Mia, la poétesse écoutait elle
Catherine Lara "Ce soir, je m'sens comme au milieu de nulle part. J'ai envie d'revenir au point de départ", lorsqu'elle a disjoncté?
Qui suis je, moi la femme de cinquante cinq ans larguée par Boris, mon mari neurobiologiste, pour une "pause" plus jeune?
Choc. Bouffée délirante.Hospitalisation.
Et pourquoi pas guérison? Ce genre d'état psychotique est fugace, alors!
Alors, Mia, sa poésie pour tout bagage, prend ses cliques et ses claques et fuit la triste réalité du côté de chez sa mère, une vieille veuve de plus de 80 printemps qui coule des jours heureux dans une maison de retraite très bourgeoise.
Les cinq cygnes, voilà le surnom du groupe qui gravite autour de ce pilier: Régina remariée deux fois, veuve deux fois, Peg à la superbe santé neuronale,Abigail "tordue,sourde mais pas muette" et George qui ne va pas tarder à les quitter.
Mia bénéficie du soutien de sa soeur Béatrice et de sa fille Daisy.
A toutes ces femmes se joignent quelques jeunes filles, car Mia va animer durant six semaines un atelier d'écriture.
Les générations se succèdent et se croisent, l'entourent et la portent, mais ces filles à l'orée de la vie dont "le parfum la fait éternuer", ces ados hypermaquillées au nombril à l'air, vont lui permetre de "danser avec les mots".
"Répugnance": ça fuse: sang des règles,pipi,caca,morve,vomi... Et ça rit, et ça compose. Car c'est ça le but du jeu. Composer. Créer. Se construire. Se reconstruire.
Alors, émergent les souvenirs de Mia, ses traumatismes,ses expériences.
Que s'est il passé lorsqu'elle était toute petite? Quelle était cette chose qui l'attendait au bas de l'escalier? Et la soirée pyjama? Et la cruauté de la classe de sixième?
Le récit s'entrecoupe de chroniques sexuelles, de rêves relatés à la psy, de bouts de lettres. Et surtout, de dessins, quatre petits dessins humoristiques, quatre phases de la guérison d'une femme enfermée dans une boite et prête à s'envoler.
Un superbe livre porteur d'espoir, qui traite de la relation amoureuse, de la perte, du vieillissement,de la maladie, de l'identité, de l'épanouissement, avec beaucoup d'émotion et de sensibilité.
Rappelons que
Suri Hustvedt, madame
Paul Auster à la ville est un écrivain américain dont
Un été sans les hommes est le cinquième roman(tous publiés chez
Actes Sud).