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sur 282 notes
Un livre captivant et puissant, qui m'a fait voyager au Mexique et à travers le temps, jusqu'à la colonisation espagnole du continent américain. Constitué de 4 récits entremêlés d'époque très différentes, Anna Hope donne la parole à des personnages qui ont tous un lien fort avec un lieu, le port mexicain de San Blas et son rocher blanc, sur l'océan Pacifique. Un rocher blanc doté de pouvoirs selon la tribu des Wixaricas.

Après "La salle de bal" et "Nos espérances", ce nouveau roman apporte la confirmation qu'Anna Hope est une grande écrivaine. En suivant ses personnages et leurs histoires qui se fondent dans la grande Histoire, le lecteur se retrouve au coeur de sujets de réflexion importants de notre époque : la violence de la colonisation, les génocides, la création artistique confrontée aux diktats du succès commercial, la permanence de la nature, les croyances et le merveilleux...

Autre atout non négligeable selon moi : la poésie et la musique de Jim Morrison, un des acteurs du roman, qui rythment ces récits de manière quasi mystique.
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Le Rocher blanc est son quatrième roman. Autant j'avais aimé sans réserve deux de ses autres romans, autant celui-ci m'a posé un certain agacement à la lecture.

Et pourtant, la mise en pages est novatrice : elle commence son roman en 2022, puis nous reculons dans le temps : 1969, 1907 et 1775. Pour arriver à l'axe de l'histoire: le Rocher blanc (le vrai protagoniste); puis l'écrivaine remonte dans le temps : 1775, 1907, 1969 et 2022. Les changements chronologiques et les changements de personnages, font un peu fouillis et par moments je me demandais où voulait-elle en venir. Les parties narratives ont quelques liens entre elles : une peur de catastrophe imminente, la notion destructrice inhérente à la race humaine, le pouvoir rédempteur de l'amour dans toutes ses formes.

Ce Rocher blanc émerge sur la côte mexicaine à San Blas, dans l'État de Nayarit et c'est un véritable totem pour le peuple des Wixárica qui l'appelle Mère Océan ou Tatéi Haramara, et qui pour eux représente l'origine de la vie et le lieu d'où tout est parti; c'est un lieu de pèlerinage pour les wixáricas. Et ce rocher blanc est vu de façon différente, tantôt comme un aigle, ou comme un monstre en souffrance, voire comme une silhouette d'un Christ barbu, mais dans tous les cas comme le symbole éternel de quelque chose.

2022 : « une écrivaine » et son mari font un pèlerinage pour déposer des offrandes et remercier la fécondité de l'écrivaine, après 7 années d'échecs suivis d' une réussite suite à un rite chamanique. À cette occasion, ils se rendent au Mexique avec leur fillette d'à peine deux-trois ans. Par ailleurs, ce couple soulève plusieurs problèmes : le dérèglement climatique, la colonisation, la paternité et un mariage raté, l'exploitation et la persécution de communautés indigènes. Ceci est un passage visiblement autobiographique.

1969 : « un chanteur » connu fuit les fédéraux et ses pairs; déçu de lui même et en pleine crise d'autodestruction, il cherche une bouée de sauvetage, mais il est ravagé par les drogues et l'alcool. Ce chanteur sans nom pourrait évoquer Jim Morrison (The Doors).

1907 : « une fille » et sa soeur appartenant à la communauté des Yoeme, peuple persécuté et spolié de leurs terres, vont partir à la recherche de leur père qui se bat contre les soldats. de tous, c'est le récit le plus poignant.

1775 : « le lieutenant » est un officier de la Marine espagnole en mission de conquête territoriale, il sait que au plan moral, c'est une très vilaine chose, mais il doit obéir aux ordres.

Tous ces personnages auront à faire, à un moment ou à un autre, au Rocher blanc.

