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3,96

sur 8882 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Hemingway possède l'inimitable capacité de dire moins pour laisser entendre davantage.

Dans le vieil homme et la mer l'auteur dépeint ses personnages avec une véracité étonnante. Il raconte l'histoire d'un vieux pêcheur pour qui seul compte le moment présent, avec les incertitudes, les joies et les surprises qui sont le lot quotidien de tous ceux qui ne vivent plus dans le passé ni encore dans le futur.

La mer est sa maison, son refuge, mais aussi celle qui lui procure sa survie, et pour cela il aime et respecte ses habitants. Il n'a pas grand-chose mais il profite de chaque moment. Il savoure avec bonheur chaque café bu le matin avant de partir à la pêche, il ressent de l'empathie pour les êtres plus faibles, ne parle que lorsqu'il est nécessaire et ne s'encombre pas de préoccupations inutiles.
Après une longue période sans attraper de poisson, mû par l'espoir qui est toujours ancré en lui, il part à la pêche et devra livrer une lutte acharnée avec un poisson où seul l'un des deux sortira vivant.
Il comprend que l'homme n'est pas fait pour la défaite. Il peut être détruit mais pas vaincu.

Hemingway nous donne une belle leçon d'humilité devant le fait que l'homme qui a gagné peut aussi tout perdre. C'est également un hymne à la mer et un éloge à la vie et à l'espoir qui maintient vivant.
Hemingway a su avec beaucoup de délicatesse et de tendresse, aborder le thème de l'amitié, de la vieillesse, de la déchéance et de la solitude.

Un classique incontournable.


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LE VIEIL
HOMME
ET LA
MER

Hemingway
Ernest
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Une voile gonflée voguant sur l'océan éternel ; bon vent, vieil homme, et grâce à lui, l'éternité océane...


L'on a déjà tout dit sur ce livre et même trop, trop doctes à mon humble avis. Alors que le vieil homme est là et las dans ses pensées, pour sûr il rêve...

Quand ai-je pensé en le lisant à ce reportage sur la vie du scarabée poussant au plus loin de ses forces une boule de sable mélangée à son mucus ? Pour lui, je me rappelle, c'était vital. Cette boule énorme et le scarabée sans relâche de continuer. La tâche était immense, au point remarquable que les anciens Egyptiens vénéraient des amulettes de scarabée d'or. "Dors petit scarabée !", lui disais-je le voyant épuisé. Mais il ne m'entendait pas...


Le livre, lui, reposait depuis des années dans une bibliothèque, chez mes parents. Celle d'en haut, c'est dire. C'est là qu'après tant et tant d'années j'ai fini par le pêcher. Pas que je n'avais tenté, très jeune, jeune, moins jeune. Combien de fois m'en suis-je approché ? Jusqu'à mettre la main dessus, caresser sa couverture avec la mer en photo dans cette version le livre de poche ; le titre en jaune, cinglant au vent. du vieil homme, point de trace. Occasions manquées, encore, mais je revenais encore. Peut-être son papier jauni me poussait-il vers d'autres rivages ? Des livres plus récents où j'échouai. Obstinément je repassais cependant, faisais coulisser la glace et me disais : "un jour, un jour sûrement !" Et ce jour là est arrivé, dès que je l'ai ouvert je sus que les conditions étaient bonnes, plein d'espoirs je l'attrapai. Je sentais le moment enfin venu.


"Petit livre que l'on promène partout. Où donc ont-ils pu t'emporter ?" Ah ces pages rugueuses, brûlées par le soleil, crissantes comme le sable, elles ont dû en voir. Ces pages maintenant couleurs vieil or, devenues un écrin pour le texte. Elles souffrent quand je les tourne, par manque de souplesse. Sur certaines des taches de son, ô vieillesse ennemie ; je prends grand soin de ne pas les froisser. Sur certaines l'encre est jetée, d'autres semblent vouloir s'effacer discrètement. Mais malgré leur grand âge, elles se tiennent, aucune ne part à la dérive. Alors je continue jours après jours.


