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sur 1191 notes
Ce sont trois courtes nouvelles intenses. Elles ont pour thème la vengeance. Venger une injustice, un crime ou bien prendre sa revanche sur la vie.
Pourtant s'il y a de la dureté, la poésie est bien présente tout autant dans la peinture des caractères que dans la nature sauvage des grands espaces. On retrouve les contrées chères à Jim Harrison: le Mexique, le Wisconsin et le Montana.
Dalva m'avait vraiment touché et La route du retour n'avait fait que confirmer mon émotion. Et cela perdure.
A la manière de ces deux romans, Légendes d'automne véhicule la laideur du monde contemporain: une constante dans l'univers de Harrison. Et on lui donne très souvent raison.
Le style est limpide, fluide. Les évènements et les paysages s'enchaînent comme au cinéma.
La faculté qu'a Jim Harrison à nous faire voyager dans ses grands espaces, à nous transplanter dans des périodes troubles, me fascine. Je n'arrive pas à identifier clairement le moteur de cette attraction. le don de raconter simplement.
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Tout commence par la description du vol circulaire d'un vautour qui guette sa proie. Puis notre regard de lecteur, est progressivement invité à se poser sur le corps nu d'un homme, abandonné dans le désert. Une introduction très cinématographique pour débuter la nouvelle « Une vengeance...» - celle qui introduit le recueil de trois nouvelles intitulé « Légendes d'automne » de Jim Harrison.
Comme son nom l'indique tout débute par un récit de vengeance. Cochran est laissé pour mort en plein désert, pour avoir noué une liaison avec la femme de Tibey, baron de la drogue mexicain. Une fois sauvé et remis de ses blessures, il partira en quête du mari bafoué et tentera de retrouver son amante, qui fut défigurée sous ses yeux. Un récit assez linéaire digne d'un revenge movie, ou pointe une lueur de rédemption.

« L'homme qui abandonna son nom » ou l'histoire de Nordstrom, un homme que la vie a comblé, maritalement et professionnellement, mais lorsque sa femme demande le divorce, il va vivre une crise existentielle au point de remettre en question tous les aspects de sa vie. L'amenant, notamment, à flirter avec la violence.
Des trois nouvelles il s'agit de celle qui est la plus emprunte du style de Jim Harrison. Une thématique qui rappelle « Nord-Michigan » pour son côté « crise de la quarantaine », ainsi que pour son style fait d'ellipses. L'auteur s'en amuse d'ailleurs en brisant le quatrième mur : « Nous revenons maintenant à notre point de départ et le récit devient chronologique, une illusion bien rassurante pour ces gens qui demeurent encore soumis aux notions du passé, du présent et du lendemain. »

J'avais sans doute encore trop en tête les éléments qui composent l'adaptation cinématographique de « Légendes d'automne » - la nouvelle qui donne son nom au recueil-, pour l'apprécier pleinement. On en vient vite à jouer au jeu des comparaisons. Ce qui peut devenir lassant, et nous faire sentir spectateur plutôt qu'impliqué émotionnellement dans l'histoire. On retrouve la fratrie Ludlow qui part sur le front en 1914. Quand survient la mort du cadet, Samuel. Un drame qui va hanter Tristan, le plus impétueux des frères, pourtant promis à une vie sans histoire avec sa fiancée Susannah. Il va déchaîner durant son existence tout un cycle autodestructeur et les membres de sa famille en seront les victimes collatérales.

Il n'y a pas de doute, au fil des pages, nous rencontrons la quintessence du style et des thèmes chers à Jim Harrison : un peu de nature writing, des individus qui questionnent leur place et les choix de vie qui s'offrent à eux. Et n'hésitant pas à jouir des plaisirs de la vie même si cela doit les mener à flirter avec la mort.
Un classique intemporel et indémodable. Probablement une des meilleures portes d'entrée pour le découvrir.
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« Légendes d'automne » fait partie des films que j'ai vu et revu une bonne dizaine (centaine ?) de fois et que je revois avec plaisir. Et donc, quand je suis tombée sur cette édition du texte qui avait inspiré le film, la curiosité m'a poussée à ouvrir le recueil et découvrir Jim Harrison.

