Anéantir

Sublime ouvrage qui nous touche par sa banalité et sa plausibilité... C'est d'ailleurs ce que j'aime chez Houellebecq : cet atout nous évadant tout en nous ancrant brutalement dans notre monde occidental.

Je conseille fortement ce livre qui nous offre une réflexion sur la mort et les défauts de l'occident qui, pour reprendre les termes de Houellebecq dans "les particules élémentaires", a choisi de se condamner à travers sa recherche de rationalité.

Luc

Un long et très bon opus écrit par Michel Houellebecq. Est-ce de la science-fiction ? Je ne crois pas, mais peut-être un peu de politique fiction. Au delà de cet aspect, somme toute peut important, c'est l'histoire d'une famille avec ses conflits, ses blessures et ses renoncements. C'est aussi, en parallèle le cheminement de 4 couples qui se font, se défont avec le sexe en toile de fond. La lecture est facile et je ne peux m'empêcher de pensée qu'une certaine partie est un peu autobiographique. Vivement le prochain roman.

Un livre volumineux et que je n'ai pas eu envie de lâcher .
Michel Houellebecq nous intéresse à la vie de Paul , son narrateur ainsi qu'à Prudence , sa femme , sa Cécile , sa soeur , Bruno , son employeur et d'autres... Chacun d'entre eux sont décrits avec justesse et , presque le plus important , Houellebecq insère beaucoup d'humour dans l'évocation de ses personnages, avec même parfois l'envie de rire aux éclats ! Vraiment . Pourtant les sujets abordés sont souvent glauque : la fin de vie du père et celle des beaux-parents , les difficultés de couple , le cancer .
La nonchalance de l'auteur rend tout ça agréable et juste dans cette comédie humaine .

Anéantir est différent des Houellebecq précédents même si Soumission avait déjà observé un virage dans l'écriture parfois torturée de cet auteur.
on y retrouve Paul,le personnage principal, collaborateur et ami du Ministre Bruno Juge qui n'est autre que Bruno le Maire, du moins dans sa fonction.
Paul a des problèmes de couple, son père faut un AVC et va se retrouver en Ehpad et ce thème va être largement abordé.
Le sexe, les rapports humains, les femmes sujets favoris de M Houellebecq sont largement abordés ainsi que la maladie.
Dans l'ensemble un excellent Houellebecq à ne pas rater si vous aimez cet auteur.

J'ai gloussé pendant les deux premiers tiers, et puis plus du tout.
Son travail est ébouriffant d'intelligence, ce bonhomme est totalement libre, c'est une lecture jouissive !
anéantir avec un petit a., le verbe est utilisé deux fois dans le roman, tout le reste est pure littérature.

MAGISTRAL

Le site ne permettant pas de mettre plus de 5 étoiles me voilà frustrée d'autant que rien de ce que je pourrais écrire ne pourra rendre compte de l'excellence de l'oeuvre et par extension de celle de son auteur.
Comme toujours Michel Houellebecq dépeint avec justesse la vacuité du monde contemporain. Il y a la classe politique qui évalue le gain électoral pouvant découler d'événements dramatiques grâce à une dramaturgie appropriée ; il y a ces femmes et ces hommes prêts à tout pour un moment de gloire ; il y a ces femmes et ces hommes encore qui, désenchantés, cherchent un nouveau souffle dans des mouvements aux faux airs religieux et enfin il y a celles et ceux qui, passés un certain âge, ne valent plus qu'on s'y intéresse, car pour beaucoup désormais « la valeur d'un être humain décroît au fur et à mesure que son âge augmente ».
Comme toujours Michel Houellebecq nous entraîne dans une histoire extrêmement bien construite et riche de détails parfaitement authentiques jusqu'à cette description pour le moins olé olé d'une marque de sous vêtements féminins.
Je retiendrai pourtant, et il me semble que c'est nouveau chez l'auteur, une description de l'amour, celui qui fait que quoiqu'il arrive, quelque soit l'état de notre monde, nous soulage, nous accompagne et donne du sens.

Nous sommes en 2027. Paul Raison (47 ans) – marié à Prudence – est haut fonctionnaire et confident du ministre de l'Économie Bruno Juge. Malgré son statut préférentiel et les avantages dont il profite – un superbe appartement avec vue sur le parc de Bercy, des très bons vins et de la nourriture excise à volonté – il n'est pas heureux. Son mariage est malheureux, il n'a pas d'amis et les contacts avec sa famille sont presque inexistants. Il souffre des sentiments de dépression et il s'ennuie. Même les élections présidentielles, qui s'approchent, ne l'intéressent pas vraiment. Les seuls évènements qui suscitent (un peu) son intérêt sont les mystérieuses attaques informatiques qui se produisent en France depuis quelques mois et dont une a visé son ministre.

