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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'Illiade et l'Odyssée d'Homère (voir cette belle exposition sur Homère proposée par la BNF : http://expositions.bnf.fr/homere/index.htm) sont des textes de référence de la Grèce Antique. Ces deux épopées, découpées sous forme de chants, reprennent la Guerre de Troie (Illion) et l'Odyssée d'Ulysse. Depuis longtemps, nombreuses sont les traductions qui ont été proposées. A chaque époque, répond une interprétation adaptée. le présent compte-rendu de lecture porte sur la traduction de Louis Bardollet. C'est en lisant Ulysse from Bagdad d'Eric-Emmanuel Schmitt que j'ai eu envie de découvrir cette oeuvre dont je ne connaissais les événements que par d'autres ouvrages. J'ai choisi cette édition de 1995 car il me paraissait intéressant de me pencher sur une traduction récente. Ce texte majeur de la mythologie grecque est à mon sens incontournable car il permet une bonne appréhension de la civilisation antique grecque. Au delà du récit, ce texte constitue un héritage culturel inestimable. On le savait déjà mais l'ouvrage nous le confirme : le sacré occupait déjà une place primordiale dans l'esprit des hommes de l'époque. Les Dieux de l'Olympe étaient créés à l'image de l'homme et dotés de pouvoirs surnaturels qu'ils utilisaient à des fins purement personnelles. L'Illiade et l'Odyssée raconte leurs conflits d'intérêts où les hommes ne sont que les pions d'un immense jeu d'échecs. Personnellement, il m'a beaucoup plu d'envisager sous cet angle le système de pensée de l'époque avant l'avènement de l'ére judéo-chrétienne...

Je ne reviendrai pas sur les évéments racontés dans l'ouvrage car il existe de nombreuses sources accessibles sur le sujet. Je recommanderais d'ailleurs l'excellent travail réalisé par Jean-Philippe Marin à partir de l'édition du livre de 1956 aux Editions des Deux Coqs d'or traduit par Jane Werner Watson : http://www.iliadeodyssee.com/site/main.html qui propose une adaptation multimédia de l'ouvrage avec vidéos, musique et illustrations. le site est excellent. La version PDF de cette traduction est également en ligne : http://www.iliadeodyssee.com/ebook/iliade_odyssee.pdf et j'en conseille la lecture à tous ceux pour qui la prose d'Homère est difficile. C'est un joli livre électronique.

Pour en revenir à la traduction de Louis Bardollet, je dois tout d'abord applaudir l'énorme travail accompli. La langue d'Homère me parait inaccessible pour les publics non-avertis et la présente édition nous en permet une bonne approche. Cependant, j'avoue que la lecture est difficile et malgré le décryptage de l'auteur, il faut déjà avoir des connaissances sur le sujet. En effet, la langue imagée d'Homère, les moultes métaphores, les répétitions, les multiples personnages, synonymes et expressions, appartiennent à une civilisation ancienne dont nous connaissons peu les codes. Je n'ai donc pas eu d'autre choix que de ma fier à la proposition de Louis Bardollet, que j'ai parfois trouvée drôle. J'évoquerais par exemple les descriptions attribuées aux principaux personnages et qui m'ont beaucoup plu : on parle d'Hera à face de génisse, d'Athena à face de chouette, d'Achille aux pieds prompts, de Zeus le Chronide, de Poséidon ébranleur de la terre, d'Ulysse aux mille inventions, etc... J'ai également été marquée par certaines expressions récurrentes : chaque fois qu'un des messagers envoyés par les Dieux donne un ordre, on s'attendra à lire "Et il ne fut pas indocile". Ou lorsqu'un chef de guerre s'adresse à l'un de ses subordonnés, on ne manquera pas de noter cette phrase : "Mais je vais te dire une chose, et toi, mets-la toi dans l'esprit". J'ai également beaucoup apprécié la description des combats ainsi que la sagesse qu'on retrouve dans nombreux dialogues. Mais plus que tout, ce que j'ai aimé dans cet ouvrage, ce sont bien sûr les Dieux de l'Olympe. Ils ne cessent de comploter les uns contre les autres par humains interposés et malgré les opulentes offrandes qui leur sont faites, les Dieux n'en font qu'à leur tête. C'est donc résignés que les hommes continuent leur combat avec bravoure. Séduction, persuasion, manipulation, tels sont les maîtres mots de ces Dieux grecs, dignes des plus grands stratèges de notre temps. Vous l'aurez compris : j'ai beaucoup aimé cette oeuvre et malgré la difficulté, je trouve que c'est une formidable épopée !

