Steel Brothers, tome 3 : Possession

Embrasser Tallon n’avait rien d’une épreuve. Je profitai de chaque seconde. Nos langues se mêlèrent tandis qu’il m’embrassait avec passion, presque avec ferveur. Ses baisers étaient comme une drogue circulant dans mon organisme et dont je ne pouvais plus me passer.
Quand il détacha enfin ses lèvres des miennes pour reprendre son souffle, je tentai de reculer, mais il me retint. Il me mordilla le cou, puis remonta jusqu’à mon oreille.
—  Tu ne sortiras avec personne, tu m’entends ?
Sans me laisser le temps de répondre, il reprit ma bouche. Et j’avais beau vouloir protester que je n’étais pas sa propriété, mon corps capitula et je fondis dans son baiser.
Nos lèvres s’épousèrent, nos langues se mêlèrent et s’affrontèrent, j’étais parcourue de frissons et des vagues de chaleur déferlaient dans mes veines, convergeant vers mon sexe. Mes mamelons se contractèrent, pressés contre le tissu de mon soutien-gorge.

Ce n’était pas la première fois qu’il me demandait de me dévêtir et je voulais le gâter. Mais comme toujours, je portais un haut qu’on enfile. Ma poitrine généreuse m’interdisait les blouses boutonnées, quand j’aurais adoré, histoire de l’exciter à fond, pouvoir défaire lentement chaque bouton de manière provocante, pour dénuder juste une petite zone de peau chaude à la fois. Mais je dus me contenter de retirer mon haut en le faisant passer par-dessus ma tête. Je tâchai de prendre mon temps et d’être provocante, mais il ne me fallut que quelques secondes avant de jeter le vêtement sur le sol. Je me tenais devant lui en soutien-gorge, moulée dans ma jupe crayon noire.

Je m’en voulais d’avoir peur de cet individu, amoral et ignoble. Mais il s’était approché presque au point de me toucher. Il irradiait une colère froide, congelant l’atmosphère. David et Michelle avaient beau se trouver juste de l’autre côté de la porte, je n’osais pas poursuivre cet interrogatoire sur ses liens familiaux avec Daphne Steel. Il m’aurait fallu un courage dont je manquais à cet instant. Je préférai donc faire profil bas et réitérer ma question sans la référence familiale, en la reliant au mystérieux retrait de cinq millions de dollars.

Quand je t’ai rencontrée et que j’ai pris conscience qu’il existait une femme comme toi dans ce monde, j’ai été vraiment très heureux d’avoir survécu. Je voulais vivre. Pour toi. Pour Joe, Ryan et Marj. Et surtout, pour moi, yeux d’azur. Tu m’as aidé à comprendre que ma vie avait encore de la valeur, que ça valait la peine d’essayer de surmonter toutes les horreurs que j’ai vécues. Parce que tu mérites ce qu’il y a de mieux. Un homme qui ne soit pas brisé. Et je te promets de guérir, yeux d’azur, même s’il me faut une vie entière pour y parvenir.

Les rêves ne sont jamais simples. Mais c’est la première conclusion qui me vienne à l’esprit. Vous pouvez venir au cabinet, si vous le souhaitez, et nous pourrons faire une séance d’hypnose guidée. Nous obtiendrons peut-être davantage d’informations.
—  Non, je ne préfère pas. Pas aujourd’hui, en tout cas. Je crois que ça m’a simplement surpris. Je me suis réveillé en nage.
—  C’est compréhensible. Les rêves sont souvent une manifestation de nos peurs, des peurs parfois inconscientes. Et la vôtre est tout à fait légitime.