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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le cadavre de Maddy Birch est découvert au bas d'un sentier escarpé qui descend le remblai d'une voie ferrée désaffectée. La victime était inspectrice au sein d'une unité chargée de lutter contre le crime organisé. S'est-elle trouvée au mauvais endroit au mauvais moment? Un amant éconduit a-t'il cherché à se venger? Ou son meurtre est-il lié à son métier et notamment à la mort d'un truand dix jours plus tôt lors d'une opération de police ? L'enquête piétine. Elder qui avait croisé Maddy Birch au commissariat de Lincoln quitte sa retraite en Cornouailles pour épauler l'équipe d'enquêteurs. Mais il va devoir s'occuper également de sa fille Katherine qui garde des séquelles de son agression. Dans ce deuxième volet de la trilogie Elder, Harvey explore le côté obscur de la police. Il aborde notamment la corruption et les méthodes douteuses de certains agents. Je me suis attaché une nouvelle fois à la personnalité d'Elder. Ses rapports avec ses femmes (sa fille et ses relations amoureuses) sont dépeints avec une grande justesse. L'auteur a su rendre les doutes, la pudeur et la retenue de son protagoniste. John Harvey sait exprimer une empathie sincère pour ses personnages. Je pense que c'est cette humanité qui distingue ses romans.
S'il ne révolutionnera pas le genre, "De cendre et d'os" reste un polar captivant.
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Nous avons tous, un jour ou l'autre, vu un épisode de séries télévisées dans lequel la fille/la soeur/la nièce du héros était victime d'un enlèvement/d'une violente agression/d'une tentative de meurtre et celle-ci s'en remet toujours très bien. Comme si rien ne s'était passé. A croire que les scénaristes ne savaient pas trop quoi faire de leur arc narratif une fois celui-ci abouti.
Nous sommes ici dans un roman de John Harvey, et même si j'aime moins Frank Elder que Charlie Resnick (il fera à nouveau une apparition dans ce tome 2), lui voit, un an après les événements tragiques de de chair et de sang ce qu'il est advenu de sa fille. Elle est vivante. Oui. C'est le seul fait positif auquel il a pu se raccrocher. Elle est vivante et c'est tout. Elle a été brisée physiquement, mentalement. Oui, elle a consulté un thérapeute, et cela n'a pas eu les merveilleux résultats que l'on peut observer en moins de cinquante-deux minutes à la télévision. Oui, elle fait un peu n'importe quoi de sa vie, elle rentre très tard, elle sort avec un garçon plus âgé, elle ne s'entend pas avec son beau-père, elle ne veut plus voir son père, et Joanne, sa mère, en sait plus quoi faire. Elder, lui, tente de renouer les liens.
Puis, un matin, un nom l'interpelle dans le journal. Maddy Birch. Il y a eu quelque chose de fort entre eux, seize ans plus tôt, fort et sans lendemain. Des regrets ? Oui, peut-être. Surtout, il a la certitude qu'il ne veut pas laisser cette mort impunie, et il enquête, lui le retraité, au côté de Karen, femme policière et déterminée, et de Vanessa, policière et meilleure amie, complice de toujours de la victime.
Nous sommes avant l'air metoo et autre Balance ton bidule, et pourtant, John Harvaey n'a pas attendu les réseaux sociaux pour dénoncer les violences faites aux femmes, la difficulté qu'elles ont pour faire reconnaître ce qu'elles ont subi, les séquelles physiques, psychologiques de ce qu'elles ont vécu, et qui peuvent encore les atteindre des années après. La violence, souvent, débute par pas grand chose, un geste, un mot, un "truc" en trop, quelque chose que l'on peut pardonner assez vite, parce que l'on aime, parce qu'il n'en a pas fait exprès, parce qu'il est tellement différente des autres. Certaines femmes ont suffisamment de ressources en elles pour rompre ou elles peuvent compter sur quelqu'un pour les aider : toutes n'ont pas cette force et cette chance. L'auteur montre aussi que la solidarité féminine, parfois, n'existe pas, et qu'il est des femmes, des mères, pour expliquer à leur fille qu'elles doivent obéir à leur conjoint, c'est tellement plus simple. Il est aussi usant, épuisant, d'être en permanence sur ses gardes : le prédateur peut faire des pauses, la proie doit être constamment vigilante.
Sombre, ce roman ? Oui, bien sûr. Mais il montre aussi qu'il ne faut jamais s'avouer vaincu, que la vérité peut finir par éclaté, et qu'il est bon, aussi, pour sa propre défense, de compter avant tout sur soi-même.
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On connaissait déjà le britannique John Harvey avec la série réputée qui mettait en scène Charles Resnick le flic polonais de Nottingham dans les Midlands.
Il y a quelques années, l'auteur entamait une nouvelle série avec un autre inspecteur : Frank Elder.
Une trilogie qu'on attaque aujourd'hui par le deuxième épisode : de cendre et d'os, sans avoir lu le premier, de chair et de sang, mais avant le suivant, D'ombre et de lumière. Mais ça peut se lire dans l'ordre aussi !
À première vue, la prose de John Harvey ne semble pas sortir du lot habituel, mais au fil des pages la qualité de son bouquin et de son écriture nous accroche solidement.
Une trame classique (des meurtres, le boulot des enquêteurs, ...) soutenue par de courts chapitres bien rythmés.
La description soignée et vivante du travail et des procédures de la police britannique, bien éloignés du tape à l'oeil des thrillers habituels.
Des personnages bien campés autour d'un héros presque ordinaire, un flic à la retraite qui traîne un passé familial dévasté par de précédentes enquêtes, mais qui se contente chaque soir d'une dose assez raisonnable de whisky.
Un peu d'humour distillé lui aussi, d'ailleurs l'auteur s'autorise même une petite coquetterie pour faire se rencontrer ses deux héros, Frank Elder et Charles Resnick !
Mais qu'on ne s'y trompe pas, un peu dans le style du suédois Henning Mankel et surtout de son presque compatriote l'écossais Ian Rankin, John Harvey dépeint au fil de ses romans noirs, une société anglaise contemporaine bien sombre et guère réjouissante : l'intrigue va mêler des affaires de police peu ragoûtantes et des "hommes qui n'aiment pas les femmes" pour pasticher une autre célèbre série.
Sous le regard de John Harvey, tous les personnages apparaissent bien solitaires dans un Londres surpeuplé et l'english way of life ne fait plus rêver.
Pour celles et ceux qui aiment les enquêteurs de police.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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J'ai été rapidement prise par l'histoire de cet enquêteur hors norme.
Le récit de sa fille Katherine ayant subi un viol...

