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sur 282 notes
J'ai découvert cette auteure grâce à Netgalley et Lizzie, qui propose toujours des romans intéressants. Celui-ci a quatre narrateurs pour les quatre personnages de l'histoire, j'apprécie beaucoup cette manière de faire, ainsi on identifie chacun à une voix différente. Je suis sûre que la forme audio m'a permis de mieux profiter de ce texte qui m'aurait moins plu en version texte.

Il s'agit d'un roman choral qui nous emmène au sud du Mexique là où se dresse un rocher blanc dont les Indiens pensent qu'il est l'origine du monde. Les quatre récits sont séparés par de nombreuses années et se divisent tous en deux parties, d'abord on parcourt le temps à reculons de 2020 au dix-septième siècle, puis dans l'ordre chronologique. Je trouve la forme originale, elle me rappelle la trilogie que Max Gallo a consacrée à la ville de Nice, une des lectures que j'avais beaucoup aimé dans mon adolescence. Ici nous allons découvrir quatre récits qui ont pour centre ce rocher et sa région. Les narrateurs n'ont pas de nom, contrairement aux autres personnages de leurs histoires, encore un point de vue original, même si le chanteur est assez facile à reconnaître.

Il y a d'abord L'écrivaine, une Anglaise qui voyage au Mexique pour faire des recherches sur la médecine traditionnelle. Elle se rend au rocher avec son mari et sa fille de trois ans ainsi que d'autres passagers dans un minibus. Elle ne pouvait pas avoir d'enfant, mais elle est tombée enceinte après une cérémonie chamanique et revient remercier les dieux ou l'univers selon un rite indien. On est en 2020, juste au début de l'épidémie de Covid, au moment où les frontières se ferment.

En 1969 un chanteur américain alcoolique, drogué et en conflit avec son groupe s'enfuit au Mexique, il se rend dans un hôtel plutôt luxueux situé près du fameux rocher, il y connaîtra une remise en question. On reconnaît facilement Jim Morrison, mais la suite de son histoire prouve qu'il n'a pas vraiment changé ses mauvaises habitudes. Il est déprimé et ne supporte plus la pression médiatique.

Le troisième personnage s'appelle La fille, c'est une jeune Indienne déportée en 1907 avec de nombreuses autres personnes. L'Etat mexicain parle d'assimiler les Indiens, mais vise plutôt leur extermination. On les force à quitter leurs terres ancestrales pour les vendre comme esclaves dans les plantations du Yucatan. Son histoire et celle de sa soeur Maria Luisa m'a bouleversée. Je ne savais rien de ce génocide.

Le dernier narrateur est le lieutenant, un jeune noble mal aimé que son père oblige à devenir marin. Il sera le premier à cartographier la baie de San Francisco, mais avant ce haut fait il connaîtra un long et dur apprentissage. Il se verra obligé de trahir son meilleur ami qui a pris conscience des horreurs de la colonisation, contrairement à lui. Il est inspiré d'un personnage historique dont on ne sait pas grand chose.

J'ai trouvé ce roman d'une qualité inégale. Les deux parties modernes sont bien moins intéressantes. Par contre les deux parties historiques le sont beaucoup plus. Je ne connaissais pas le génocide dont ont été victimes les Yoemés. On voit que les mêmes mécanismes sont à l'oeuvre à travers le temps pour détruire les plus faibles. On peut dire que la tragédie de ce peuple commence avec la colonisation espagnole. Les Conquistadors n'avaient aucune conscience de la valeur des autres civilisations qu'ils ont détruite sans scrupule. Miguel, l'ami du lieutenant est le premier à prendre conscience de cette horreur, mais les autres dirigeants de la flotte ne peuvent l'entendre, il le considère comme fou et sont prêts à l'exécuter. Malgré leur amitié, le narrateur n'essaie pas de le sauver, l'idéologie dominante est la plus forte et la vie des Indiens n'a aucune valeur pour lui, il n'a pas hésité à tuer un enfant pour l'exemple. J'ai beaucoup aimé ces réflexions sur la colonisation et leurs conséquences tragiques. Les thèmes évoqués dans les deux récits les plus récents ont moins de profondeur. le chanteur en perdition et défoncé en permanence ne m'inspire guère de compassion. Il est certes victime de son succès mais ne se remet ps en question. Il rêve d'autre chose sans s'en donner les moyens, puisqu'il mourra d'une overdose deux ans plus tard. L'écrivaine et son côté New Age ne m'inspire pas non plus, son couple est sur le point de se séparer et ses réflexions sur l'écologie et la fin de la civilisation restent très superficielles. Les deux personnages les plus marquants sont Miguel et la jeune Indienne qui sauront se montrer solidaires.

