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EAN : 9782017178590
192 pages
hachette heroes (05/04/2023)
3.31/5   155 notes
Résumé :
Zinnia, 21 ans aujourd’hui, a une maladie du sang incurable. Pour le dernier anniversaire de sa vie, elle va faire mentir les prédictions de la médecine, traverser le temps et montrer que rien n’est jamais écrit.
Ce soir, sa vie bascule et croise le destin des « Belles endormies ».

Et si les contes nous apprenaient tout de travers ? Et si les maléfices étaient en réalité des protections ?

Une réinvention passionnante, subve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
3,31

sur 155 notes
Une lecture mitigée, pour cette réécriture de contes. Je dois dire que le livre est un bel exemple d'enrobage marketing: Couverture rigide en relief avec un fini lustré et du rouge métallique , avec une tranche jaspée, des inter-chapitres en pleine page noire ayant les mêmes ronces que la tranche et la couverture, le petit ruban rouge qui sert de marque page...il y a beaucoup de luxe pour l'objet lui-même, qui se détaille à 36.95$. Malheureusement, l'histoire n'en valait pas la peine, du moins pas avec autant de glaçage. Ce peut même devenir un double tranchant: après avoir payé un prix pareil, on s'attend à de la haute qualité littéraire, de quoi expliquer autant de chichi. La libraire que je suis a l'impression que les maisons d'édition, plus que jamais, nous enfoncent des Best-Sellers dans la gorge: Tenez, on l'a déjà mit en format de collection et il est plus clinquant que les autres, allez, voici votre prochain Gros Vendeur! Bref, il est très beau ce livre, mais il aurait mérité une mise en forme plus sobre et moins susceptible de lui donner un prix aussi élevé.


Ce livre aura nécessité aussi une réflexion quand à son lectorat. "Le rayon de l'imaginaire" qui appartient aux éditions Hachette, a toujours été placée en librairie adulte jusqu'à présent. Nous l'avions a priori placé en Jeune adulte, vu l'âge du personnage. Après lecture, je le placerai en littérature ado.


Mon constat face au lectorat rejoint quelques critiques que j'ai pu apprécier sur Babelio et qui soulignent le côté "très ado" du livre. Ce n'est pas une tare majeure, mais un personnage de 21 ans qui se comporte en ado et une littérature qui propose un français moyen et des codes de littérature ado, ça peut induire les Lecteurs en erreur.


Dans cette réécriture, nous avons une jeune femme, Zinnia, 21 ans, qui vit avec un syndrome, celui de Roseville, et comme les autres jeunes victimes, a un ARN qui se met à engendrer des mutations inutilisables sur ses protéines. Entre autres désagréments, la maladie donne une espérance d'environ 22 ans.
C'est dans ce contexte que Zinnia s'apprête à vivre sa très probable dernière année de vie. Sa meilleure amie Charmaine lui a d'ailleurs élaboré une soirée surprise au sommet de leur "tour", mirador d'un ancien pénitencier. Roses rouges, rouet, couronne en plastique, "Charm" s'est inspirée de la passion limite déraisonnable de Zinnia pour le conte "La Belle au Bois dormant", dont elle connait toutes les inclinaisons et versions, en bonne spécialiste du folklore. Contre toute attente, quand elle se pique le doigt sur le rouet, influencée par le paris de son amie de le faire. Elle se retrouve alors dans un monde qui a des airs de contes, dans la chambre d'une improbable beauté doublée d'une princesse, Primerose de Perceforest.


Attention, divulgâches possibles.


L'idée de base est très intéressante. Sorte de multivers qui se font entrecroiser des archétypes féminins ayant un sort similaire ( condamné au sommeil-ou la mort) et leur donner la possibilité de faire des choix, elles qui subissent le choix d'autres gens, est en soit bonne. Néanmoins, ce genre de monde aussi versé dans le conte et ses contraintes sexistes aurait mérité plus de place pour asseoir ses enjeux. On ignore par exemple, ce que les autres "Belles endormies" avaient réellement de commun. le passage entre les univers est flou, même s'il a été nommé comme "une résonance de narration". Il faut planter le décor pour forcer le passage, oui d'accord, mais pourquoi autant de variations? Bref, j'aurais aimé plus de travail sur ce point, qui est vraiment important.


