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Un fakir un peu devin et douillet dès qu'il s'agit de coussins. Un mot lâché comme de rien à la vue de son numéro : "Stupéfiant !" Un autre fakir sous les barreaux qui se fait la malle : il n'en faut pas plus pour que Tintin qu'on croyait voir passer de bonnes et méritées vacances en Inde chez son ami Maharadjah reprenne du service. le trafic d'opium des Cigares du Pharaon n'est démantelé qu'en partie. Il arrose aussi la Chine. Et le poison qui rend fou continue de frapper...

Album jouissif s'il en est car particulièrement plein et réussi. On y trouve à son meilleur niveau ce qu'on a le plus aimé dans les albums précédents : l'action qui ne s'arrête jamais et rebondit souvent, les gags d'une ou deux planches, les courses-poursuites échevelées usant tous les moyens de transport, les heureux quiproquos ou les fâcheuses méprises, etc. etc. En rebondissant sur le précédent album, Hergé nous entraîne tout de suite et monte d'un cran sur tous les plans : le contexte géo-politique, l'enquête policière, les trafics d'influence, la corruption et les compromis, l'occupation, les évènements climatiques. N'en jetez plus !

Sur un fond aussi riche, la forme aurait pu être disparate, comme pour Tintin au pays des Soviets. Il n'en est rien. Hergé tisse un lien parfait, plein d'ellipses et de fausses pistes mais sans coutures. Il traite et réussit chaque scène de genre comme les meilleurs - on pense à Caniff pour les scènes de nuit façon Terry et les Pirates - et installe aussi bien ses lieux que ses personnages. Avec le seul fil de la temporalité - aussi affûté qu'un sabre - il nous fait voyager des uns aux autres sans besoin de légende et d'autres repères. Tout roule comme dans cette scène ou Tintin prend la place d'un général, passe les troupes en revue et colle des jours de cachot !

Et puis il y a Tchang, l'amitié et les actes simples mais profonds par lesquels Tintin acquiert et démontre son humanité. Hergé peut même se permettre de le laisser parfois de côté. En perdant un peu de sa fierté des premiers albums, Tintin a gagné en épaisseur. Comme les Dupond/Dupont.

Un album envoûtant et émouvant.
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En voilà un titre mystérieux ! On se doute bien qu'après Les Cigares du Pharaon, Tintin va poursuivre sa promenade orientale vers la Chine. Mais de là à s'imaginer qu'un Lotus Bleu sera la clé de l'énigme !

Nous voilà donc à Shanghai ! Et ça brasse pas mal, Shanghai, dans les années 30. Autant le dire tout de suite : le dessin est souvent très sobre, trop sobre à mon goût, mais le scénario est franchement travaillé ! Hergé met carrément en scène un vrai évènement historique majeur : l'attentat de Mukden, déclencheur de l'invasion de la Mandchourie (chinoise) par les japonais. Alors évidemment, pour les besoins du scénario, c'est un peu plus proche de Shanghai que Mukden, mais l'idée est bien là ! Pointilleux ce Hergé !

Graphiquement, disais-je, c'est plus dépouillé que les Cigares. Evidemment, on peut retenir les superbes dessins de Shanghai ou de Hou Kou, qui occupent parfois plus de la moitié d'une planche, et qui plantent merveilleusement le décors. Mais en règle général, Hergé a rendu les rues, les intérieurs, la campagne, très sobres. Peu de décorations, souvent de l'uni. Ca tranche évidemment avec la luxuriance de la foret indienne ou le foisonnement du tombeau égyptien que Tintin vient de parcourir. Et dans la droite ligne de mon explication pour les Cigares, « albumisés » en 1955, il faut chercher la raison dans la modernisation précoce du Lotus qui intervient en 1946, bien plus tôt donc ! Là aussi, ceci explique cela ! On retiendra néanmoins les drôles de dents des japonais qui, du coup, sont facilement reconnaissables … . Ca tombe bien, ce sont les méchants !

Reste évidemment le scénario. Les cigares avaient très bien posé l'intrigue : un trafic d'opium sur fond de poison qui rend fou ! Tintin dispose donc de 60 pages pour passer de l'Inde à Shanghai, que les japonais et les occidentaux de la concession internationale se partagent. Et au milieu, se promène notre reporter, tantôt à la recherche des odieux trafiquants menés par le discret Rastapopoulos et le fourbe Mitsuhirato, tantôt pisté par les dirigeants de la concession, Gibbons en tête, tantôt sur les traces d'un éminent savant qui sait guérir du poison qui rend fou.

Tout cela s'enchaine merveilleusement bien, entre courses poursuites, planques, échappades, emprisonnements et tout ce que James Bond a dû croiser dans sa carrière. Bon, dans Tintin, pas de place pour les femmes ! Et puis l'humour est porté par nos désormais fameux Dupondt. S'ils s'en tiraient à peu près sérieusement dans Les Cigares du Pharaon, ils sont, cette fois ci, parfaitement ridiculisés. Les voilà enfin dans leur meilleur rôle !

