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EAN : 9782916032238
268 pages
Editions L'Instant Présent (03/12/2012)
4.75/5   4 notes
Résumé :
Un livre de réflexion approfondie sur les bienfaits de l’éducation hors-école, écrit par le principal initiateur de l’instruction en famille aux États-Unis dans les années 1970.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
John Holt (1923-1985) est l'une des personnes qui, aux côtés de Ivan Illich et A.S. Neill, a le plus analysé ce que l'école provoque dans notre société et surtout dans les rapports - difficiles - que les enfants entretiennent avec les apprentissages. Sa critique est argumentée (il a été enseignant en primaire, puis auprès de futurs professeurs) mais il va au delà. John Holt est quelqu'un de pragmatique, ce qui l'intéresse c'est l'action. Donc il donne ici des dizaines de pistes qui sont autant de ressources pour agir et pour s'instruire. Son discours ne s'adresse pas aux seuls partisans de l'éducation sans école (ief ou instruction en famille), il explique au contraire comment, quelles que soient les circonstances, il y a toujours moyen d'apprendre ce que l'on souhaite apprendre même si on n'est pas scolaire.
Et n'allez pas croire que ce qu'il dit est dépassé, non ! Ce qu'il a écrit dans les années soixante-dix est toujours terriblement d'actualité...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L’éducation, avec son fer de lance qu’est le système de scolarité obligatoire, avec toutes ses carottes, ses bâtons, ses notes, ses diplômes et ses références, m’apparaît aujourd’hui comme la plus autoritaire et la plus dangereuse des inventions humaines. C’est la racine la plus profonde de l’état d’esclavage moderne et mondialisé, dans lequel la plupart des gens ne se sentent rien d’autre que producteurs, consommateurs, spectateurs et « fans », motivés de plus en plus, dans tous les aspects de leur vie, par l’appât du gain, l’envie et la peur.
Mon propos n’est donc pas d’améliorer « l’éducation » mais de faire sans, d’en finir avec ce système de formatage affreux et anti-humain, et de laisser enfin les gens se construire eux-mêmes.
Tout cela ne veut pas dire que personne ne devrait jamais influencer ni essayer d’influencer ce que pensent et ressentent les autres. Nous interagissons et nous contribuons aux changements qui se produisent chez ceux avec qui nous vivons et travaillons, de même qu’ils participent à notre évolution. Nous sommes, par instinct, des êtres sociaux, de parole, et nous échangeons naturellement nos points de vue sur la réalité avec les personnes de notre entourage. Que ce soit dans mon métier d’écrivain ou de conférencier, ou encore avec mes amis, c’est ce que je fais en permanence. Cependant, je refuse de placer mes interlocuteurs en position de ne pas avoir d’autre choix qu’être d’accord avec moi, ou faire semblant de l’être. Je veux qu’ils aient le droit, s’ils le souhaitent, de rejeter absolument tout ou partie de mes idées, tout comme je revendique pour moi-même le droit de rejeter les leurs. D'ailleurs, j’ai appris que personne ne peut vraiment dire « oui » à une idée s’il ne peut pas librement lui dire « non ». C’est la raison pour laquelle, sauf à l’occasion de visites ponctuelles, je n’enseignerai plus dans les écoles où la scolarité est obligatoire.
Je ne veux pas dire non plus que jamais personne ne devrait avoir le droit de demander à quelqu’un d’autre ce qu’il sait ou ce qu’il est capable de faire. Clairement, si quelqu’un veut conduire une voiture, piloter un avion, ou faire quoi que ce soit qui pourra avoir une influence directe sur la vie ou la santé des autres, alors la société, par l’intermédiaire d’un représentant, a le droit d’exiger qu’il prouve qu’il est apte à faire ce qu’il veut être autorisé à faire. En fait, même si la santé et la sécurité ne sont pas impliquées, on peut toujours demander à quelqu’un de démontrer ses compétences. Par exemple, si quelqu’un veut jouer dans un orchestre, chanter dans un chœur, jouer dans une pièce de théâtre, ou se joindre à d’autres personnes pour participer à leur travail, que ce soit pour de l’argent, pour le plaisir ou pour toute autre raison, celles-ci ont le droit de lui demander de démontrer qu’il peut vraiment les aider et non pas les desservir. Cependant, ces exigences sont limitées dans le temps et dans l’espace. Elles ne sont pas de même nature que celles consistant à exiger de chacun qu’il démontre qu’il sait quelque chose, simplement pour avoir l’autorisation de vivre dans le monde dans lequel il est né.
Par « faire », j’entends non seulement les choses faites avec le corps, les muscles, avec les mains et des outils, mais aussi celles faites avec l’intellect seul. Je n’essaye pas de séparer ou d’opposer ce que beaucoup appellent « le physique » et « l’intellectuel ». Une telle distinction est artificielle et dangereuse. Seuls les mots peuvent séparer le corps et l’esprit. En réalité, ils forment un tout, ils agissent ensemble. Donc, par « faire », j’entends aussi des choses comme parler, écouter, écrire, lire, penser, et même rêver.
L’important est que ce soit celui qui agit, et lui seul, qui puisse décider de ce qu’il dira, écoutera, lira, écrira, pensera et ce à quoi il aspirera. Chacun doit être au centre de ses propres actions, les planifier, les diriger, les contrôler et les juger lui-même. Chacun doit agir pour son propre compte, selon ses propres objectifs – ce qui peut, bien sûr, inclure un objectif commun avec d’autres. Nos actions ne doivent pas être commandées ni contrôlées par quelqu’un d’autre. Elles nous appartiennent et font partie de nous-mêmes.
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Juste après le droit à la vie, le plus fondamental des droits de l'homme est celui d'être maître de son esprit et de ses pensées. [...] Quiconque nous ôte ce droit, tout éducateur soit-il, s'attaque à l'essence même de notre être et nous cause une blessure profonde et durable. Car il nous affirme ainsi que nous ne pouvons pas nous faire confiance à nous-mêmes, même pour penser, que notre vie durant nous dépendrons des autres pour connaître le sens du monde et celui de notre vie, et que nos propres interprétations, faites au regard de nos expériences, n'ont aucune valeur.
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