Dans la lecture il y a et il n'y a pas de hasard ; des choses doivent se faire, des rencontres, ou elles ne se feront jamais. Or donc me voilà dans mon cinéma de quartier d'art et essai, parti dans la vague intention de voir The square, je me laissai porter par mon intuition et optai en fin de compte pour L'échappée belle (dont je préfère le titre anglais The leisure seeker) de Paolo Virzi. Oui je me laisse emporter au loin, mais je connais le coin et dans cette traversée tout soudain : "Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau, qui pêchait au milieu du Gulf-Stream. En quatre-vingt-quatre jours, il n'avait pas pris un poisson. Les quarante premiers jours, un jeune garçon l'accompagna; mais au bout de ce temps..." c'est Donald Sutherland qui récitait à une serveuse. Oh ses yeux quand il récite et ses yeux à elle ; moi sans surprise j'ai reconnu, il faut dire que je n'avais lu que le tout début. Et puis quand la mémoire du vieux professeur flancha, c'est la serveuse qui enchaîna : "Dans la cabane, là-bas, tout en haut, le vieux s'était endormi. Il gisait toujours sur le ventre. le gamin, assis à côté de lui, le regardait dormir. le vieux rêvait de lions." Quelle ellipse ! Et leur plaisir à l'écran... beau à voir.


L'on dit que les ardennais sont têtus, j'en suis, il n'y a pas qu'eux assurément.

"Mais souvent, je me souvenais de ce crabe que j'avais vu avant de partir. Il s'était retrouvé dans un petit trou de sable trop grand pour lui. Sans cesse il montait et, au moment de parvenir à la surface, retombait sur le dos. Il passait énormément de temps à se retourner puis, inlassablement, attaquait la pente de sable [...] Je compris à quel point l'essentiel n'était pas l'objectif mais la persévérance dans le chemin qui y mène."
Moussa Ag Assarid


Du vieil homme je ne vous dévoilerai ici ni son nom, ni son prénom, ne voulant pas comme un de ces grands requins lui arracher tout ce qui lui reste : sa part de mystère. Mais vous, du gamin, vous en pensez quoi ?
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Une musique, déhanchement de cubaines, des lumières de la ville, couleur de la Havane, je pénètre dans l'antre humide du Sex on the Bar, un bar d'ivrognes et de pêcheurs, Seigneur priez pour leurs âmes, cloaque puant de foutre, de pisse et de souvenirs. Accoudé au comptoir, le verre de rhum ambré au bord de mes lèvres, la serveuse les seins au bord de son décolleté, je passe une nouvelle nuit, torride humide, à Cuba. A coté de moi, mon regard se pose sur une femme, seule à sourire devant son verre de bière Cubanisto. Je lui demande si elle ne voudrait pas un truc plus fort, un verre de rhum. Elle me jette un regard, acquiesce d'un magnifique sourire et en échange décide de me conter l'histoire de ce vieil homme, un mythe dont son âme flotte encore autour de ce comptoir. C'est une histoire que j'avais déjà entendu parler, mais de sa bouche je suis tout ouïe, je rapproche mon tabouret du sien, prêt à lui caresser la main ou à sentir son parfum jasmin. Après tout, je connais si peu de chose de la vie, de la mer et du vieil homme. Je suis d'ailleurs déjà un vieil homme au fond de moi dans le fond d'un bar, aux lumières tamisées, qui rêve que la mer me prenne...

Au petit matin, il y a quelques années, le vieil homme, miséreux et misérable, s'embarque sur sa petite barque. Il vit déjà dans ses mémoires, celles qui l'entraînent sur les flots sauvages là où les poissons sont aussi longs que son aviron. le dos fourbu par tant d'années de travail, les mains et les pieds caleux, il pose tranquillement ses lignes au petit lever du soleil, se laissant emballé par les embruns, le regard porté sur son île, sur sa ville, La Havane. Il se rince le gosier, une gourde d'eau, une fiole de rhum, quand ça mord à l'hameçon... Et là, j'imagine déjà la suite, tel un roman d'aventure. Un gros poisson se dit-il un espadon, un requin peut-être même, qui tire sur sa ligne et embarque sa barque, qui file au large. Pourvu que la ligne ne casse pas. le plus gros poisson jamais pêcher... le soleil se couche, le poisson n'est toujours pas fatigué et continu ses vagabondages maritimes, toujours plus loin. Au loin, il aperçoit les premières lumières de la Havane s'illuminer, mais le poisson tire toujours. Pourvu que la ligne ne casse pas. le vieil homme a soif, le vieil homme a faim, le vieil homme est fatigué, mais il tient toujours la ligne, le poisson encore vif. Dans cet état d'épuisement, seul dans la nuit, mais est-on vraiment seul en pleine mer quand les étoiles te tiennent compagnie, il commence à divaguer, il se souvient de ses femmes cubaines, il commence à halluciner, il essaie de récupérer un tonneau de rhum qui flotte en perdition sur cette mer d'huile... Ah les femmes, ah le rhum, c'est ça la vie d'un homme. Et les souvenirs, quand il ne reste plus que ça, en plus des cicatrices de sa vie. Pourvu que la ligne ne casse pas, ce serait trop triste pour une fin de vie.

