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Un voile est tombé sur les écrits d'Hamsun, mais ils n'en brillent pas moins au travers. La médaille de son prix Nobel de littérature a été obscurcie par les mains entre lesquelles il l'a remise, mais le papier et l'encre durent plus que l'or.

Etrange texte, sans véritable début et sans vraiment de fin. Un homme recroise l'un de ses anciens compagnons de labeur. Il troque son costume élégant pour quelques habits d'ouvriers, et les voila partis. Dans les fermes et les domaines, ils louent leur force de travail. Pour faire quoi ? Tout ce qu'on leur demande de faire. Couper du bois, construire un mur, creuser un puit, tirer une canalisation… S'il y a besoin d'un maçon ils se font maçons, s'il y a besoin d'un laboureur ils se font laboureurs. Voir même accordeurs de piano. Ils dorment dans la paille, mangent avec les domestiques, baguenaudent avec les servantes. Quand il n'y a plus d'ouvrage, ils reprennent leur route, avec un compagnon ou un autre, jusqu'à une autre ferme…

C'est un écrit assez court, très brut. La liberté qui s'en dégage est étonnante. Rien ne retient ces hommes. Rien ne les entrave - ou presque. L'inquiétude de ne pas trouver de travaux en hiver. Quelques amours fugitifs. Ce peu d'argent péniblement gagné, aussi. Il pourrait donner des ambitions. Heureusement, il est vite dépensé. Parfois dans une machine à coudre pour une orpheline, sinon dans quelques bouteilles de vin.

Qu'importe.

On se prend à rêver. le confort, la sécurité, la peur du lendemain.
S'il était possible d'oublier tout cela, de le troquer pour une route et un horizon infini où rien n'est une destination et rien n'est un lien.
Comme les alouettes du ciel dont parlait Saint François d'Assise

Mais nous ne sommes que des citoyens du XXIème siècle. Nous avons besoin de notre douche chaude le matin, de notre café avant d'aller travailler, et d'une maison ordonnée et chauffée.
Et quelque part au fond de nous, de la foule, même…

Pour nous évader, nous avons nos livres.
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Le refus de vivre en bon bourgeois installé, ça me parle. le narrateur, personnage principal, préfère son errance sur les chemins, au hasard des rencontres, des petits boulots qu'on lui propose avec gîte et couvert. Il vit en parfaite harmonie avec la nature, et ne semble pas trop souffrir du froid. Il chemine avec son compagnon en espérant quelque aventure avec les jeunes femmes qu'il rencontre. Il aime dormir à la belle étoile sous la voûte céleste étoilée. Un véritable ressource aux sources, à l'essentiel. On retrouve un peu l'esprit de Thoreau mais également les aventures du personnage de Knulp de Hesse. Et tout semble parfait dans le meilleur des mondes. Ça se lit très bien, facilement. Pourtant, ce court roman n'échappe pas aux redondances. Notre personnage retrouve toujours une suite de situations similaires auxquelles il doit faire face et son parcours finit par tourner en boucle, au propre comme au figuré. J'ai lu les dernières pages en diagonale. Je regrette également qu'il n'y ai pas plus d'émotions. C'est une écriture sèche et dépourvue de pathos. Peut-être est-ce du à la traduction ? Donc j'ai beaucoup apprécié le thème, un peu moins le traitement.
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« Sous l'étoile d'automne », publié en 1906 est le premier volet d'une trilogie dite « du vagabond ». Il sera suivi de « Un vagabond joue en sourdine » en 1909 et « La dernière joie » en 1912.
A la sortie de ce premier volume, Knut Hamsun (de son vrai nom, Knud Pedersen) a quarante-sept ans et vient de divorcer. Une période difficile de sa vie qui le tournera résolument vers celle qui ne l'a jamais déçu : la Nature …

On retrouve ici un narrateur que l'on associe facilement à l'auteur. Un personnage romantique et solitaire, toujours en quête d'une sérénité que seul le contact rapproché avec la Nature semble lui procurer ; « un vagabond par essence ». L'expression est de l'éditeur, mais tellement vraie…
Paradoxalement, ce vagabond solitaire va de ferme en ferme à la recherche d'un travail accompagné d'un compagnon : Grindhusen. Tous deux n'ont que leur force de travail à proposer.

