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3,36

sur 264 notes
C'est le troisième roman que je lis de Fabrice Humbert, « L'origine de la violence » puis « La fortune de Sila » m'avaient beaucoup plu. Mais celui-ci est une vraie déception, j'ai même failli ne pas le chroniquer. J'ai alors pensé que si j'avais lu un billet de mes blogs préférés, je ne me serais pas lancée dans cette lecture. Je vais donc expliquer pourquoi je n'aime pas ce roman. Et en espérant que ceux ou celles qui ont aimé fassent des commentaires plus positifs. Voici déjà l'avis de Kathel qui a beaucoup aimé.

Le récit commence pourtant très bien, par la description du mal-être d'un jeune Newyorkais qui arrive dans une petite ville du Colorado, Drysden où il a passé son enfance. Ne cherchez pas cette ville, n'oubliez pas le titre du roman : « le monde n'existe pas ». le personnage principal est adulte maintenant et a rejeté ses années de souffrance loin de lui, quand tout à coup le visage de l'adolescent qui a tant troublé le jeune lycéen qu'il était, envahit les écrans géants de Times Squares : Ethan Shaw est accusé de viol et de meurtre d'une jeune fille de 16 ans.

Adam Vollman qui à l'époque s'appelait Christopher Mantel a tout fait pour ne plus ressembler au jeune homme frêle de ses années lycée. Il est, aujourd'hui, journaliste et retourne donc enquêter sur cette affaire. le but de l'écrivain c'est de faire exister une énorme « Fake-news » à travers les réseaux sociaux et les médias. Petit à petit le lecteur comprend qu'il est convié à une mise en scène dont le narrateur essaie de tirer les fils sans bien voir les tenants et les aboutissants. Finalement s'il y a bien eu complot et qu'Ethan n'a pas commis de meurtre, on ne saura jamais qui a organisé ce récit et au profit de qui. le fameux « emballement » médiatique est très bien décrit et la désagréable impression de ne plus pouvoir démêler le vrai du faux aussi. Au passage, Fabrice Humbert décrit assez bien ce que doit être la vie dans une petite ville américaine, cette façon de tout savoir sur tout le monde et de très mal supporter les gens venant d'ailleurs, newyorkais et homosexuels par exemple. Ce que je n'ai vraiment pas aimé est ce qui fait tout l'intérêt du roman, c'est de ne trouver aucune rationalité à ce récit. Il permet seulement de se poser cette question : jusqu'où peut aller la folie des médias. Mais aucun personnage n'a vraiment de consistance, l'histoire n'est pas réelle, puisque finalement ce « monde n'existe pas », peut être que Fabrice Humbert rajouterait « pas encore , mais en êtres vous bien certain » ?
Lien : https://luocine.fr/?p=13893
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Construit comme un thriller ce roman m'a happé du début jusqu'à la fin. servi par une superbe écrit et même s'il enfonce des portes ouvertes sur la jalousie, la différence et la vie des petites ville, il n'y jamais d'ennui, car les descriptions sont justes.
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"Le monde n'existe pas " est un roman d'une grande force, un peu dérangeant, mais dans le bon sens parce qu'il nous pousse à réfléchir. Fabrice Humbert joue avec les réalités et fait de ce qui pourrait n'être qu'un fait divers assez sordide un thriller qui bouscule nos perceptions, et nous amène à nous demander ce qui est vrai. Jusqu'à quel point sommes-nous manipulés ?

#LeMondeNexistePas #FabriceHumbert #Folio #lecture #livres #chroniques #RentréeLittéraire2021 #Noir #Manipulations #Medias

Le quatrième de couverture :

