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Cette pièce d'Ibsen s'apparente davantage à un conte et à une farce qu'à un drame traditionnel et Peer Gynt à un anti-héros à la fois rêveur et cupide, repoussant et sympathique, peut-être parce qu'il nous ressemble avec sa quête effrénée et parfois délirante . Ibsen a semble-t-il beaucoup emprunté au folklore populaire en créant son personnage, lequel vit balloté au milieu de forces qui le dépassent et qui restent le plus souvent étranges. Peer Gynt, simple paysan hâbleur et misérable, part à la conquête du monde, se retrouve magnat, prophète. Ruiné, il revient vers la terre qui l'a vu naitre et une femme qui lui était restée fidèle.
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Je me suis lancée dans Peer Gynt parce que :

1- j'adore la musique de Grieg, et notamment la Chanson de Solveig, qui me fait pleurer chaque fois que je l'écoute
2 - j'adore la fantasy, les mythes, les folklore, et une pièce où on rencontre des trolls, forcément, c'était tentant.

Du coup, j'ai dû vraiment m'accrocher pour lire la pièce jusqu'au bout.

Parce que les trolls et le côté un peu fantastique, c'est un peu l'arbre qui cache la forêt, en fait, un saupoudrage, un prétexte.

Après avoir fait tout et n'importe quoi, Peer Gynt, égoïste vieillissant, décide de redorer un peu son blason pour échapper à l'enfer, et se pique de quelques actes de charité.

De retour au pays, il va rencontrer la mort sous les traits d'un Fondeur de Boutons à différents carrefours, qui lui annonce une bien triste nouvelle : il est destiné à l'anéantissement. S'il avait été plus méchant, il serait allé en enfer, mais là, comme les boutons qui présentent un défaut, la seule solution est de le fondre et d'en faire un autre. Peer Gynt change alors de tactique, et profite du sursis qui lui est accordé pour chercher des témoins qui pourront l'aider à prouver sa méchanceté, lui permettant ainsi d'aller en enfer plutôt que d'être anéanti.

Et c'est ainsi que Peer retrouve Solveig, qu'il avait abandonnée jadis, et désormais aveugle. Mais Solveig, qui aurait toutes les raisons de le blâmer, l'aime toujours et s'avère incapable de se plaindre de lui. le Fondeur de Boutons, les voyant réunis, ému par elle lui chantant sa chanson, décide de laisser un dernier sursis.

La pièce s'achève ainsi, sans qu'on sache vraiment ce qui adviendra de Peer Gynt. Quant au Fondeur de Boutons, on sait qu'enfant, il s'agissait d'une de ses occupations, et que la cuiller qu'il utilisait pour cette tâche est un symbole de sa légende.

La pièce, d'après l'introduction, n'a pas été écrite pour être jouée, ce qui est assez bizarre en soi, et ce qui explique peut-être que les actes ne soient pas sous-découpés en scènes. Les trois premiers actes se lisent facilement et sont assez plaisants. le quatrième est long et ponctué de grands monologues de Peer Gynt. le cinquième traite de son retour au pays, et de sa fin prochaine négociée avec le Fondeur de Boutons.

Une pièce que j'ai trouvée opaque, et ardue à lire. Je pense relire prochainement l'acte IV, car il n'est pas impossible que des éléments importants m'aient échappés : je me suis réellement ennuyée dans cette partie.

Pas une lecture divertissante, donc, et à réserver à un public averti : on n'est pas dans le monde du Roi Arthur, ni dans celui d'Ulysse, de Thor ou de Till l'Espiègle. Malgré les apparences, on est dans un tout autre registre.
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Cette pièce est souvent considérée comme l'oeuvre fondamentale d'Ibsen, écrite à partir de contes norvégiens. Mais c'est une pièce d'aventures avant tout, celles d'un homme, Peer Gynt, à la recherche de sa propre identité.
Ce que j'en ai pensé

Il est difficile de dire exactement ce que j'ai pensé de cette pièce. Pour une fois, dire “je l'ai aimé”, “je ne l'ai pas aimé”, n'aurait pas vraiment de sens. Elle fait partie de cette littérature universelle où l'on se dit “oui c'est vrai”, de celle qui change une vie de lecteur, qui fait voir la vie autrement.