Notons également que l'ouvrage est enrichi par une étude littéraire pour chacune des deux épopées, de cartes, justifications et opinions de Louis Bardollet, de justifications de certains choix de traduction, d'orientations bibliographiques et de notes et de références.
Lien : http://livresacentalheure-al..
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L'Iliade et l'Odyssée sont deux immenses classiques que j'ai lus pour la première fois au collège avant d'y revenir plus tard. Ce sont des récits épiques et passionnants, bien que certaines lourdeurs de langages finissent parfois par fatiguer.
Ces histoires sont passionnantes à plus d'un titre, mais je ne m'attarderai pas à détailler ce que bon nombre de lecteurs ont déjà si bien fait. Outre leur intérêt, ces récits sont une base culturelle indispensable car les références à ces récits dans toutes les formes d'art sont innombrables. Ils font partie de ces fondamentaux sur lesquels nos sociétés ont été bâties.
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Il existe bien des traductions, peu importe, elles sont comme l'écume sur les vagues; elles ne sont pas les vagues, les vagues de la poésie d'Homère qui déferlent sur la terre des hommes. Plusieurs milliers d'années ont passé et pourtant dès les premiers vers chantés, les héros sont là, devant nos yeux. Homère c'est la poésie de l'immortalité. Pourquoi? Nul ne peut répondre vraiment. C'est un indicible au fond de nous.
Alexandre le grand lisait Homère et les exploits d'Achille, son modèle. Il rêvait d'explorer le monde. Nous sommes en route vers la multitude des astres de notre propre système solaire, de ses innombrables lunes et corps célestes. Qu'emporteront les spationautes avec eux pour des aventures qui dureront des années? La Bible, le Coran ou bien Homère? La magie de sa poésie c'est son incroyable modernité, son incroyable complexité. Homère, le poète aveugle ne nous demande pas de croire ou de nous agenouiller, non, jamais. il nous dit simplement, vers après vers: regarde!
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L'iliade est, tout d'abord, le poème d'une guerre aristocratique (poème des combats autour de Troie ou Ilion) ; c'est aussi une guerre dominée par quelques champions privilégiés et réduite le plus souvent à des séries d'exploits individuels ; une guerre qui implique, de surcroît, des qualités morales ; et enfin une guerre sans pitié (mais exempte de cruauté gratuite) dans laquelle les combattants sont rarement des êtres rationnels.
L'odyssée est, quant à lui, un chant qui raconte le retour d'Ulysse, après la guerre de Troie, dans son île d'Ithaque pour y retrouver Pénélope.

Les deux récits représentent, de façon indéniable, le reflet d'une société «homérique ».
Le monarque y apparaît entouré de conseillers rois ; mais le peuple, même s'il est tenu à l'écart des grandes décisions, représente une puissance effective.
La morale repose sur l'honneur et le respect, qui imposent tout un réseau de conventions sociales auxquelles nul ne peut se soustraire sans risquer la vengeance des dieux.
La morale est sociale, et non individuelle : « être toujours le premier et supérieur aux autres », tel est l'idéal homérique !
L'odyssée pourtant, voit de nouvelles valeurs, en particulier dans le personnage d'Ulysse : l'endurance, la ruse, le contrôle de soi et aussi le sens des valeurs familiales (ne renonce-t-il pas à l'immortalité pour le retour?).

Sur le plan religieux, dans L'iliade, l'assemblée des dieux est comme une société qui connaît, jusqu'au comique, les mesquineries et querelles de la société humaine ; ils sont plus violents et pervers que les hommes mêmes !
Dans l'odyssée, au contraire, leur image est plus nuancée ; elle est faite de plus de compréhension réciproque comme le montrent les relations privilégiées entre Athéna et Ulysse.
Pourtant, le pouvoir des dieux sur les hommes est illimité : tout dépend de leur volonté, d'un simple « signe de tête », sans que, pour autant, la liberté de l'homme soit niée !
C'est peut-être en ce sens que l'épopée homérique a ouvert la voie à la tragédie.
Mais ce qu'on peut dire, c'est qu'Homère a fourni à l'Antiquité des valeurs morales et des règles de conduite, au point que la pédagogie antique se conçoit mal sans référence à son oeuvre.
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Cela faisait longtemps que je souhaitais lire cette oeuvre sans jamais me décider de peur d'être déçu ou de me retrouver confronté à une écriture absconse. Mais j'ai franchi le cap et non seulement je ne le regrette pas mais j'ai trouvé le récit passionnant. Vive les grands classiques.
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Classiques parmi les classiques, L'Iliade et L'Odyssée d' Homère sont des livres à avoir absolument lus avant ses 30 ans.
La mythologie, l'aventure, la morale y sont tellement bien contées...
Je pense le relire tous les 10 ans !
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Sur l'Iliade...

