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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Que l'on ne s'y trompe pas . René Hausman , sous ses faux airs de Père Noël débonnaire , fait plutôt dans le cruel . Noirceur des âmes , mélancolie d'un récit mâtiné de contes et de légendes faisant la part belle à l'humain borné et stupide préférant de loin dénier un monde onirique cependant fortement ancré dans l'héritage culturel plutôt que de tenter d'en concevoir sa possible existence .

Dépositaire de ce savoir onirique , le Camp-Volant , véritable pierre angulaire de ce récit . Personnage énigmatique s'il en est , il cristallise à la fois répulsion et attirance , crainte et respect . Libre comme le vent , il a fait de la nature son cocon , de la liberté son étendard .
A la fois acteur et conteur , ce sorcier itinérant déclame poétiquement son histoire que l'on pressent déjà vouée au tragique et à l'accablement le plus sinistre .

Hausman traite ici d'un sujet qui le berça durant toute son enfance . Trolls , lutins et autres petits farfadets n'ont pas leur pareil pour titiller l'imaginaire féérique de cet auteur complet de renom . Il signe ici un conte désabusé , magistralement porté par un dessin et un encrage à base d'aquarelle toujours aussi immédiatement identifiable . Quel régal pour les yeux !

Le Camp-Volant , one shot de haut vol !
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A la première lecture, je n'ai pas aimé cet album, le trouvant trop glauque, trop brouillon, imprégné d'une couleur maussade.
A la deuxième lecture, je me suis attardée plus longuement sur le texte, sur les dessins à l'aquarelle et j'ai changé d'avis...

L'histoire est, certes, âpre, comme pouvait l'être la vie des paysans au début du 20ème siècle dans les campagnes reculées. Rude et frustre mais quand on y regarde de plus près, Hausman a su y glisser subrepticement des bribes de poésie, des instants suspendus d'une angélique tendresse, des moments de rêve ...ce qui rend ce conte ardennais d'une ignoble bestialité encore plus poignant.

René Hausman n'a pas son pareil pour évoquer et rendre hommage au Petit peuple de la forêt et ici encore, ces petits êtres - lutins discrets et facétieux - jouent un rôle primordial dans cette fable humaine si inhumaine ! René Hausman puise dans les légendes d'autrefois, racontées au coin du feu, toute la sève qui donne à son univers un côté mystérieux, fantastique et féérique, particulièrement apprécié par les adeptes du genre.

Peut être lirais-je cet album une troisième fois ... Histoire de réinventer une nouvelle fois la fin du Camp volant, fin pour le moins très énigmatique.
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Epoustouflant !
Sans être un spécialiste de la bande dessinée, j'en ai vu pas mal depuis quelques années. Mais le dessin de Hausman est au-dessus du lot.

Le scénario, que l'on arriverait presqu'à oublier tant le graphisme est prenant, raconte une histoire de « Camp volant » expression employée dans certaines régions pour désigner un marginal, des nomades, romanichels, roms, etc. et affublé à tort ou à raison par la croyance populaire de pouvoirs surnaturels.

Au-delà de cette histoire, c'est aussi un portrait d'une époque, d'un milieu social empreint de tradition orale.
Le lecteur y retrouvera certainement un peu de ses racines, transmis par Hausman avec à la fois violence et poésie.
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Un "camp-volant" est le nom donné aux vagabonds au siècle dernier des Ardennes à la Lorraine. Celui que nous rencontrons se souvient des histoires fantastiques que lui racontait sa grand-mère et qu'il aime, à son tour, narrer, au cours de ses voyages.
Il se souvient particulièrement de l'histoire de Firmin Pissecrosse et de sa femme Ghislaine. Un peu rustre, Firmin resta longtemps célibataire mais rencontra Ghislaine, la simplette du village. Lors de leur nuit de noces, le jeune femme, apeurée, n'eut d'autres choix que de coucher avec cet homme. de cet acte naquit un bien joli bébé. Ghislaine se dévoua corps et âmes pour ce chérubin, le chérit plus que tout. Mais, une nuit, il fut enlevé par des gnomes et remplacé par un vilain rejeton. La jeune femme en devint folle et se jeta de son arbre préféré. L'enfant fut alors confié à un couple de villageois...

Cet album oscille entre rêve et réalité, entre légende et conte vivant, entre onirisme et imagination... Avec tous ses créatures féériques, trolls, gnomes et lutins, notre imagination est au firmament.
Le graphisme est de toute beauté et les paysages sont mis en valeur. La mise en page originale apporte une certaine touche de fraicheur et de légèreté. Des cases lumineuses amènent une lueur d'espoir.
Malgré tout, l'on est plongé dans un récit cruel et cru, où la misère et la méchanceté humaine se font sentir également. le «camp-volant» reste un personnage énigmatique, ce qui le rend d'autant plus attachant.
Du grand art, un vrai conteur et un brin de magie...

Le camp-volant m'a donné des ailes...
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Dans sa préface, René Hausman nous explique les Ardennes de son enfance avec les personnages qui ont bercé les veillées. Le loup-garou, ou l'humain qui peut se transformer en animal. Et les enlèvements de bébés au berceau, où les nutons échangent un des leurs contre un petit humain. Sur cette double intrigue, il vient greffer le Camp-volant, un nomade, un conteur, un paria, le genre que l'on n'aime pas trop voir rôder dans le village ou près des enfants.

