C'est un livre très particulier et très personnel.
Marguerite Fontaine née au tout début du XXè siècle, vivait tranquille au fin fond des Ardennes, du côté de Hargnies, à quelques kilomètres de la Belgique. Mais elle savait lire et écrire. Et écrire, ô combien et ô comment. Lorsque les premiers évadés ou résistants surgissent au fin fond de sa forêt, dans sa ferme, elle ne peut qu'offrir un grand bol de café, des tartines et son aide pour la suite... et c'est ainsi qu'elle entre dans la résistance. A partir de ce jour, dans ses cahiers d'école, elle note jour après jour ce qu'il se passe... et notamment la naissance du maquis des Manises. Puis son massacre, puis sa renaissance. Jusqu'au bout.
Ce livre est constitué de ses cahiers, simplifié et heureusement car même, il est parfois un peu compliqué de s'y retrouver entre tous les noms des gens....
Il n'y a pas d'atermoiement même si on entend la souffrance. Car Marguerite n'a pas le temps, le temps de la mémoire, de la souffrance pour les sacrifiés, arrivera bien après la guerre.
C'est un livre qui est à l'opposé de ces piètres romans contemporains qui mettent en spectacle cette horrible guerre. Ce livre suit quotidiennement ce que des gens simples faisaient simplement mais au péril de leur vie.
Il ne s'agit pas d'une recomposition, il s'agit bel et bien des notes d'une paysanne (mais qui savait lire et écrire) qui voyait, qui entendait, qui aidait.
Parfois fastidieux car les noms des gens défilent et j'avoue que je me suis un peu perdue.
Une belle lecture, un magnifique témoignage, une véritable émotion et une idée merveilleuse et bouleversante de ce qui est ou devrait être la mémoire.
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Le 24 janvier 1944, nous admirons les forteresses américaines, de retour d'un raid sur l'Allemagne. De gigantesques chapelets de "grues blanches" brillent au soleil. La journée est belle, quasi printanière. Soudain nous entendons crépiter des mitrailleuses, éclater de petits obus. Un vacarme épouvantable se répercute dans les collines boisées. La curiosité l'emporte sur la crainte du danger.
Pour ceux qui ne sont plus,
Pour ceux qui vivent à présent,
Pour ceux qui viendront demain,
Ne fallait-il pas que ceci soit dit ?