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3,51

sur 235 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
J'ai eu un peu de mal à la lecture de ce livre , je l'ai lu jusqu'à la fin , je me suis forcée à le terminer pour pouvoir écrire une critique la plus juste possible .
Il m'a semblé que sur ce sujet très intéressant , très complexe ( trop peut-être ) , l'auteur s'enlise à plusieurs reprises .
Les références féminines qu'elle cite dans on livre ; l'ancienne prostituée Nelly Arcan , Jean Seberg , Marylin Monroë , icones au destin tragique , ne me semblent pas être neutres .
J'ai eu un peu de mal avec ça , l'auteur me semble peu nuancée pour un sujet pareil , qu'elle traite sans aucune légéreté ;
je veux bien que les hommes et les femmes soient différents , que peut-être dans les années 60-70 , les féministes aient été trop loin , où qu'au contraire , qu'on ait pensé à une certaine époque , que les sexes étaient intercheangeables , sans aucune spécificité , que l'on ait connu des travers certes mais faut-il généraliser .
il y a des passages intéressants mais ils ont noyés par un pessimisme , par un parti pris , un manque flagrant de nuances ;
enfin ceci est mon avis , cela n'engage que moi , déception car en général j'aime beaucoup les livres de l'auteur ;
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Dans son essai, Nancy Huston dit vouloir analyser l'image de la femme et son aliénation à elle. Elle prend ainsi comme point de départ principalement les écrits de Nelly Arcan en s'efforçant de comprendre son suicide dû, selon elle, à la domination du regard masculin. Si l'enjeu est ici intéressant (j'avais beaucoup d'attentes, disons le) l'auteure soutient toutefois, comme thèse principale, que les hommes et les femmes sont déterminés biologiquement et que leurs différences innées expliquent l'emprisonnement de la femme par le regard de l'homme. Et ainsi débutent les explications à deux balles, le gerbage de stéréotypes, d'éternels clichés réducteurs aussi bien pour les hommes que pour les femmes, un bon gros fourre-tout de prétendues sources sérieuses…
1.
Nancy Huston prétend que la théorie du genre est antidarwinienne, tout comme le créationnisme, car elle refuse la continuité biologique de l'humain avec le monde animal. Mais ce qu'elle passe sous silence ici, c'est le fait que les chimpanzés et les humains n'appartiennent pas à la même espèce et qu'ils se différencient justement principalement au niveau sexuel, la sexualité humaine étant beaucoup plus complexe car davantage basée sur le désir plutôt que sur la reproduction.
2.
L'auteure part d'un constat de la préhistoire (la division sexuelle des tâches) pour expliquer les relations de pouvoir entre l'homme et la femme d'aujourd'hui. Sous couvert d'une certitude scientifique, elle émet ainsi une hypothèse non fondée et semble omettre toutes les luttes égalitaires féministes du dernier siècle.
S'en suit de nombreux « exemples » lamentables qui tentent d'illustrer les différences fondamentales des sexes : les femmes n'aiment pas la mécanique, la population carcérale est composée d'hommes, les hommes sont superficiels et recherchent la baise, les femmes ne le sont pas et recherchent l'Amour avec un grand A…. autant de clichés qui contribuent non pas à expliquer la différence des sexes mais à produire des images tout simplement réductrices et à propager des idées prémâchées. À gerber.

Dur me direz-vous ? Mais que penser alors des hommes fidèles et des femmes infidèles ? Des femmes superficielles et des hommes qui ne le sont pas ? D'autant plus que son propos, basé uniquement sur l'envie reproductrice, délaisse ainsi complètement les homosexuels. Que faire en effet des homosexuels qui n'exercent pas de stratégie amoureuse dans l'ultime but de se reproduire? Les homosexuels seraient-ils des erreurs de la nature ? le pire passage est sans doute celui sur les queers… je le passe sous silence, il a déjà été cité. Quelle arrogance mal placée.
Excès d'arrogance et de passion et pourquoi ? Pour perpétuer les idées reçues et apprises. Pour choisir de véhiculer l'idéologie hétéro-normative en vantant la biologie et la prétendue évolution de l'espèce.

3.
Tout au long de son essai, l'écrivaine semble vouloir dissimuler son engagement féministe sans toutefois vouloir le renier complètement. Elle bascule en effet entre promotion des luttes féministes, notamment au sujet de la prostitution, et rejet de l'égalité homme-femme. Après avoir affirmé la domination de l'homme sur la femme et l'avoir expliqué par le déterminisme biologique, elle écrit que les femmes ne doivent pas s'avouer vaincues, comme si, après avoir soutenu tout au long de son essai que les femmes étaient en quelque sorte conditionnées dans leur rôle de femmes en raison de l'évolution de l'espèce, elle revenait à ses idées féministes initiales et affirmait qu'il était peut-être possible pour elles d'en sortir : « Dire que les comportements ''machistes'' sont en partie biologiquement déterminés n'est pas dire qu'il faille baisser les bras devant le sexisme ». Oui, mais comment sommes-nous censés contrer la biologie ? Telle est la question.

En somme, l'essai de Nancy Huston, partant d'une idée intéressante qu'est l'image de la femme aux yeux des hommes dans une perspective de domination, change de trajectoire et nous propose plutôt un essai dans lequel toute femme semble condamnée et réduite au rôle reproductif et à un « reflet dans un oeil d'homme ».