La prose d'Anne Hope est riche et de belle qualité, par moments elle a des envolées lyrico-poétiques . Et lorsque elle remonte en 1775, elle m'a épaté par le savoir qu'elle montre sur la navigation du XVIIIè; il y a pléthore de vocabulaire technique qui dénote un énorme effort de recherche.

Trop de sujets, des personnages présentés comme des prototypes, trop de dispersion ont gâché quelque peu mon plaisir de lecture.
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Ayant beaucoup aimé les précédents livres de l'autrice, je me suis pratiquement jetée sur celui ci en le voyant!

Ce livre tourne autour d'un élément : un rocher, un rocher blanc, lieu sacré sur la côté mexicaine, considéré comme l'origine du monde par la tribu indienne wixárika. Autour de ce rocher, ce sont quatre histoires, quatre époques, dont nous parle l'autrice. Plusieurs voix résonnent autour du Rocher Blanc. La voix d'une écrivaine en 2020, venue en pèlerinage avec son mari et sa fille. La voix du chanteur, en 1979, qui, en pleine crise existentielle, vient chercher des réponses à ses interrogations. La voix d'une jeune amérindienne en 1907, déportée avec sa soeur, loin des siens et de la vie qu'elle a toujours connue. Et pour finir, la voix d'un lieutenant à bord d'un navire, sombrant dans la folie, en 1775.

Des voix bien distinctes, des histoires et des époques bien différentes mais gravitant toutes autour ce ce même lieu qu'est le rocher blanc. J'ai bien aimé cette idée de lieu en tant que fil rouge d'un roman. Il est vrai que si on y réfléchit, un lieu, quel qu'il soit, est gorgé de vie, gorgé d'histoires en tout genre. Que nous dirait une endroit s'il pouvait parler, lui qui a vu passer tant de choses, de menus détails comme de grands événements ? Ce rocher là, en tout cas, personnage à part entière du roman, immortel et ancré dans le passé comme dans l'avenir ou le présent, a vu bien des choses et ce sont là quatre histoires qu'il nous livre. Pour ma part, j'ai trouvé que toutes ne se valaient pas et que certaines parties du livre étaient donc bien plus intéressantes et émouvantes que d'autres. En dépit de ce côté un peu inégal, j'ai aimé ce livre même si ce n'est pas celui que j'ai préféré parmi ceux que j'ai pu lire de cette autrice. Il n'en reste pas moins que j'apprécie toujours beaucoup sa plume et les messages qu'elle fait passer à travers ses livres.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Me voici, après la lecture du dernier roman d'Anna Hope, bien décontenancée.

Voilà un projet de roman intéressant : une unité de lieu (un rocher quasi magique) et des scènes liées à plusieurs époques dans ce même endroit. Mais …

On commence par le portrait d'une écrivaine, qui semble bien être le reflet de l'autrice elle-même. Et elle est mauvais point cette écrivaine : dotée d'une fille à qui elle passe tout (comme regarder des dessins animés sur le téléphone portable de sa Maman, mais qui ne l'a pas fait ?) et en passe de ne plus être dotée de compagnon (il semble que celui-ci prenne la tangente à l'issue de leur voyage) la voilà embarquée pour une destination improbable au Mexique, en bus, afin d'honorer une promesse faite à un chaman de suivre un rite ancestral afin de le remercier de son intervention spirituelle qui lui a permis de tomber enceinte alors qu'elle s'épuisait en tentatives vaines jusque-là.

Bon.

Mais cette femme est anglaise, elle a sa famille en Angleterre, et elle attend d'avoir du réseau pour avoir des nouvelles d'Europe. Il faut dire qu'on entend dire qu'un méchant virus sévit là-bas, et qu'il semble qu'on ne puisse plus trouver à manger dans les supermarchés.

