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3,38

sur 2308 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Sur Tintin énormément de choses ont été dites (beaucoup de bêtises aussi).
Simplement je dirai qu'il faut voir Tintin comme l'Oeuvre d'Hergé et le jugé dans sa globalité.
En effet ces aventures ont traversé le XXème siècle (sur 50 ans).
Raciste, anti-écolo, misogyne et j'en passe tels sont les qualificatifs que l'on a attribués à Hergé et en particulier pour Tintin au Congo.
On « juge » Hergé selon des critères « modernes », mais que cela nous plaise ou non, ce que l'on voie dans Tintin au Congo correspondait, dans les années 30 » à la vision de l'Afrique qu'en avait l'écrasante majorité de la population, tout ceci à bien évidemment changer fort heureusement.
Cela dit cet album n'est pas mon préféré le meilleur arrive...Tintin va évoluer dans le siècle comme la société.
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Sans doute ma première vraie lecture, quelque part au-dessus du continent africain entre Bobo-Dioulasso (Burkina) et Mopti (Mali), lors d'un voyage de retour en France. J'ai six ans et, pour m'occuper dans l'avion (un DC3 avec quelques heures de vol, comme on dit) ou m'empêcher de me demander pourquoi la carlingue vibre tellement et ce qui se passerait si un des deux moteurs venait à s'arrêter, ma mère m'a offert mon premier Tintin, pendant que mon père court encore la savane dans quelque mission dont nous ignorons tout.
Et je découvre Tintin, bien sûr, mais aussi et surtout Milou car, si l'on prend bien la peine de relire l'album comme je viens de le faire, le héros de Tintin au Congo, c'est Milou. Echappant à la psittacose, au bistouri d'un médecin, au gourdin d'un malfrat, aux dents d'un requin, à celles d'un crocodile, à la noyade, kidnappé par un singe, avalé par un boa, il réussit à mettre en fuite un lion et à sauver de la noyade son maître et ami, Tintin.
Et puis, il est amusant de noter que le malfrat de l'histoire, celui qui poursuit Tintin et Milou dans leur périple africain est, pour peu qu'il soit coiffé d'un casque colonial, la préfiguration graphique à peu près conforme de ce que sera un des personnages les plus fameux de la saga, j'ai nommé le capitaine Haddock. Ouvrez l'album, allez de la page 42 à la page 47, et vous en conviendrez.
Oh oui, aujourd'hui, je trouve que Tintin a la gâchette facile, je n'aime pas le voir tirer sur mon animal fétiche, l'éléphant, je n'apprécie pas ses tirs répétitifs sur des gazelles ou le voir endosser la peau d'une girafe pour approcher ses congénères. Je trouve que ses Africains sont très stéréotypés, limités à des rôles de figurants gentils mais un peu demeurés, même si le personnage du chef de la tribu rivale me fait irrésistiblement penser à Mobutu ou à Idi Amin Dada. Mais je note que les vrais « méchants » de l'histoire ont la peau claire, commandités qu'ils sont par la pègre de Chicago, ce qui nous amènera très bientôt en Amérique. J'avoue que la relecture politique d'aujourd'hui me semble hors de propos concernant une oeuvre, conçue il y a soixante-dix ans, qui, que cela plaise ou non, aura marqué non seulement le vingtième siècle mais aussi l'histoire de la bande dessinée. Elle aura bercé mes années d'enfance, constituant, à chaque nouvelle parution, un objet de désir longtemps attendu et un délicieux moment d'évasion.
Je referme l'album, je dis adieu à la chaleur infernale et aux mouches envahissantes de l'escale de Mopti. Mais, avant de ranger Tintin au Congo dans la bibliothèque, je contemple encore une fois sa couverture, magnifique et intemporelle invitation au voyage, ciel bleu, terre de savane plus verte que dans la réalité, nos petits héros installés dans la voiture progressant paisiblement sous le regard d'un des plus gracieux symboles de l'Afrique, la girafe. Ce n'est pas le meilleur Tintin, mais ce fut mon premier, il est donc inoubliable. Pour quelques minutes, j'ai encore six ans, toutes mes envies de voyages lointains et toutes mes illusions.
