Quatrevingt-Treize

1793, la Révolution a triomphé... Enfin presque. Des villages peuplés d'irréductibles fidèles royalistes résistent encore et toujours à l'envahisseur bleu. Emmenées par un vieux marquis charismatique, des forces en Bretagne et en Vendée se soulèvent face à un bataillon de l'armée de Paris mené par nul autre que le neveu du marquis rebelle. Coulisses politiques d'une terrible période historique à venir, regard sur une famille déchirée par le conflit et passion sanguinaire des dirigeants révolutionnaires, c'est une chronique délicieusement haletante à lire.

Extrait de la préface :
Ecrire "Quatre vingt-treize" était donc, dans l'exil retrouvé, donner à son combat pour l'amnistie des Communards le sens d'une participation au progrès révolutionnaire, et la force définitive d'un testament ; c'était inventer le message d'une guerre civile sans doute aussi sauvage que celle de 1871, mais d'une guerre civile où sa légende familiale l'autorisait à montrer d'un côté comme de l'autre le seul parti dont il rêvait d'être, celui de l'humanité.

ce dernier roman de Victor Hugo retrace l'épopée de la Révolution française à travers l'histoire de 3 hommes, le marquis de Lantenac, meneur de la contre-révolution vendéenne, l'abbé Cimourdain, acquis aux idées du peuple, et Gauvain, son fils adoptif neveu du marquis. Un chef d'oeuvre habité par le thème hugolien de la rédemption......

Redécouverte de Hugo après une expérience malheureuse au lycée il y a maintenant longtemps. Histoire captivante qui nous plonge dans ces années terribles où la révolution française se meurt. Des vrais personnages et des scènes impressionnantes où un canon peut se changer en taureau ...

Les pages de 93 défilent et les images d'un film grandiose apparaissent dans notre imaginaire: batailles navales, personnages antagonistes nuancés, guérilla en campagne. La grande Histoire de la terreur et des guerres de Vendée se confondent avec la petite histoire de Lantenac, le général royaliste, de Gauvain, son neveu républicain modéré et de Cimourdain, le prêtre républicain extrémiste.

Encore un autre roman à conseiller aux profanes de Victor Hugo, pour ne pas les décourager car ce n'est pas non plus le plus épais des écrits du Jurassien.
Il s'agit d'ailleurs du dernier roman de ce génie littéraire, les personnages sont attachants dans l'ensemble sauf Marat et Robespierre qui sont décrits comme d'horribles buveurs de sang, tandis que la description de Danton bénéficie d'une grande mansuétude de la part de l'auteur.

Ce roman est pensé comme la rencontre entre deux personnalités jetées par le sort dans des camps opposés, mais pourtant aux mécanismes mentaux similaires, toutes les deux intransigeantes, implacables, Gauvin et Lantenac. Parfois un peu caricatural, ce roman n'en est pas moins d'une profondeur plus grande qu'il n'apparaît à la première lecture. Certains éléments historiques de la Révolution sont également traités.

Quatrevingt-treize, l'Année Terrible. le temps des luttes épiques en 3 parties, mettant en scène 3 lieux, 3 enfants, 3 monstres, 3 âges, et enfin 3 personnages (Lantenac, Cimourdain et Gauvain). Indéniablement j'adore.

"Quand le marquis fut en bas, quand il eut atteint le dernier échelon et posé son pied à terre, une main s'abattit sur son collet. Il se retourna.
- Je t'arrête, dit Cimourdain.
- Je t'approuve, dit Lantenac"

La terreur vue par Hugo un incontournable pour qui aime les romans historiques et un incontournable tout court d'ailleurs tant le contenu est fort et bien ecrit: on ne s'en lasse pas et les amateurs d'histoire se regaleront devant la precision de ce recit cisele !

Choisissez une édition contenant le moins de notes possible. Et surtout pas celle du Livre de poche imprimée en avril 2018. Elle en est truffée, à 99% inutiles. Sans compter les fautes. de plus, elle précise "nous suivons le texte de l'édition originale, parue chez Michel Lévy frères en 1874..." Vous la trouverez sur la BNF... Ils ont suivi... ? En ajoutant des erreurs, comme, p. 267 "la forêt de Garnache" ! "La Garnache" dans l'édition originale. Que V. Hugo connaissait bien puisque de proches ancêtres en étaient originaires... Très décevant. Et des lecteurs vont découvrir ce chef-d'oeuvre comme cela ?! C'est triste...