Ne nous attardons pas sur la genèse de l'oeuvre et sur les multiples spéculations quant à son auteur. Rappelons simplement que l'Iliade est une poésie en prose écrite probablement au VIIIème siècle avant Jésus-Christ et que celle-ci est attribuée à HOMÈRE depuis ARISTOTE. Chacun sait aussi que l'oeuvre est entrée depuis longtemps au patrimoine mondial de la littérature et que ce qui y est narré est constitutif d'une bonne partie de l'imaginaire collectif.
L'Iliade raconte l'épisode décisif de la guerre de Troie. Celle-ci dure depuis dix ans et on se lasse de part et d'autre. Dans le camp achéen, une crise couve du fait de la rivalité entre Agamemnon, chef suprême aussi despotique qu'orgueilleux, et Achille, le plus puissant et le plus glorieux de ses vassaux. Dans le camp troyen, la crise est le fait de la lâcheté supposée de Pâris, qui préfère la chambre d'Hélène au champ de bataille, et d'un groupe de guerriers réfléchis, mené par Hector, qui se demande si le sang et la souffrance du peuple n'est pas un prix trop élevé pour les plaisirs de Pâris. La situation est telle que l'on commence à penser à d'autres solutions que l'affrontement brutal. Ce n'est toutefois pas le souhait des dieux, dont la volonté rime avec les nécessités de l'Histoire, lesquelles exigent des solutions radicales et violentes. Dès-lors ceux-ci manipulent les Hommes en ce sens, en s'appuyant tout particulièrement sur la colère d'Achille envers Agamemnon…
L'âge de l'oeuvre autant que le fait qu'il s'agisse d'une poésie peuvent faire craindre l'ennui aux lecteurs d'aujourd'hui, en particulier s'ils sont amateurs de littératures de l'imaginaire. Pourtant la lecture effective de l'Iliade est aisée et fait découvrir une épopée étonnamment moderne dans sa structure et particulièrement imagée dans son style. En fait, le premier poème homérique était probablement destiné à être conté oralement, d'où la sensation que l'auteur ne souhaitait pas raconter une histoire, mais bel et bien montrer les évènements qui conduisirent à la chute de Troie. Une lecture à voix haute de certains passages témoigne d'ailleurs de cette caractéristique et donne toute sa dimension au récit.
Incidemment ou non, l'oeuvre est aussi un témoignage contemporain de l'émergence de l'Empire grec. Elle est aussi un moyen relativement simple d'aborder la riche cosmogonie hellène, laquelle dictait les actes des Hommes tout au long de leur vie, même si cela devait les conduire irrémédiablement à la mort. La destinée d'Achille est en cela exemplaire.
Pour toutes ces raisons, l'Iliade est une oeuvre essentielle de la littérature au sens large. Elle est aussi une oeuvre fondatrice des littératures de l'imaginaire, lesquelles lui doivent probablement le fait d'exister aujourd'hui, en tout cas sous leur forme actuelle.

Sur l'Odyssée...

