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Que l'on ne s'y trompe pas . René Hausman , sous ses faux airs de Père Noël débonnaire , fait plutôt dans le cruel . Noirceur des âmes , mélancolie d'un récit mâtiné de contes et de légendes faisant la part belle à l'humain borné et stupide préférant de loin dénier un monde onirique cependant fortement ancré dans l'héritage culturel plutôt que de tenter d'en concevoir sa possible existence .

Dépositaire de ce savoir onirique , le Camp-Volant , véritable pierre angulaire de ce récit . Personnage énigmatique s'il en est , il cristallise à la fois répulsion et attirance , crainte et respect . Libre comme le vent , il a fait de la nature son cocon , de la liberté son étendard .
A la fois acteur et conteur , ce sorcier itinérant déclame poétiquement son histoire que l'on pressent déjà vouée au tragique et à l'accablement le plus sinistre .

Hausman traite ici d'un sujet qui le berça durant toute son enfance . Trolls , lutins et autres petits farfadets n'ont pas leur pareil pour titiller l'imaginaire féérique de cet auteur complet de renom . Il signe ici un conte désabusé , magistralement porté par un dessin et un encrage à base d'aquarelle toujours aussi immédiatement identifiable . Quel régal pour les yeux !

Le Camp-Volant , one shot de haut vol !
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A la première lecture, je n'ai pas aimé cet album, le trouvant trop glauque, trop brouillon, imprégné d'une couleur maussade.
A la deuxième lecture, je me suis attardée plus longuement sur le texte, sur les dessins à l'aquarelle et j'ai changé d'avis...

L'histoire est, certes, âpre, comme pouvait l'être la vie des paysans au début du 20ème siècle dans les campagnes reculées. Rude et frustre mais quand on y regarde de plus près, Hausman a su y glisser subrepticement des bribes de poésie, des instants suspendus d'une angélique tendresse, des moments de rêve ...ce qui rend ce conte ardennais d'une ignoble bestialité encore plus poignant.

René Hausman n'a pas son pareil pour évoquer et rendre hommage au Petit peuple de la forêt et ici encore, ces petits êtres - lutins discrets et facétieux - jouent un rôle primordial dans cette fable humaine si inhumaine ! René Hausman puise dans les légendes d'autrefois, racontées au coin du feu, toute la sève qui donne à son univers un côté mystérieux, fantastique et féérique, particulièrement apprécié par les adeptes du genre.

Peut être lirais-je cet album une troisième fois ... Histoire de réinventer une nouvelle fois la fin du Camp volant, fin pour le moins très énigmatique.
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Epoustouflant !
Sans être un spécialiste de la bande dessinée, j'en ai vu pas mal depuis quelques années. Mais le dessin de Hausman est au-dessus du lot.

Le scénario, que l'on arriverait presqu'à oublier tant le graphisme est prenant, raconte une histoire de « Camp volant » expression employée dans certaines régions pour désigner un marginal, des nomades, romanichels, roms, etc. et affublé à tort ou à raison par la croyance populaire de pouvoirs surnaturels.

Au-delà de cette histoire, c'est aussi un portrait d'une époque, d'un milieu social empreint de tradition orale.
Le lecteur y retrouvera certainement un peu de ses racines, transmis par Hausman avec à la fois violence et poésie.
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C'est un bien bel hommage que rend, ici, René Hausman (1936-2016) à sa grand-mère ardennaise qui, jadis, au coin du feu, nourrissait l'imaginaire de son petit-fils des contes, des légendes et superstitions auxquels elle croyait dur comme fer.

Un bel hommage, oui, à côté duquel je suis passée plusieurs fois sans m'y attarder, tant cette couverture aux camaïeux de bruns et de beiges, avec ce personnage patibulaire qui vous regarde droit dans les yeux, ne m'inspiraient que fort peu. Et puis, j'en ai lu la critique de tchouk-tchouk-nougat ;-), la suite, vous la devinez…

Ce personnage est en fait un changelin. En des temps pas si anciens, quand un enfant mal formé ou tout simplement très laid venait au monde, on croyait que c'était le rejeton des fées, qu'elles avaient échangé avec le bébé humain. Et, pour s'en débarrasser, on le jetait tout simplement au feu (et ça, ce n'est pas de la légende !) C'est l'histoire de l'un d'entre eux, sauvé grâce à l'amour inconditionnel de deux femmes et revenu, vagabond (camp volant), sur les lieux de son enfance, que nous conte René Hausman.