J'ai un avis mitigé sur ce livre dont la forme est originale mais dont le contenu ne me plaît qu'à moitié. toutefois sous forme audio il passe très bien, mais je pense que dans un autre format j'aurais trouvé les deux parties modernes bien trop longues et peu intéressantes.

#LeRocherblanc #NetGalleyfrance !

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Dense, c'est le premier mot qui me vient en refermant les pages du dernier livre d'Anna Hope.

Après La salle de bal et Nos espérances, nous retrouvons cette fois-ci l'autrice pour un périple au Mexique. Dans ce roman choral, nous suivons tour à tour une écrivaine anglaise sur le divorce, voyageant avec son pas-encore-ex-mari et leur fille de trois ans en 2020, un lieutenant espagnol en pleine colonisation de l'Amérique du sud au 19e siècle, une jeune fille yoeme début 1900, et un chanteur américain à la dérive dans les années 70. Leur point commun ? Ils et elles ont tous pour but, contraint ou non, le rocher blanc correspondant d'après les légendes à l'origine de notre monde.

Chapitre après chapitre, l'histoire des personnages se dessine avec, en filigrane, une réflexion profonde sur l'écologie et sur la faculté des humain.e.s à détruire leur propre monde et leurs semblables...Si vous aimez les récits qui créent des liens entre différentes époques et qui ont la mémoire pour ancrage, ce livre est fait pour vous !

Pour ma part, je ressors de cette lecture comme d'un songe, et elle me marquera, c'est certain, même si ce roman n'est pas mon préféré de l'écrivaine.
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Un lieu, 4 siècles d'Histoire. Un rocher auquel la tribu des Wixarikas attribue l'origine du monde. Dans un minibus, aux confins du Mexique, une dizaine d'individus se rend sur place, avec pour offrandes bougies et calebasses. Parmi eux, une écrivaine partant à la recherche de l'inspiration pour son prochain roman, tout en prenant soin de sa fille et en voyant son mariage se désintégrer. Autour de ce rocher se sont déroulées d'autres histoires qui pourraient bien l'inspirer.
Anna Hope nous dépose un roman vertigineux de poésie, dans lequel récit et dialogues se mêlent avec la plus grande virtuosité. L'autrice fait fi de la ponctuation, inventant ses propres règles pour un voyage artistique novateur. Dense au premier abord, le lecteur se laisse pourtant embarquer dans cette expérience littéraire inédite. En tous cas pour moi !
Ce récit pyramidal a pour clé de voûte le Rocher lui-même. le chapitre médian lui est consacré : « C'est le lieu où pour la première fois, l'informe s'est épris de la forme. »
Autour de cette unité de lieu, 4 siècles d'Histoire et d'histoires nous sont contés. Quatre personnages, leur approche de ce rocher et ses conséquences : l'écrivaine, le chanteur rappelant Jim Morrison sans jamais le nommer, les soeurs Yoeme et le lieutenant. Débutant en 2020 au début de la pandémie de coronavirus pour remonter chronologiquement jusqu'en 1775, Anna Hope dépeint quatre destins puissants liés au rocher, quatre épisodes qui verront leur intrigue résolue dans un mouvement inverse de 1775 à 2020, comme si le rocher touchait à ce point au sacré qu'il apportait à tous paix et harmonie.
L'héroïne de 2020 fait inévitablement penser à l'autrice, qui ne cache d'ailleurs pas son voyage sur place. Cette mise en abyme du travail d'écriture se couple d'une recherche plus profonde, sur le sens de la vie même, nos actes aux conséquences parfois catastrophiques. Mais point d'atermoiement. On pourrait même le qualifier d'écologiste, tant il est actif dans sa volonté de re-créer un lien fort, presque ésotérique entre la Terre et les hommes.
Un texte intense, talentueux mais exigeant.
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"Longtemps il n'y a eu ici que de l'eau, de l'eau qui bouillonnait, qui claquait et ne parlait qu'à elle même; (...)
Et puis un jour un rocher est apparu, cime blanche au-dessus des vagues : le premier objet solide du monde. (...)
C'est le lieu où pour la première fois, l'informe s'est épris de la forme.
Et donc, et donc, et ainsi et alors, voilà comment le monde est né. " ( p.195)