Je commande à la serveuse deux nouveaux verres de Cuba Libre, un pour la brune, un pour moi. Ce n'est pas tous les jours que l'on se voit conter un tel mythe ambré.
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Je remercie Flaubauski pour cette pioche (Janvier), c'était ma première incursion dans le style d'Ernest Hemingway. Je n'en attendais rien de particulier et j'en ai très apprécié la lecture. Petit bouquin récupéré lors d'une foire aux livres dont je ne suis pas mécontente de l'achat, pour une fois.

Comme je disais, je n'en attendais rien de particulier, contrairement à ma lecture précédente (« L'Atlantide » de Pierre Benoit). du coup, je me suis laissée prendre à sa lecture et à son papy mélancolique né « pécheur ». Les 150p de ce petit bouquin sont donc passées très vite (3 jours) et j'ai aimé suivre les aventures de ce papy mélancolique jusqu'au bout. Il nous montre comment un vieil homme comme lui arrive encore à être tenace dans ce qu'il entreprend même s'il perd de temps en temps la tête en se parlant tout seul sur sa barque au milieu de nulle part. Il nous montre également le courage de ceux qui ont envie de quelque chose et malgré sa folie douce, il est un bon exemple de courage et de ténacité pour le jeune garçon, qui l'aime comme un membre de sa famille.