Les trois nouvelles qui constituent ce recueil ont deux points communs : d'une part, leur thème, la vengeance et, d'autre part, le fait que je me suis profondément ennuyée en les lisant… le style de Jim Harrison est certes simple, précis, sans fioriture mais il est aussi froid, dénué de poésie. Il est difficile de ressentir les sentiments des personnages, de se mettre dans leur peau. L'intrigue des deux premières nouvelles et lente, longue, il y a peu de rebondissements, c'est plat… Seule la troisième nouvelles, qui donne son titre au recueil, sauve un peu la mise mais simplement parce que les images du film me venaient spontanément à l'esprit. Il y a peu de descriptions, il est difficile de visualiser les personnages, les décors…

Bref, ma première lecture de l'année n'aura pas été à la hauteur de mes attentes… dommage… et je ne suis pas sure de retenter la lecture d'un autre texte de Jim Harrison
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C'est un recueil de 3 nouvelles dont legendes d'automne. J'ai vu et revu le film et je l'ai adoré.


Mon avis :
Comme le dit si bien François Busnel dans la préface Jim Harrison explore comme personne les paradoxes de l'existence.
C'est un très beau livre qui amène à beaucoup de reflexion.
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« Lorsqu'elle s'était approchée de lui près de la bibliothèque, il avait eu pour la première fois l'occasion de lui parler seul à seule. Elle releva le livre qu'il tenait entre ses mains, puis en lut le titre à l'envers. Elle sourit et cita Lorca : Quiero dormir el sueño de las manzanas, alejarme del tumulto de las cementerios… (Je désire dormir du sommeil des pommes, loin du tumulte des cimetières) »

Légendes d'automne, Jim Harrison @jimharrisonauthor @editions1018 #paldautomne

Légendes d'automne, c'est ce film sublime avec Brad Pitt que l'on a tous déjà vu au moins une fois dans sa vie…

Mais c'est avant tout un recueil de trois novellas, une des plus belles oeuvres de Big Jim!

La première s'intitule Vengeance et le sujet dont elle traite semble assez limpide… mais au-delà de la vengeance en tant que telle il y a une histoire d'amour belle et sauvage qui voit le jour autour d'un livre… il y a le déchaînement des passions, la brutalité de l'homme, le déferlement de haine et ce qu'il engendre…

Et parfois, dans cette noirceur, un peu de beauté volée au temps qui passe!

La seconde a pour titre L'homme qui renonça à son nom, titre somme toute énigmatique et qui ne permet pas d'imaginer le fil du récit… un homme qui « décida qu'il avait envie, non pas de fuir le monde, mais de s'enfuir dans le monde : son existence n'avait rien de particulièrement détestable ni de répugnant, mais elle souffrait d'une certaine absence d'épaisseur et d'intensité; il craignait de se contenter de rêver sa vie jusqu'à sa mort, telle une modeste rivière qui traverse lentement un pré vers un grand fleuve situé juste derrière une haie d'arbres. »

Enfin, la troisième, Légendes d'automne, ma préférée!

Dans celle-ci, on retrouve le talent de l'auteur dans toute sa splendeur!

Que dire? La beauté de la nature, les peuples autochtones, l'Histoire, des personnages sombres, torturés, l'implacable destin…

Il y a dans cette histoire une profondeur et une beauté philosophique peu communes!

