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4,19

sur 604 notes
J'ai commencé par être déçue, en lisant la première partie. Quelle noirceur ! Rien de positif ne me semblait pouvoir surgir de ce roman.
J'ai bien fait de persévérer. Comme quoi l'ombre est faite pour être traversée, et c'est quand on croit être arrivé au bout de tout espoir que quelque chose peut naitre.
Après avoir lu les dernières lignes, je mets cinq étoiles sans hésiter à ce roman étrangement prémonitoire, à fois effrayant et rassurant.
J'ai vérifié plusieurs fois : l'édition originale est parue en 2012, bien avant la crise sanitaire de 2020. Je suis heureuse de n'avoir pas lu ce texte plus tôt, je crois que si j'avais vécu la pandémie de Covid avec cette histoire en tête, j'aurais imaginé le pire ! Mais le pire n'est sans doute pas derrière nous, et puis qu'importe, ce que je retiens, c'est la force de la Vie.
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Dystopie.
Le pitch est assez « classique ». Au moins au départ.
Un virus a décimé la quasi totalité des hommes sur terre et bouleversé tout l'équilibre écologique. Les survivants sont rares, et s'entretuent.
Deux hommes ont malgré tout réussi à s'allier pour mieux se défendre. Hig et Bangley occupent un aéroport désaffecté et cohabitent depuis 9 ans. Il faut la mort du chien de Hig pour que cet équilibre très précaire vole en éclats.
J'ai été happé par ce récit, très sombre et violent au moins au début, mais d'une grande sensibilité également.
L'écriture est tout à la fois hachée, oppressante pour décrire l'ultra violence des rapports humains en perte complète de repères puis plus douce, presque lyrique pour raconter la nature, sa résilience, celle des hommes aussi.
Les personnages sont de plus en plus complexes et attachants au fil du roman.
Un roman vraiment captivant.
J'avais delà beaucoup aimé « La rivière » du même auteur, je ne vais pas m'arrêter en si bon chemin avec lui.

Traduction Celine Leroy
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Qui aurait cru que je serais allée à ma première rencontre littéraire dans la petite ville provinciale à côté de chez moi ? Pas même une ville secondaire, une ville tertiaire, voire quaternaire ? Et qui aurait cru que ce serait pour rencontrer un écrivain américain maintes fois primé ? Eh oui, il s'agissait de Peter Heller, qui a régalé son auditoire de nombreuses anecdotes, de quelques réflexions sur le processus d'écriture et de grands sourires ravageurs. Ce fut pour moi une belle expérience littéraire, nouvelle et agréable,
Alors, bien sûr, il m'a fallu me documenter un peu. Je dois avouer m'y être pris tard et n'avoir eu le temps de lire que quelques dizaines de pages avant la rencontre. Je l'ai fini bien longtemps après. J'avais repéré ce livre probablement à sa sortie en France si j'en crois la date à laquelle je l'ai entré dans ma longue liste de livres-à-lire-un-jour-peut-être. Mais la couverture, avec cet homme qui s'éloigne d'un feu avec son bidon d'essence, sous un ciel aux couleurs criardes et fausses m'avait rebutée. Cette fois, je ne me suis pas trop fait prier cette fois pour m'y plonger.
Et ce fut au départ une très belle surprise. On est après la catastrophe. Ce qu'est cette catastrophe n'est qu'évoqué. Il fait chaud, il y a une maladie a priori incurable, mais aucun besoin d'en savoir plus. Cela permet d'ailleurs de mieux s'identifier au personnage principal, qui est aussi le narrateur de cette histoire, Hig. Vivant près de Denver, cet homme est, à mes yeux d'habitante du vieux continent, l'archétype du cow-boy américain moderne. Il vit dans un de ces états mythiques de l'Ouest américain, il aime chasser et pêcher pour être au plus proche de la nature, il aime voler dans son Cessna pour se sentir libre. Un homme, un vrai, un peu caricatural, mais aussi très sensible, qui aime son chien plus que son voisin, qui lit de la poésie japonaise, qui aime les paria, et qui rêve à tout ce qui a été perdu tout en tentant d'aller de l'avant.
Il forme un duo improbable avec Bangley, lui aussi un archétype américain, mais plutôt de la catégorie vétéran du Vietnam, vétéran qui en est sorti renforcé et conforté dans ses jugements à l'emporte-pièce. La façon dont Peter Heller démarre son histoire, sans regarder vers l'arrière, lui permet d'exposer cette association comme un état de fait, sans avoir à la justifier alors qu'elle est plus qu'improbable, mais pourquoi pas. Elle permet à l'auteur, par l'entremise de son personnage-narrateur de beaucoup réfléchir à ce qu'est cette vie après la catastrophe. Qu'est-ce qui pousse à continuer, pourquoi le faire ? Hig est en général plus près de l'abattement que de l'espoir et semble en définitive continuer à vivre plus par habitude que par volonté même s'il s'accroche à chaque petite parcelle de plaisir avec l'énergie qui est celle du désespoir.
Toute la première partie du roman est donc véritablement intéressante, à deux bémols près. le premier est qu'il faut s'habituer au phrasé très personnel de Peter Heller. Voulant rendre un style parlé, ou se réapproprier les théories du flux de conscience, Peter Heller manie en effet la ponctuation de façon très personnelle et passablement déroutante, mais j'ai fini par m'y faire et par me laisser porter. le second bémol est qu'il faut aussi accepter de passer outre les réserves que l'on peut avoir face au deuxième amendement, car dans ce livre, on a la gâchette plutôt facile, et c'est un euphémisme que de dire cela.