Autrefois, j'avais un ami. Je l'ai rencontré il y a bien longtemps, par un jour d'hiver, sautant de sa voiture et grimpant quatre à quatre les marches du lycée Franklin. C'est le souvenir le plus vivace que j'aie de lui, une impression inégalable d'éclat et de beauté. Figé sur les marches, rempli d'admiration et de honte, j'étais égaré dans ma condition de "nouveau", égaré en moi-même. Il m'a sauvé - des autres, de ma propre jeunesse. Des années plus tard, alors que cet homme était devenu une image détestée, j'ai tenté de le sauver. J'aurais aimé qu'on sache qui il était vraiment.
Lorsque Adam Vollmann, journaliste au New Yorker, voit s'afficher un soir sur les écrans de Times Square le portrait d'un homme recherché de tous, il le reconnaît aussitôt : il s'agit d'Ethan Shaw. le bel Ethan, qui vingt ans auparavant était la star du lycée et son seul ami, est accusé d'avoir violé et tué une jeune Mexicaine. Refusant de croire à sa culpabilité, Adam retourne à Drysden, où ils se sont connus, pour mener l'enquête...
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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«Le monde n'existe pas» de Fabrice Humbert
«Le monde n'existe pas. le monde est une histoire pleine de bruit et de fureur. Je revenais dans mon passé, à la recherche d' Ethan Show, à la recherche du sens de la fureur. Je devais me dégager des représentations pour trouver la vérité, mais est-il possible dans ce monde des images et des récits, de la dévoiler ?»
Le narrateur, Adam Vollmann, journaliste au New Yorker, enquête sur le meurtre d'une adolescente, Clara Montes, dont l'auteur présumé, Ethan Show, a été son seul ami, il y a vingt ans. À cette époque Ethan Show était la star du lycée à Drysden, où Adam Vollmann et Ethan se sont rencontrés. Adam est persuadé de l'innocence de son ami que les médias présentent comme l'assassin idéal. L'amérique vient de subir une série de violences et de meurtres et les médias, à force de rabacher et de ressasser les agressions et les crimes, finissent par angoisser toute la société qui exige un bouc émissaire . «la foule a peur, la foule est effrayée, la foule a besoin d'un sacrifice». Pour répondre aux attentes de la société, les médias ne retiennent que ce qui peut donner une image négative d'un suspect pour en faire un coupable parfait, peu importe sa véritable personnalité. Théâtralisation des émotions, choix des images, des photos. « L'énorme barnum se met en place». Enfin un sujet que l'on va pouvoir diffuser en boucle et qui va retenir l'attention de nos adorateurs comme un Dieu les siens. Ethan est le meurtrier idéal.
Adam est à la recherche de la vérité, « une vérité difficile, avec les limites et la fragilité inhérentes à toute vérité». Dans un climat pesant et lourd, lui rappelant son adolescence où il avait été harcelé à cause de ses penchants sexuels , Adam est agressé à plusieurs reprises. Il est méfiant, se sent mal, se sent coupable. La réalité devient paranoïaque. le malaise s'installe.
Le narrateur évoque tout ce qui pose problème à la recherche de la vérité : les photos qui peuvent être retouchées, modifiées et qui alimentent les théories du complot grâce à internet et aux réseaux sociaux. le pouvoir d'un Tweet qui « est aussitôt commenté par des millions d'autres tweets, analysé à la radio, à la télé, répercuté par l'immense et folle caisse de résonance du monde. L'épuisante société du bavardage ». Nous pouvons aujourd'hui mettre dans la bouche de quelqu'un des propos qu'il n'a jamais tenus et les diffuser à travers la planète. On peut tout inventer.
La vérité n'existe pas, le monde n'existe pas.
Adam va découvrir que la seule photographie de Clara Montes diffusée par les médias est un montage retouché d'une prostituée russe. Mais, alors ? Clara Montes existe t-elle ?, toute cette histoire serait inventée ? Rien n'est vrai, tout est faux ?
Ce roman m'a parfois donner un sentiment de malaise, malaise provoqué par celui d'Adam et voulu par l'auteur afin d'installer le doute dans l'esprit du lecteur : où se trouve la réalité ? dans le récit d'Adam où dans une autre réalité ?
En début de lecture j'ai regretté que l'auteur, Français, de langue française, se soit cru obligé de faire évoluer son roman aux Etats-Unis ? j'ai finalement compris que ce choix était parfaitement pertinent. « les civilisations sont fondées sur des récits identitaires, des fictions dont l'Iliade pourrait être le symbole. L' Amérique, pays violent où le plus fort l'emporte toujours, pays de la culture de la force, pour séduire ou pour terrifier, est une fiction narrative avec cette particularité que [son] récit fondateur est cinématographique et que [son] Homère s'appelle Hollywood». Empire de l'illusion et de la fiction.
Je laisse aux futurs lecteurs le soin de découvrir le dénouement de ce roman qui renforce le doute sur le récit d'Adam et sur « l'existence du monde», sur l'existence de la réalité du monde selon Fabrice Humbert.
Roman déconseillé à ceux qui chercheraient pour les vacances une lecture légère et délassante.


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Réalité ou fiction ? Qui ne s'est jamais interrogé sur le contraste entre l'agitation du monde promulguée par les médias et le pas grand-chose de bien palpable dans sa vie de tous les jours ? Fabrice Humbert, à travers ce surprenant thriller, pousse avant tout le lecteur à réfléchir à la valeur des informations que lui inculquent à coups de massue les journalistes d'aujourd'hui, qu'il ne manque pas de bien caricaturer. Loin d'être pour la plupart d'entre eux de grands reporters aventuriers et transis de vérité, ils semblent plutôt se complaire dans la diffusion ad nauseam d'une actualité surjouée voire, comme cela pourrait être le cas dans ce récit, carrément mise en scène. Bien assis sur leurs chaises de bureau et armés des outils de l'intelligence artificielle, ils entretiennent l'animosité humaine ou nourrissent un peu plus les certitudes des adeptes des théories du complot…

