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sur 2302 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Je poursuis ma relecture, en tant que quadragénaire, des albums de Tintin, avec Tintin au Congo, 2e album de la série. Je savais qu'il était présenté comme le reflet d'une époque coloniale et paternaliste, en datant des années 1930.
Je ne pensais cependant pas y trouver un discours aussi ouvertement orienté. Voici quelques citations pour mémoire : Tintin, qui vient de provoquer un accident avec un train, indique « Au travail, vite ! …Vous n'avez pas honte de laisser ce chien travailler tout seul ?... » et Milou poursuit « Allons, tas de paresseux, à l'ouvrage ! » alors qu'un des passagers, ainsi maltraité, commente dans la case juste en dessous : « Li missié blanc très malin ! ». Se promenant ensuite dans un village, Tintin soigne un homme et sa femme se prosterne devant lui « Li Blanc est bon ! …Li grand sorcier ! …Li guéri mon mari ! ». Par la suite, Tintin déjoue les plans du sorcier puis lui sauve finalement la vie et la réaction de ce dernier est alors de conclure : « A présent, moi être ton esclave, ô Blanc généreux !... »
Au-delà de ces citations, Hergé fait également l'éloge des missionnaires et de la chasse aux animaux sauvages pour permettre de rapporter en Europe des défenses de rhinocéros ou d'éléphants comme trophée.
Cet album, au-delà de ces éléments, ne bénéficie même pas des personnages secondaires qui apparaîtront plus tard dans la série.
Il n'y a pas non plus de récit structuré : on apprend en une seule case, quelques pages avant la fin, que celui qui a cherché à éliminer Tintin à plusieurs reprises avait pour commanditaire al Capone le Balafré, roi des bandits de Chicago, qui cherchait à contrôler la production du diamant en Afrique alors que l'existence de ces mines n'avait à aucun moment été mentionnée. Cette précision permet uniquement d'introduire l'épisode suivant : Tintin en Amérique.
Je ne regrette pas d'avoir relu cette bande-dessinée qui m'avait été offerte quand j'étais enfant. Je ne dis pas qu'il faut censurer cet album car à mon sens pour combattre des théories, il faut les connaître. Je m'aperçois uniquement que je n'ai pas eu conscience, enfant, des idées véhiculées.
Je pense finalement qu'il ne faut pas mettre ces albums entre les mains de lecteurs trop jeunes et que, même pour les enfants de 10-12 ans, il faut les accompagner afin qu'ils comprennent que cette représentation de l'époque coloniale est extrêmement datée et heureusement depuis longtemps révolue.
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Je n'irai pas d'une unième critique sociologique sur la controverse autour de cet album de Tintin ! D'autres l'ont fait, et beaucoup mieux que j'aurai pu le faire. Il est vrai que cet album est bourré de clichés, mais je crois qu'il importe de se placer dans l'époque dans lequel il s'inscrit : le Monde n'était pas autant ''accessible'' qu'il l'est aujourd'hui. Suffit d'un peu de place sur la carte de crédit pour avoir le Monde à nos pieds ! Ou bien un connexion Internet, et on voyage à peu de frais. Donc voilà... Hergé faisait découvrir le monde à ses lecteurs avec Tintin. Et ça reste une bande dessinée, donc, qu'on soit d'accord ou pas, qu'on soit choqué ou pas, ça reste que ça sort de l'imaginaire d'un créateur. Mais au delà de tout ça, moi, ce qui me reste de cette lecture, c'est la quantité d'animaux tués dans cet album !!! Je savais pas que Tintin pouvait être aussi ''gore''. Bref, je l'ai lu, mais ce n'est certainement pas l'album que je préfère de la série !
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En vacances chez mes parents, j'ai eu l'occasion de retrouver les bande-dessinées de ma jeunesse. Parmi elles, les Tintin.

Alors, je me suis attaqué au plus polémique des albums, Tintin au Congo.

Qu'en dire ? C'est très naïf, aussi bien dans le dessin que pour le scénario. Donc pas forcément le meilleur. Cela ne m'a pas choqué, enfant, de lire cette BD. Je ne connaissais rien de l'Afrique, si ce n'est que c'était un continent dangereux. Tintin et Milou sont attaqués par toutes sortes de bêtes, félins, crocodiles, éléphant et rhinocéros, serpents et même moustiques. Il est vrai que dans l'école élémentaire de ma ville de province, je n'avais pas de contact avec des enfants noirs. Je dû attendre ma montée à Paris, quelques années plus tard. Je suis né à l'époque pendant laquelle le rapprochement familial venait d'être autorisé par le président Giscard d'Estaing. Pour autant, pas de sentiment de racisme de ma part, du moins, ce dont je me souviens. L'enfant que j'étais n'avait pas d'arrière-pensée.