Il y aura bien entendu des rencontres au cours de ce vagabondage mélancolique où le narrateur semble à chaque pas ne pas trop savoir ce qu'il cherche pas plus qu'il ne se contente de ce qu'il a ; des rencontres comme celles de ces deux femmes dont l'amour qu'elles lui témoignent lui semblera inaccessible, impossible… amour qui l'obsédera néanmoins dans son « inaccessible quête ».
Un remarquable roman du Prix Nobel 1920 dont le personnage principal ne manque pas de rappeler certains personnages de Giono ou de Hermann Hesse.

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Un texte déroutant par la simplicité de son écriture. Des dialogues qui semblent économiser la salive, une narration essentiellement au présent, des phrases bien souvent ramenées au strict nécessaire. Et l'histoire ? Eh bien, j'aurais tendance à dire que c'est une quête d'amour, et le besoin d'être aimé en retour. L'auteur a donné au narrateur son véritable nom, Knut Pedersen, est-ce une autobiographie pour autant ? La question se pose…

Knut a fui, une fois de plus, le vacarme de la ville et là, sur cette île, il goutte la joie d'une mer calme et d'une forêt pleine de sorbiers alourdis par leurs abondantes grappes de baies. Il est en quête de paix, de calme intérieur et loue une chambre chez la vieille Gunhild. Celle-ci décide de faire repeindre sa maison et il reconnaît tout de suite l'ouvrier, il a travaillé avec lui, bien des années en arrière, sur un chantier de construction d'une route. Alors, la peinture terminée, Knut se défait de ses habits de ville pour des vêtements de travail et part sur un coup de tête faire des travaux avec ce compagnon. Ils doivent aller creuser un puits. Knut a un esprit créatif, dessine et construit une canalisation qui amène l'eau directement dans l'habitation plutôt que de creuser un simple puits.
« Je préférais rouler ma bosse et rester un homme libre, faire le travail occasionnel que je rencontrerais, dormir à la belle étoile et constituer un petit sujet d'étonnement pour moi-même. »
Puis il fait équipe avec un autre ouvrier, ramasse les pommes-de-terre, maçonne, tronçonne…
Il invente aussi un nouveau système pour scier les arbres et, à chaque halte, s'éprend d'une jeune fille, ou de la patronne… et jalouse son compagnon comme un adolescent.
Le soir, il va se ressourcer dans la forêt « Observer la lutte de toutes les fleurs et de tous les insectes pour ne pas périr m'a toujours intéressé. » Mais les passages dans la nature sont brefs aussi, comme le reste, et occupent si peu de place dans ce récit qu'ils ne marquent pas non plus le lecteur.
Les espoirs amoureux de notre narrateur entre deux âges sont vite déçus et sa neurasthénie en dents de scie le poursuit. Sans que ce soit écrit, on devine sa peur, vu son âge, de ne plus séduire. On sent que son être est partagé entre le désir de ne pas avoir d'attache, l'envie de s'éloigner de la société et le besoin d'une femme à aimer. Puis on finit par constater que la solitude l'attire mais au fond de lui ce n'est pas ce qu'il recherche.
Sur l'errance de ce vagabond, je m'attendais à un texte plus profond, plus travaillé. J'ai été un peu déçue par cette lecture très rapide, très facile. Peut-être cachait-elle davantage ? Je m'interroge encore…
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Un récit sans véritable histoire, une tranche de vie d'un personnage qui a choisi de vivre au jour le jour, louant ses bras ici ou là. Il s'agit d'un choix, il refuse les occasions de s'installer, pour se sentir libre, pour varier les tâches, éviter la routine, … C'est aussi un roman sur la nature, sur la vieillesse solitaire. le narrateur, Knut Pedersen (véritable nom de Knut Hamsun), oscille sans cesse entre solitude et besoin de sociabilité. C'est un roman d'ambiance, empreint de nostalgie et de mélancolie. C'est agréable à lire mais j'ai bien peur d'oublier ce récit bien vite.
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En quête d'une vie plus calme, d'une paix intérieure, d'une identité particulière et aussi des hommes intègres, notre narrateur abandonne tout derrière lui pour s'adonner à une vie d'aventurier. Il se laisse emporter par une obsession qui devient presque une hantise, jouir de sa solitude et laisser libre court à son esprit. Mais il ne sera pas seul longtemps! Il rencontre un ami dans son premier refuge, dans un hôtel, puis ils feront le chemin ensemble, ils ont un atout commun: ils savent tout faire, même quand la science ne s'y prête pas, ce sont de grands débrouillards...mais ce que l'on fuit, on le retrouve toujours au détour du chemin...
Un magnifique roman qui prône l'errance mais une errance où l'ennui ne se fait pas sentir au contraire, on prend un petit plaisir à côtoyer les moments de vagabondage de ce personnage qui n'est que l'incarnation de l'auteur. Sous l'étoile d'automne est une errance qui interroge le sens même de la vie, comme quoi, les grands esprits se forgent dans la solitude ...