Le Camp-Volant arrive dans le village. Il raconte une vieille histoire. Un bébé enlevé. La mère se suicide en se jetant du haut d'un arbre. Suicide? Ou pas. Puis l'hiver arrive, rude. le Camp-Volant s'incruste. Il noue une amitié avec Lurette... Et pas très loin de lui, et d'elle, gravitent des êtres fées. D'ailleurs, le Camp-Volant porte une étrange similitude avec les lutins qui rôdent. Arrive Aimé dans le village. Enorme, moqueur. Il s'en prend au Camp-Volant.

Et si l'histoire se répétait...?

René Hausman est un conteur bien plus qu'un scénariste. Il est un peintre bien plus qu'un dessinateur. Ses encres et aquarelles instillent une atmosphère à nulle autre pareille. Peut-être chez Comès va-t-on retrouver cette ambiance glauque, ce sentiment de ne pas pouvoir échapper à son destin.

Seule Lurette va être colorée, sa robe bleu clair et ses cheveux roux brisent le terne et le glauque du village. D'ailleurs, lorsqu'elle paraît brille le seul soleil de tout l'album.

Chez Hausman tout est pesé, précis, il n'y a pas de place pour le brouillon. Au-delà des légendes, il nous raconte aussi le rapport à l'autre, les haines ordinaires, l'accueil de l'étranger, le respect de la différence... Et cela fait du bien.
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Hausman, l'un des plus grand conteur de la BD, nous offre là une superbe histoire d'une autre époque. Je m'explique, la source d'Hausman pour cet album n'est autre que sa grand-mère qui lui racontait, alors petit enfant, des légendes paysannes qu'elle même tenait de son enfance... Nous avons donc à faire à un témoignage direct de la culture populaire du XIXème siècle sous nos yeux, aujourd'hui au XXIème siècle !


Que nous offre la mamie au grand René ? Une histoire remplie de vagabond-rebouteux, d'échange de bébé au berceau, de lutins et de paysans bêtes et butés. Il n'y a pas beaucoup de place pour l'amour et la grâce quand on est paysan, la vie est dure et la terre ingrate sans compter que les forces surnaturelles ne sont pas de notre côté. le récit d'Hausman avance morceau par morceau et l'histoire prend forme page après page à son rythme (et celui des saisons :wink: ). Chaque page, chaque case est un tableau en soit, un petit détail qui nourrit cette histoire tragique. C'est un vrai conte, pas une grande épopée remplie de fougue, une histoire qui prend son temps comme à l'époque où faire les choses prenait du temps.


Le tout est servit par la plume et les couleurs généreuses d'Hausman. Il n'a pas son pareil pour les scènes animalières, un trait inimitable et grouillant de vie.
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Un conte du passé, une chronique, une légende villageoise à laquelle se mêle le Petit Peuple, les esprits des campagnes.

" Il arrivait qu'un rejeton de ces esprits élémentaires fût " confié " aux soins des hommes, en remplacement dun bébé qu'on ne devait jamais revoir. La grand-mère y croyait, prétendant que, presque toujours, fous de douleur, les parents, qui n'avaient rien vu venir, jetaient au feu le misérable avorton...Cette croyance jadis populaire, ce mythe du " changelin " servit de fil conducteur au récit qui va suivre... " explique René Hausman dans les quelques pages d'un prologue en art-book dans lequel il se remémore ces histoires - parfois à dormir debout, c'est vrai, mais que j'écoutais dans la pénombre des soirs anciens - qui ont nourris son imaginaire.

Un récit cruel, un univers d'un réalisme cru hanté par les créatures de féerie. le monstrueux de cette histoire ne vient pas des gnomes qui s'immiscent sur les pages mais bien de la misère humaine - misérable humanité -, sa brutalité, comme en témoigne la première scène, agressive, une scène de noces : la mariée est simplette mais pourra assurer une progéniture à la belle famille ayant du bien tout de même, le marié est une bête, un porc qui attise comme seul désir celui de l'égorger. le viol institutionnel. Raconté comme ça, avec cette rudesse rustique.

Et pourtant il se dégage une beauté de ce récit, une tristesse teintée de fatalité, une compassion, cette beauté que raconte déjà l'illustration de couverture. L'atmosphère de cet album m'a rappelé celle du roman de Philippe Claudel Les Âmes grises. Il y a des silences lourds et chagrins dans cet album, un merveilleux désenchanté à la palette sobre, des couleurs en camaïeux qui n'altèrent en rien la profondeur des planches fouillées et fournies aux tons de la terre relevés de touches lumineuses de vie et d'enfance. Certaines séquences disent tout d'un désarroi qui donne le frisson.


Lien : http://www.lire-et-merveille..
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C'est la première fois que je lis une B.D. d'Hausman et quelle découverte ! Cet opus relate une histoire racontait par sa grand-mère durant son enfance ardennaise sur les « camp-volant », expression qui désigne des vagabonds. Comme la plupart des histoires transmises oralement, celle-ci recouvre un monde fantastique. En faisant quelques recherches sur cet auteur, je découvre qu'il est renommé pour ses dessins animaliers ; cet album ne le dément pas. L'ensemble des planches sont somptueuses ! Je le recommande vivement…
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