Hausman est un terrien, attaché à son terroir, à ses racines et il excelle à rendre la beauté de ses forêts qu'il chérissait tant (le cheval de trait ardennais, quel magnifique animal, sublimé sous son pinceau !) Conteur (c'est tout le bestiaire issu de l'imaginaire et des superstitions de nos régions que vous découvrirez entre ces pages), il témoigne aussi, avec beaucoup de chaleur et de réalisme, du quotidien de ces villages du passé, de ces campagnes oubliées. Et nous rappelle que les monstres malveillants ne sont pas forcément ceux que l'on imagine…

En fait, j'ai ressenti beaucoup d'amour et de lumière dans cette histoire pourtant éminemment sombre et triste…
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Dans la campagne profonde des Ardennes, un vagabond que tout le monde appelle le camp-volant se souvient de vieilles histoires mêlant magie, petit peuple et dure réalité.

Le récit est assez rude et sombre, comme la vie paysanne en temps là. Un peu comme leur langue, ce patois lourd et imaginé. Mais René Hausman sait y semé quelques graines de poésie et de douceur. Il s'est inspiré de légendes, d'histoires que sa grand-mère racontait au près du feu. Cela parle de changelin, de petit peuple et de vieilles croyances.
Le récit est un peu décousu mais je trouve l'ambiance assez bien rendue. Et je pense que le souhait de l'auteur, de retranscrire les légendes anciennes comme les soirs de veillées, est plutôt réussie.

Les dessins sont des aquarelles aux couleurs pales, presque fanées, qui sait retranscrire ce temps d'autrefois. Certaines parties sortent des cases pour raconter une de ses légendes qui balancent toujours entre fantastique et réalité.
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Un "camp-volant" est le nom donné aux vagabonds au siècle dernier des Ardennes à la Lorraine. Celui que nous rencontrons se souvient des histoires fantastiques que lui racontait sa grand-mère et qu'il aime, à son tour, narrer, au cours de ses voyages.
Il se souvient particulièrement de l'histoire de Firmin Pissecrosse et de sa femme Ghislaine. Un peu rustre, Firmin resta longtemps célibataire mais rencontra Ghislaine, la simplette du village. Lors de leur nuit de noces, le jeune femme, apeurée, n'eut d'autres choix que de coucher avec cet homme. de cet acte naquit un bien joli bébé. Ghislaine se dévoua corps et âmes pour ce chérubin, le chérit plus que tout. Mais, une nuit, il fut enlevé par des gnomes et remplacé par un vilain rejeton. La jeune femme en devint folle et se jeta de son arbre préféré. L'enfant fut alors confié à un couple de villageois...

Cet album oscille entre rêve et réalité, entre légende et conte vivant, entre onirisme et imagination... Avec tous ses créatures féériques, trolls, gnomes et lutins, notre imagination est au firmament.
Le graphisme est de toute beauté et les paysages sont mis en valeur. La mise en page originale apporte une certaine touche de fraicheur et de légèreté. Des cases lumineuses amènent une lueur d'espoir.
Malgré tout, l'on est plongé dans un récit cruel et cru, où la misère et la méchanceté humaine se font sentir également. le «camp-volant» reste un personnage énigmatique, ce qui le rend d'autant plus attachant.
Du grand art, un vrai conteur et un brin de magie...

Le camp-volant m'a donné des ailes...
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Dans sa préface, René Hausman nous explique les Ardennes de son enfance avec les personnages qui ont bercé les veillées. Le loup-garou, ou l'humain qui peut se transformer en animal. Et les enlèvements de bébés au berceau, où les nutons échangent un des leurs contre un petit humain. Sur cette double intrigue, il vient greffer le Camp-volant, un nomade, un conteur, un paria, le genre que l'on n'aime pas trop voir rôder dans le village ou près des enfants.