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Norvège , début du XXème siècle .Un homme décide de quitter son univers citadin pour retrouver la paix du coeur dans la proximité de la nature et la liberté du vagabondage. Seul d'abord puis avec un compagnon il va de ferme en ferme , offrant sa force de travail en échange du gîte et du couvert. Mais les « intermittences du coeur » , les silhouettes féminines qu'il croise transforment son voyage en quête de l'amour parfait . Ce texte m'a rappelé « Les grands chemins » de Giono par l'omniprésence de la nature , le texte est cependant plus doux , plus idéaliste .
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Ce livre commence par une sensation de déjà-vu.
Le narrateur, Knut Pedersen (vrai nom de Hamsun), dont le passé n'est évoqué que par quelques allusions obscures, se retrouve dans les forêts, laissant derrière lui l'agitation de la ville pour retrouver la paix de l'esprit. Seulement voilà, tout comme dans la paramnésie, plusieurs plans se superposent constamment sous l'iceberg des apparences, ce qui crée une connivence entre le lecteur et ce narrateur ingénieux, fruit d'un mouvement de balancier permanent entre le besoin de la nature solitaire et celui de la société (principalement féminine). Moins marginal que les héros de la première période hamsunienne, il en est l'incarnation plus humaine, plus propice à l'empathie, plus mûre aussi.
Livre mineur peut-être, mais dans le sens musical alors, variation sur le désenchantement, la fuite du temps, sans aucun effet pathétique mais au contraire un allant permanent, tout en légèreté et en retenue, avec une fin en fondu qui laisse augurer le meilleur pour la suite de cette première trilogie du vagabond. Rafraîchissant.
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N'ayant encore rien lu du Norvégien , je suis tombé par hasard sur ce bouquin qui correspondrait à sa période nostalgique et désenchantée. le thème du livre est celui de l'errance d'un être à la recherche de paix intérieure et d'identité . Il part sur les routes comme une sorte de cheminot ou de vagabond en se faisant engager ici ou là , dans des fermes . En fait , il est quasiment tout le temps accompagné plus ou moins bien . Il se fait engager comme bûcheron , garçon de ferme ou terrassier .
Il n'y a pas véritablement d'intrigue , mis à part le fait que l'auteur vieillissant se retrouve amoureux de sa patronne qui ne le regarde même pas et qu'il est repoussé par toutes les petites servantes qui le trouvent trop vieux et trop ridicule à leur goût . On peut qualifier ce roman de mineur et le trouver relativement sans grand intérêt mis à part un style profondément dépouillé qui en rend la lecture très aisée . Une sorte de pélerin russe sans spiritualité , mais avec un côté tragique et profondément humain . Il faudrait que je lise encore deux ou trois autres bouquins d'Hamsun pour me faire un idée plus précise sur cet auteur . En tous cas , ppour celui-ci , une méditation sur la vieillesse et la solitude .
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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