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Dans l'absolu j'aurais plutôt mis trois étoiles pour la qualité intrinsèque de cet album, qui n'est pas le meilleur pour son scénario (je ne m'en souviens guère), mais j'en ai finalement mis quatre par pur esprit de contradiction et par réaction aux excès auxquels nous mènent la censure inhérente au "politiquement correct" qui nous étouffe littéralement de nos jours...
D'aucuns, et parfois non des moindres, ont ainsi voulu faire retirer cet album des bibliothèques voire même des ventes pour son racisme et son colonialisme. Alors de deux choses l'une soit les gens d'aujourd'hui sont des imbécile "endoctrinables" par un album de BD dont la conception remonte aux années 30 et appartenant à une série qui n'a jamais été considérée comme orientée politiquement, soit on conserve précieusement cet album ET on le fait lire aux enfants d'une part parce que c'est un bon album de BD (pas le meilleur des Tintin mais tout de même) et, d'autre part et surtout - parce que cet opus reflète quelque part la vision dominante de l'époque sur ce qu'on appelait les "colonies" (le Congo étant alors une colonie belge et la seule d'ailleurs). Cet album-ci je dois l'avoir lu vers 5-6 ans soit vers la fin des années 60. Ma connaissance du monde n'était pas alors très étendue (à tout le moins) et je ne disposais pas d'une famille cultivée avec laquelle en parler ensuite. Néanmoins jamais je n'ai pris cet album pour "argent comptant" et considéré les noirs comme y étant dépeints de manière réaliste. Ce n'était pas quelque chose que je me formulais très clairement mais le trait était tellement "gros" que même pour une gamine de 5-6 ans c'était manifeste. Par la suite je me souviens que quelques fois au cours de ma scolarité, spécialement lorsque l'histoire plus récente de la Belgique fut abordée, cet album fut évoqué en classe en tant que constituant une illustration de la vision paternaliste très prégnante durant l'époque coloniale et les années 30, au cours desquelles cet album fut conçu et publié, en faisaient incontestablement partie. En fait, en y repensant, cet album fut un outil pédagogique extraordinaire car en guise de démonstration de ce qu'était l'esprit colonial cet album en expliquait bien davantage qu'une flopée d'exposés et études bien barbants pour des enfants... Ceux qui aujourd'hui entendent censurer cet album feraient mieux d'éviter la bêtise qui consiste à envisager l'histoire avec leur yeux d'aujourd'hui. Nos parents et grands-parents n'étaient pas davantage des barbares que les gens d'aujourd'hui. Ils évoluaient dans un contexte historique qui, bien entendu, façonnait leur pensée. Il est bon et il est sain de faire la critique de l'époque coloniale européenne mais pour en faire une critique utile - qui nous évitera autant que faire se peut de retomber dans les mêmes travers - encore faut-il s'attacher à comprendre cette époque. Cet album justement y contribue. Pour la plupart des gens du peuple dans les années trente, qui ne disposaient pas d'internet et n'avaient guère les moyens de voyager, les noirs ou peuples colonisés étaient présentés comme des plus ou moins "gentils sauvages" qu'il fallait civiliser ainsi qu'on éduque des enfants. Cette présentation rendait le colonialisme "acceptable" pour le plus grand nombre et ce pour le plus grand profit des quelques grands industriels qui ont profité du système de quasi esclavage qui en a résulté. Les choses ont-elles d'ailleurs tellement changé aujourd'hui si l'on considère la logique d'hyper-capitalisme actuellement dominante et qui contient en elle une autre forme larvée d'esclavagisme ? Bref lisez cet album, en y mettant votre grain de sel bien sûr...
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Tintin au Congo reste un véritable reportage sur une époque ancienne et disparue, avec beaucoup de maladresse et de naïveté c'est certain, en particulier pour notre regard d'aujourd'hui.