Construction étrange, qui explique peut être l'envoûtement que peut provoquer ce livre : un épisode déterminant, qui scellera leur destinée, de la vie de 4 personnages, appartenant à 4 époques différentes autour de ce rocher blanc, lieu spirituel important pour les Wixarikas .

Anna Hope aborde, effleure beaucoup de sujet, comme la spiritualité, l'écologie, l' extermination des Yoeme/ Yaqui, ... cela peut rebuter certains ou alors on se laisse charmer par le chamane et sa plume ...

Malgré tout, les chapitres du "chanteur" m'ont moins enchantée 😉

Traduction : Elodie Leplat
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En lisant le Rocher blanc, je me suis laissé emporter par l'écriture d'Anna Hope, bien traduite par Élodie Leplat. Comme j'avais bien apprécié La salle de bal et Nos espérances, je voulais poursuivre l'aventure avec cette autrice et je n'ai pas été déçu.
Autre source de motivation, notre rencontre, avec cette écrivaine britannique aux Correspondances de Manosque 2022. J'avais été intrigué par la présentation de son nouveau roman bâti sur un défi familial ramenant Anna Hope et son mari, bien loin, là-bas, sur la côte pacifique du Mexique malgré un voyage difficile à bord d'un minibus.
Ce fameux rocher blanc existe et fait partie de la culture d'un peuple indien, les Wixárikas qui pensent que c'est là que notre monde a émergé des eaux. Comme les Yeome, ce peuple a été décimé, réduit en esclavage par les colonisateurs ainsi que cela s'est produit sur la majeure partie du continent américain.
Au cours de ma lecture, j'ai apprécié qu'Anna Hope remette en évidence quelques mots d'usage courant, mots encore utilisés par ces peuples, me faisant aussi partager leurs souffrances, les atroces persécutions infligées par le pouvoir mexicain au début du XXe siècle.
Cette partie, de loin la plus poignante, arrache des larmes au plus endurci. Elle se déroule en 1907 et s'intitule « La fille ». Si je commence par son évocation, c'est parce que les deux parties qui y sont consacrées me semblent les plus importantes à cause de ce génocide relégué dans les oubliettes de l'Histoire.
Cette fille et sa grande soeur, Maria-Luisa, ont été arrachées à leur village parce qu'elles ont voulu aider les rebelles. Sans ménagement, elles ont été déportées, entassées sur le pont d'un bateau qui les a débarquées près de ce fameux rocher blanc, à San Blas, côte nord du Nayaritan, au Mexique. Anna Hope fait bien ressentir la solidarité entre ces enfants, ces femmes et ces hommes dont la disparition est programmée, le moins pire étant l'esclavage… le Rocher blanc est d'abord, il faut le dire, une histoire familiale, celle d'un couple qui ne parvient pas à avoir d'enfant. Par chance, un voyage au Mexique, justement près de ce rocher blanc, la rencontre avec un chaman a, peut-être, permis à « L'écrivaine » d'être enceinte. Aussi, leur fille a trois ans quand, avec son mari, ils vont, ensemble, honorer ce rocher blanc, même si le couple va se séparer...
Avec ça, Anna Hope me plonge, en 1969, dans la vie d'un chanteur mondialement connu, Jim Morrison, comme son groupe, les Doors, sans les nommer. Pour fuir toutes les contraintes de la célébrité, cet homme qui boit et se drogue au maximum, tente de retrouver la paix près du rocher blanc. Pour moi, c'est le volet le moins intéressant.
Le quatrième élément de cette oeuvre littéraire remonte un peu plus le temps pour revenir en 1775 avec « le lieutenant ». J'ai bien aimé cette partie qui permet de côtoyer ces hommes formés pour naviguer mais dont la principale tâche est de dresser la cartographie du monde, en suivant les côtes. S'ils sont financés par leur pays d'origine, l'Espagne, c'est surtout pour s'approprier de nouvelles terres et donc imposer ce qu'ils pensent être la civilisation avec les conséquences désastreuses qui en découlent.
Anna Hope conte magistralement leur formation, leurs échecs, leurs espoirs, leurs luttes fratricides qui trouvent leur apogée, justement, dans la baie d'où émerge le rocher blanc. Comme elle a choisi de le faire pour « La fille » et « le chanteur » ou même « L'écrivaine », son principal personnage n'a pas de nom, désigné simplement par son grade dans la marine.
Le Rocher blanc est un roman instructif, émouvant, vite addictif qui m'a emmené dans un lieu mythique, chargé d'histoire où la magie côtoie le drame et les espoirs fous. Tout cela est conté avec beaucoup de pudeur car la crise du couple, celle du coronavirus et ces civilisations menacées de disparition ne peuvent que tenter de se raccrocher à cet élément solide impressionnant émergeant de l'eau : le Rocher blanc.

