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3,36

sur 266 notes

C'est un roman haletant, le point de départ est un prétexte. Adam Vollman, journaliste au « New Yorker » regarde sur les écrans de Times Square les images de « Ethan Shaw » un « most wanted », il reconnaît le seul ami qu'il a eu dans son adolescence à Drysden dans le Collorado. Il se replonge dans les souvenirs de sa jeunesse et convainc son rédacteur en chef de s'y rendre 18 ans après pour rechercher la vérité et enquêter sur le fait divers. Questionnement sur la vérité, les mensonges, la manipulation, le rôle que chacun joue, fake news, etc. On suit les différents personnages avec chacun leurs propres vérités. le lecteur se fera sa propre idée, la fin reste ouverte à la réflexion et l'imagination.
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Cela démarre par des pages limpides et lumineuses emplies de mélancolie et de sensualité. Celle du narrateur qui se remémore son adolescence difficile, traversée par l'aura d'un être solaire qui sera son seul ami, son premier amour ( platonique ) aussi : Ethan, star du lycée, sportif accompli, beau et blond comme Redford dans Nos plus belles années.

C'est cet être parfait qui est accusé vingt ans plus tard d'avoir violé et tué une jeune fille de 16 ans. Inconcevable pour le narrateur , devenu journaliste, qui part enquêter au fin fond du Colorado, à Drysden pour prouver l'innocence d'Ethan. S'en suis une première partie, à énigme, classique mais avec une tonalité douce et étrange qui flotte au fil des pages.

Petit à petit se révèle une petite ville métaphore de l'Amérique profonde qui voue un culte à la virilité, à la norme, aux apparences, qui hait les déviants, les différents, au point de légitimer la violence. Petit à petit, se révèle le passé du narrateur, un passé qui remonte, empreint de souffrances et douleurs, et qui forcément biaise la recherche de vérité.

A mi-chemin, Fabrice Humbert fait basculer l'enquête vers une quasi dystopie ultra réaliste. le récit se complexifie, frise par moment l'hermétisme car il devient de plus en plus en exigeant qui sollicite l'intelligence du lecteur et sa capacité à réfléchir de façon large sur notre société. Et si Ethan et sa victime supposée n'étaient que des personnages ? Et si nous nous nous étions changés tous en personnages ? Des personnages de fiction à l'ère de la dématérialisation accélérée derrière nos écrans.

L'auteur s'interroge sur la vérité, sur l'identité à notre époque pourrie par les fake news et l'omniprésence des réseaux sociaux. Pas un hasard si le roman s'ouvre sur les écrans géants de Times Square qui renvoient l'image du supposé criminel en fuite.

Ce changement de braquet du récit est passionnant, l'auteur développant sa thèse à coup de références intelligemment disséminées ( Hitchcock, Hewingway, Welles, Garcia Marquez )

C'est aussi très déstabilisant aussi car on perd le fil de l'enquête avec une mise en abyme qui en devient vertigineuse, avec des décalages de plus en plus décalés. Les bots qui envoient des messages, les fermes de clics, les logiciels de retouche indétectables ... et si la jeune fille américaine assassinée n'existait même pas ? Est-on coupable de quelque chose qui ne s'est pas passé ? Le dénouement, abrupt, m'a laissé, tout de même, un goût d'inachevé. J'avais sans doute envie, très scolairement, de mieux comprendre. Je n'ai pas tout compris. Il faudra que je m'y plonge à nouveau. Le matériau littéraire est riche et le mérite/

J'ai donc refermé le livre avec beaucoup plus de questionnements que de réponses, et je pense que c'était le but de l'auteur que de nous livrer ainsi un roman exigeant, éminemment contemporain, prenant sans cesse le lecteur à contrepied, incapable de démêler le vrai du faux jusqu'à la paranoïa. le titre prend tout son sens dans cette réflexion pertinente sur l'illusion de nos vies.
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Une jeune Mexicaine a été violée et tuée. Un fait divers tragique…banal ? Pas pour le journaliste Adam Vollmann pour qui le meurtrier était le héros de son adolescence. Il ne parvient pas à croire à la culpabilité de cet homme en fuite, qui fait l'objet de la haine de tout un pays : même le Président veut sa tête ! Adam va alors mener son enquête et découvrir que ce qui est montré n'est qu'images et images trompeuses de surcroit …