Notons qu'Hergé politise franchement le Lotus Bleu, qui s'inscrit très clairement dans les conflits sino-japonais des années 30. En gros, les chinois sont les gentils, braves et un peu soumis, maltraités par les européens, envahis par les japonais. Un peu comme les noirs du Congo belge. Etrangement, personne n'a jamais crié aux clichés racistes. Etrangement … .

Une belle aventure donc, qui forme avec Les Cigares du Pharaon une histoire complexe et palpitante. La ligne claire d'Hergé est fixée, la galerie de personnages s'étoffe petit à petit, ponctuée dans le Lotus Bleu par la rencontre de Tchang que l'on retrouveras bien plus tard à l'autre bout de la Chine.
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Il y avait longtemps que je n'avais pas relu une aventure de Tintin en entier. J'ai beaucoup lu sur le travail de Hergé, sur la genèse de son oeuvre, sur sa personnalité, sur ses influences et sur son influence sur toute la création BD franco-belge.

Le Lotus Bleu débute en Indes et se déroule en Chine sur fond de trafic de stupéfiants mais aussi sur fond de présence japonaise en Chine. Hergé va nous montrer aussi la complexité au sein des concessions étrangères et les relations entre les hauts fonctionnaires des différents états présents.

Hergé aborde le problème du trafic d'opium, mais aussi de la corruption. Il nous montre les japonais sous un aspect peu flatteur, les présentant comme le péril jaune. Cela se ressent même dans les traits des personnages japonais : traits durs, dents longues, aspect assez cynique.

Hergé montre aussi le peu de cas fait de la population chinoise par les occidentaux occupant le pays. Comportement raciste conforme à ce qui existait à l'époque de la création de la BD.

On retrouve dans la BD les personnages des précédents opus : Tintin, Milou, mais aussi les Dupondt. On retrouve aussi Rastapopoulos et on découvre le rôle qui était vraiment le sien dans le tome précédent. Mais Hergé introduit de nouveaux protagonistes dont le petit Tchang qui va lui sauver la vie.

L'histoire se déroule de manière classique avec des retournements de situations et les raccourcis propres à Hergé. le reporter mène son enquête et recherche la vérité.

Côté graphisme, j'adore la couverture mais c'est un lieu commun d'aimer cette couverture.

Un classique que j'ai relu avec plaisir, avec un oeil différent de celui de l'adolescent qui découvrait cet immense auteur sans savoir qui il était. Aujourd'hui, je peux relire un Tintin avec un autre regard, à travers les prismes des connaissances acquises. Je peux y chercher certains détails, recouper des informations mais je regarde toujours ce personnage de manière émerveillée.
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Nous retrouvons Tintin et Milou juste là où on les avait laissés à la fin des cigares du pharaon, en Inde. Mais très vite il doit partir pour Shanghai à la demande d'un visiteur qui n'a eu que le temps de lui demander ce voyage avant d'être touché par le mystérieux poison qui touche tous les alliés de Tintin depuis le volume précédent.
Nous voici cette fois en Chine pour la suite de cette aventure. Tintin est à la poursuite de ses nombreux ennemis qui se donnent eux aussi bien de la peine pour l'attraper. Tintin rencontre aussi Tchang lors de cet épisode.
Encore un épisode sympathique mais qui n'est pas le meilleur à mon goût.
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Je ne me souvenait pas avoir lu cet album de Tintin, même enfant.
Cette première lecture m'a bien déconcertée : le scenario est très confus, très décousu. le méchant est-il méchant parce que, au choix, il veut tuer Tintin, il est trafiquant d'opium, il a enlevé un savant, il est japonais ? Pourquoi Tintin fait-il tant de longs voyages inutiles et se met-il dans de telles situations (qui d'ailleurs se resolvent d'elles-mêmes) ?

Il m'a fallu lire l'article Wikipédia sur le sujet pour comprendre l'intrigue et l'intérêt de cet opus, qui apparemment marque un tournant dans l'oeuvre d'Hergé. Satisfaisant, mais c'est resté pour moi très intellectualisé.

Je n'ai rien trouvé d'amusant et surtout... il n'y a pas le capitaine Haddock. Or, je suis plus haddockologue que tintinologue.

Il est à noter que, dans mon édition de 1974, le dessin évolue bizarrement, le visage de Tintin étant moderne dans les premières pages, puis redevenant vintage dans les suivantes.