A peine s'est-on intéressés à cette femme et à tous ses soucis, qu'on passe à la page 63 à une autre histoire. Celle d'un chanteur qui, en 1969, a fui les paparazzi et la foule qui le traque pour débarquer dans cette île au bout du monde. Et oui, vous l'avez compris : il (on découvre assez facilement qu'il s'agit de Jim Morrison) a entendu parler du fameux rocher blanc, et mise sur ce voyage improvisé pour tourner une page et préparer un nouveau départ. Mais …

Et puis on plonge page 97 dans l'histoire sans doute la plus touchante.
Nous sommes en 1907, la fille s'appelle Maria -Luisa et nous suivons la trace de cette fillette yoeme arrachée à sa terre qui s'accroche à sa soeur, mais aussi à tout ce qui la rattache à son origine et à sa culture. Il faut dire que cette tranche de l'histoire est détestable : la période de 1907 a connu il s'agit d'une atroce déportation où le peuple Yoeme s'est retrouvé vendu comme esclave dans des plantations du Yucatan avec de nombreux morts en conséquence, avec pour objectif alors de « faire de la place » aux américains.

S'il est indispensable de remettre cette période historique en visibilité pour rappeler l'horreur de la situation, Anne Hope nous la fait revivre au travers du personnage de Maria-Luisa, habitée par le personnage de sa grand-mère, et entourée de fantômes qui vont la guider dans son parcours lorsqu'elle arrive près du Rocher blanc.

Et puis on part encore en arrière, avec une histoire qui se situe en 1775 : là, 4 marins formés à la lecture de cartes marines, s'apprête à partir cartographier une partie de l'Amérique du Nord encore méconnue à cette époque. Entre eux règne un mélange de solidarité et de compétition, mais le départ va être source d'aventures imprévues au pied du Rocher blanc.

Je comprends le projet d'Anna Hope : partir d'un lieu unique, et retracé les évènements phares dans l'histoire qui ont pu s'y dérouler.
Mais je suis désolée, je n'ai pas adhéré aux différentes histoires qui nous sont comptées.

L'histoire du chanteur en compagnie de ce gamin des rues qui l'emmène chercher son alcool et sa drogue s'étire en longueur et n'en finit plus. A l'inverse on aimerait en savoir plus sur les marins et sur leurs rêves de carte marine. Ou bien encore lire un documentaire sur cette population Yoeme décimée.

Mais c'est l'écrivaine qui pose le plus de problèmes. Tout semble fichu : le couple, la famille, le virus qui advient, et même le rite en compagnie de ce chaman local semble une mascarade, un alibi pour ne pas reconnaître que tout est foutu. Il paraît – selon la Quatrième de Couverture – qu'elle réfléchit à la course du monde, et à l'écriture de son prochain roman. Je crois surtout qu'elle cherche désespérément un sujet pour son roman et qu'elle ne parvient pas à écrire.

J'avais été déjà mal à l'aise après la lecture de « Salle de bal », et je dois dire que ce « Rocher blanc » m'a bien déconcertée. Malgré les critiques louangeuses de plusieurs de mes amis Babeliotes, je reste sur ma faim, contemplant un rocher particulier face à une mer dans laquelle je n'aurais pas plongée.

Le rendez-vous avec le rocher blanc est un rendez-vous raté pour moi – dommage.
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Un roman captivant que ce “Rocher blanc” de Anna Hope, à la construction parfaitement symétrique centrée sur la présence inquiétante, étonnante, fascinante de ce Rocher blanc, but suprême du voyage de chacun des quatre personnages de cette fresque historique. Ils sont quatre en effet, chacun à une époque différente, à poursuivre ce même dessein : se rendre sur le site du Rocher blanc, sur la côte nord du Nayarit, au Mexique. Son pouvoir spirituel attire depuis la nuit des temps, et nous allons cheminer à rebours depuis notre époque jusqu'au XVIIIème, aux côtés de personnages choisis par l'autrice pour tenter de comprendre l'importance fabuleuse de ce “caillou blanc” émergé au milieu des vagues, proche de la côte et pourtant quasi inaccessible. Puis l'autrice nous ramènera au XXIème siècle, étonnés, réfléchissant à ces quatre destins si différents et pourtant si semblables dans leurs désirs et leurs contradictions.

