assistés », fait partie d'un système qu'il rejette. La vacuité de la politique, l'inutilité du vote, la réflexion sur le travail qui asservit l'homme, toutes ces pensées tournent autour de lui jusqu'à ce qu'il les assemble pour raconter l'histoire des Renards pâles...

Les Renards pâles, ceux qui soulèvent Paris. Ce « nous », ceux qui marchent vers l'effondrement de la société, qui s'adresse à ce « vous », vous qui n'entendez pas, qui ne voyez pas, qui vous prend à parti, qui met mal à l'aise.

Les Renards pâles, ceux qui amènent la révolution, ceux qui entendent les voix, guidés par la mémoire collective, portés par les révoltes passées, écrasées et tues, comme la Commune de Paris, en France et dans les colonies.
[...]

Yannick Haenel livre un texte politique et lyrique, mais trop lyrique, trop poétique, jusqu'à devenir abstrait, ce qui atténue la force politique de ce texte. Car si la politique est remise en cause, ce texte est néanmoins politique en ce sens que toute action ou non-action est un geste politique.

Ce texte est étrange à appréhender, notamment parce qu'il est scindé en deux parties liées mais dont le ton est différent. D'autre part, les signes qui ont mené à la révolte sont un peu déjà vus ; les masques, le Père Lachaise, la Commune de Paris, le SDF broyé dans le camion-poubelle des éboueurs... Enfin, l'idée est noble et forte, mais l'emploi du « vous », accusateur, place davantage le lecteur du côté de ceux qui ont intégré la société sourde. le « nous » fédérateur de ceux qui rejettent le système ne résonne pas pour le lecteur. Les frissons d'une révolution telle qu'on la rêverait, qui enflammerait Paris, la ville des pouvoirs et des inégalités par excellence, ne sont pas au rendez-vous.