« Il saisit la selle de Samuel comme s'il tenait la fatalité elle-même entre ses mains, la destinée occupant toujours les profondeurs les plus ténébreuses de l'âme féminine. Pandore, Méduse, les Bacchantes, les Furies sont certes des déesses qui transcendent la notion de sexe, mais femmes avant toute chose. À quoi bon tenter de raisonner avec la mort? Autant vouloir peser la terre ou le coeur de la beauté! »

Ce que j'aime dans ce texte c'est la sauvagerie humaine qui se mêle à la nature indomptée, c'est la fougue de Tristan qui s'exprime à travers des rites des peuples premiers comme à travers des actes que l'on peut juger insensés ou fous, c'est sa férocité rebelle, son insoumission qui nous galvanisent et nous émeuvent tout à la fois!

Tristan frappé par le sort, Tristan l'aventurier sauvage, celui qui est autant un enfant de la terre, élevé par Un-Coup, qu'un enfant blanc qui souhaite s'affranchir de la norme, du chemin tracé pour lui...

Tristan est comme Ulysse, il fait un long voyage...

« La vie de Tristan semblait se dérouler par périodes de sept années. Il devait maintenant connaître sept années de grâce, un moment de sa vie d'un bonheur si parfait que, bien des années plus tard, il s'en remémorerait tous les détails, reconstituant sans peine le livre des jours et revivant cette chronique sacrée avec une telle lenteur que chaque page en était tournée d'une main légèrement impatiente. »

... mais les Erinyes ne sont jamais loin! Et la fatalité s'acharne... inéluctable!

La plume de Big Jim atteint son apogée dans ce texte, d'une grâce et d'une splendeur infinies!

Une ode à l'Amérique authentique!
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Après avoir été subjuguée par ses romans , "Dalva" et "La route du retour", quel bonheur de replonger dans l' univers de Harrison,où le désir, les paysages et la bonne chère se disputent la première place.

"Légendes d'automne" est l'un des recueils de nouvelles les plus connus de Harrison, notamment si comme moi vous avez suivi de près la filmographie de Brad Pitt, et b̵a̵v̵é̵ ̵d̵e̵v̵a̵n̵t̵ admiré sa prestation dans le rôle de Tristan dans l'adaptation de la nouvelle éponyme.

J'ai encore une fois été conquise par l'écriture brute et poétique de Harrison, qui forge des histoires qui bousculent, et raconte les passions et les souffrances qui fondent l'identité des Etats-Unis.

Dans les trois novellas : "Vengeance", "L'homme qui changea de nom" et "Legendes d'automne", ce sont bien ces passions qui balaient tout sur leur passage, particulièrement la vengeance. Celle de trois hommes trahis par ceux qu'ils aiment, qui prennent en main leur destin et agissent pour leur liberté, souvent désireux d'un retour à la nature, à la simplicité et une propension certaine à bien profiter des plaisirs de la vie. Il y a toujours un bon petit plat qui mijote dans les pages de Harrison, une fille qui fait tourner la tête, ou une bonne bouteille qu'on s'apprête à descendre, mais il n'y a pas que ça. La profondeur des questionnements existentiels qui traversent chacun de ses textes, l'humour, et la beauté, que Harrison sait déceler dans la nature qui l'environne, font de ses textes des incontournables de ma bibliothèque.

Si j'ai aimé la tension de "Vengeance" à la frontière mexicaine et l'histoire de la famille Ludlow au fin fond du Montana (le personnage de Tristan et son amitié pour Un-coup ❤️), j'ai été vraiment séduite par la 2e nouvelle, et je garderai longtemps en tête l'image de cet homme qui danse chez lui, seul.

Ecrivain de la nature et de la folie de l'existence, du retour à la terre et de la bonne bouffe, j'ai déjà hâte de poursuivre la découverte de son oeuvre!
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Legends of the Fall pourrait se traduit par Histoires d'une Chute.

Légendes d'Automne est l'éternelle histoire de la chute d'un homme à cause d'une femme.

Les trois nouvelles sont liées par ce fil tenu rouge de la vengeance dans trois univers différents où les hommes sont hyper présents, les femmes tenant un rôle secondaire mais pourtant catalyseur, la cause de l'impérieuse vengeance.