J'aime beaucoup F. Humbert, que j'ai découvert avec « L'origine de la violence » et je n'ai pas été déçue par ce livre : les personnages se révèlent peu à peu et les relations entre les protagonistes, ainsi que le lien présent/ passé se dévoilent peu à peu. Il est question de sexualité, d'homosexualité, de violence…dans une petite ville d'Amérique où tout n'est qu'illusions. Il y a des pages où le journaliste- narrateur s'interroge sur les liens entre le réel et ce que les Médias veulent nous faire passer pour du réel. Où est la vérité quand le monde n'existe pas (le titre est expliqué à plusieurs reprises dans le livre) et qu'il n'est que création de personnes qui veulent nous manipuler ? Même la fin laisse planer le doute et je l'ai relue plusieurs fois pour bien la comprendre (mais le peut-on seulement ?).
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Mi policier, mi science-fiction, cet ouvrage ne m'a pas convaincu et et plutôt ennuyé.
Le narrateur nous emmène dans une histoire semée de digressions dont on a du mal à immaginer leur lien avec le récit. C'est peut-être pourquoi le fond de l'intrigue reste incompréhensible.
Le dénouement brutal est encore plus déconcertant, l'auteur ne laissant aucune piste pour l'éclairer.


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❤2ème gros coup de coeur de cette rentrée littéraire
Ce roman débute par un fait divers dont le théâtre se situe à Drysden, ville résidentielle et morne du Colorado.
Clara Montes, jeune fille idéale, a été violée puis assassinée par Ethan Shaw, ex-star du lycée, un demi-dieu beau et solaire à l'époque. Celui-ci se cache désormais dans les montagnes surplombant la ville et les autorités sont à sa recherche.
Adam Vollmann qui était l'ami d'Ethan il y a 17 ans, est aujourd'hui journaliste au New Yorker. Il doute de cette histoire qui fait la une des télés du pays : l'Ethan qu'il a connu ne peut avoir commis ce crime odieux. Il décide de retourner à Drysden afin d'enquêter sur le traitement de cette affaire et sur l'affolement de la machine médiatique mais surtout, de tenter d'approcher la vérité.
C'est alors que le livre prend un virage plus sociologique qui résonne terriblement à l'époque des tweets, des fake news et autres chaînes d'info en continu (« ce ver immense et vorace »).
Et si le monde était une fiction qu'on nous raconte, un monde d'images et de représentations ?
Et si la réalité était le fruit du récit le plus convaincant ?
Et si le monde n'existait pas ?

Quand les écrans s'emparent de nos vies, que l'information est théâtralisée; quand le peuple attend de ses politiques qu'ils lui servent « un grand récit », « des formules magiques », les portes sont alors grandes ouvertes aux manipulations les plus terribles.
A travers les figures tutélaires d'Hemingway, de Garcia Marquez, d'Hitchcock ou encore d'Orson Welles, l'auteur s'interroge sur le travail de journaliste, le mélange des genres entre le récit d'une monde sur lequel on voudrait avoir prise et la part de fiction : le plafond de verre entre la réalité et la fiction serait-il sur le point d'exploser ? Il s'agit alors plus d'un terrible constat que d'une hypothétique dystopie.
Vertigineux et passionnant.
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Plonger dans le passé tout en s'agrippant au présent. Plonger dans la douloureuse tempête des souvenirs, des coups et des mots qui blessent. Puis se rappeler cette lumière qui lui a un tant soit peu sauvé. Une lumière aussi insaisissable et intrigante. Une lumière vive qui camouflait les ombres de l'âme égaré. Ethan Shaw est un Dieu. Celui qui exige, celui qui prend, celui qui jette. le monde à ses pieds, les filles, les garçons, les femmes et les hommes, il règne par sa froideur et son aura. Adam Vollmann ne l'a jamais oublié. Une présence fantôme, une ancre solide, celle qui relie le passé cauchemardesque à son présent choisi. Adam est devenu journaliste par dépit, première étape avant de devenir un écrivain célèbre dit-il. Une routine banale où morosité et absence d' enthousiasme se taillent la part du beefsteak. Et puis ce jour fatidique, il apparaît sur tous les écrans. Là, présence figée où les mots volcaniques l'assassinent. Partant à la quête de la vérité, Adam plonge dans le tourbillon de l'apparence. Réalité ou illusion ? le combat est engagé.

Fabrice Humbert explore avec agilité les méandres du paraître. Fake ou pas, le contrôle des médias, le contrôle du psychique, le contrôle de tout, plongent le narrateur sur un territoire où le vrai et le faux s'associent. Un couple diabolique qui ne laisse aucun répit. Il n'y a aucune indulgence. La peur, la colère, la haine, le mensonge, la vérité forment une entité à part entière qui noie sans aucun remord un héros qui perd pied. Fabrice Humbert interroge subtilement sur cette croyance omniprésente, sur les conséquences qu'elle engendre, sur le comportement de tout en chacun. Croyance morale ou immorale, l'Homme la façonne à son image et à son égoïsme. Métaphore sournoise, salie, illusoire, ce kaléidoscope accapare la perte des sens. Rien n'est vrai. Tout est faux. Où est la vérité ?