Mais je crains que Peter Heller ne sache pas s'arrêter. Alors que les quelques premières centaines de pages se tiennent et forment un tout cohérent, il semble que l'auteur ait été rattrapé par la morosité de son personnage et ait eu besoin de se changer les idées. Il a alors donné un tout autre ton à son livre, avec, selon moi, un peu trop de sirop et de bien pensance pour rester cohérent et fidèle à son personnage et à son histoire. On oscille alors entre un espoir béat et artificiel et des scènes de violence gratuite et incohérente
Dommage, car le livre partait plutôt bien, mais il dérape en cours de route et j'en suis la première chagrinée car j'aurais aimé l'aimer jusqu'au bout. Ce livre étant le premier de Peter Heller, je vais me dire que c'est une erreur de débutant d'avoir laissé son histoire le déborder et je pense que je lui donnerai une autre chance, peut-être en sautant directement au troisième, Céline, quand il sera paru en poche. C'était l'objet de la rencontre à laquelle j'ai assistée et le sujet avait l'air plutôt intéressant. Et cette fois, la couverture a de bien plus belles couleurs…
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9 ans après le monde d'avant.
La façon de vivre a changé. Tout est passé en mode survie.
La loi du plus fort a pris le dessus dans ce nouveau monde presque désert.
Je ne suis pas fan des livres post catastrophe, futuriste et compagnie. Celui-ci est plutôt dans le même style que "Dans la forêt". Peu importe comment le monde d'avant était, il faut maintenant vivre et pas seulement survivre.
Que fait-on pour être heureux ? Quel risque prend-on pour y parvenir ? Quelle confiance peut-on accorder à l'autre ?
Que devient-on quand on a tout perdu, à commencer par ceux qu'on aime ?
Un livre sur la résilience finalement...
Très touchant par moment, puis drôle aussi, ce qui est essentiel.
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« À la fois captivant roman d'aventures, grand huit des émotions humaines, déclaration d'amour à la nature et pure révélation littéraire, La Constellation du Chien est une version solaire de la Route de Cormac McCarthy. (Et in extremis, réconfortante !) » 
Voilà une 4e de couverture qui résume tout à fait son roman.

Ici, le lecteur découvre Hig, neuf ans après qu'un terrible virus ait décimé la quasi-totalité de la population mondiale. Ecrite en 2013, c'est l'histoire presque prophétique d'une pandémie aux symptômes de grippe qui se propage depuis l'Asie.
Hig, un anti-héros très héroïque. Un doux rêveur pas assez courageux pour tuer mais assez pour espérer. Espérer, quoi, je ne sais pas, et lui non plus d'ailleurs.  Il manie l'humour noir, il aime pêcher, il aime voler et surtout, plus que tout, il aime Jasper, son chien.
Hig, il aime aussi Bangley, son acolyte sans scrupule et fou de la gâchette. Un commando à lui tout seul, ce Bangley. Mais qu'il aime Bangley, ça, il ne le dira pas. Parce qu'il ne le sait pas encore. Parce  que parfois c'est long de voir ce qu'on a juste sous les yeux.

