L'origine de la violence

Après toutes ces critiques positives, je suis gênée d'avouer que je n'ai pas été transportée par la lecture de ce roman. Il est sûrement difficile d'écrire sur la Shoah étant donné tous les livres qui existent déjà sur ce sujet mais je trouve justement que celui-ci n'est pas meilleur qu'un autre et que c'est du déjà-lu.

Les passages dans le camp de concentration et ceux sur la violence gratuite des SS ont été lus en diagonale. J'ai préféré les chapitres dans l'Europe contemporaine, la difficulté des relations entre les membres de la famille Fabre.

Ce roman sera, je pense, vite oublié...
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L'histoire : le narrateur est un jeune prof d'allemand qui, lors d'un voyage scolaire, visite le camp de concentration de Buchenwald. Lors de cette visite, il est frappé par une photo où un prisonnier présente une ressemblance frappante avec son propre père. Trop troublante pour que ce jeune prof laisse passer cette coincidence. Il décide alors d'enquêter et de faire des recherches; il se heurte au silence de son père, aux secrets de son grand-père, du reste de sa famille. Et de cette recherche de soi et d'un passé à la fois collectif et personnel va également voir le jour une histoire d'amour peu ordinaire.

Verdict : lu dans le cadre du prix du LDP, Fabrice Humbert nous conte finalement deux histoires. La petite histoire du narrateur sur fond de l'Histoire, la grande, et sur une de ces périodes les plus noires. C'est donc bien l'histoire d'une société et d'une famille. A travers les recherches entreprises sur cette photgraphie, le narrateur nous entraîne aussi sur une autre piste, celle de la compréhension de la violence, la sienne mais aussi de la Violence. Bien qu'en toile de fond, cette recherche est bien présente au coeur du roman à travers la reconstitution de l'histoire familiale. Une histoire qui correspond aussi à une époque qui n'est pas toujours évidente à comprendre avec un regard de trentenaire qui n'a pas connu la guerre, ni les préjugés de l'époque.
Cet homme sur la photo est le grand père du narrateur; une histoire d'amour interdite, désaprouvée par une famille bien pensante, une dénonciation et une déportation d'un côté et côté sombre, incompréhensible, l'acharnement d'un homme, d'un nazi, sa volonté de détruire un autre homme sans aucune autre raison que sa haine. le narrateur cherche, se cherche, essaye de comprendre lui et les autres. En parallèle il noue une histoire avec une jeune femme qui n'a pas du tout la même vision que lui de l'Histoire.
C'est donc à une lecture sur plusieurs plans à laquelle on fait face. de mon point de vue c'est un bon roman bien que toutes les facettes du livre ne m'aient pas intéressé avec un même degré. Attirée la guerre et ses récits, j'ai préféré la reconstitution de la vie du camp et de qui s'y passait. Dommage pour moi, la réflexion sur la violence m'a moins attirée du moins la violence personnelle de l'auteur. Mais la réflexion sur l'importance du passé et de sa propre histoire oui par contre.
Un roman qui n'est pas uniforme où tout porte à réflechir sur ce que l'on est et surtout sur un passé où il était difficile d'être tout noir ou tout blanc.
Une bonne note pour moi un 8/10.


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Un jeune professeur de français, accompagnant ses élèves en voyage scolaire, visite le camp de Buchenwald. Accroché sur un mur du musée une photo attire son attention. Sur la photo un détenu et cet homme est le sosie de son père, or il est impossible que l'homme de la photo soit son père, celui-ci est bien vivant, il n'a jamais été prisonnier, personne dans la famille n'a été déporté, alors ?
Ici commence une enquête qui plonge le narrateur dans l'horreur des camps, dans les archives de Buchenwald. Il cherche les documents, les témoins qui pourront l'éclairer.
Il apprend l'identité de l'homme de la photo : David Wagner, mais rien en apparence ne relie cet homme à sa famille. Il part sur ses traces et sur celles des autres personnages de la photo, tous nazis notoires.
Enquêteur tenace, ses recherches vont le mener à Göttingen, à Berlin, mais surtout dans sa propre famille. C'est une quête des origines, une réflexion sur le sens du mot « filiation ».

On retrouve dans ce roman le thème central de « Un juif pour l'exemple » la violence, le mal absolu.
Le narrateur est obsédé par la violence, y compris la sienne
Fabrice Humbert fait entendre les voix de Primo Levi et Jorge Semprun, il fait preuve d'un talent impressionnant et réussit le tour de force d'écrire un roman profondément humain, très bien documenté, historiquement et psychologiquement juste et qui se lit avec avec un sentiment d'urgence très fort.
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J'ai été enthousiasmée par ce livre documenté, intelligent, qui mêle réalité, histoire, fiction, une enquête, une quête de la vérité historique et de sa vérité familiale. Parfait....

Un livre sur les secrets, la famille, les non dits, les silences, l'incapacité à parler aux principaux concernés, la violence....... Touchant, écrit à la première personne. Un professeur découvre une photo d'un détenu au camps de concentration de Buchenwald qui ressemble étonnamment à son père. S'en suit une enquête, une réflexion sur le nazisme, mêlant passé et présent. Nous pouvons tous être des bourreaux, qu'aurions-nous fait là-bas, en ce temps là ? Ca interroge et fout la trouille. Aussi de superbes scènes : l'histoire enfin raconté par le grand-père (j'ai attendu avant de la lire, je voulais resté dans le roman !), la rencontre de David et Virginie, le dernier chapitre des amants à l'hotel encore beaux, jeunes, en vie..... La fureur de l'Histoire. J'ai adoré, une histoire qui résonne en nous. L'intrigue est prenante mais ce que l'on attend surtout c'est la rencontre... ou pas de l'auteur avec son père. Vont-ils se parler ? s'expliquer ? L'histoire va-t-elle se démêler ?

passionnant, fort, sensible....

Fabrice Humbert transcende par l'écriture sa part d'ombre. La découverte fortuite de la photo du sosie de son père dans un lieu de la mémoire outragée de l'humanité le renvoie, par delà les mouvements de l'Histoire aux fractures familiales. Au delà du récit de la quête de la vérité, qui se lit comme un véritable thriller, un roman détonnant sur l'héritage et l'identité servi par une écriture vive et acérée qui ne fait pas l'économie de véritables pépites introspectives. Remarquable. de la grande littérature!

Un livre magnifique et profondément sincère sur les relations de l'auteur à l'idée de mal, relations tissés inconsciemment dans sa propre histoire.
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Après avoir découvert l'auteur grâce à La fortune de Sila, L'origine de la violence appartient à un registre très différent.

Fabrice Humbert nous emporte dans une recherche introspective de "la vraie" filiation du personnage principal qui se trouve un ancêtre juif mort à Buchenwald alors qu'il pensait être simple membre d'une grande famille bourgeoise française.

Si la première partie s'avère être une narration très documentée et poignante de la folie de l'univers concentrationnaire, la seconde partie (un peu poussive au début, il faut persévérer) explore les questions de la filiation, de l'identité pour tenter de remonter aux sources de la violence...

Etre écrivain, ce n'est pas fouiller dans la vie des autres, c'est avoir de l'imagination, c'est inventer.