A l'encontre des autres lecteurs, je n'ai pas apprécié Légendes d'Automne, ma préférée est Vengeance peut être parce que libérer de celle-ci les personnes acceptent la métamorphose de leurs sentiments, de leurs vies.
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Une plume magnifique mais je n'ai pas accroché avec aucune des 3 histoires... Ce sont des histoires d'hommes qui se pensent fort mais ne le sont pas tant que ça. Qui acceptent ou non leurs failles. Des histoires trop éloignées de moi pour que cela m'interpelle.

Dommage pour moi, j'espère que cela plairait au lecteur qui le prendra à la boîte à livres de Moustier-Sainte-Marie !
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Il y a dans les nouvelles de Jim Harrison cette « sauvagerie » des grands espaces qui renvoie notamment à l'État du Montana auquel il était tant attaché. La présence du « wild » si cher à Jack London habite le moindre de ses récits. Vautours, coyotes, grands cerfs, grizzlis y ont autant leur place que les hommes qui tâchent de respirer à la même hauteur tandis que la folie du monde menace de les rattraper.
C'est le cas des trois fils du colonel Ludlow, personnage principal de la nouvelle « Légendes d'automne ». Au début de la guerre de 14, Tristan, Alfred et Samuel partent se battre en Europe. le père, raide et intransigeant sous sa peau de bison, choisit de fulminer contre l'hypocrisie des chefs et la corruption des politiques. En compagnie du vieil Indien Un Coup dont il épouse la culture, il bougonne dans son ranch et contemple ses montagnes.
Ce personnage de vieux soldat, si proche de Jim Harrison, est merveilleusement incarné par Anthony Hopkins dans le film d'Edward Zwick, qui offre une version très fidèle du récit original…

Lien : http://enlisant-enecrivant.n..
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Quelle déception ! Autant j'ai aimé les 2 nouvelles réunies sous le titre "Nageur de rivière", hymne à la nature et aux grands espaces de l'ouest américain, autant j'ai été déçue par les trois nouvelles de ce recueil qui tient son titre du troisième récit : "Légendes d'automne".
Ma déception est principalement due à la sécheresse de ton de "Légendes d'automne" justement ; car la densité des informations que Jim Harrison délivre dans ce récit, tellement schématisé, laisse cruellement le lecteur sur sa faim. Oui, tant et tant d'événements se produisent dans cette centaine de pages que le lecteur s'imagine avoir affaire à un résumé, qui par sa froideur et sa concision, due inévitablement au raccourci induit par ce format, empêche le lecteur de se couler dans ce récit qui aurait dû l'emporter, tant le départ en était prometteur ; ce que réussit parfaitement le film qui en a été tiré !
On cherche ici désespérément le souffle des grands espaces ainsi que l'humanisme qui animent habituellement la prose de Jim Harrison, ce qui disparaît ici sous un amas d'informations beaucoup trop abondant pour permettre au lecteur de communier avec cette nature sauvage, dont Jim Harrison s'est fait le chantre.

Quant aux deux autres nouvelles, la première conte la vengeance d'un homme, gravement blessé, suite à un tabassage, et laissé pour mort dans la nature, et elle émeut bien davantage, car elle donne aux différents personnages infiniment plus de substance, tout en décrivant leur évolution psychologique.

Pour la seconde, profondément différente et apparaissant anachronique dans ce recueil, du moins à mon sens, elle nous décrit un homme, fatigué de tout ce qui a fait son existence et qui libère par la danse son corps et son esprit de toutes les scories accumulées durant sa vie conjugale et son expérience professionnelle.

Dans une des nouvelles, il est rapporté que Teddy Roosevelt prétendait : "j'aime boire le vin de la vie avec un peu de cognac dedans" ...
Hélas, on cherche désespérément le cognac dans ces trois récits, sauf le premier qui nous en offre une goutte ... mais c'est insuffisant.
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