Une enquête palpitante.
Un récit entre leur vie privée et leur investigation.

Un bon moment de lecture.
À découvrir !

Lien : https://angelscath.blogspot...
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Dans ce deuxième volet de la trilogie concernant Frank Elder, l'auteur s'attache davantage au côté policier pur avec l'enquête plutôt que le côté psychologique des personnages, ce qui en fait une lecture moins lourde que celle du tout premier : de chair et de sang. Ici, la vie personnelle d' Elder a été occultée au profit de l'enquête sur le meurtre et tout ce qui tourne autour : suspects et autres policiers bien sous tout rapport ou corrompus. le seul clin d'oeil sur sa vie privée reste le rapport avec sa fille Katherine.
Au final, ce roman est bien plus captivant, plus vivant et plus léger que de chair et de sang, et c'est de ce pas que j'entame le dernier volet : D'ombre et de lumière, car Frank Elder, notre héros est un personnage terriblement attachant.
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Deuxième tome des aventures de Frank Elder. J'ai trouvé qu'il y avait moins de description de paysage mais il pleut toujours autant ! Peut-être pour ajouter une atmosphère de froideur à ce roman noir. On y retrouve sa fille qui ne s'en sort pas si bien que ça et peut-être un début de romance ou au moins d'attachement concernant la vie privée du héros. Quelques frissons, du suspense et des rebondissements concourent à faire de ce roman un très bon thriller !
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Franck Elder, jeune retraité de la police s'était finalement résolu a aider ses ex-collègues pour mettre hors d'état de nuire un délinquant sexuel. Mais son engagement s'était payé au prix fort avec le viol de sa fille.