Quatre époques, quatre personnages, tous représentatifs d'une démarche personnelle qui leur fait espérer une libération, une rédemption, une vie libre, une révélation. Que ce soit l'écrivaine en 2020, le chanteur en 1969, la fille en 1907 ou le lieutenant en 1775, chacun d'eux est mu par un puissant désir de changement et espère de ce rendez-vous avec le Rocher blanc, un nouveau départ, la connaissance, une vie meilleure et libre. Anna Hope nous emmène ainsi au gré de l'Histoire qu'elle soit contemporaine ou raconte le temps des conquistadors en passant par la période tragique de la colonisation, en adaptant sa langue à chacune de ces périodes (ce qui est parfaitement rendu dans la traduction de Élodie Leplat), et le lecteur se laissera emporter par ce vent d'aventure aux confins de la spiritualité.

Un roman puissant, qui questionne, dérange, surprend, et laisse une musique captivante qui habitera longtemps le lecteur.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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En terminant "La salle de bal", je savais que je reviendrai tôt ou tard vers Anna Hope. Ça aura été finalement plus tôt que tard, puisque "Le rocher blanc" m'a fait de l'oeil lors de ma dernière visite à la bibliothèque, bien mis en évidence sur l'une des étagères. Anna Hope change ici totalement de style, tant dans la narration que sur les sujets traités.

Roman à quatre voix et se déroulant sur quatre temporalités, il y a tout de même un dénominateur commun : le Rocher blanc. Situé sur la côte nord-ouest du Mexique, il est considéré comme l'origine du monde par la tribu indienne wixárika. Lieu sacré, il est un site de pèlerinage, encore de nos jours.

2020. Alors qu'une crise sanitaire touche son pays, l'écrivaine anglaise est au Mexique, mais pas uniquement pour se documenter en vue de son prochain livre. Avec sa fille de 3 ans et son mari, elle est des pèlerins se rendant au Rocher blanc, afin d'y faire offrandes et sacrifices selon les rituels du peuple wixárika. Pour cette partie, j'ai cru comprendre que l'autrice s'était un peu servi de son histoire personnelle.

1969. Chanteur quelque peu provoquant, dont la notoriété n'est plus à faire, après un concert à Mexico avec son groupe, il se rend au Rocher blanc, seul, par un besoin de s'échapper, de couper ses liens. J'ai eu un doute sur l'identité de ce chanteur tout du long, qui m'a été finalement confirmée dans les notes de l'autrice en fin d'ouvrage. Je tairai son nom, mais je pense que les fans (ou pas d'ailleurs) auront tôt fait de le reconnaître après quelques lignes (pour ma part, je pense avoir une bonne excuse : je suis née alors qu'il était mort depuis plus de dix ans).

1907. Les Yoemem, parce qu'ils s'opposent à la dépossession de leur terre ancestrale, sont déportés par milliers, entassés dans des bateaux et débarqués en face du Rocher blanc, avant d'être vendus sur place pour la plupart des enfants, ou d'entamer une marche forcée de plus de 300 km, puis montés à bord de wagons à bestiaux, vendus comme esclaves et emmenés dans les champs de sisal. Peu d'entre eux sont arrivés à destination bien portants. Les enfants, personnes âgées et malades mouraient bien avant, souvent pendant la marche. La fille est l'une d'entre eux, avec sa soeur Maria-Luisa.

1775. Lieu sacré pour les Wixárikas, le Rocher blanc est aussi un avant-poste pour les Espagnols. C'est d'ici que partent les navires pour explorer le Ouest-Pacifique. le lieutenant est le commandant de l'un de ces navires.