Dans ce roman, même si les évènements sont parfois – très- triste ;
Même si le sujet est noir, que c'est du déjà vu,  déjà lu et presque déjà vécu ;
Même s'il aurait pu m'angoisser ou me fermer ;
Et bien c'est tout le contraire.  
L'auteur est doux et poétique. Il nous présente une ode à la nature, un plaidoyer pour l'humanité et une démonstration de résilience. C'est un apprentissage du contentement, de vivre l'instant présent et trouver le bonheur dans ce qu'on a déjà.
J'ai été très sensible à l'écriture de ce roman qui ne manque pas de singularité (et bravo au traducteur, au passage). Une écriture avec beaucoup de caractère et de personnalité.
Au-delà des mots, même le style nous traduit des émotions.

Il nous traduit le désespoir, la pudeur, la nostalgie.
Et, coincé quelque part entre l'envie de chaleur et le besoin de sécurité, il nous traduit la Peur aussi. La peur des autres, la peur d'être seul.
Alors vient L'envie. L'envie de vivre, l'envie de mourir aussi. Les deux à la fois.
Et puis ce qu'on veut, on n'en sait rien.  
Etre seul mais pas tout seul. Etre mort mais vivre quand même.
Très belle lecture.
Je vous le conseille


Lien : https://www.cinquantedeuxliv..
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J'étais méfiante, certains avis rapprochant le roman de Peter Heller de "La route", de Cormac MacCarthy, que je n'ai pas du tout aimé, et qui a eu autant d'effet sur moi que la beauté d'un arc-en-ciel doit en avoir sur une taupe. Mais. Mais je subodorais en même temps que l'on avait affaire là à quelque chose de différent. de plus poignant. de plus charnel.
Alors ?

Alors, si certains éléments de contexte peuvent en effet rappeler "La route", "La constellation du chien" en est sinon, par son style et son propos, par sa tonalité, radicalement éloigné (et oui, j'assume même mon éventuelle exagération… !)

Colorado. "Neuf ans après la Fin de Toute Chose" ; des allusions évoqueront au fil du récit une pandémie, un climat qui se réchauffe encore et toujours, diminuant les ressources en eau, la disparition des élans, des tigres ou des éléphants, une course à la compétitivité ayant sonné le glas de vies dont l'Homme n'a voulu mesurer ni l'importance ni la fragilité.

Hig et Bangley sont des survivants. Il se sont installés sur un ancien aéroport, peut-être le seul endroit sûr de la planète : ils ont un périmètre, de l'eau, de l'électricité, de la nourriture… Et des armes. Car ils défendent leur territoire comme un camp retranché, Hig survolant les environs à bord d'un Cessna 182 de 1956 pour anticiper toute approche, Bangley en jouant les snipers à la moindre intrusion.

C'est un duo improbable, l'un -Hig- sensible et en perpétuelle quête de sens, l'autre pragmatique, taiseux et sans pitié, sa maîtrise des tactiques de défense et d'attaques laissant deviner une solide expérience guerrière qu'il n'évoque pourtant jamais. A l'image d'un vieux couple s'accommodant de ses différences en évitant tout sujet susceptible de révéler ses divergences, ils ont trouvé un équilibre dans une répartition des rôles censée assurer, jour après jour, leur survie : réparer l'avion, cultiver quelques légumes, piéger des lapins…

Hig est le narrateur. Sa femme a été l'une des premières victimes de la grippe qui a décimé la majeure partie de l'humanité. Il en a gardé une douleur profonde, irrémédiable. Excepté la vie et son chien Jasper, il a tout perdu. Et pourtant. Il a, naturellement, un don pour la vie, une capacité inconsciente à combattre le délitement moral et la tentation de repli sur soi qui guettent, insidieusement. Il s'accroche à ses valeurs de solidarité en allant visiter régulièrement, lui apportant de l'eau et des vivres, une communauté de mennonites contaminée, vivant en quarantaine. Et il a gardé une insatiable curiosité pour le monde qui l'entoure, l'envie d'aller voir toujours plus loin, à bord de son avion, quitte, faute de carburant, à trouver le point de non-retour.

Il a surtout su préserver sa capacité à l'émerveillement face aux beautés simples de la nature, à jouir plaisirs basiques, physiologiques, comme celui que lui procure sa passion pour la pêche à la truite.