Ce que j'ai apprécié dans cette lecture, c'est la manière dont l'auteur se saisi de son sujet et pousse dans les retranchements un homme qui n'est ni fou ni sage. Un homme qui part à la quête d'une vérité qui le pousse sur un chemin ardu et révélateur. La part noire de l'homme est mise en exergue d'une façon subtile. Elle peut être, tour à tour, dérangeante ou attachante. Francis Humbert aime jouer avec le ressenti du lecteur. Je n'ai pas su sur quel pieds dansé. Il m'a obligée à me remettre en cause. J'ai perdu pied car l'auteur le souhaitait. LE MONDE N'EXISTE PAS est à mes yeux un très bon roman. Un roman qui interpelle. Un roman qui secoue. Un roman où l'illusion fomente une intrigue captivante. Et si le monde n'était qu'un scénario et, nous, les marionnettes ?
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Des années après l'avoir côtoyé au lycée, un journaliste new-yorkais repart à Drysden, ville de son adolescence, sur les traces d'un ancien camarade aujourd'hui accusé de meurtre et viol sur une jeune fille.

Ce qui m'a frappée dès le départ, c'est que le narrateur est vraiment étrange (#weirdo) ; il ne cesse de parler de son ancien camarade Ethan comme d'un demi-dieu alors qu'on pourrait s'attendre à ce que, des années plus tard, il ait dépassé ce stade de l'adoration/adulation pour un autre adolescent.
Il pense le connaitre mieux que personne mais on se rend vite compte que l'obsession est unilatérale et que Ethan a tracé son chemin loin de lui.

Peu à peu, il commence à voir, à tort ou à raison, le meurtre dont son ami est accusé, comme une fiction à l'adresse du peuple, un coup monté, une histoire brillamment écrite.
Au fur et à mesure du récit il s'enfonce de plus en plus dans son trouble et la frontière entre réalité et fiction (ou paranoïa) devient de plus en plus ténue.

L'écriture est plaisante, recherchée, agréable à lire, agrémentée de figures de style. Elle nous emmène sur les chemins torturés de l'esprit du narrateur, dans une réflexion intéressante sur les faux-semblants, la frontière entre réalité et fiction, le processus de création.

Cependant, cette jolie plume n'a pas suffi à entretenir mon intérêt pour une quête qui m'a semblé vaine et stérile.
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Lorsqu'Adam Vollmann décide de retourner à Drysden pour enquêter sur la supposée culpabilité de son ancien camarade de lycée, il pense seulement se confronter à ses vieux démons d'adolescent mal aimé. Pourtant, ce qu'il découvre sur place est bien loin de se résumer à quelques souvenirs douloureux…

Dans ce roman pour le moins atypique, Fabrice Humbert nous emmène dans les méandres d'une réalité déformée par les jeux de pouvoirs à grande échelle. A l'ère où les foules peuvent être si facilement manipulées par les médias de masse, il est finalement simple d'inventer n'importe quelle réalité, quitte à écraser sous le poids du mensonge des vies innocentes. A travers le parcours d'Adam Vollmann, cet ami bien intentionné et journaliste de bureau pas doué pour les enquêtes, l'auteur met en lumière les zones d'ombres de notre monde moderne, instille le doute sur les événements qui nous entourent et que nous découvrons à la télévision ou sur les réseaux sociaux. Et si tout ça était fabriqué par nos gouvernements ? Avec de nombreuses références à l'appui, parfois totalement anachroniques dans la trame du récit, il nous amène à nous interroger sur ce que nous savons vraiment des faits que nous tenons comme acquis.

Si la réflexion politico-médiatique sous-jacente dans le roman m'a très clairement interpellée et fait réfléchir, j'avoue avoir été assez désarçonnée par l'intrigue en elle-même. Pour donner de l'épaisseur à son message, Fabrice Humbert prend le temps de poser le décor, de rappeler des faits, de créer le doute, en plantant le décor pendant plus de cent cinquante pages. Pourtant, à la fin, il nous confronte à un dénouement brutal, inattendu, inabouti, totalement en queue de poisson, où à peine trois lignes nous donnent une vague idée du vaste revirement de situation dans lequel se retrouve coincé le narrateur. On referme ce livre avec la désagréable sensation de n'avoir pas tout compris et le raisonnement de l'auteur sur notre société, pourtant si bien amené, nous semble finalement assez peu crédible, puisqu'on n'a pas compris les dessous de l'affaire.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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