Cet album n'est pas colonialiste ni raciste ni paternaliste et n'en fais pas l'apologie non plus. En revanche il montre le monde occidental des années 1920 qui est précisément colonialiste raciste et paternaliste. Hergé est alors un jeune homme de 18 ans qui travaille au service des abonnements pour le grand quotidien catholique belge le XXé Siècle, dirigé par le père Wallez. Ce dernier décide de créer un supplément destiné à la jeunesse- le Petit Vingtième - porté par les tous nouveaux dessins de Hergé et son héros tout neuf et balbutiant: Tintin !
L'aventure reste hallucinante: massacre animalier, mépris des autochtones, langage « petit négre » -comme il était dit à l'époque- avilissant, colonialisme honteux etc…
Tintin pourtant demeure ce jeune héros au visage rond -comme dans les décors où le visage est évidé pour y placer le sien- défenseur de la veuve et l'orphelin quelque soit la couleur de peau - voir Zorino dans le Temple du Soleil-
Et puis dans Tintin au Congo, les deux grands méchants bien punis à la fin comme c'est l'usage sont le vilain sorcier Noir et l'affreux passager clandestin Blanc, tous les deux liés dans leur complicité malfaisante !
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Malgré tout ce qui se dit actuellement sur tintin au Congo, j'aime cette bande dessinée qui reflète l'esprit colonial de l'époque où elle a été dessinée. La vision de l'occident sur l'Afrique était simpliste, je préfère apprécier le dessin des moyens de locomotions de ces années , paquebots, vieilles automobiles, des voyages longs sans empressement.
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Nous retrouvons Tintin pour de nouvelles aventures, cette fois-ci pour un reportage au Congo. le dessin est plus ambitieux mais cet album n'est pas encore à la hauteur du talent de Hergé. La vision caricaturale du colonialisme a été longuement critiquée mais il faut rappeler que Hergé est un des plus grands auteur du XXe siècle, un grand homme qui a su transposé son humanisme dans son oeuvre. On a voulu censurer ce livre car on disait qu'il était raciste mais il suffisait d'avoir l'esprit ouvert et de se renseigner sur l'auteur. Néanmoins, beaucoup d'éléments m'ont choqué dans cette bande-dessinée : Tintin bousille sans cesse des tas d'animaux. Ainsi, il fait un trou dans la carapace d'un rhinocéros puis insère de la dynamite à l'intérieur pour qu'elle explose. Mais, le jeune reporter ne se contente pas de cela, il tue une quinzaine d'antilopes puis chasse d'autres animaux. Certaines péripéties sont cocasses et distrayantes, on suit une aventure de Tintin qui s'inscrit au temps de la colonisation du Congo par les Belges. Je pense qu'il faut prendre un certain recul pour apprécier l'album. Ne vous arrêtez pas à la controverse dont a fait l'objet Tintin au Congo, lisez le tout simplement.
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Le premier Tintin découvert lorsque j'étais enfant. A l'époque, je trouvais bizarre que cela se passe au Congo, le seul pays africain que je connaissais étant le Sénégal - au détour des conversations familiales. J'aimais Tintin intrépide, osant affronter des animaux sauvages dont je ne voyais que des miniatures en plastique dans mon coffre à jouets. Depuis, je l'ai relu, lu encore. Je ne vais pas rentrer ici dans les contreverses colonialistes , racistes et autres, certains intentant même récemment encore un procès en Belgique, d'autres s'en sont je suis sûre chargés avant moi dans les nombreuses critiques. Je replace l'album dans le contexte de l'époque et bien que ce ne soit pas mon préféré, il est un peu ma Madeleine de Proust. Et puis par esprit de contradiction face à cette pensée unique qui m'entoure et m'explique ce que je dois penser, je le trouve pas mal. Voila, c'est dit.
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Le très controversé « Tintin au Congo ».
Que faut-il en dire pour ne pas tomber dans le piège d'une lecture adulte, donc d'une critique adulte de cette aventure de Tintin ? Il y aurait tant à dire, et cela n'aurait aucun intérêt.