Si je suis assez dubitative en ce qui concerne la conclusion de chacune de ces quatre histoires, je reste en revanche subjuguée par la jolie plume d'Anna Hope, toute en puissance, quelque peu poétique et envoûtante. Quelque soit l'époque dépeinte, elle réussit à nous y emmener. J'ai nettement préféré la partie avec la fille, beaucoup moins celle avec le chanteur. Mais dans tous les cas, on peut se rendre compte de son travail de documentation pour chaque époque relatée.

Il y règne une aura bien particulière, un peu mystique, en grande partie due aux croyances wixárikas. C'est un bout de leur histoire, à travers le temps, qu'elle nous conte, leur culture, les us et coutumes, les rituels, les différents conflits avec "l'envahisseur", les drames qui en découlent, tels que le génocide du début du XIXe siècle. Pour moi qui ne connaissais absolument rien de l'histoire de ce peuple, ce fut très enrichissant.

Je n'ai pas aimé la façon dont l'autrice a terminé l'histoire de chacun des personnages, qui m'a laissé sur ma faim à chaque fois. Si l'on peut tout de même imaginer le sort de chacun, j'ai trouvé que c'était bien trop vague, pas assez clair, peu concluant à vrai dire. J'ai trouvé également que ce qui les reliait, à savoir le Rocher blanc, était bien trop mince, pas assez consistant, rendant les quatre intrigues trop indépendantes les unes des autres.

Mais sinon, je n'ai vraiment rien d'autres à lui reprocher. C'est très très bien écrit et décrit. Les intrigues sont parfaitement bien implantées dans leur contexte historique. Les sujets abordés, et notamment tout ce qui touche au peuple wixárika, sont intéressants.

Globalement, la lecture se veut prenante, parfois même ensorcelante.
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Ce nouveau roman d'Anna Hope est composé de quatre récits se déroulant à quatre époques différentes et dont le point commun est un lieu, le rocher blanc, au large du Mexique, sacré pour les Indiens wiseàrika qui le considèrent comme l'origine de la vie. Ce lieu mythique va être le théâtre de plusieurs drames dont le plus ancien remonte au 18ème siècle où un lieutenant espagnol, lors d'une navigation à l'approche du rocher va brusquement prendre conscience du caractère monstrueux de leur invasion et dans un élan purificatoire basculer dans la folie.

Le deuxième récit par ordre chronologique est celui de deux jeunes indiennes enlevées pour être vendues comme esclaves, leur peuple étant pourchassé dans le but d'être remplacé par les nouveaux arrivants…L'une d'elle, Marie Louisa est gravement blessée et ses chances de survie assez faibles. Entassées dans un bateau avec d‘autres familles, elles perçoivent au loin le rocher blanc comme un signe d'espoir…
En 1969, un chanteur, miné par l'alcool et la drogue y fait un pèlerinage. Brisé par le monde impitoyable du showbiz, à la dérive, il cherche un peu de paix dans la contemplation du rocher mais n'échappera pas à sa destinée…

Et c'est finalement ce petit groupe d'occidentaux venus faire leurs offrandes, dont l'écrivaine au bord du divorce et sa petite fille, en pleine crise du Covid, inquiets pour le climat mais incapables de quitter leurs écrans, qui seront les derniers personnages un peu dérisoires de ce récit. Elle aussi l'écrivaine n'est-elle pas venue piller les morceaux d'une histoire écrite par le sang et les larmes d'un peuple pour en faire un best-seller ?
La puissance de l'écriture et de certains passages parvient à nous faire oublier l'aspect décousu et artificiel du scénario mais je n'ai pas été complètement convaincue par ce roman dans lequel j'ai eu un peu de mal à m'immerger.
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J'avais beaucoup entendu parler de "La salle de bal" mais je découvre cette auteure avec "Le rocher blanc".
Anna Hope propose un roman profond, très abouti, très interpellant, pas toujours facile à lire et qui, pour ma part, a provoqué des questions mais aussi une sorte d'examen de conscience.
4 personnages, 4 époques, 4 personnages tourmentés, perturbés : l'écrivaine, le chanteur, la fille et le capitaine, 4 styles car l'auteure adapte son écriture au personnage concerné. J'ai beaucoup aimé la fille. Sa personnalité attachante, sincère m'a vraiment émue. J'ai, par contre, été moins séduite par le chanteur même si son mal-être est extrêmement bien décrit.
Et le rocher ? C'est leur point commun. Selon la civilisation wixarika, il serait à l'origine du monde. Tout au long du roman, l'auteure nous parle de ce peuple ancestral qui a su résister à la civilisation moderne et, quand j'ai deviné l'identité de l'écrivaine, j'ai compris que ces allusions sont des remerciements, un hommage, pour des raisons personnelles Quant au chanteur, il est facilement identifiable!
C'est un roman qui doit être "digéré" , il faut se laisser imprégner par le lieu, les vécus des personnages et surtout par les valeurs du peuple yaqui. A ce moment, on peut prolonger la lecture, en regardant derrière soi et en se positionnant par rapport à l'avenir.
Coup de coeur pour la superbe couverture !
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Plus qu'un roman, je dirais que c'est le regroupement de 4 nouvelles qui ont pour point commun un lieu : un rocher blanc qui se situe sur une petite île au large de la côté ouest du Mexique.