Comme vous l'aurez compris, j'ai très apprécié la découverte de ce roman, il m'a ainsi permis de découvrir le style d'Hemingway et m'a donné envie de fouiller un peu plus sa bibliographie. J'ai « Le soleil se lève aussi » dans ma PAL et comble d'ironie, il m'a été pioché pour Avril. Donc dès que je le retrouve, ma bibliothèque n'est pas encore finie, je le lirais avec grand plaisir. J'essaierais également d'en trouver d'autres de cet auteur atypique. L'histoire était simple mais agréable à suivre, ne serait-ce que pour savoir la fin du périple maritime de ce vieil homme. Si vous êtes amateurs de lectures détente, ressemblant fort à un classique avec les enseignements qui vont avec, je vous conseille très fortement de découvrir cet agréable petit roman plein de sagesse.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Enfin, enfin j'ai franchi le pas et lu ce monument de la littérature mondiale.. quelle surprise, quel plaisir, pourtant une sortie en mer , la pêche au gros pas vraiment mon truc.
Mais voilà Hemingway c'est Hemingway point à la ligne.
Philippe Kaworsky est l'artisan d'une nouvelle traduction, il signe une préface pertinente et instructive et répond à la multitude de questions que le lecteur est en droit de se poser.
Préface lue, il ne me restait plus qu'à m'immerger dans ce chef d'oeuvre couronné par le prix Pulitzer 1952, dernier titre paru du vivant d'Hemingway.
Que dire de plus ? tout me semble avoir déjà été dit dans l'un ou l'autre des avis déjà publiés.
Si, je pourrais juste ajouter un conseil: n'hésitez plus et partez à la pêche au gros avec le vieil homme....
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Le vieil homme est tenace. Quand il s'engage dans un combat, il ne lâche pas. Souvenez vous de ce bras de fer qu'il a fait durer plus d'une journée entière pour arracher une victoire éprouvante qui restera gravée dans les mémoires.
Cette fois, le vieux pécheur, cette lutte, il a décidé de la livrer contre le poisson, ce poisson qui l'obligera a puiser au plus profond de lui-même. Jamais il ne désespérera, malgré la douleur, la fatigue et la faim. D'issue il n'en voit qu'une et elle le porte toujours en vainqueur.
Mais c'est toujours avec un profond respect pour son adversaire que le vieil homme envisage ce combat contre-lui même. Que va-t-il faire de cette victoire et pense t-il vraiment que personne ne pourrait lui prendre?
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Je viens de relire ce grand "classique" d'Hemingway et un souvenir m'est revenu: la lecture à haute voix que m'en avait faite un adulte, alors que j'avais huit ou neuf ans. Pour moi, la magie du texte provient en grande partie de cette première expérience.
Il est facile de résumer ce livre. Un vieux pécheur poursuit longuement un gigantesque poisson qu'il finit par attraper, qu'il ramènera avec lui attaché à son esquif mais qui, malgré ses efforts désespérés, sera entièrement dévoré par les requins à l'affut. Cette aventure est relatée sans aucune enflure lyrique. Et pourtant l'auteur parvient à ses fins: la confrontation entre le vieil homme obstiné et le grand espadon prend une dimension symbolique très forte. Le combat du vieux pêcheur, sa victoire suivie de sa défaite finale, évoquent métaphoriquement tout le tragique dans la destinée des hommes - mais fort heureusement ça reste implicite, tout en étant d'une grande intensité.
C'est un texte court et simple, mais formidable, que je n'ai jamais oublié depuis mon enfance. Sa publication a contribué pour beaucoup à l'attribution du prix Nobel à Hemingway en 1954.
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J'ai choisi "le vieil homme et la mer" pour boucler mon programme de lectures de 2020. Une bonne idée ? Presque. L'oeuvre est brève mais bouleverse par son intensité. Ernest Hemingway nous plante un décor étourdissant qu'est la mer. On ne peut être que touché par sa passion, son sens du détail, sa connaissance du monde maritime même s'il (le personnage principal) est plutôt laborieux dans ses prises et dans ses affrontements avec des requins.

Il croise alors le chemin d'un jeune garçon curieux de son art de la pêche et qui essaye de le protéger. Dommage que cette rencontre occupe peu de place dans le récit. On se laisse toutefois entrainer par le parcours du vieil homme même quand on a pas le pied marin. Sa persévérance dans ce cadre naturel aussi beau que rude interpelle.
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Mon premier Hemingway, que j'avais hâte de découvrir ! Et un bilan positif, avec un très bon moment de lecture, emportée autour de Santiago, un vieux pêcheur cubain qui n'a plus attrapé de poisson depuis quatre-vingt sept jours, et qui décide le lendemain de tenter une fois de plus la conquête de l'océan.
Et de là, nous suivons trois journées de lutte, d'acharnement et de bataille du vieil homme face à un immense poisson, un esturgeon ; celui-ci finalement si proche de cet humain, qui va exprimer les mêmes sentiments et qui va finir par émouvoir le pêcheur. Finalement, le poisson sera battu mais Santiago devra encore affronter une horde de requins affamés et c'est le coeur lourd qu'il retournera à La Havane accompagné du squelette de celui qui a été si longtemps son confident...

Malgré cette fin cruelle pour cet homme si courageux, Ernest Hemingway a voulu exprimer la victoire dans la défaite, tout d'abord la victoire du marin s'en revenant avec le plus gros poisson jamais pêché, mais aussi la défaite car Santiago ne sera jamais reconnu pour son acte admirable...Une très jolie histoire que j'ai dévoré, avec une très jolie morale et je remercie son auteur si doué que je relirais avec joie !

A lire !!
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Je suis pas forcément un adepte de ce genre de "romans forts", mais là, il faut admettre qu'Hemingway fait un très beau roman, rempli d'art et d'émotions, court mais efficace, qui me rappelle Steinbeck, mais Hemingway a son propre style. La beauté de l'écriture, l'humanité des personnages et l'originalité profonde de ce roman m'ont séduit. Une bonne lecture, vraiment. Si le début et la fin n'était pas un peu faible, ce livre aurait pu prétendre à une note qui oscillerait entre 4 et 5 étoiles.
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