Élu en 1900 à l'académie française,
Paul Hervieu est déjà un auteur et un écrivain reconnu, lorsqu'il présente cette pièce en 1912. En pleine gloire, il ne craint pas de prendre à contre-pied l'écriture habituelle de son théâtre.
On lui doit surtout une oeuvre tragique, concise et parfois moralisatrice.
Dans "
Bagatelle" il multiplie les personnages et les péripéties, peignant des caractères plaisants et des situations faciles.
C'est pourtant une comédie que côtoie le drame.
"La bataille s'est livrée en dentelles, mais les morts jonchent le sol, et l'on peut y ramasser jusqu'à l'amitié et l'amour".
Cette comédie est d'une réelle profondeur. Son auteur y peint la société de son temps telle qu'il la voit. Il décrit l'élégante société dont il ne nous laisse aucune illusion sur sa complète dépravation mais qu'il éclaire par la figure de Mme Orlonia, éclatante de noblesse morale.
Paul Hervieu développe, ici, ses deux tempéraments, celui du philosophe et celui de l'humoriste. Il se montre comme un réformateur grave et un observateur souriant.
Donnée à la Comédie française, en 1912, ce morceau en trois actes est une des dernières pièces de
Paul Hervieu.