Nous retrouvons ici le policier, toujours retiré dans un trou perdu d'Angleterre,secoué par 2 nouvelles.
Tout d'abord la mort d'une jeune enquêtrice nommée Maddy qu'il avait croisé par le passé, lui intime la nécessité d'aider le siens pour débusquer le meurtrier .

Il devient alors consultant pour la Police grâce à l'intervention de son ancien chef et "ami" Framlingham. Chef qui en profite pour le faire travailler sur un sujet annexe qui aurait pu avoir des incidences sur la mort de Maddy.

Mais Franck doit aussi aider sa fille, malgré son refus à lui parler, se voit empêtrée dans une affaire de drogue. Mais n'y a t'il pas derrière cela certaines intrigues policières?

Au final, c'est une triple enquête qui se profile et qui oblige notre "anti-héros" à louvoyer pour ne pas trébucher.

Plus que le premier, j'ai apprécié ce roman qui ne cherche pas à faire rebondir N fois l'enquête pour tenter de créer la surprise à tout bout de champ.
Non ici il est plutôt question de doutes sur la voie à prendre, de suspicions qui se confirment parfois, de vies brisées.
Et dans tout cela un ex-policier qui ne peut s'empêcher de découvrir la vérité, mais qui ne veut pas redevenir le policier qu'il était car il l'a payé à titre personnel au prix fort, le lot de beaucoup de policiers à priori.

Alors j'espère que le troisième opus sera du même tonneau.
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Toujours à la retraite, Frank Elder ne peut s'empêcher de penser régulièrement à la dernière affaire qu'il l'avait temporairement sorti de son repaire des Cornouailles. Appelé à la rescousse par un de ses anciens collègues, il avait participé à la traque d'un détraqué sexuel, traque au cours de laquelle sa propre fille Catherine avait failli perdre la vie (voir ‘De chair et de sang', même éditeur). Depuis cet épisode, cette dernière ne lui adresse d'ailleurs plus la parole et, d'après ce qu'il en sait par son ex-femme, Catherine ayant arrêté ses études et fréquentant assidûment des marginaux, serait sur une bien mauvaise pente.
C'est l'assassinat d'une de ses anciennes collègues qui va cette fois servir de prétexte à Frank pour quitter sa petite maison sur la côte. Maddy Birch et lui ne se connaissaient pas particulièrement bien. Mais ils avaient failli. Failli avoir une liaison et donc, sa mort violente ne peut que toucher Elder au plus profond. Lorsque son ancien collègue des affaires non résolues lui signale que l'enquête piétine, Elder n'hésite pas longtemps à prendre son billet pour Londres. Là, il sera non seulement confronté à ce crime sordide et aux ramifications insoupçonnées, mais il devra également se résigner à affronter sa fille Catherine. Même si celle-ci refuse toujours de le voir.
Deuxième épisode du cycle romanesque consacré à Frank Elder (qui devrait en compter trois), ‘De cendre et d'os' marquera incontestablement un tournant dans l'oeuvre de John Harvey. Aussi réaliste, dense et complexe que ses autres romans, il se distingue par une fluidité extrême, tant dans l'intrigue elle-même que dans le style adopté pour nous la raconter. Certes, il y a plus de dialogues, mais ils n'ont pas -comme trop souvent dans les gros pavés américains- ce côté superficiel et facile dû à une maîtrise imparfaite du style indirect. Ici, pas un seul mot de trop, pas une seule faute dans le ton adopté : chaque mot, chaque ligne ont leur utilité stricte. Comme dans la précédente enquête d'Elder et comme dans toutes celles de Resnick, Harvey ne néglige ni la psychologie de ses personnages (très nombreux et pourtant tous rapidement identifiables) ni leur cadre social (les années Thatcher n'ont pas encore été digérées). A la limite du roman noir, de l'enquête criminelle pure et du thriller, ‘De cendre et d'os' nous montre un auteur de plus maître de son art.
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