« Lotus bleu » ! Quel titre intriguant !
Il sent l'exotisme et l'encens,
Les parfums, les mystères, l'Asie.
C'est là que la traque se poursuit.
Tintin piste les trafiquants
Dans une Chine en bouillonnement
(Les Anglais en sont les colons),
Et attaquée par le Japon.
Autant d'occasions pour Tintin
De faire triompher le Bien.
Pour l'auteur, cette histoire d'opium
A permis d'écrire un album
On ne peut plus grand témoignage
D'une période de l'Histoire, d'une page.
L'histoire, certes peu réaliste,
Est linéaire, bien construite.
Tintin subit mille maléfices
Mais est sauvé in extremis.
Le bourreau aiguise son sabre,
Mais Tintin, lui, reste de marbre.
On rit peu dans cette tragédie.
C'est la débrouille qu'on applaudit.
Les personnages qui nous font rire,
C'est plus tard qu'ils vont survenir.
Les Lampion, Tryphon, Abdallah,
Sont absents de ce volume-là.
(Chut, les Dupondt ont fait le voyage...
Incognito, comme c'est l'usage.)
Mais c'est là que naît l'amitié
Avec Tchang (faites gaffe : prononcez
« Tchang » comme pour un éternuement)
Qu'on retrouvera prochainement.
Le dessin est fin, affûté,
Les couleurs chaudes, froides, variées,
Les paysages sont plus soignés,
Les physionomies bien marquées.
Cette aventure est pour
Hergé
L'album de la maturité.
Lao Tseu l'a montrée du doigt,
Et
Hergé a « trouvé la voie ».
Je conclus : à ce tome
J'ai donné cinq étoiles,
(je sais : le maximum).
A vous je le dévoile.
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