Citations sur La lettre écarlate (144)
C'est un curieux sujet d'observation et d'investigation que la question de savoir si la haine et l'amour ne sont pas, foncièrement, une seule et même chose. Chacun de ces deux sentiments, lorsqu'il atteint une intensité extrême, suppose un degré élevé d'intimité et une connaissance approfondie du coeur; chacun rend un individu dépendant d'un autre pour sa nourriture affective et spirituelle; chacun laisse celui qui aime passionnément, ou celui qui hait non moins passionnément, solitaire et désemparé lors de la disparition de l'objet de sa passion. Par conséquent, d'un point de vue philosophique, l'amour et la haine semblent être essentiellement identiques, à ceci près que l'un nous apparaît dans une splendeur céleste et l'autre dans une lueur sombre et sinistre.
Le peuple possédait héréditairement le don du respect, lequel, chez leurs descendants, s'il existe encore, se manifeste dans des proportions diminuées et avec moins de force, soit dans le choix, soit dans la considération des hommes publics. Est-ce pour le bien ou pour le mal ? Peut-être pour l'un et l'autre.
Comme homme qui avait péché, mais dont la conscience exigeante maintenait ouverte la plaie du remords, il était plus rigoureusement maintenu dans les limites de la vertu que s'il n'avait jamais péché.
Il marchait lentement comme s'il n'avait eu aucune raison, ressenti aucun désir de faire un pas de plus, mais aurait bien mieux aimé se laisser tomber au pied d'un arbre et y rester sans bouger, pour toujours.
Une tendance aux spéculations de l'esprit, si elle peut lui apporter de l'apaisement comme à l'homme, rend une femme triste. Peut-être parce qu'elle se voit alors en face d'une tâche tellement désespérante. D'abord, le système social entier à jeter par terre et reconstruire ; ensuite la nature même de l'homme - ou de longues habitudes héréditaires qui lui ont fait une seconde nature - à modifier radicalement avant qu'il puisse être permis à la femme d'occuper une position équitable.
A la maison - à l'intérieur et autour de la chaumière de sa mère - Pearl ne manquait pas de compagnie. Son esprit créateur ne cessait de tout animer autour d'elle et communiquait la vie à mille objets, comme une torche allume la flamme à tout ce qu'elle approche. Les matériaux les plus inattendus - un bâton, un chiffon, une fleur - étaient les marionnettes de Pearl : sans avoir même eu besoin de les changer tant soit peur de forme, elle leur faisait jouer le drame qui occupait sur le moment son esprit. Sa seule vois de petite fille servait à faire parler une multitudes de personnages imaginaires, jeunes ou vieux.
Finalement, dépouillée de toute individualité, elle ne serait plus qu'un symbole à l'usage des prédicateurs et des moralistes désireux d'insister sur la faiblesse de la femme ou de flétrir les passions coupables. Ainsi les jeunes, les purs la regarderaient avec la lettre écarlate - elle, la fille de parents honorables - elle, la mère d'une enfant qui deviendrait une femme - elle, qui avait été innocente jadis - comme le visage, le corps de l'incarnation du péché. Et sur sa tombe, la honte qu'il lui aurait fallu porter ainsi jusqu'au bout deviendrait l'unique monument dédié à sa mémoire.
La jovialité des hommes âgés a beaucoup de rapport avec la gaieté des enfants. L'esprit et le sens du comique n'ont pas grand-chose à y voir. Il s'agit, chez les uns comme chez les autres, d'une lumière qui joue en surface et donne un aspect joyeux tant à de verts rameaux qu'à de vermoulus troncs gris. Mais en un cas il s'agit vraiment des rayons du soleil, dans l'autre, il y a de la ressemblance avec la lueur phosphorescente du bois pourrissant.
Ne regardons pas en arrière, dit Hester, le passé est parti ! Pourquoi nous attarderions-nous à le rappeler ?
L’avenir est encore plein d’expériences à tenter ! de succès ! Il y a du bonheur à ressentir du bien à faire.