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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La vie est bizarre !

Me voilà,
Moi
Blanche européenne,
Sédentaire par la force des choses
À descendre le Mississippi
Le plus légendaire des fleuves d'Amérique
Peut-être
Le plus légendaire des fleuves
Tout court
Me voilà en train de rêvasser
Devant cette carte
Des sources du fleuve
Au lac Itasca
Montana
Jusqu'à son estuaire
Dans le Golfe du Mexique
Traversant
État après État,
Ce pays étonnant
Ce pays fascinant
Ce pays inquiétant.

Je suis avec ce Noir
Eddy L. Harris
Plus âgé que moi
Qui m'emmène sur son fleuve
Tantôt indompté
Tantôt complétement industrialisé
Ce Noir
Qui me montre
Son Amérique
Celle d'un Noir éduqué
Diplômé
Mais paumé.

Un Noir
Une Blanche
À plusieurs milliers de kilomètres
De distance
À plusieurs décennies
D'écart.
La vie est bizarre, non ?

Tout les sépare
Et pourtant
C'est la même soif d'amitiés
C'est la même soif de donner
Un sens à sa vie
De ne plus faire qu'un avec le fleuve
De ne plus faire qu'un avec la vie

C'est la même urgence
De se sentir vivant

Et humain.
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Un voyage initiatique passionnant. le Mississippi ! de sa source à l'Océan !
Eddy L. Harris nous embarque à bord de son canoë, au fil de sa plume et le long des rives d'un fleuve mythique l'écrivain voit, rencontre, et se découvre.
Je n'ai pas lâché le livre jusqu'à la fin du récit !
Traduit de l'anglais américain par Pascale-Marie Deschamps.

Astrid Shriqui Garain
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L'auteur, afro américain, dans son toute premier livre, nous narre son long voyage en canoë sur le Mississippi, l'Old man river, le fleuve de Mark Twain.

Eddy Harris est plein d'humanité, il porte un regard plein de sensibilité sur les nombreux personnages qu'il rencontre au cours de son odyssée.

Il nous fait découvrir l'Amérique profonde, et non celle des côtes Est et Ouest.

Son livre est également un cri d'amour pour le Mississippi.
Au fil des pages nous ressentons le calme des flots lorsque le fleuve est paisible et le rugissement des eaux lorsqu'il s'énerve.

Un livre sensationnel servi par une écriture claire bien adaptée à la description de l'action.

Un récit lumineux.
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Eddy Harris est parti en canoë sur le Mississippi, une croisière de 4000 km, pour découvrir de quel bois il était fait.

Au fil de l'eau, des rencontres, humaines, animales, un intense panel d'émotions, de sensations.

J'ai pagayé, tel un compagnon de barque invisible, et j'ai fait la connaissance d'un ami.

Une écriture puissante, qui vient du fond de l'âme.
Une lecture immersive, une aventure humaine,
un voyage dont je me souviendrai longtemps.

P.S : Ce livre est traduit de l'anglais, une version sublime.
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Auteur inconnu, livre offert, invitation au voyage. Et vu le contexte, envie de grandes étendues pour s'évader!

Ce roman est le récit biographique de l'auteur à travers son voyage en canoë sur le Mississipi depuis sa source (Lac Itasca) jusqu'à la Nouvelle-Orléans, tout en racontant les diverses expériences et rencontres faites au fil de l'eau.

Ce roman ne semble pas avoir vocation à donner de leçons, de se faire tel un héros quand on le lit. L'écriture est très simple mais rapproche le lecteur de l'héroïne et des personnages rencontrés de par: ces émotions nommées si justement, l'absence de clichés mais la justesse pour décrire chacun à travers leur récit de vie ou leur mode de vie. A plusieurs reprises j'aurai pu croire que chaque étape racontée serait répétitive mais finalement pas du tout! Des petits détails du quotidien prêtent à rire ou sourire, peuvent ficher la frousse ou faire croire que nous sommes le "copilote" de l'auteur tout en restant invisible.
Et puis, le coeur et la magie de ce roman est cette aventure avec la nature si belle et si magique! Elle demeure malgré tout hostile et indomptable pour celui qui arrive en conquérant (comme ce que nous pouvons aujourd'hui observer à travers la crise qui nous touche). de très belles phrases qui ne sont pas philosophiques mais qui tendent à faire réfléchir, à donner les larmes aux yeux et à me rappeler les mêmes ressentis face à d'autres endroits vus et livrant la même chose: "Tout d'un coup, je comprends que je ne fais pas le poids face au fleuve, ni à la nature. En aucune façon. Quelles que soient la colère, l'agressivité la méchanceté ou la malveillance qui ont pu bouillir au fond de mon âmes, au point de me croire à la hauteur, elles m'ont quitté. La nature est un super poids lourd, et moi rien qu'un poids mouche. N'imagine même pas une demi-seconde de pouvoir entrer en compétition avec la nature. le vent, l'eau et la terre sont invincibles. Voilà ce que me dit le fleuve."
Le Mississipi, pourtant si immense et palpable sans pour autant nous appartenir montre une certaine relation avec l'auteur qui deviendrait presque personnifié: " Je l'observe depuis toujours. Il m'est aussi familier qu'un parent. Mais voilà que, soudain, je vois au-delà de sa surface; il devient un ami. le fleuve me fait mieux voir le réel. Il m'offre une intelligibilité que je n'aurais jamais atteinte sans avoir pris de le risque de l'intimité. A mesure que je gratte le vernis de ma propre enveloppe corporelle et que j'expose les couches cachées, le fleuve me rend la pareille et me révèle ce que sinon je n'aurais jamais su."