Un très bon roman qui ne saurait laisser indifférent !
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Ce roman me laisse perplexe.
J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur. le style narratif et descriptif m'a bien plu, la lenteur du récit aussi. Il y a des passages d'une beauté, c'est très poétique par moment. C'est cela qui m'a fait tenir durant toute ma lecture.
Mais l'histoire, le fond de ce roman m'a laissé dubitative. Je me suis laissée emportée tout au long du récit par la plume et puis durant les 50 dernières pages, la dure réalité m'a rattrapé.
Pourtant il y avait matière à bien écrire sur le sujet des fake news, du travail des journalistes, sur l'homophobie, le mal être des adolescents. Par moment je me suis retrouvée en suspen comme pour l'enquête d'investigation Les faire taire. Il aurait fallu plus creuser pour rendre les choses plus réalistes, où alors moins de sujets. le coup monté, l'histoire d'Ethan Shaw, les paroles des témoins et des habitants... qu'est-ce qui appartient au rêve ou à la vérité ? de même que Christopher Mantel a changé de prénom en quittant son village pour devenir Adam Vollman. On navigue perpétuellement entre mensonge et réalité, c'est très perturbant, pour à la fin s'y perdre complètement. Toute vérité est discrédité et tout mensonge trouve de la véracité. le récit est trop alambiqué.
J'avoue ne pas avoir compris ce qu'à voulu démontrer Fabrice Humbert ici.
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Alors voilà, j'ai été entraîné dans une histoire incroyablement possible de manipulation via les réseaux sociaux. Et j'ai été tellement retourné dans tous les sens que j'ai été bien contente d'en terminer.
Quand un homme, Adam, devenu journaliste ne croit pas en la culpabilité pour viol et meurtre de son seul ami de College, Ethan, que fait -il ? Il enquête et comme il est tenace dans cette petite et banale ville de Drysden, il va terriblement déranger l'ordre établi, le conformisme social. C'est comme si la ville voulait de ce meurtre glauque, de ce coupable là précisément. On voit le piège se refermer sur Adam. Une sorte de polar psychologique qui dénonce avec justesse l'emprise nauséabonde des réseaux sociaux. Virtuose mais oppressant.
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Voici une lecture qui m'a décontenancé. Je ne m'attendais pas à ce voyage dans ce que le monde actuel offre de surnaturel. Qu'est-ce que la vérité, sur quoi se base un récit, qui suis-je, mon image, ma propre construction de mon corps, ce que les autres voient ou veulent voir de moi??? Autant d'interrogations qui servent de terreau à une intrigue digne de la *4ème dimension* des années '60.
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Fabrice Humbert nous fait plonger sans filet dans une quête abyssale de la vérité menée par le journaliste Adam Vollmann à la suite de l'annonce d'un fait divers, le meurtre d'une jeune mexicaine perpétré par l'introuvable Ethan Shaw, autrefois star du lycée d'Adam.

L'intrigue s'empare de nous, nous ballote entre le vrai et le faux sans cesse mouvants. Un doute vertigineux planant sur l'idée de vérité s'immisce. La frontière entre la réalité et la fiction devient de plus en plus poreuse et opaque au fil des découvertes et de la réflexion omniprésente sur la fabrication du réel à partir du récit, simple, esthétisé et martelé.

le monde n'existe pas bâti sur un MacGuffin est lui-même un MacGuffin à dévorer par les temps qui courent.
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De Fabrice Humbert, je connaissais plusieurs romans sans pour autant avoir pris le temps de les lire, ce prix fut donc l'occasion parfaite de découvrir sa plume, et quelle plume ! Installant son intrigue aux États-Unis, l'auteur nous livre ici un roman surprenant aux airs de Truman Show, comme nous le laisse d'ailleurs présager le titre, tout en nous dépeignant une Amérique dysfonctionnelle en carton-pâte.

La première partie du récit est assez classique, le lecteur remonte dans l'adolescence compliquée du narrateur, Adam Vollmann, qui tente de retrouver son ami d'enfance, Ethan, accusé aujourd'hui du meurtre d'une petite fille. En parallèle de la vie du narrateur, le lecteur suit son enquête jusqu'à Drysden, départ de la relation particulière entre les deux personnages. le début du roman se lit ainsi comme un thriller, en tournant les pages avidement, chapitre après chapitre. le lecteur se prendra aussi facilement d'affection pour le héros à l'adolescence empreinte de souffrance. Dans la seconde partie, la limite entre réalité et fiction devient de plus en plus floue. Entre fake news et manipulations, le récit emprunte des méandres qui laissent le lecteur dubitatif. Il faut démêler le vrai du faux dans ce que raconte le narrateur d'autant plus que l'auteur noie l'intrigue dans de nombreuses digressions invitant à la réflexion sur des sujets variés et très contemporains. Je n'en dévoile pas plus…

Il s'agit d'un roman exigeant à la construction intelligente et très bien écrit mais je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir perdue alors que la fin m'a laissée dubitative. Je suis donc un peu mitigée sur ce roman, je n'ai pas pu le poser avant de le finir tandis que la richesse du propos et sa qualité sont indéniables mais j'ai eu des difficultés à suivre par moments et il mériterait une relecture à la lumière de nos discussions lors de la réunion avec les jurés. Je ne l'ai peut-être pas lu au bon moment, peut-être trop vite… Il s'agit tout de même d'un bon roman qui invite à la réflexion !
Lien : https://thetwinbooks.wordpre..
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