Ainsi son récit, lent et minutieux, déroulé en paragraphes brefs et percutants où de nombreuses ellipses traduisent l'âpreté, voire la violence, de ce quotidien de survie, est en même temps riche d'une émouvante poésie. Alors, « La constellation du chien » est peut-être un roman post apocalyptique, mais c'est surtout un texte vibrant, une ode à la vie où la simple évocation d'une fleur, d'un flocon de neige ou de la possibilité de réinventer la vie devant les flammes d'un feu de camp, baigné par l'odeur des pins, suffit à vous serrer la gorge.

C'est, au nom de la richesse du vivant, autant un cri d'amour autant qu'un cri d'alerte. Pour Hig en tous cas, cette quasi-fin du monde devient paradoxalement l'occasion de nouer un autre rapport à l'autre et à l'environnement, de reprioriser ce qui est important.

Bref, bouleversant. Parce que moi, un homme qui se réveille en larmes au milieu de la nuit parce que les carpes ont disparu, ça me fait autant d'effet que…

"Je ne suis pas malade de chagrin, ni moins souple qu'avant, ni jamais seul, je ne suis pas cette personne qui vit avec la nausée d'avoir tué et qui semble destiné à tuer de nouveau. Je suis celui qui survole tout cela et observe de haut. Rien ne peut me toucher."
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Cet auteur a une écriture qui n'est pas du tout conventionnelle. C'est ce qui donne son charme à la lecture.
Il nous laisse deviner ou imaginer ce qui pourrait suivre. Il utilise beaucoup de "mais" sans suite.
Les évènements se passent au Colorado 9 ans après La Fin de Toute Chose. Pour survivre, il faut apprendre à vivre en autarcie et, surtout à se défendre de ceux qui voudraient s'emparer de vos pauvres biens.
Ils sont deux dans cet endroit, aussi différents que le jour et la nuit.
Hig est un doux rêveur.
Bangley un cow-boy chatouilleux de la gâchette, prêt à tout pour défendre son territoire.
Mais l'homme est ainsi fait qu'il ne peut se contenter de ce qu'il a.
Surtout Hig, qui veut partir à la recherches d'autres survivants.
La recherche manquera un peu de la poésie qu'il recherche et s'apparentera plutôt à un cauchemar, mais...
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Belle écriture plutôt inhabituelle dans un genre moins attentif d'habitude à la beauté de la langue, se situant dans la veine des romanciers de l'ouest américain. La narration assez lente avance au rythme d'un homme presque seul dans ce monde dévasté post épidémie massive (1% de survivants).
J'ai été gêné dans ma lecture par la violence des rapports entre survivants, violence peu vraisemblable dans un monde où les biens et maisons de 99% des humains sont librement disponibles pendant les quelques années suivant la catastrophe.
Pourquoi se tuer à la moindre rencontre dans de telles conditions?
Cette vision très noire découle plus des rapports humains aux USA de maintenant que de la situation décrite dans le roman, et l'auteur semble céder à ce besoin de violence extrême à la mode dans les blockbusters américains.
Heureusement la deuxième partie apporte un correctif bienvenu pour le lecteur iun peu agacé comme moi.
C'est pourquoi malgré sa grande qualité je ne lui accorde que 4 étoiles.
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Un roman d'anticipation à la croisée des grands romans d'aventures et des romains humanistes. L'épopée d'un homme qui vit dans un passé pas si lointain ou le monde n'était pas si chaotique que celui qui lui a succédé après une pandémie qui a décimé l'Amérique, laissant des survivants contagieux tandis que d'autres essaient de s'en protéger. Ces deux hommes qui cohabitent sont l'exact opposé mais la situation en font une famille pour le moins étrange jusqu'à ce que le goût d'aller voir ailleurs taraude le plus jeune. Même dans un monde sans avenir l'homme ne peut lutter contre l'amour qui souvent le grandit.
Une belle histoire et une plume tout aussi agréable, à découvrir.
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Entre Into the wild, par son côté nature, pêche et chasse, et La Route, pour la fin du monde, ce roman est un vrai plaisir de lecture, moins noir que La Route, avec deux belles histoires d'amitié et d'amour, un brin d'humour. A lire ce premier roman et on attend le suivant!
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