Cet album est assurément écrit pour les lecteurs de sept ans et non pas encore pour ceux de 7 à 77 ans.
Hergé semble vouloir être un auteur éducatif, parfois (très) maladroit, certes.
Grâce à Tintin et à un Milou très loquace, Hergé donne quelques clés de l'Afrique sub-saharienne, quelques explications, quelques conseils, tout en cherchant à faire rire. Tout n'est donc que caricature, non pas pour se moquer, mais pour donner aux lecteurs des idées simples, voire simplistes. Les enfants-cibles, avant de pouvoir aiguiser leur jugement, ont besoin de points de vue tranchés, sans nuance : le bien contre le mal, le bon contre le méchant. Il est fort à parier qu'Hergé n'avait pas imaginé qu'il allait être lu par des adultes, même s'il y avait eu des adultes à l'arrivée de Tintin de retour d'Union soviétique parmi la foule d'enfants.

Dans cette histoire, Tintin est déjà mondialement connu. En effet, la terre entière cherche à s'offrir ses reportages ; le Congo célèbre son arrivée comme celle d'un chef d'Etat ; tous les moyens sont mis en oeuvre pour le récupérer ainsi que Milou ; outre-Atlantique, al Capone veut sa peau ; son voyage au Congo fera la une de tous les journaux africains. On dirait qu'il n'y a que les Dupondt (absents de l'édition noire et blanc) qui ne le connaît pas, certes, rien d'étonnant en cela : ils ont la comprenette si lente.
En fait, ne faut-il pas voir ici c'est le voeu d'Hergé d'accélérer sa notoriété via Tintin, alors qu'il n'en est qu'à sa deuxième aventure.

Alors, que retenir de cette histoire ?
C'est avant tout un album entièrement accessible aux tout jeunes lecteurs, si possible avec un accompagnement pour recaler les contrevérités.
S'il lui prend l'envie de le relire, l'adulte doit retourner dans ses temps anciens de ses sept bougies pour lire ce livre comme il doit être lu, sinon il le trouvera fade et sans intérêt.
Toutefois, il y a des vignettes déjà formidables : notamment celles de nuit ou dans la pénombre. J'y ai toujours trouvé Hergé absolument immense dans ces dessins.
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Bande dessinée polémique, cet album d'Hergé a fait couler beaucoup d'encre.

La controverse suscitée par ce livre est compréhensive, mais il ne faut pas oublier que le monde qui nous entoure et les mentalités de la société évoluent.

Tintin au Congo raconte l'histoire d'un reporter qui voyage aux quatre coins du monde dans les années 30. L'Afrique, tout comme l'Europe a un passé, Hergé n'a fait que décrire environnement de l'époque.

Le contexte dans lequel se déroule l'histoire de Tintin au Congo appartient au passé, cependant il ne faut pas l'ignorer, il ne faut pas oublier la bêtise du colonialisme et de ses effets.

Hergé reste un auteur de talent, qui a fait rêver des milliers de jeunes et de moins jeunes aux rythmes des aventures de son héros, Tintin.
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A peine revient-il d'URSS que Tintin se rend en Afrique. Arrivé à Matadi accompagné de son fidèle Milou, Tintin reçoit des propositions venant de divers journaux internationaux concernant l'exclusivité de ses articles à venir. Comme de bien entendu, l'intègre reporter refuse. Il loue rapidement les services d'un boy, Coco, et part à la découverte du Congo au volant d'une vieille Ford T jaune. Devenu sorcier au royaume de Babaoro'm, Tintin déjouera les pièges d'une bande de ganster qui souhaitent contrôler la production de diamants au Congo.
L'Afrique, représentée ici par Hergé de manière naïve, reflète l'esprit paternaliste d'une Belgique colonialiste au début des années trente.
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