Dans cette histoire fantastique, le personnage principal, Peer Gynt, n'est pas accepté par la société où il se trouve : on se moque de lui, de ses mensonges et de ses extravagances. Certes, son comportement n'arrange pas les choses : il a la mauvaise habitude de raconter ses aventures en réutilisant de vieux mythes qu'inéluctablement ses auditeurs reconnaissent à la fin … Mais on a l'impression qu'il est simplement inadapté à son environnement. C'est un doux rêveur. D'ailleurs il est bien plus à l'aise dans les aventures féériques qu'il vit, ou dit vivre … Cependant, son caractère prétentieux empêche réellement le lecteur d'être peiné pour lui, de s'y attacher. Mais au final, c'est bien de la pitié, et un certain malaise que l'on ressent lorsque l'on prend conscience qu'il a parcouru le monde entier à la recherche de son identité … Une quête qui s'avère vaine, puisqu'il persiste à fuir la réalité et à vivre dans son propre univers, rempli de mensonges.

“Sais-tu ce que c'est de vivre ? [...] C'est se laisser porter par le fleuve du Temps sans se mouiller les pieds, et sans se perdre soi-même.”

Je ne vous dévoilerai pas la fin, mais je peux vous dire qu'elle m'a profondément bouleversée et m'a poussé à relire ce texte … Un classique à découvrir.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Personnage peu recommandable, véritable tête à claques, menteur, violent, peu ami avec la morale (il n'hésite pas à séduire une future mariée la veille de son mariage, jeune femme à la morale peu rigide elle aussi puisqu'elle ne dit pas non) visiblement détaché des réalités du monde, ayant certainement hérité cette fantaisie d'un père disparu après avoir dilapidé la fortune de la famille; élevé par une mère qui l'adore (heureusement) mais dont il se moque gentiment. Il est jeune, bien bâti, plutôt joli garçon. Au début. Coureur de filles donc hâbleur, ce monsieur Gynt fabule, pille les traditions orales pour s'approprier les faits ou les inventions tout aussi illusoires des anciennes légendes sans même se rendre compte qu'il n'est pas le seul à les connaître. Tente-t-il d'injecter dans la réalité terne des bigots de son temps un peu de merveilleux ou mérite-t-il qu'on lui taille sur mesure une camisole de force ? Sa mythomanie irrite ses contemporains qui sont toujours à deux doigts (et souvent moins encore) de le bastonner ou de le rosser. Véritable extraterrestre dans ce milieu campagnard ( fond sonore entre Pierre Vassiliu : "Complètement toqué, ce mec-là, complètement gaga" et Jacques Brell : " Et c'est en sortant vers minuit, Monsieur le Commissaire - Que tous les soirs, de chez la Montalant - de jeunes peigne-culs nous montrent leur derrière - En nous chantant..."), il se pose comme l'image d'une jeunesse inconsciente et pleine de vie, menant une drôle de barque entre des illusions enthousiastes et une réalité désespérément vide d'espoir . Son voyage sous la montagne est-il un pur délire ou un rêve éveillé ? le vrai et le faux se mélangent ou plutôt s'inversent dans cette première partie de la pièce. Pour que le spectateur ne se trompe pas sur la chose, le fait est souligné par la femme en vert : "Eh bien, il y a une chose qu'il faut te rappeler. Telle est la coutume des gens des Rondane. Tout ce que nous possédons a un double aspect. Si tu viens au domaine de mon père, il peut se faire facilement que tu sois tenté de croire que tu te trouves dans le plus affreux des tas de pierres." Je pencherais pour le rêve tout court car ce sont les cloches qui le sauvent des projets sadiques (il est question de couper, de trancher, de remodeler le corps à grands coups de couteau) du roi des trolls en le réveillant . Dans ce rêve, voie royale de l'inconscient selon Freud, il se présente lui-même comme prince, discute avec un roi et, d'un simple regard de désir, rend grosse la femme en vert, fille du vieux de Drove, donc princesse trolls qui lui apparaît sous la forme d'une vache; la zoophilie n'est pas loin. Peer Gynt, serait-il un pervers polymorphe ? Là s'achève la partie vraiment débridée de la pièce. Dans la seconde, le personnage soliloque souvent quand il n'est pas en train d'échanger quelques banalités avec des personnage symboliques (un français, un allemand, un anglais qui se sont gentiment partagés le monde et lui voleront son bateau en le laissant sur une plage), une femme issue du monde musulman mais assez terne (à la description peu ragoutante une fois que le costume des mille et une nuits est tombé, ceci dit) prétendument sans âme et préférant des bijoux ("diamonds are the best girl's friends") à l'éventualité d'être dotée de cette condition indispensable (avoir une âme donc) à la considération divine. Tantôt d'une naïveté désarmante, tantôt citant à la manière de Sancho Panza des chapelets de proverbe et des lieux communs à n'en plus finir, sa vie de marchand d'esclave, d'esclavagiste même, de pourvoyeur d'idole (il ne fait qu'en parler), en font un héros (ou plutôt un antihéros) ayant dépassé la force de l'âge mais bien ennuyeux. La dernière partie renoue avec les songes et les mythes mais le personnage reste toujours aussi médiocre et misérable. Naufragé, devant la mort, seule compte la survie. Ainsi souhaite-il la disparition de cet autre qui s'est accroché aux restes de l'épave du navire. Entre lui et le cuisinier, seuls rescapés, qui prétend avoir femme et enfants, il n'y a que des mots. Ces mots qui depuis le début de l'ouvrage ne font que mentir. C'est leur principales fonction, semble-t-il. Les mots qui rapportent les faits du temps jadis le sont tout autant : Peer Gynt revenu dans sa patrie se découvre poète dans le souvenir de ceux qui parlent encore de lui. Les perspectives ont bien changé. de même les péchés d'autrefois ne sont plus grand chose au regard de la mort qui approche encore une fois (le fondeur de bouton).