Cependant, certains dirons que cela aurait pu me formater, inconsciemment. Je n'en suis pas persuadé. J'ai tout de suite rangé cela dans le caricatural. Il aurait fallu un adulte pour m'inculquer une notion de racisme. Je ne retiens pas cette hypothèse.

Quant à l'adulte que je suis devenu, je replace l'album dans son contexte historique. Cette BD a été éditée en 1932. Il s'adresse à des enfants de cette année-là. L'Afrique est possession occidentale pour sa très grande partie. Les empires européens dirigent les tribus en les opposant les unes aux autres ou en les unissant. Les Blancs apportent la technologie passant ainsi pour des sorciers plus puissants que ceux des autochtones. C'est d'ailleurs un problème pour Tintin qui voit un sorcier tribal devenir son ennemi. Je n'ai pas eu le sentiment de découvrir un Tintin raciste mais plutôt un européen de son temps qui va en Afrique avec le sentiment d'être supérieur et pour chasser tout ce qui bouge.

Cependant, je relève la préscience d'Hergé quand son scénario met en place la cabale de la mafia contre Tintin, par peur de révéler un trafic douteux de diamants. Cela ne vous rappelle pas des évènements plus contemporains ?
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Avec Tintin au Congo, nous sommes encore dans l'enfance de l'oeuvre monumentale d'Hergé. Plus proche de l'esprit potache d'un Bibi Fricotin que de celui mature de Coke en Stock. Tintin se sert d'un électro-aimant contre les flèches et sort opportunément un miroir contre un léopard !
Les gags sont éculés souvent poussifs et s'enchaînent sur un fil conducteur on ne peut plus ténu.
Pour le reste, c'est de l'agitation médiatique. On s'occupa plus de la pseudo nocivité de "Tintin au Congo" que des massacres d'animaux d'Hemingway, des plaisanteries de Raymond Roussel ou encore de quasiment les mêmes aventures africaines de Neron, le héros très populaire de Marc Sleen pour la simple raison qu'il est très valorisant de se poser en critique et surtout censeur d'Hergé.
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Les premiers tomes de Tintin sont loin de la qualité de ceux avec Haddock, on est plus dans le gag pour enfants comme Milou qui se fait mordre la queue en boucle. Ce tome est encore plus particulier, déjà à cause de polémique qu'il a suscité il y a quelques années, mais aussi à cause de Tintin lui-même, il n'a aucun respect pour rien c'est fou. Par exemple dans les premières pages, il embauche un enfant pour être son larbin, il tire sur la moitié de la faune locale sans se poser de questions. Il tue entre-autre une quinzaine de gazelles et part avec le sourire, assassine un singe qui passait par là le dépouille de sa peau pour la mettre et aller cherche Milou dans l'arbre. le manque de respect est aussi pour les locaux et j'aurais pas mal à dire dessus mais cela ne sert à rien de s'acharner et radoter.
Je me suis toujours demandé ce qu'il avait fait pour être aussi célèbre à travers le monde, et ce tome n'en donne pas la moindre réponse. Parlons de ce qui fâche, les traits des noirs, le colonialisme de Tintin, aujourd'hui ça ne passe plus du tout, s'en est même choquant. le type lance une guerre civile pour aucune raison.
Est-ce que ça vaut vraiment le coup de faire exploser le paisible herbivore qu'est le rhinocéros pour pouvoir filmer deux girafes ? Pourquoi assassiner un buffle pour filmer son cadavre ? C'est ça le grand reporter que tous s'arrachent ?