À l'instar de Maléfique, dans le nouveau film de Disney ( d'ailleurs nommé lui aussi dans le roman), nous avons un réalignement de l'objectif de l'antagoniste. Ici, la "fée maléfique" n'est pas une ennemie, en fait elle n'a jamais "nuit" non plus, ce qui lui donne le mauvais rôle, mais pas celui d'une réelle antagoniste. Zellandine est l'incarnation d'une version beaucoup plus sombre et moralement condamnable de la Belle au Bois dormant, celle qui a été violée durant son sommeil par le "prince charmant". Elle cherche donc à éviter le même sort aux autres filles, surtout les princesses, celles qui ont le moins de chance possible d'échapper à leur condition et leurs obligations. On apprend que ses idées de cachettes et de plans rejoignent les récits de moult princesses de contes, notamment Blanche-Neige. C'est donc un univers beaucoup plus complet qu'y s'ouvre ici, impliquant d'autres contes. Cela dit, on perd rapidement cet axe, on n'est ni appelé à croiser d'autres victimes de ce monde-là ni Zellandine elle-même. Elle affirme qu'elles se reverront, mais je suppute que ce sera dans les tomes prochains.


Zellandine a donc voulu épargner à Primerose un mariage malheureux ( qu'on devinera assez facilement être désavantageux pour elle, d'abord parce que Bidule-prince est un con, ensuite parce qu'elle est gay) en la plongeant dans un sommeil de 100 ans, en espérant que Bidule sera mort d'ici là et que les moeurs auront évolué. Néanmoins, dans la logique des choses, si la princesse devait se piquer le doigt à 21 ans, logiquement, on l'aurait mariée à 14 ans, ce qui lui aurait donner le temps de pondre au moins sept enfants pour un guignol titré quelconque. Pas le meilleur des plans, je trouve. Et je note au passage que si 21 ans est utilisé, c'est parce que c'est l'âge légal aux États-Unis, de NOS JOURS. Historiquement, on mariait les filles dès qu'elles devenaient pubères, donc entre 14 et 16 ans, en moyenne. C'est un peu anachronique de prétendre le contraire, mais bon, on est dans un conte, l'autrice peut bien se jouer de l'Histoire si elle veut.


J'ai apprécié le travail entourant Primerose, même si l'histoire étant rapide, on en découvre pas tant que ça, finalement. Elle n'est pas stupide, sait avoir un certain sang-froid et se montre proactive. Je n'ai pas trop comprit pourquoi elle a frotté sa mains au sang sur une pierre puisqu'elle avait un couteau sur elle, en revanche, quand elle a fait son don de sang au corbeau pour aller chez la fée maléfique. Ce qui me fait penser, en outre, qu'il était assez révélateur de son état d'esprit ce couteau, caché sous ses oreillers. Il m'a aussi induite en erreur: je croyais qu'on allait au devant d'évènements sombres avec cette réécriture, mais en fait, pas tant que ça.


Ce qui m'amène à traiter de la facilité de l'histoire. Tout est commode, tout tombe bien et on a droit à des miracles. Il y a quelque chose de conflictuel avec ce genre de traitement par rapport à la lourdeur des thèmes comme l'asservissement des femmes, la maladie grave et les versions de contes ténébreuses. J'aurais pensé qu'à la manière de "L"apprenti-conteur" de Gäel Aymon, on aurait remonté le temps à la source des contes du foklore, ceux qui se sont déclinés en nombreuses version et dont la nature était beaucoup plus perturbante et noire que les versions édulcorées et stupides des auteurs modernes. C'est un peu le cas avec Zellandine, mais pas tant que ça. On reste dans le registre "gentil" et "fin heureuse" des histoires contemporaines, se contentant de faire converger des femmes plus dégourdies que leurs homologues Dinseyesques pour en sauver une. Ça me semble de surface, incomplet. Pour un lectorat de 10-14 ans, moins connaissant des réalités sociales et des enjeux de genre, ça convient, mais pas pour du Jeune adulte ou de l'adulte. Mon avis, bien sur.


Un aspect qui était intéressant était la notion "d'amour étouffant". L'amour ne devrait jamais être un fardeau, autrement, il tend a devenir malsain. C'est ce qui arrive à Zinnia avec ses parents, qui plutôt que d'orienter leur énergie sur les besoins et les intérêts de leur fille, centrent sur leur besoins à eux. Plutôt que de considérer ce que Zinnia veut faire de sa vie écourtée, ils se mettent à accaparer son temps et lui mette des restrictions pour mieux la préserver. C'est humain, mais ça ne veut pas dire que c'est sain. Et ça prive Zinnia de vivre sa vie ( justement écourtée, alors raison de plus).