Une superbe découverte qui ne me laisse pas indemne et qui pour autant me rend triste de savoir que le monde peine à changer pour préserver ces aussi belles richesses, bien plus grandes que nous, pauvres petits humains.
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Il y a mille manières de descendre un fleuve : l'érudite, comme celle de Claudio Magris sur le Danube, la nostalgique, comme celle de Paolo Rumiz sur le Pô, la naturaliste, comme celle de Thoreau sur la rivière Merrimack, la poétique, comme celle de Julien Gracq sur l'Evre, et l'acharnée, comme Eddy L. Harris le long du Mississipi. Harris raconte sa descente du fleuve en canoë, à la pagaie, dans les années 1970, depuis le lac Itasca dans le Minnesota jusqu'au golfe du Mexique, sur 4 000 kilomètres en passant par Saint-Louis et La Nouvelle-Orléans. Il a, à cette époque, une trentaine d'années. Diplômé d'une bonne université, il cherche sa voie, qui sera une voie d'eau, en forme de défi, pour quelqu'un qui n'a jamais fait de canoë et qui se rend dans un Sud, qui peut être inamical quand on est "seul et noir de peau" : " Les gens verront que je suis noir quelques secondes après avoir vu que mon canoë est vert. Ou avant." (p. 91).
Son livre parait aux États-Unis en 1988. Il est aujourd'hui traduit en français. En 2020, trente ans plus tard, il refait le même parcours, dans le même esquif : "Je voulais explorer le fleuve et repérer les changements, découvrir son histoire, sa population, ses merveilles naturelles et sa beauté différemment de la première fois... Il fait de belles rencontres (des pécheurs sur une ile p. 109 -112) et de mauvaises (des chasseurs bredouilles et avinés dans le Deep South p. 264 et suiv.). Les passages d'écluse peuvent être mouvementés. Souvent épuisé et sur le point d'abandonner, le "rat du fleuve" retrouve toujours une sorte de jubilation au bout de la pagaie pour repartir dans le courant. Les émules de notre aventurier y apprendront utilement que les moustiques ne fréquentent que les bords du rivage et ne s'aventurent pas au milieu. Et que certains poissons du fleuve, un peu inattendus sont des plats de choix. Belle aventure !
Lien : https://diacritiques.blogspo..
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C'est un roman avec des chapitres courts qui mettent en avant un aspect du voyage. On a le pourquoi, le comment et avec qui… En fin de volume on a aussi une carte de l'itinéraire.
On pourrait croire avant de le lire que ça serait répétitif mais pas du tout. Chaque jour est une étape différente que ce soit au niveau de ce qu'il ressent, ce qu'il vit ou ce qu'il voit. Ce n'est pas non plus une accumulation de rencontres et d'anecdotes, il y a toute une réflexion sur la vie et sur son pays.
Il sait faire ressentir au lecteur les épreuves qu'il va vivre. Il n'est pas vraiment préparé pour ce périple, il a un côté naïf qui permet au lecteur de mieux s'identifier. On est loin du récit d'un sportif de haut niveau entrainé qui a l'habitude des voyages extrêmes. Il n'est pas dans la performance. Il est touchant et fait parfois sourire.
J'ai beaucoup aimé suivre ses aventures et ses rencontres. Comment en toute simplicité il nous raconte son parcours chaotique sur ce fleuve qui traverse plusieurs états d'Amérique. Il nous raconte une autre Amérique. Celle de gens pas sophistiqués et très attachés à leurs terres. On est loin du rêve américain et de la course à la réussite.
On va ressentir ses états d'âmes et ceux des gens qu'il a croisé. Va-t-il réussir ? Dans quel état va –t-il terminer cette aventure.
C'est un cheminement personnel où les souvenirs se mêlent aux évènements présents et aux pensées de l'auteur.
C'est le style de livre où on a envie de souligner des phrases…
Je remercie Liana Lévi d'avoir su titiller ma curiosité. Ils sont terribles ces éditeurs passionnés !
Pour la petite anecdote je parlais avec une copine au téléphone et elle me dit je viens de lire un roman génial « Mississipi… » et moi de terminer « solo »… j'étais en train de le lire… j'adore ce genre de coïncidences.
Je vous laisse découvrir à votre façon ce roman.
J'ai très envie de découvrir son deuxième voyage 30 ans après dans "Le Mississipi dans la peau" pour voir l'évolution...
Lien : https://latelierderamettes.w..
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