C'est vraiment le seul tome que je regrette d'avoir acheté, il me laisse avec un sentiment assez triste car j'aime les Tintin, et m'abandonne avec un tas de questions.
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Voici un album de Tintin que je n'ai pas souvent lu...c'est peut-être que la seconde fois que je le parcours. Et je dois avouer que je ne suis vraiment pas emballée. Alors certes au départ, les aventures de Tintin au Congo étaient publiées par épisode dans un magazine, et le tout n'a été regroupé en album que bien plus tard... le résultat : une histoire totalement décousue, avec des scénettes qui s'enchaînent parfois avec un lien plutôt faible les unes avec les autres.
Quant à savoir si cette histoire est raciste, où si c'est le reflet d'une époque, je dirais plutôt que ce n'est aujourd'hui plus politiquement correct de tenir certains propos. Aussi, on n'a plus l'habitude d'entendre ce type de commentaire. Mais malheureusement, la vision de l'Afrique proposée par Hergé dans ce livre n'est pas si éloignée de la vision que certains de nos contemporains en ont encore.
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Second album de Tintin, il y manque une véritable histoire, une réelle structure narrative et surtout des personnages attachants ( à l'exception de Milou). En plus de tous ces défauts , Tintin au Congo propose une vision très colonialiste et dégradante de l'Afrique, C'est une réalité , mais c'est aussi le témoignage des idées véhiculées à l'époque. L'aurait-il écrit de la même manière s'il était né plus tard ? Est-ce que cet ouvrage sert ou dessert le racisme ? En ce qui me concerne je pencherais pour la seconde proposition.
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Tintin au Congo... ou la bd à remettre dans son contexte pasque sinon ça passe pas... et même comme ça bof...

Alors bon, souvent on a tendance à prendre une série, ou un auteur emblématique et à tout mettre dans le même sac.
Genre là Tintin, Hergé donc intouchable, c'est tout bien... Sous prétexte que classique, que précurseur, monument et j'en passe...

Pour moi heu non...

Non ça ne passe pas, ça n'a jamais passé d'ailleurs, même môme...
C'est la bêtise de Tintin... il est complètement con, de l'ordre de la stupidité, et cette stupidité ( se voulant drôle... un ressort comique narratif...) amène au final, une vision du personnage de Tintin assez lamentable sur ce qu'il est au final... non pas tant dans ses propos (contexte historique toussah) mais dans ses actions....
Tintin est super glauque, de l'ordre de la malignité, et là j'ai des cases qui passent dans ma mémoire, (le tas de gazelle et le rire et j'men foutisme de Tintin, l'éponge... et d'autres...)
Pour un reporter photographe, tout cela est bien sanglant, bien gratuit, et très bête...

alors de nouveau, je sais que là aussi y a une histoire de contexte, safari à la mode, toussah..
Mais autant le premier était tellement visible, (le colonialisme) à côté de la plaque, et stupide que j'avais demandé enfant, "mais heu c'est quoi cette histoire de nos ancêtres les gaulois ? C'est complètement con" à ma mère, et elle m'avait expliqué ce contexte là... et j'avais compris, et je m'étais même dit à l'époque "heureusement qu'on est plus là"... naïve que j'étais... mais ça c'est une autre histoire...

Mais autant cet humour là, l'humour massacre de masse... bin à cette époque ça choquait pas grand monde.. mais la petite fille que j'étais beaucoup... une peine sincère pour ces bêtes, ces animaux... en grandissant j'ai vu que là aussi y avait un contexte historique.. Avait-on demandé à Hergé de faire de la promo pour bouster les ventes de voyage et de safari ?... je ne sais pas...

Ce n'est clairement pas ce qu'il a fait de mieux... ça a toujours laissé en moi une image déplorable de son héro, de l'inhumanité de son héro...
Image qui m'a d'ailleurs suivit tout au long des albums suivants, provoquant un recul face à ce héros... le côté oublie pas, ce gars à un émotionnel de bulot.... c'est une machine...
Et dans un certain sens c'est vrai...
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Aïe Aïe Aïe, coup dur pour Tintin. Je vais vraiment finir par croire que je n'aime pas ses aventures. Déjà, on nous sort un méchant dont je me demande encore la raison : Al Capone. Mais le pire, c'est je crois le racisme, la vision positive du braconnage et le discours pro-colonial...
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Tintin au Congo, ou Tintin et son safari braconnage.

Si de nos jours, cet oeuvre est critiqué pour son côté raciste, ce n'est pas ce qui me choque le plus. En effet, les clichés sont nombreux, mais il faut replacer le récit dans son époque.
C'est un peu comme les anciens dessins animés Disney.

Par contre, même en faisant abstraction de ça, cet album n'est pas folichon.
L'histoire est quasi inexistante, mis à part Tintin qui va chasser tous les animaux peuplant le continent africain et les tentatives de meurtre, il ne se passe pas grand chose...

Si Tintin est devenu un classique, ce n'est pas grâce à cet album, si vous voulez de la qualité il faudra aller voir un peu plus loin dans les aventures du reporter.
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