Zinnia et Charmaine ( "Charmant") ont une façon puérile de se parler. Ça me rappelle tous ces romans moches pour "ados" écrit par des auteurs qui pensent que les ados parlent mal et s'insultent pour mieux s'aimer. C'est moche et c'est peu crédible, surtout pour des jeunes adultes de 21 ans. Parfois, Zinnia nous parle à nous, Lecteurs et Lectrices, et ça aussi c'est pas toujours élégant. Et comme d'habitude avec les traductions françaises de France, on nage dans les termes pas très jolis du jargon parisien. J'aimerais qu'un jour les traducteurs de France aient la même délicatesse que les traducteurs du Québec: Utiliser le français international, c'est plus esthétique et surtout moins chiant à lire quand on n'est pas familier avec le jargon de Paris. Et puisque je traite de la forme, j'aurais aimé ne jamais voir autant de surlignage pour distinguer les textos, ça ressemble à un manuel scolaire plus qu'à un roman et c'est moche. Enfin, je déteste quand on place des premiers chapitre du tome suivant à même le roman. Les lire ne mène pas forcément à plus de garantit de lecture pour le tome suivant, pour ma part et qui plus est, prend de la place. Une place qu'on paie. Il y a donc 34 pages dans ce livre qui n'est pas en lien avec la présente histoire.


Donc, en conclusion, il y a du beau potentiel et de bonnes idées, mais servi par une écriture et une cohérence hasardeuses. Je suis tout-à-fait d'accord qu'on reprenne les contes pour mieux extirper les modèles désuets et débiles, tout en rafraichissant leur code morale questionnable ou leurs valeurs à la faveur des élites sociales et économiques. Mieux, il est bon de rappeler que les contes avaient différentes origines, dont certaines très sombres. En revanche, le tout tend beaucoup trop vers les clichés américains de base et se perd dans trop d'éléments, qui auraient eu ayant besoin d'être étoffés.


Pour un lectorat adolescent, second cycle primaire, 15 ans+
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J'ai toujours adoré les contes, je trouve que c'est une source d'inspiration inépuisable, c'est pourquoi je lis toutes les adaptations qui me passent sous la main. Tout comme Zinnia, j'ai flashé sur le conte de la Belle au bois dormant étant petite, donc en voyant ce premier tome j'ai immédiatement craqué. Il faut dire que la couverture attire l'oeil ! J'aime beaucoup le design du livre, l'objet est vraiment magnifique, que ce soit la reliure, les reliefs, le rouge métallique, la surbrillance, tout. Ça ne fait pas trop, la proportion de blanc est parfaite pour nous offrir un résultat qui sonne envie, pas trop chargé, juste ce qu'il faut, bref, tout ça pour dire que l'objet en lui-même a suffi pour me donner envie ! (Sans oublier la tranche !)

Après, soyons honnêtes, j'ai été quelque peu déçue de voir que tant de pages étaient consacrées aux premiers chapitres d'autres ouvrages. C'est très bien que la maison d'édition mette en avant ses autres récits, c'est très bien de les faire connaître ainsi, mais là on a tout de même un livre qui n'est pas donné, avec des marges gigantesques, donc j'aurais aimé un peu plus de contenu. Ou du moins, l'ablation des chapitres qui ne m'intéressaient pas et la réduction du coût qui l'accompagne.

Cependant, malgré ce bémol, j'ai vraiment apprécié ma lecture. le livre est très court, seules quelques heures suffisent pour l'achever, mais ça ne manque pas d'approfondissement. En fait, l'écriture rappelle réellement celle d'un conte : on ne nous raconte que les passages décisifs, rien de superflu, on va droit au but, avec un univers enchanté, un vocabulaire parfois plus recherché, un temps restreint et beaucoup d'action. Ce qui, pour moi, a fait baisser mon plaisir de lecture, c'est le manque de vraisemblance. Je parle bien de vraisemblance et non pas de réalité. Un conte possède à mes yeux une vraisemblance puisque le lecteur accepte que tout ce qu'il lit est vrai, cohérent, durant sa lecture – quand bien même des trolls ou des gobelins sortent d'un portail magique caché sous un tapis. Dans Éclats Dormants, je trouve que l'acceptation du lecteur est plus compliquée. En effet, l'histoire débute avec un récit s'ancrant dans notre monde et bascule ensuite dans un monde féérique. le basculement m'a semblé maladroit. Je ne sais pas si c'est sa soudaineté, la réaction du personnage, le coup du téléphone, franchement je ne sais pas. Tout ce que je sais c'est que ça n'a pas très bien fonctionné pour moi.

