AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,27

sur 941 notes
«  Quelque temps après qu'il eut prononcé le mot pause, je devins folle et atterris à l'hôpital. »
Ainsi s'ouvre « Un été sans les hommes » de Siri Hustvedt.

Mia, poétesse abandonnée par son mari après 30 ans de vie commune pour une « Pause » française de 20 ans plus jeune, après un court séjour en hôpital psychiatrique, décide de retrouver le Minnesota de son enfance et de passer l'été auprès de sa mère en maison de retraite. Elle y côtoie « les Cinq Cygnes », joyeuse bande d'octogénaires amies de sa mère. Parallèlement, elle initie à la poésie sept jeunes adolescentes et se lie d'amitié avec sa voisine, une jeune mère de famille.

Voilà le décor planté. Ce pourrait être une banale histoire de femme trompée qui se plaint, cherche à comprendre ou à se reconstruire, mais ce n'est pas du tout ça. Si Boris, l'éminent neuroscientifique de mari volage est bien présent dans le livre, cette présence est très secondaire et ce sont bien les femmes qui sont au centre du roman : la petite fille de la voisine, les adolescentes, la jeune maman, la narratrice, sa fille, sa soeur, son analyste au téléphone, les espiègles octogénaires de la maison de retraite. Cela nous vaut quelques portraits savoureux, comme celui d'une des amies de sa mère, Abigail, qui, sous couvert de broderies très classiques, a longtemps brodé ce qu'elle appelle « des amusements privés »( je vous laisse le plaisir de la découverte !)

C'est un livre inclassable , féministe sans aucun doute, très caustique, avec quelques pages assez drôles sur les théories du genre, les affirmations masculines et grotesques sur l'évidente infériorité des femmes ( trop utiliser leur intelligence épuiserait leur capacité à faire de beaux enfants : «  La théorie selon laquelle penser flétrit les ovaires a vécu une longue et robuste vie »)et même sur la découverte du clitoris par Realdo Colombo ( « Il y fit voile au cours de l'un de ses voyages anatomiques, même si Gabriel Fallope lui disputa ce point, affirmant qu'il avait été le premier à voir le petit tertre »).

C'est un roman, certes, mais aussi un journal/essai avec beaucoup de digressions philosophiques et littéraires (un peu trop, à mon goût), des détours vers les neurosciences que l'auteur a étudiées et des apostrophes régulières au lecteur devenu ami à la fin du livre :
« Et je vais vous dire en toute confidence, vieil ami, car voilà bien ce que vous êtes maintenant, vaillante lectrice, vaillant lecteur, éprouvés et fidèles et si chers à mon coeur. »