Heureusement que je n'ai pas découvert Tintin avec ce tome, car, pour moi, ce n'est pas le meilleur.
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Incomparable album, que ce 5ème opus des aventures de Tintin. Hergé devenant un maître de la BD en enrichissant ses aventures d'un scénario très fouillé aux mille détails. Dans cet album seconde partie du diptyque qui avait commencé avec les cigares du pharaon, Tintin est propulsé dans l'empire du milieu. Comme dans le précédent tome, il doit faire face aux redoutables sociétés secrètes qui s'adonnent au trafic de l'opium. Cependant, Hergé ici externalise son sujet en faisant entrer dans le grand jeu trouble d'une Chine gangrenée par les trafiquants, les puissances européennes et un Japon agressif, les problèmes conflictuels et diplomatiques entre états.
En dénonçant le militarisme japonais, les malversations liées aux concessions étrangères l'auteur fait basculer son récit dans le monde de l'espionnage et des relations internationales. Habilement, Hergé donne un aspect contemporain à son oeuvre, car les années 1930 sont le théâtre de toute cette actualité brûlante aux conséquences dangereuses pour la paix mondiale. Néanmoins Hergé n'en oublie pas le fil conducteur du récit qui reste la lutte acharnée de Tintin contre le trafic de drogue. On notera que dans les deux volets de ce diptyque passionnant, des personnages récurrents par la suite, comme les policiers Dupont et Dupont apparaissent ainsi que le jeune Tchang, ami de Tintin, mais aussi de Hergé dans la vraie vie.
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J'ai enfin lu ce quatrième volume de Tintin. Et je n'ai pas été déçu ! Je disais pour le tome précédent que je souhaitais que les aventures de Tintin continuent dans ce sens, et c'est le cas. Les travers des bandes dessinées d'Hergé sont mises de côtés et le récit se place vraiment dans un contexte historique : la colonisation/l'occupation de la Chine et son démembrement.
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Opaques sont les manoeuvres des ennemis de Tintin ! Cherche-t-on à l'éloigner d'Egypte ou à le faire y retourner ? Qui sont ses alliés, et qui sont ses ennemis ? Et ses célèbres déguisements seront-ils cette fois encore efficaces ? Milou survivra-t-il au poison destiné à son maître ? (bon, alerte spoil : bien sûr que oui;-)

En tous cas une chose est sûre, Tintin ça ne me plaît plus autant qu'avant, j'ai juste trouvé ses tribulations ennuyeuses et confuses. Reste que je suis contente d'avoir lu l'album où il rencontre Tchang !
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Pour ce 5ème tome, suite des Cigares du pharaon, Tintin et Milou sont en Chine pour continuer leur enquête.
Comme la première partie, celle-ci fait la part belle à l'action et aux rebondissements.
On revoit Dupont et Dupond et Rastapopoulos, et il va faire la connaissance de Tchang, qui deviendra ensuite son ami.
A peine arrivé en Chine, il est victime de plusieurs tentatives d'intimidation et de meurtre, en lien avec les trafics découverts dans le tome précédent.

Parmi les 5 premiers tomes, j'ai trouvé que c'était celui le plus abouti, à la fois niveau scénario, intrigues et péripéties.
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Mon avis est très subjectif, il s'agit d'une relecture, je n'avais aucun souvenir de l'histoire alors que j'ai dû lire cet album deux fois (enfant puis, je pense, dans les années 90) En tout cas j'ai pris plaisir à le relire ! Pas étonnant que je ne me sois pas souvenu de l'histoire, il est difficile d'en suivre le fil et de dire ce qui relève de l'intrigue principale ou des intrigues secondaires, Tintin passant à un rythme effréné d'un objectif à un autre, en courant à hue et à dia entre l'Inde, Shanghaï et les rives du Yang-Tsé-Kiang. Ces aventures de Tintin sont riches en péripéties (poison, enlèvements, courses-poursuites ) dont il ne se sort pas toujours de manière très vraisemblable, ce qui nuit au suspense. J'ai adoré retrouver les pointes d'humour (avec Milou et surtout les Dupond et Dupont), c'est incroyable comme Hergé s'est documenté pour cet album, très loin de Tintin en Amérique et de l'imbuvable Tintin au Congo. Hergé dénonce les idées reçues fréquentes chez les Européens sur les Chinois et envoie quelques pointes contre la présence occidentale en Extrême-Orient. L'histoire fait allusion à plusieurs événements historiques : la guerre des boxers, le contrôle de l'opium, l'invasion japonaise de la Mandchourie en 1931, le rôle de la SDN et les inondations du Yang-Tsé-Kiang en 1931, … Enfant, j'imagine que tout cela m'était passé au-dessus, mais comme Tintin passe son temps à se déguiser et se cacher… C'est justement cela que j'ai beaucoup apprécié, la possibilité de rire d'un gag, même si on n'a pas tout compris : par exemple quand les Dupond/t se déguisent en chinois, on peut rire parce qu'ils ont leurs cannes dans le dos et gardé leurs moustaches, ou, à un tout autre niveau (en fait je viens tout juste de l'apprendre !), parce qu'ils portent une tenue d'une autre époque, celle de la dynastie Qing, déchue depuis 30 ans. En fait, il n'y a qu'une chose qui m'a déplu (mais pardonnable pour une BD aussi ancienne) : j'ai trouvé le texte trop bavard, surtout dans les dernières pages où il envahit les cases au détriment du dessin. En parlant du dessin, la couverture est splendide, peut-être la plus belle de l'auteur !
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