Outre cela, j'ai apprécié les personnages, j'ai beaucoup aimé l'humour de la narration de Zinnia, un personnage avec du caractère, une mourante qui accepte son sort et évolue. Sa progression est très belle, je suis vraiment fan de son humour et je la trouve très bien construite. On a accès à ses pensées et il n'est pas difficile de s'attacher à elle. J'ai eu envie de la suivre dans son aventure, sans ressentir de pitié. Les rebondissements n'étaient pas tous prévisibles, j'ai aimé être surprise, j'ai aimé les relations entre les personnages, peut-être que j'aurais voulu voir les autres Belles plus développées… mais ça passe avec les règles du conte.

Au final, une bonne réécriture, qui change, qui surprend, rapide à lire, agréable, un vrai bon moment. Je n'ai pas décroché, ce qui prouve que le récit m'a tenue en haleine, il n'était ni prise de tête ni compliqué à suivre. Vraiment, un bon divertissement, rafraîchissant, qui me donne envie de lire le tome suivant.
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Mon avis est mitigé car si l'on prend en compte que ce livre est un conte, il véhicule de belles idées. J'ai relevé plusieurs belles citations et le dénouement rehausse tout le reste en s'arrêtant sur une fin ouverte pleine de valeurs.

J'adore les réécritures. Là il s'agit d'une réécriture moderne de la Belle au bois dormant et le livre est magnifique.
Mais la lecture ne m'a pas été agréable. D'abord parce que le récit est trop orienté littérature adolescente. Alors que le Zinnia a 21 ans, son comportement est celui d'une adolescente de quinze-seize ans. le rythme est bon mais j'ai trouvé les chapitres trop courts et parfois trop attendus, comme ceux consacrés à la fée. A la fois les révélations de la fée sont percutantes et dignes du conte mais le basculement est sans vraies surprises.

Le conte véhicule de nombreux sujets d'actualité tels que la sororité, la liberté des femmes, l'homosexualité, la maladie rare, la mort. Chacun est traité de manière trop succincte sans approfondissement. Zinnia est un personnage qui pourrait être porteur mais je ne me suis attachée ni elle ni à sa meilleure amie Charmaine. Seuls les personnages du conte la fée et Primrose sortent l'histoire du récit adolescent. Mais étant personnages secondaires ça n'a pas suffit.

Le livre est très beau. le jaspage et le signet apportent au livre une particularité et un style. Dommage que le récit ne suive pas.
La fin du livre est consacrée à des extraits des autres livres de l'autrice. Je vais les lire de près, qui sait peut-être que je retenterai un livre de l'autrice.


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J'ai voulu lire ce récit car la couverture et le jaspage sont sublimes, cependant le prix à mes yeux est exobitants car il y a très peu de page dans ce livre et je ne suis pas spécialement la cible de ce type de récit.

L'emprunt était donc la solution idéale pour moi et j'ai pu trouvé ce récit en bibliothèque, comme je le craignais cela se lit très rapidement.

Si beaucoup trouve le récit très jeune adulte ou adolescent, cela ne m'a pas gêné de mon côté, le fait d'avoir dans lerécit des sms d'échange entre notre protagoniste et sa copine m'ont même plutôt plu, j'ai trouvé que cela donne un côté très moderne au récit justement.

Il faut cependant bien ouvrir ses chacras pour lire ce récit notre personnage Zinnia étant atteinte d'une maladie incurable va se retrouver dans un lit et visiblement auprès d'une jeune femme venant d'un autre monde.

Elles vont faire une sorte de voyage durant lequel tout pleins de thèmes sont tout juste évoqués comme l'homosexualité, le féminisme (car ce sont toujours les jeunes femmes qui sont sauvées).

Un récit très cours qui ne me marquera pas et qui surfe encore une fois sur la tendance actuelle de la réeicriture de contes et des belles couvertures hardback donc double bingo niveau marketing pour la maison d'édition côté marketing.
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Après avoir découvert Alix E. Harrow et son excellente et savoureuse oeuvre, le Temps des Sorcières, je n'ai guère hésité avant de me procurer sa dernière écriture en date. Plus de trois mois à prendre la poussière dans ma PAL, il était grand temps que je découvre enfin sa, plus que moderne, réécriture des célèbres contes de mon enfance.