Un jour, Paul reçoit un coup de téléphone, qui va changer sa vie. Petit à petit il va renouer les contacts avec sa famille, sa femme et avec lui-même. Ce qui commence comme une sorte de thriller d'espionnage, finit par être une chronique familiale et un roman philosophique, dans lequel Houellebecq se montre beaucoup plus bienveillant envers les autres et lui-même que dans ses livres précédents (même envers les femmes!). Certes, ce n'est toujours pas un roman très gai, mais j'ai trouvé réconfortant que le personnage principal se soit réconcilié avec la vie, les maladies et finalement avec la mort.

"Aurélien ne se souvenait que très vaguement de François Mitterrand, guère plus que des chevaliers du Zodiaque ou de l'ours Colargol" (p.409)

Je crois que ce que j'aime chez Houellebecq c'est que je ne sais jamais précisément où il va m'emmener. Souvent des phrases me font sourire, parfois ses provocations faciles m'énervent (mais me perturbent aussi), souvent je le trouve surprenant mais pertinent, d'autres fois je me demande s'il a vraiment travaillé son texte, tant sa narration linéaire me paraît simple. Et pourtant c'est superbement construit, avec des fulgurances, des lenteurs, des trouvailles, des absences. Comme la vie. J'ai lu ce livre d'une traite. Passionné et passionnant. Souvent beau et touchant.

Je n'en dirai rien. Si ce n'est que je trouve ce roman bien meilleur que ses deux derniers.

Enfin une chose : l'action se déroule en 2027, année d'élection présidentielle. Et le président ne peut donc pas briguer un troisième mandat. du coup, amis français, rien ne sert de voter en 2022, Michel a décidé que Macron sera réélu.

Ah oui, et on y croise (très brièvement) Nirvana, Sepultura et des pantagrammes.

Une oeuvre très riche projetant un regard anticipé sur la France de 2027, sur fond de solidarité et drames familiaux, misère affective dans le couple, élection présidentielle et attentats. La mort est sans aucun doute également un des thèmes principaux du livre.

Il s'agit là du premier Houellebecq dont je me délecte. Jamais je n'avais eu envie de me lancer dans la lecture des oeuvres de ce personnage aux allures tristes et dépressives. Et je dois dire que je ne regrette pas du tout m'être enfin lancé à la découverte de cet auteur dont on m'a offert l'ouvrage.

Je ne m'attendais évidemment pas à beaucoup de gaité. le style et l'ambiance, comme son auteur, m'a plongé dans une ambiance lente et triste, mélancolique où les personnages semblent souffrir, du moins affectivement. Les personnages, leurs vies, leurs sentiments sont décrits très en profondeur, en détail, on les ressent, on s'en imprègnent et ça j'aime beaucoup.
L'écriture m'a particulièrement plu, avec des phrases souvent à rallonge faites de digressions dont on ne sait pas à l'avance où l'auteur veut nous emmener. Mais il retombe toujours sur ses pieds, il arrive à faire atterrir l'avion comme disent les anglo-saxons, et c'est savoureux.

L'auteur nous plonge dans la France de 2027, en pleine campagne électorale, par le prisme d'une tranche de vie de Paul Raison, haut fonctionnaire, proche conseiller du ministre de l'économie et des finances. On découvre alors la vie de couple misérable du personnage principale, la relation distante qu'il entretien avec sa famille, ses quasi seules relations sociales hormis celle qui le lie avec le ministre de l'économie. Cependant, au fil du texte, les liens qui semblaient distendus semblent se renouer petit à petit.
C'est un texte qui traite de la solitude, du couple, des liens fraternels, des inégalités sociales sur le territoire français, du lien avec le père, de la relation à la mort. Il y a du sexe aussi, pas le sujet qui me passionne le plus dans la littérature, mais l'auteur, comme d'autres, semble y attacher beaucoup d'importance. le roman prend même certaines fois l'allure d'un thriller ésotérique, ce qui lui donne encore un relief supplémentaire.

Je recommande cette lecture d'une grande qualité !

Bon alors comme toujours avec lui, on adore ou on déteste, c'est d'ailleurs ce qui fait la marque d'un très grand écrivain, et je fais clairement partie du premier groupe. du Houellebecq dans le texte. On ne lit pas ce livre en se disant qu'ensuite on aura envie d'aller lancer un méga feu d'artifice. On retrouve le cynisme qu'on lui connait, à ceci près qu'il est, par rapport à ses habitudes, un poil plus lumineux, mais ça reste du Houellebecq. L'idéologie progressiste en prend pour son grade mais avec classe. Évidemment la société actuelle n'est pas épargnée non plus. Une sorte de roman d'anticipation mélangé à un léger thriller politique sur fond électoral, technologique, amoureux, médical, de vieillesse et de la mort, de fin de vie en somme ; saupoudré de références et citations artistiques, littéraires et musicales. On ressent tout au long du roman un véritable travail de recherche et de documentation qui rend la chose encore plus intéressante. On a aussi le droit à quelques illustrations qui servent réellement le propos à un moment clef. Une écriture toujours aussi incisive, pointue, excellente. Bref encore du très grand Houellebecq.