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C'est le premier roman que je lis de cette auteure et c'est un abandon aux 3/4 de la lecture. Des histoires différentes à des époques différentes et toutes autour d'un même rocher, je trouvais l'idée pas mal. Aucun des personnages ne m'a touchée. J'ai trouvé le contenu plat, monotone. Ça manquait de surprise, d'inattendus, de rythme. Déception…
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Avec ce roman polyphonique, dont le principal liant est le Rocher Blanc, île à l'ouest du Mexique et lieu sacré pour les Wixaricas, qui attire les foules depuis bien longtemps, l'on entre dans la narration en plein COVID, avec l'auteure, Anna Hope elle-même, puis l'on remonte le temps, en s'arrêtant en 1969, avec le chanteur, Jim Morrison, et en 1907, avec la fillette yoeme, jusqu'à 1775, avec le navigateur, avant de mieux repartir chronologiquement dans l'autre sens.

Pour chacun de ces personnages, l'instant qui nous est conté de son existence est un moment de bascule, bascule bénéfique ou funeste, faite de réflexions plus ou moins futiles sur le sens de la vie - l'enjeu n'est en effet pas le même entre une anglaise coincée au Mexique en pleine pandémie qui se pose des questions sur son couple et une enfant yoeme déportée, qui craint pour sa vie -. Moment de bascule précisément documenté par Anna Hope, qui a pris le temps de faire de nombreuses recherches sur tous les éléments réels de son récit, ce qui est tout à l'honneur de la romancière.

La polyphonie narrative est magistralement mise en scène par quatre lecteurs différents dans la version audio que j'ai eu la chance d'écouter, et qui a donné, je pense, encore plus de saveur à ma lecture : chaque lecteur, en effet, rend particulièrement vivant le personnage qu'il incarne, et l'on suit plus encore volontiers chacun dans son histoire.

Malgré tout, même si j'ai apprécié suivre l'errance psychédélique du chanteur, l'horreur de la déportation de l'enfant, ou encore les pérégrinations du navigateur, je n'ai pas du tout apprécié l'anecdote très nombriliste et sans véritable intérêt que nous conte l'auteure sur elle-même, bien que j'en comprenne l'enjeu, cette histoire vécue au Mexique étant à l'origine de l'écriture du roman.