N'ayant que de brefs mais nets souvenirs de la Belle au bois dormant – qu'il me faut rapidement revisionner à présent – c'est avec grand intérêt que je me suis plongé dans ce récit complètement décalé et parfaitement assumé. C'est pourquoi, nous sommes bien loin de l'écriture poétique, fine et profonde que j'ai tant adoré et l'auteure nous dévoile un style bien plus incisif et haché, à l'image du titre de son roman que ce à quoi j'étais habitué. Bien que ce décalage m'ait quelque peu bousculé dans ses prémices, j'avoue avoir été complètement séduit par le ton acerbe et sarcastique de sa prose, lui permettant d'offrir une bien trop courte critique des contes d'antan, aux morales et autres acquis sociaux parfois et maintenant assez douteux. Ainsi, le ton se dévoile véhément à souhait et j'avoue que j'ai pris un malin plaisir à découvrir et me délecter de toute cette rage déversée et rythmant avec fougue ce récit. Qu'il s'agisse des contes et de la place réservée aux femmes dans ces derniers, du lobby pharmaceutique ou encore d'identité sexuelle, Alix E. Harrow ose et porte sa voie à travers une réécriture pertinente et percutante.

Malheureusement et quand bien même ce séduisant et délicieux tableau m'ait plus que convaincu dans son fond, sa forme se fait malheureusement bien trop désirée. A tel point que j'ai l'impression d'avoir fait face à un premier jet bien plus qu'à a un roman abouti et capitalisé. Je pense que ce choix est volontaire et permet d'appuyer ce sentiment d'algarade mais de mon côté, cette surprenante construction dessert également la pertinence des propos établis et posés par cette plume aux intentions louables et bienfaisantes. Ainsi et pour ma part, Alex E. Harrow pourrait sembler confondre vitesse et précipitation et quand bien même j'ai adoré être secoué et bousculé, je ressors plus que frustré de ma lecture tant celle-ci aurait pu être nettement bien plus profonde et percutante. Cette frustration se veut encore plus prononcée tant je sais que l'auteure détient un réel talent ainsi qu'un fin style. Pour autant et n'ayant nullement boudé mon plaisir de lecture, réalisée en quelques heures à peine, c'est dire, je suis plus qu'enclin à retrouver l'univers incisif et mordant de cette dernière. Un univers qui prime d'ailleurs sur ses personnages dont la construction est si peu élaborée qu'ils en deviennent rapidement peu marquant malgré un léger sentiment d'attachement envers Zinnia et son funeste destin.

Au final, je ne sais que réellement penser de cette singulière lecture. Éclats dormants est une oeuvre aussi percutante que déroutante que j'ai tout autant adoré me mettre sous la dent que celle-ci me laisse frustré. le style caustique et concis de l'auteure offre un savoureux rythme au roman qui aurait tout de même gagner à ralentir afin davantage développer ses personnages et son univers, porteur d'une vivifiante critique et de bousculant messages.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
—Alors, pourquoi la lande est-elle interdite ?
Ma question se voulait nonchalante, mais ma voix paraît tendue à mes oreilles.
—Est-ce qu'il y a des singes volants ? Des Rongeurs de taille inhabituelle ?
—Comment ?
—Simple vérification.
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—Comment... Vous voulez dire, sans délai ? Ce soir ?
Apparemment, Primerose n'a jamais appris la règle des mourantes n°1 : Magnez-vous.
—Évidemment, andouille. Combien de temps croyez-vous pouvoir tenir sans dormir ?
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- Chérie, je réponds patiemment, je suis au beau milieu d'une quête visant à trouver et vaincre une méchante fée. je suis à peu près sûre que les lois de la physique ne s'appliquent pas.
- Les lois de la physique s'appliquent toujours, c'est pour ça qu'on les appelle des lois.
Il s'écoule un long moment durant lequel la bulle apparaît et disparaît successivement.
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Ça vaut mieux que de mourir, je suppose, mais merde... quelles histoires pourries on nous a données, quand même. Je ne connais pas l'arc moral de l'univers, mais les nôtres ne tendent pas vers la justice, sûr et certain.
À moins que nous ne les changions. À moins que nous n'attrapions nos récits par les oreilles et ne les traînions, hurlants et gesticulants, vers de meilleures fins. Peut-être que l'univers non plus ne tend pas naturellement vers la justice ; peut-être que ce n'est que le poids des mains et des cœurs qui l'entraîne obstinément sur cette pente, centimètre par centimètre.
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J'avais pourtant cru avoir atterri dans un de ces contes de fées tous publics, préservé des horreurs du Moyen Âge ; je le sens se modifier sous mes pieds, tendre vers le genre de conte où les actes ont des conséquences et où le sang est versé.
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Videos de Alix E. Harrow (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alix E. Harrow
Extrait du livre audio « Les Dix Mille Portes de January » d'Alix E. Harrow, traduit par Thibaud Eliroff, lu par Zina Khakhoulia. Parution numérique le 26 avril 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/les-dix-mille-portes-de-january-9791035412746/
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