Les 4 nouvelles se basent le plus souvent sur des faits historiques :

- En 1775, nous allons suivre le départ en expedition de navires espagnols qui attendent, ancrés près du rocher blanc, que les vents leurs soient favorables pour partir cartographier le Nord.

- En 1907, les Yoemes, peuple indigène du Mexique, ont été kidnappés, déplacés en bateau et marche forcée et vendus comme esclaves dans les plantations du Yucatan. Deux jeunes soeurs Yoemes ont été enlevées et se retrouvent prisonnières sur un bateau, dont l'arrivée est prévue près du rocher blanc.

- En 1969, Jim Morrisson, star de rock de 25 ans, alcoolique et drogué, paumé, fuit son groupe et se retrouve dans un hôtel du Mexique, tout prêt de l'île où se trouve le rocher blanc.

- Enfin, en 2020, un couple d'anglais vient, en tout début de la pandémie, participer à une cérémonie chamanique Wixarikan en vue de faire une offrande au rocher blanc pour le remercier de la naissance de leur fille. Ce rocher blanc est en effet considéré comme un lieu sacré pour les Wixaricas, peuple autochtone, qui l'honore comme étant l'origine du monde. Cette histoire est librement inspirée de la propre vie de l'autrice.

La construction n'est pas linéaire. On suit d'abord le début des 4 histoires, puis la fin de la quatrième, la troisième ...

J'ai été un peu désarçonnée au départ. La première histoire est celle qui se passe en 2020, et je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il se passait, pourquoi des adultes de toutes nationalités se retrouvaient dans un mini-bus sous la chaleur et la poussière du Mexique. Au début, je croyais qu'il s'agissait de migrants !

Moi qui aime les livres historiques, j'ai été plus intéressée par les trois autres histoires.

Ce rocher blanc a un côté surnaturel, une présence, un aura de mystère et de beauté qui le rend envoûtant, quelque soit l'époque. Il amène du coup une puissance dramatique qui s'accorde aux quatre histoires ou colonisation, génocide, dépravation et épidémie mondiale marquent les époques. Un témoin de la folie des hommes.

L'écriture est fluide et poétique, très agréable.

Par contre, j'ai toujours du mal avec les nouvelles, l'impression de rester sur ma faim, ce qui est encore plus le cas ici car nous n'avons pas la fin des histoires, à nous d'interpréter et d'imaginer.

J'aimerai donc lire 4 romans de Anna Hope, avec ces nouvelles comme début.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Un livre lu un peu rapidement. Je ne m'en suis pas assez imprégnée me semble t'il ! Je me dit que je le relirai dans quelques temps, surtout après la lecture de :
https://www.lavie.fr/ma-vie/culture/anna-hope-un-rocher-blanc-pour-boussole-83660.php
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