Une lecture pas inintéressante, mais pas exceptionnelle non, cependant bien mise en valeur grâce à la version audio. Je remercie les éditions Lizzie et NetGalley de m'en avoir permis la découverte.
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L'écrivaine, le chanteur, l'esclave et le conquistador

Au large de San Blas, sur la côte pacifique du Mexique, un rocher blanc fascine les voyageurs depuis des siècles. Dans ce roman choral Anna Hope convoque quatre voyageurs à quatre époques différentes pour décrypter la magie du lieu.

Il y a plusieurs façons de résumer ce roman. On peut ainsi commencer de façon chronologique, comme un générique. Par ordre d'apparition, on va ainsi croiser une romancière qui, après la naissance d'un enfant qu'elle a mis plusieurs années à attendre, se rend avec son mari et sa fille au Mexique jusqu'au Rocher blanc. Ils s'agit pour le couple d'honorer la promesse faite au chaman qui leur a permis d'enfanter. Nous sommes en 2020, et alors qu'une pandémie s'abat sur le monde, ils vont essayer de se retrouver entre autochtones et groupes New Age.
Puis on remonte dans le temps jusqu'en 1969. C'est à ce moment que l'on va croiser un chanteur qui lui aussi traverse une crise existentielle. Il pense trouver une réponse à ses questions dans un hôtel proche de la mer et du rocher blanc.
En poursuivant ce voyage dans le temps, on remonte en 1907, alors que le trafic d'êtres humains était florissant. Les Yoeme, un peuple amérindien, est alors quasiment décimé par les esclavagistes qui n'hésitent pas à séparer les familles et à épuiser les plus résistants. Avec sa soeur blessée, notre troisième protagoniste va tenter de survivre à quelques encablures du rocher blanc.
Nous arrivons enfin en 1775, lorsqu'un navire arrive d'Espagne. En face du rocher blanc, un lieutenant va sombrer dans la folie et déstabiliser toute l'expédition.
Mais on peut aussi choisir le résumé géographique et parler de ce lieu inspiré. Car le rocher blanc existe bel et bien. On le trouve à la pointe sud du golfe du Mexique, du côté de San Blas. S'il fascine tant depuis des siècles, c'est parce que le «Tatéi Haramara» est un lieu sacré. Selon la tribu Wixárika, le rocher a été le premier objet solide à émerger de l'eau. Il serait donc à l'origine de toute vie et est devenu pour les descendants de cette tribu, mais aussi pour de nombreux autres adeptes, un lieu de pèlerinage pour offrir des sacrifices et rendre grâce.
Anne Hope a toujours la même dextérité lorsqu'il s'agit de construire ses histoires. C'est ainsi qu'elle joue ici de la temporalité et des quatre récits en effectuant des allers-retours jusqu'à boucler le livre comme elle l'avait commencé, avec l'écrivaine qu'il n'est pas usurpé de confondre avec la romancière puisqu'elle a avoué avoir effectué ce même parcours. C'est alors qu'elle se documentait sur le rocher blanc qu'elle avait promis d'aller voir avec son mari et sa fille qu'elle a découvert la magie du lieu et ces histoires, toutes basées sur des faits réels.
On pourra par conséquent faire une troisième lecture de ce très riche livre, celle qui explore le sacré. À travers l'épopée des différents personnages, on retrouve en effet les thèmes de la quête spirituelle et de la recherche de sens. Après l'appropriation, le pillage de la nature pillée, voire sa destruction, le besoin de rédemption et l'envie de croire à une possible guérison émergent. L'espoir d'une nature qui retrouverait sa puissance originelle, servie par des humains reconnaissants.


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J'avais été conquise par les deux précédents romans d'Anna Hope que ce soit la salle de bal et surtout le chagrin des vivants mais cette fois-ci le charme n'a pas opéré. Lecture faire en audio mais que se soit au niveau de la construction temporelle et les personnages, je suis restée à distance cherchant même finalement le sens de l'ensemble.
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Chronique vidéo ; https://www.youtube.com/watch?v=-qA5S8M3XjM
Le livre se découpe en plusieurs parties, d'abord en chronologie inversée, on suit d'abord une écrivaine de nos jours, dont le couple bat de l'aile, et qui va au Mexique porter des offrandes à un rocher blanc censé lui apporter la félicité, une rockstar au bout du rouleau dans les années 60, une jeune fille amérindienne au début du 20 siècle arrachée à sa terre, et au 18ème, un lieutenant espagnol, navigateur qui va découvrir cette nouvelle terre inquiétante, puis on reprend les mêmes, on secoue, et on suit de manière chronologique cette fois-ci.