Plus encore que l'Iliade, l'Odyssée d'HOMÈRE est incroyablement moderne, tant dans sa structure que dans son style. Thomas Edward LAWRENCE (Lawrence d'Arabie), traducteur britannique du second poème homérique (1932), le qualifie d'ailleurs dans sa préface de " plus ancien livre qui vaille la peine d'être lu pour l'histoire qu'il raconte " et de " premier roman européen ".
Les dieux étant ce qu'ils sont, leur grande majorité était favorable aux Achéens pendant la guerre de Troie, mais se retourne contre eux au lendemain de la victoire. Il est vrai que la guerre n'est pas belle au-delà des actes d'héroïsme ; elle n'est alors plus qu'abus de pouvoir, massacres, pillages et subterfuges peu glorieux. Parmi ces derniers, le cheval de bois est le plus fameux. Or l'on sait que c'est Ulysse qui en eut l'idée et que pour cela Poséidon s'acharne contre lui quand il veut rentrer chez lui, à Ithaque ; il le fait errer pendant dix ans sur la Méditerranée, lui faisant affronter des épreuves aussi dangereuses qu'extraordinaires.
Dans le même temps, à Ithaque, la femme d'Ulysse, Pénélope, et son fils, Télémaque, doivent se défendre contre les prétendants à la succession, qui veulent forcer la première à choisir parmi eux un nouvel époux, et qui dilapident impudemment les biens du second. Tandis que Pénélope temporise tant bien que mal, Télémaque s'enquiert lui de la destinée de son père. A son retour il échappe à une tentative d'assassinat et retrouve finalement son père avec qui il prépare sa vengeance.
Tout cela est savamment équilibré et se lit effectivement comme un roman, un roman écrit il y a près de trois millénaires. Rien qu'en cela, l'Odyssée se démarque de l'Iliade. le second poème homérique se distingue aussi du premier par la condition respective de leur personnage principal. Dans l'Iliade, Achille assumait pleinement un destin imposé par les dieux sans jamais croire un seul instant qu'il pourrait y changer quoi que ce soit. Dans l'Odyssée, Ulysse ne croit pas à la destinée imposée par les dieux et se bat pour rester en vie et retrouver les siens. En cela il se pose en véritable être humain et son histoire peut quasiment se définir comme un roman humaniste. L'histoire d'Achille relève elle de l'épopée céleste et uniquement de cela.
Alors oui, définitivement, HOMÈRE est le père fondateur des littératures de l'imaginaire. Avec les deux poèmes qu'on lui attribut il a défini les principales caractéristiques de cette Fantasy qui plait tant aujourd'hui. Outre les innombrables scènes de combat, c'est l'épopée, avec le rôle central joué par les dieux ; c'est encore l'apprentissage des Hommes, par l'intermédiaire de quêtes initiatiques ; c'est enfin le merveilleux, pour la mise en scène d'un bestiaire pléthorique de créatures extraordinaires.
Alors l'Odyssée est-il le premier roman européen de Fantasy ? A chacun de répondre à cette question en le lisant. Quelle que soit la réponse, la lecture sera plaisante et riche d'enseignements !
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Il n'y a pas de plus belle épopée !
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Sur la pointe des pieds, quelques mots sur ces deux textes, dans une rubrique "critique" bien mal nommée lorsque l'on s'attaque au récit de l'Hitsoire de l'Homme ! J'avais lu l'Iliade et l'Odyssée plus jeune, sans passion ni émoi. Et puis l'envie m'en a repris, sans doute pour quelques raisons personnelles. L'édition de la Pléiade rend certes la lecture agréable, loin du texte rébarbatif dont j'avais le souvenir, mais pas seulement. Comment dire la grandeur du souffle épique, l'Homme face à lui-même plus que face aux dieux. Magistral.
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Je viens de relire l'Odyssée. on pourrait en parler à l'infini tant ce récit est riche de significations, porteur de symboles et tant il a été interprété et réinterprété.
Je vais donc prendre un angle contemporain : nous avons la sous nos yeux une des premières théories du complot: les hommes manipulés par les dieux. Athena favorable au retour d'Ulysse, Poseidon hostile. entre les deux, les marins qui périssent de façon atroce comme un prix qu'Ulysse paierait pour chacune de ses erreurs. Ce sont deux niveaux de lectures interessants: la résilience et l'indépendance d'Ulysse, et le prix à payer.
Parce que nous sommes seuls dans un monde hostile, parce que nous nous débattons tous contre l'adversité, avec parfois l'impression que t'oit se ligue contre nous, parce que nous surmontons les obstacles, les deuils, les sacrifices, parce que nous faisons nous aussi, souvent inconsciemment des sacrifices a des forces obscures, pour toutes ces raisons, ce récit reste d'actualité, dans sa forme âpre et épique, pas dans les contes édulcorés qu'on en a tiré.
Je pense aussi à la maladie mentale, à la dépression. Ce voyage truffé d'ennemis et de monstres est le reflet de notre cerveau malade. Circé qui transforme les hommes en porc? ou leur révèle leur véritable nature? le cyclope aveugle qui dévore les compagnons d'Ulysse? ou ce capitalisme aveugle qui nous dévore un par un? Charybde et Scylla, les deux monstres entre lesquels nous naviguons, voulant échapper à l'un et nous jetant dans les bras de l'autre?
Alors oui, on peut penser à un complot des dieux… On peut aussi se demander si ce n'est pas une excuse facile pour nos propres lâchetés.
C'est un récit de l'âme humaine et c'est pour cela qu'il a traversé les siècles!!
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