L'intégralité de la critique sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/les-renards-pales-yannick-haenel-a100703753
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Expulsé de son appartement, un homme décide de vivre dans sa voiture garée dans une rue parisienne. C'est l'été, il s'organise tant bien que mal et observe le monde autour de lui. Au fil de ses déambulations, il croisera des personnages décalés, en marge comme lui. Et puis, il sera attiré par un étrange symbole, tracé sur un mur situé impasse Satan, évoquant à la fois l'insecte et le poisson. Fasciné par ce dessin, il va finir par rechercher l'auteur et finalement se rapprocher d'un groupuscule d'agitateurs d'origine malienne. Sorte d'anonymous aux masques Dogons, ils traverseront Paris en un cortège grossissant, rassemblant tous les exploités et les laissés-pour-compte d'un siècle d'esclavagisme et de d'exploitation libérale.
Après le succès critique de "Jan Karski" (prix Interallié 2009); Yannick Haenel s'attaque à un sujet sensible dans nos sociétés occidentales : l'exclusion, sociale bien sûr, mais aussi économique et politique. Sujet fort qui lui vaut les honneurs de la presse, souvent sous la forme d'un rapprochement avec d'autres auteurs traitant peu ou prou du même thème.
Cependant, et malgré cette thématique hautement sensible, je n'ai pas vraiment été emballé par le traitement romanesque qu'il en a tiré. Sa belle écriture n'est jamais arrivée à me passionner. Il a beau rameuter Beckett ou J.J. Rousseau à la rescousse, la sauce n'a pas pris du tout. La faute en premier lieu, à mon avis, à cette galerie de marginaux, pas vraiment surprenante, déjà vue ailleurs et surtout assez improbable. Ensuite, même si l'on trouve le postulat de départ intéressant, les idées humanistes et politiquement intenses, le traitement choisi, lourdement symbolique et agrémenté de phrases sentencieuses, plonge l'ensemble dans un ennui distingué. le mélange discours militant et manif de la deuxième partie a beaucoup de mal à s'amalgamer, hésitant constamment entre roman et essai, sans jamais réellement convaincre malgré la diatribe irréprochable du propos.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Je trouvais le sujet intéressant, puisque sur les SDF et les sans-papiers, peu écrit. Roman en deux parties qui m'a fait penser à Chien de Nizon, qui est meilleur. L'impression de rester sur ma faim.
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Au début, tout va bien. Façon de parler, évidemment, mais nous sommes en terrain relativement connu, une réalité hélas devenue ordinaire, puisque le narrateur de Les renards pâles est sans emploi et désormais réduit à élire domicile dans la voiture d'un ami. Un cousin de Louis Wimmer ? Pas du tout. D'emblée, le "héros" du roman de Yannick Haenel se pose comme un réfractaire volontaire au système, candidat volontaire au suicide social. Bon. On accepte sans rechigner ses diatribes contre l'ultralibéralisme et la servilité des masses, pressées comme du jus de citron, et tristement résignées. Changement de décor dans la seconde partie du livre : la révolte gronde dans Paris et Haenel tricote alors une fable pamphlétaire dont on peut comprendre les intentions, plutôt pertinentes sur le fond, et écrite dans un style très efficace. Seulement, à vouloir jouer la provocation anarchisante et nihiliste, à amalgamer tous un tas de récriminations, le livre en devient un objet bilieux et sans nuances, dont le manichéisme se fait de plus en plus oppressant. Et péché pire encore : Les renards pâles provoque in fine un véritable ennui alors qu'il pose de vraies questions sur l'identité, la liberté et le pouvoir.
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Le narrateur, un marginal, se retrouve au coeur d'une révolution de "sans" (papiers, emploi, domicile, etc.). C'est le récit de sa rencontre avec le groupe anarchiste des "renards pâles", ainsi que le déclenchement de la révolte.
Une succession de "pensées" qui s'enchaînent relativement bien. Tout cela est très très sombre, choquant à dessein. Mais c'est trop grandiloquent pour moi : j'imagine bien l'auteur avec sa plume qui s'emballe...
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Un livre de marcheur dans Paris, en deux parties bien distinctes. La première, d'un réalisme style Despentes, est facile à résumer sur le plan politique : deux noms, Guy Debord cité p 26 et François Meyronnis, le dédicataire ; quatre phrases majuscules : TRAVAILLER TUE, LA SOCIÉTÉ N'EXISTE PAS, LA FRANCE C'EST LE CRIME, IDENTITÉ = MALÉDICTION. Si vous êtes impatient, sautez p 84 où l'auteur vous donne raison (« Je ne vais pas raconter tout ce qui m'est arrivé à l'époque ; d'autres en feraient volontiers un roman — pas moi. Je l'ai dit, ce récit n'a qu'un but : raconter l'histoire des Renards pâles. Alors abrégeons »), puis p 109 où le Renard pâle entre en scène. Dans la deuxième partie, le Renard pâle est pluriel dans une longue imprécation illustrée par la mythologie dogon (cf. Meyronnis). Des pages fulgurantes, fulminantes, qui rappellent Aimé Césaire (et sans doute Frantz Fanon par la radicalité, mais je ne l'ai pas lu).
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Un livre déstabilisant, en 2 parties. J'ai préféré la première où on suit l'errance d'un sdf dans les méandres de milieux asociaux. La deuxième partie est culpabilisante et moralisatrice. C'est une lecture mitigée.
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Je n'ai pas été jusqu'au bout. La deuxième partie du roman est trop perchée pour moi. J'y reviendrais peut être.
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On aime ou n'aime pas un roman qui ne laisse pas indifférent….
Jean est un chômeur longue durée qui vit chichement des minimas sociaux dans le xx eme arrondissement de Paris. Un jour, il décide de se couper de la société qu'il juge aliénante et de vivre dans sa voiture dans l'oisiveté la plus totale avec pour unique livre de chevet « En attendant Godot » de Samuel Beckett. Commence pour lui un cheminement mental solitaire où il se questionne sur les notions de liberté, d'engagement politique et de dignité de l'individu. Ces éléments se mélangent dans sa tête avec l'évocation des révoltes de Paris notamment celle de la commune et les idées révolutionnaires et poétiques de la fin du XIX siècle. le Paris d'hier et d'aujourd'hui se mélangent et il attend un signe du destin qui fera basculer son existence de plus en plus précaire. L'évocation du « Renard Pâle » divinité vengeresse Dogons bannie par ses semblables va provoquer chez lui, une prise de conscience qui va le pousser à se rapprocher d'un groupe de sans papiers maliens.
Un livre très engagé où l'auteur exprime d'une manière radicale et tranchée son sentiment sur la société actuelle qu'il juge méprisante envers la dignité humaine. Il tente de se faire la voix des anonymes et laissés pour compte du système en évoquant la part obscure de la société française et sa violence. Pour se faire il utilise une écriture légère et lyrique remplissant son récit d'allégorie romanesque et parfois mystique surtout en première partie de roman. Certains lecteurs se laisseront porter par son enthousiasme et son côté flamboyant : ils se laisseront entrainer par ce fantasme révolutionnaire ; d'autres seront, franchement, agacés par la naïveté du propos son manque de nuances et son côté donneur de leçon desservi par une trame plutôt désorganisée dans la seconde partie du livre.

Lien : http://au-chat-pitre.izibook..
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Un livre à oublier. le roman commençait pourtant bien et il me semblait retrouver le ton de "Cercle" que j'avais apprécié en son temps. Là aussi il y a ce thème de vouloir se mettre à l'écart, de prendre une pause.
Mais la deuxième partie m'a fortement déplu : j'ai cru recevoir tout du long une leçon de morale. Et que les propos sont rebattus.
J'exagère certainement, mon ressenti est tout simplement à la hauteur de ma déception.
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