Je ne connaissais pas du tout Siri Hustvedt, la couverture du livre m'avait fait de l'oeil à la bibliothèque, le résumé avait l'air intéressant...Je ne m'attendais pas du tout à un livre aussi singulier. Je pense que j'essaierai un autre livre de cette auteure pour comparer !
Commenter  J’apprécie          60
"Un été sans les hommes", c'est ce que choisit de vivre Mia, délaissée par son mari après 30 ans de couple. Entourée de sa mère et des amies veuves du club lecture, elle enseigne la poésie lors d'un stage d'été à des adolescentes. Tous les âges de la femme sont ici évoqués et toutes les épreuves de la vie. Harcèlement à l'adolescence, maternité, cruauté de la vieillesse et enfin l'épreuve finale de la dépendance.
Le style de l'auteur ne manque pas de second degré avec un côté autobiographique mais je n'ai pas été complètement sous le charme. Beaucoup de digressions, d'apartés sans lien réel avec l'intrigue.
Commenter  J’apprécie          91
Une femme de 55 ans abandonnée par son mari, se retrouve à passer un été dans sa ville d'origine. Entre les très jeunes filles de son cours de poésie, la jeune maman de la maison voisine et le groupe de femmes âgées dont fait partie sa maman il y aurait eu matière à plus sur le sujet des différents âges de la vie d'une femme.
Je n'ai pas accroché.
Commenter  J’apprécie          10
Siri Hustvedt, épouse de Paul Auster, est écrivaine et poétesse américaine.Un couple, Mia et Boris ( Elle est poétesse et lui neuroscientifique ) vit paisiblement à New York jusqu'à ce que Boris propose à Mia de faire une pause.La « Pause » est en fait humanisée sous les traits d'une collègue de Boris avec laquelle il entretient une liaison amoureuse.Mia ne supporte pas et « craque », devient hystérique, souffre de bouffées délirantes nécessitant une hospitalisation en institution psychiatrique.A sa sortie, elle s'établit près de sa mère vivant en maison de retraite et tente de se reconstruire.Elle prend sa vie en main et enseigne la poésie à un groupe de jeunes filles adolescentes dans le cadre d'un cercle artistique local. Elle se lie d'amitié avec quelques résidentes de la maison de retraite.Au milieu de toutes ces femmes à diverses étapes de la vie, qu'elles soient adolescentes ou âgées, Mia va réfléchir, tenter de les comprendre et de se retrouver elle-même en tant que femme.Le lien avec Boris n'est pas rompu, leur fille Daisy reste le vecteur entre ses deux points d'ancrage.Ce roman est d'un registre philosophique, poétique. On y retrouve de nombreuses références d'auteurs d'essais et de poètes.L'écriture de Siri Hustvedt est charmante, solide et fragile à la fois. Cette lecture ne s'adresse pas seulement aux dames (même si l'on y apprend beaucoup sur nous) mais aussi aux messieurs qui pourraient affiner leur vision de la gente féminine au travers de ces pages.Un roman que j'ai apprécié parce qu'il parle de femmes de tous les âges, de condition humaine en général, de sentiments avec une analyse fine et érudite.
Commenter  J’apprécie          91
J'attendais avec impatience de pouvoir découvrir cette autrice dont @HajarRead avait dit tant de bien.
Le coup de coeur a été au rendez-vous, j'ai été enthousiasmé par la prose de Siri Hustvedt, son univers, ses personnages.
Les réflexions de l'écrivaine sur l'amour, le machisme, la vieillesse sont aussi justes que subversives.
Le roman est original par sa forme, les citations de poètes agrémentent le récit tout comme de charmants dessins naïfs.
L'auteure prend souvent à parti le lecteur, ouvrant le dialogue et l'incitant à agir, l'oeuvre est engagée, profondément féministe.




Une vraie pépite, un livre que je prendrai grand plaisir à redécouvrir, qui fait du bien en donnant l'envie d'apprendre et de pardonner.
Commenter  J’apprécie          50
Un été sans les hommes est un ouvrage atypique dans mon répertoire de lecture, vivement recommandé par un ami pour sortir de ma zone de confort littéraire.
Bon nombre de femmes peuvent se reconnaitre dans ce roman retraçant le parcours de reconstruction d'une femme délaissée par son mari pour une femme plus jeune après 30 ans de mariage.
Mia, l'héroïne, décide de quitter le domicile conjugal de New York pour se réfugier dans sa ville natale Bonden, dans le Minnesota, Elle va vivre là entre sa mère et ses chères amies placées dans un home, des adolescentes - avec tous les soucis liés à cette périodes de la vie- auxquelles Mia dispense un cours de poésie et ses voisins -une famille typique de l'Amérique profonde.
Ce roman, outre la reconstruction psychologique de Mia, aborde d'autres sujets de société tels l'adolescence et la vieillesse.
J'ai été déçue par la fin, trop conventionnelle à mon goût après toutes ces belles pages d'intériorisation.
Commenter  J’apprécie          50
Le temps d'un été et d'une pause (sic!), quelques réflexions sur soi-même, et 3 générations de femmes: adolescentes, jeune mère et pensionnaires d'une maison de retraite. Un roman doux-amer, qui me laisse un arrière goût de sagesse mélancolique et désabusée. Mais avec une injonction: vive la vie! Avec ou sans les hommes. J'ai bien aimé.
Commenter  J’apprécie          10
Après plus de trente années de mariage, Boris veut faire une pause ... pause qui a un nom, celui d'une jeune collègue .....
Mia, l'épouse délaissée est la narratrice du roman qui commence lors de sa sortie de l'hopital psychiatrique où elle a séjourné suite au traumatisme de la rupture.
Mia se réfugie dans le village de son enfance, près de la résidence pour personnes âgées où Laura, sa mère, termine sa vie.
L'été va se passer au milieu de femmes et Mia va se reconstruire lentement, ses sentiments vont évoluer et le pardon sera peut-être au bout .....
L'auteure apostrophe le lecteur, ce qui crée une grande proximité avec le personnage de Mia.
J'ai beaucoup aimé ce roman même si les nombreuses (trop ?) références littéraires sont parfois envahissantes.
Commenter  J’apprécie          80
« Ce n'est pas qu'il n'existe pas de différence entre hommes et femmes ; c'est : quelle différence fait cette différence, et quel cadre nous choisissons de lui donner. »