Un prétendu féminisme tout bonnement opportuniste. Next.
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Dans cet essais, Nancy Huston s'essaye à une observation des liens entre hommes et femmes, lien entre le regard de l'homme et le comportement de la femme, ce qui définit nos comportements sociaux: la biologie ou l'habitus.

Bien que non dénué de bon sens à certains moments, le livre est plutôt branlant, reposant sur quelques exemples récurrents, peu objectifs et donc nous permettant de douter des propos qu'avance l'auteur.

On a du mal à comprendre où elle veut en venir. Selon elle, on ne peut rejeter les facteurs biologiques qui déterminent le genre et les comportements qui y sont associés. L'homme doit féconder, la femme choisir le meilleur fécondateur. L'homme doit mater pour s'exciter, la femme être matée pour arriver au but ultime de procréation. L'homme ne peut pas contenir ses pulsions sexuelles, la femme est une victime éternelle de violence.

Je pousse peut être un peu le résonnement, mais si l'auteur n'a pas voulu tenir ces propos, elle s'y est mal prise. A maintes reprises on a des exemples de femmes détruites par les hommes, violées, battues, des actrices ou des prostituées, qui ont finies par se suicider. Et les autres (femmes et hommes)?

L'auteur reconnait que la femme est embrigadée dans un processus de séduction (biologique et poussé par la consommation) qui pousse l'homme à des comportements déplacés. Quelle est sa solution? Se cacher? C'est ce qu'elle semble insinuer quand elle compare la liberté des femmes occidentales et orientales.

Le principal reproche que je fais à cet ouvrage, n'est pas tant d'avancer des théories plus ou moins bancales, certaines sonnent juste, mais de ne pas pousser plus loin la réflexion en cherchant des pistes de résolution du problème de pointe l'auteur.

Ok, l'homme désire la femme, ok celle-ci peut jouir de ce pouvoir comme en souffrir. Mais que fait-on de cet état de faits?
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Sujet central dont la thèse est mal développée malgré de nombreuses références. La thèse: les femmes sont, depuis la nuit des temps, contraintes de se faire une image d'elles-mêmes qui satisfasse l'image que les hommes souhaitent qu'elles aient, sous la pression de leur appétit sexuel insatiable, phénomène naturel inscrit dans les gènes de l'espèce humaine. L'homme est un fauve qui n'a qu'une finalité, féconder la femme pour assurer la survie de l'espèce.
Les développements, souvent intéressants, s'appuient malheureusement sur des affirmations simplistes ou des généralisations sans fondement qui font de l'homme un sauvage uniquement motivé par sa satisfaction sexuelle. Les mises en situation ou les témoignages deviennent des arguments préfabriqués d'où elle tire des conclusions hâtives, même si plusieurs références historiques parlent d'elles-mêmes (les vies tragiques de Marilyn Monroe, Jean Seberg, Nelly Arcand).
Bien sûr elle énonce les horreurs masculines, de l'inceste à la guerre en passant par la prostitution, la violence physique, la domination historique, etc. Mais la beauté, l'amour, la diversité des rapports humains, le contexte social et historique sont systématiquement orientés de façon négative sur la base d'un déterminisme sans appel. le discours négatif de cette canadienne installée à Paris est influencé et imprégné par les dégâts du machisme français largement partagé et véhiculé par les médias (entre autres) dont l'hypocrisie de la saga DSK en est une illustration. La réalité des rapports homme-femme au Québec, sensiblement différente, est ignorée, ce qui rend la lecture de son essai pénible par son décalage et le pessimisme déterministe qu'il contient. Malgré tout, une somme nécessaire, ne serait-ce que par les notes comme celle qui rapelle qu'une femme meurt tous les 3 jours en France sous les coups de son homme !!!!
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Plutôt déçue par l'essai de N HUSTON, qui reste cependant une écrivaine que j'apprécie.
Je l'ai trouvé brouillon, excessif, prenant des exemples extrêmes pour illustrer ses positions..Cependant, j'ai aimé le nouvel éclairage qu'elle donne des relations hommes / femmes.
C'est un livre que je donnerai certainement à lire à certains hommes qui trouveront, dans cet ouvrage des clés de décryptage quant à leur comportement envers la gente féminine.
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A trop vouloir revendiquer un certain féminisme, à trop vouloir instaurer la théorie du genre, à trop vouloir se penser libres et indépendantes de tout, les femmes et la société avec elles en oublient certains fondamentaux de la différence sexuelle entre hommes et femmes. C'est physique, c'est biologique, c'est comme ça : aux femmes la possibilité de la maternité, aux hommes les pulsions et le besoin de diversification. Bien plus qu'on ne le croit nos agissements à nous autre les femmes seraient dictés par notre reflet dans les yeux des hommes. A travers son expérience, celles de connaissances, hommes ou femmes, de personnalités comme Marylin Monroe ou Anaïs Nin, de la représentation des femmes au travers de la photographie, la pornographie, les faits divers, Nancy Houston tente d'argumenter sa réflexion.

....tente seulement mais y parvient-elle ? Pas sûr du tout. Si sa thèse peut être entendue, conçue, qu'effectivement, à clamer l'égalité en tous domaines entre hommes et femmes on dérive vers de grandes difficultés pour ses dernières à s'accomplir en liberté, les exemples donnent parfois à Nancy Huston le droit de conclure par des affirmations qui sont de maladroits raccourcis et qui feraient plutôt tomber sa thèse à l'eau.

(....)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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