Le Camp-Volant arrive dans le village. Il raconte une vieille histoire. Un bébé enlevé. La mère se suicide en se jetant du haut d'un arbre. Suicide? Ou pas. Puis l'hiver arrive, rude. le Camp-Volant s'incruste. Il noue une amitié avec Lurette... Et pas très loin de lui, et d'elle, gravitent des êtres fées. D'ailleurs, le Camp-Volant porte une étrange similitude avec les lutins qui rôdent. Arrive Aimé dans le village. Enorme, moqueur. Il s'en prend au Camp-Volant.

Et si l'histoire se répétait...?

René Hausman est un conteur bien plus qu'un scénariste. Il est un peintre bien plus qu'un dessinateur. Ses encres et aquarelles instillent une atmosphère à nulle autre pareille. Peut-être chez Comès va-t-on retrouver cette ambiance glauque, ce sentiment de ne pas pouvoir échapper à son destin.

Seule Lurette va être colorée, sa robe bleu clair et ses cheveux roux brisent le terne et le glauque du village. D'ailleurs, lorsqu'elle paraît brille le seul soleil de tout l'album.

Chez Hausman tout est pesé, précis, il n'y a pas de place pour le brouillon. Au-delà des légendes, il nous raconte aussi le rapport à l'autre, les haines ordinaires, l'accueil de l'étranger, le respect de la différence... Et cela fait du bien.
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Encore une fois, je m'ennuie ferme en lisant une oeuvre d'Hausman. Je persiste à dire que c'est un excellent dessinateur mais un piètre scénariste.

Le camp-volant traduit certes une volonté de glorifier la nature, la campagne, ces petits gens qui font preuve de solidarité. Ce sont de nobles sentiments. Cependant, il faudra se faire avec le langage des campagnes et une certaine forme de mièvrerie. Certes, le dessin tout en aquarelle est d'une beauté saisissante pour peu qu'on apprécie la difformité de ces visages que j'ai toujours trouvé hideux.

Qu'est-ce qui fait qu'on n'apprécie pas une bd que le reste du monde porte aux louanges ? Il faut que cela accroche. Or, en l'espèce, rien de tel n'apparait.
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Hausman, l'un des plus grand conteur de la BD, nous offre là une superbe histoire d'une autre époque. Je m'explique, la source d'Hausman pour cet album n'est autre que sa grand-mère qui lui racontait, alors petit enfant, des légendes paysannes qu'elle même tenait de son enfance... Nous avons donc à faire à un témoignage direct de la culture populaire du XIXème siècle sous nos yeux, aujourd'hui au XXIème siècle !


Que nous offre la mamie au grand René ? Une histoire remplie de vagabond-rebouteux, d'échange de bébé au berceau, de lutins et de paysans bêtes et butés. Il n'y a pas beaucoup de place pour l'amour et la grâce quand on est paysan, la vie est dure et la terre ingrate sans compter que les forces surnaturelles ne sont pas de notre côté. le récit d'Hausman avance morceau par morceau et l'histoire prend forme page après page à son rythme (et celui des saisons :wink: ). Chaque page, chaque case est un tableau en soit, un petit détail qui nourrit cette histoire tragique. C'est un vrai conte, pas une grande épopée remplie de fougue, une histoire qui prend son temps comme à l'époque où faire les choses prenait du temps.


Le tout est servit par la plume et les couleurs généreuses d'Hausman. Il n'a pas son pareil pour les scènes animalières, un trait inimitable et grouillant de vie.
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J'avais déjà lu une BD de cet auteur dont l'univers ne m'avait pas convaincue. Celle là ne l'a pas fait davantage.
J'ai eu du mal à m'y retrouver avec l'histoire qui n'a, à mes yeux, ni queue ni tête. Plein d'éléments sont pourtant sympathiques. J'aime bien l'idée du petit peuple, de ces mystères, de la nature... Mais je n'ai pas compris où le récit nous emmenait, ni ce que voulait l'auteur.
J'ai eu du mal aussi avec la prose de l'auteur. Déjà dans l'avant propos je ne saisissais pas tout...
Je n'ai pas été emportée par la magie.
Les dessins ont une certaine douceur. J'ai surtout aimé les animaux et les couleurs à l'aquarelle. Moins les visages des personnages...
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