Déjà je m'aperçois que ce livre va me poser problème. Ça vole haut, trop pour moi. Je ne suis qu'une femme, les lobes de mon cerveau sont plus petits (suivant les époques et les diverses visions masculines de la chose) que ceux des hommes et je vois immédiatement que cette autrice est dopée à la connaissance, elle utilise tellement de vocabulaire qui m'est complètement inconnu. Elle est la reine du 100 mètres aux JO alors que je fais le tour du pâté de maisons une fois le dimanche matin, en marchant. Et c'est dingue parce qu'elle me parle de moi. A toutes les époques de ma vie, je n'avais pas vraiment envie de savoir les trente prochaines. Bon c'est fait, je me prépare au déambulateur.
Elle me rappelle les pestes qui m'ennuyaient au collège parce qu'il ne fallait pas être bonne en maths dans cette classe. Elle me parle de ma mère et de mes filles, les plus belles au monde (ben voui, je le sais, vous pas^^) le pile et face, et moi je suis sur la tranche, oscillant entre deux mondes. Elle me renvoie mes amours (ratés, en attente, voire sur pause, génial !), qui ressemblent à ça : « Ma réponse au Grand B. arriva le lendemain : ‘'Fais-moi la cour.'' Et lui, dans un style éminemment romantique, répondit : ‘'OK.'' » Et oui tout le monde n'a pas la chance d'entendre ‘'la musique du hasard'' « ainsi que l'a formulé un éminent romancier américain », j'en profite pour faire un peu de pub pour mon cher et tendre, vas-y Siri c'est cadeau. Mais quand on aime, ça n'a pas de prix. Et c'est peut-être ça le fond de ce roman, s'aimer. Après un été sans les hommes, je crois qu'ils peuvent revenir au pas de charge, on aura fait le ménage et régler nos comptes.

« Laisse-le venir à moi » …je t'attends.
Commenter  J’apprécie          335
Mia , poétesse rousse quinquagénaire a vu son Boris de mari décider d'une « pause » dans leur union. La « pause » a vingt ans de moins. Alors Mia « pète les plombs » grave au point de se retrouver en service psychiatrique. En guise de convalescence ,elle s'installe non loin de la maison de retraite où se trouve sa mère (87 balais) et ses petites copines du même âge ou plus. Elle accepté aussi de monter un atelier de poésie avec sept adolescentes . Si on ajoute Daisy sa fille , Bea sa soeur , le Dr S. sa psy et Lola la voisine , c'est un cercle de femmes à toutes les étapes de la vie qui s'établit autour d'elle. le lecteur a un peu l'impression de pénétrer dans un gynécée par effraction , d'autant que les deux seuls mâles évoqués , Boris « le pauseur » et Pete le mari de Lola , sont tout sauf brillants. Jusqu'à la moitié du livre , j'ai été très intéressé puis, curieusement, j'ai senti comme une dégradation : adresse au lecteur peu utile, péripétie gratuite (les lettres anonymes) long « tunnel » (p.151 à 156) sur les théories des différences hommes-femmes … Bref , j'ai décroché . Ajoutons-y le fait que le personnage de psy. « deux ex machina » « je sais tout de vous » me hérisse toujours le poil. Reste un très beau personnage : Abigail la petite ancêtre bossue qui exprime ses pulsions de révolte aux revers de ses vêtements.
Commenter  J’apprécie          64




Lecteurs (2048) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
570 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}