Vous suivez ? Parce que l'accumulation des personnages est l'un des problèmes du roman. A chaque fois qu'on commence un peu à se mettre dans le bain, le roman se coupe pour passer à quelqu'un d'autre. Et cette petite frustration qu'on ressent à chacune de ces coupures serait pardonnée si à côté le style était vraiment original ou recherché, ce qui n'est malheureusement pas le cas. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je trouve qu'Anna Hope écrit bien, je trouve qu'elle frôle l'organique dans ses images, une simplicité et une pertinence dans la manière de décrire et le concret et les affects de ses personnages, c'est une autrice talentueuse, mais je me sens obligée de nuancer car peu de phrases me donnent envie d'être retenue ou notée — ça coule un peu trop, et j'ai peur de ne pas retenir grand-chose une fois le livre refermé.
Si la construction avait permis peut-être de plus s'attacher aux personnages, n'avait pas reproduit une structure presque canonique du roman actuel, c'est-à-dire plusieurs destins qui se recoupent, une structure qui parait presque écrite pour être retranscrite dans une série, avec ses procédés comme le cliffhanger qui dans le bouquin devient prévisible et agaçant à cause de son systématisme, je ne serais pas passée à côté de ce bouquin. Je dirais même que c'est écrit pour une mini-série, ces formats de 55 minutes sur 6 à 8 épisodes. On imagine presque la date inscrite à chaque début d'épisode, les plans larges sur les paysages du Mexique, peut-être désaturé pour le contemporain, Jimi Hendrix ou Gimme shelter des Rollings stones pour la partie sur le chanteur, les sous-titres pour les passages en 1907 où la jeune fille parle en yoeme, et pourquoi pas en noir et blanc, un noir et blanc très contrasté, très propre et stylisé, qui fait carton-pâte. Autre chose qui pèche, on perçoit carrément les notes préparatoires d'Anna Hope sur les coutumes des amérindiens du début de siècle. En fait, on a envie de dire ce qu'on a l'habitude de lire pour les séries soignées et un peu ennuyeuses qu'on regarde pour s'endormir : une belle reconstruction, un soin particulier pour les accessoires et les costumes — et ce qui finalement dépasse difficilement cette notion de décor. Car le reste me parait vide, je ne me suis sentie engagée pour aucun des personnages, qui la plupart n'ont pas de nom, avec un présent de narration qui se concentre tout le temps sur l'action et empêche de se poser, de prendre le temps de faire durer une scène. L'impression que j'ai en lisant ce livre, c'est donc d'un talent gâché, d'un manque de souffle aussi. Comme si le fait de brasser beaucoup de personnages était un aveu d'échec — celui de ne pas pouvoir en invoquer un seul qui ait assez d'épaisseur pour tenir le livre sur ses seules épaules. Et je pense que pour moi aussi ça peut-être une leçon, car c'est quelque chose que j'ai déjà fait dans un de mes romans, et je pense pouvoir percevoir la manière dont Anna Hope envisage son livre : un roman, c'est plein d'angles morts qu'on ne perçoit plus à force d'écrire, c'est l'impression d'avoir tout aplani, tout mis en lumière alors qu'il reste des pages et des pages dans l'ombre, et je suis persuadée qu'elle a la sensation d'avoir suffisamment éclairé ces destins pour qu'on s'y attache, mais qu'il y a eu un hic de traduction, de transmission entre l'auteur et le lecteur à un moment donné — comme si le livre n'avait pas encore été complètement écrit. J'ai pu lire que ses autres romans étaient chouettes, donc c'est loin d'être un livre rédhibitoire pour m'intéresser à ce qu'elle a pu faire avant, mais je suis passée à côté de celui-ci.

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