En fait, je suis un peu déçu de la lecture de cette pièce qui était présentée comme flamboyante. Sur une scène de théâtre avec les décors et les jeux d'espace, le ton des acteurs il doit se passer quelque chose de plus dynamique qui m'a échappé dans le texte brut. Autre déception, la figure de Solveig qui croise le triste personnage au tout début de sa vie et passe tout le reste à l'attendre. Un signe d'espoir pour les pauvres types mais peu reluisant pour cette malheureuse enfant qui n'aura vécu qu'au travers d'une illusion qui en fin de compte ne profite qu'au pseudo héros de l'histoire. Ben, c'est pas juste. Allez, je réajuste ma coquille de Caliméro mal embouché et je me penche sur une autre lecture.
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Une pièce grandiose, un personnage central haut en couleurs, à l'image de son périple au fil des ans et des lieux. C'est une pièce à la fois bouleversante et amusante, on en vient tour à tour à aimer Peer pour son espièglerie, à être attendri par son amour pour Solveig mais aussi à le voir d'un oeil réprobateur pour ses mensonges et sa duperie. Peer Gynt se découvre au fur et à mesure des scènes, et nous aussi. La fin est une pure merveille. Je meurs d'envie de voir cette longue pièce sur scène !
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J'ai commencé avec intérêt cette pièce de théâtre avec curiosité car j'ai beaucoup joué les pièces de Grégoire. Cette pièce nous fait suivre Peer Gynt dans ses aventures. de la Norvège à l'Afrique, de la jeunesse à la vieillesse, ce personnage est en quête d'identité.
J'ai plutôt aimé les deux premiers actes mais j'ai commencé à décrocher à la fin du troisième et je me suis forcée à terminer. le personnage de Peer Gynt ne m'a pas du tout semblé sympathique: menteur, séducteur, manquant d'empathie, il traite les autres avec mépris. Je n'ai pas non plus beaucoup aimé le côté fantastique. Bref une lecture malheureusement décevante.
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Le théâtre du dramaturge norvégien Henrik Ibsen nous fait entrer dans un univers fantastique qui interroge sur la réalité, « Peer Gynt » pouvant être considéré comme un conte philosophique issu du folklore local.
De culture paysanne, Peer est un jeune homme plutôt inadapté au monde qui l'entoure. Un mytho comme on dirait aujourd'hui. Il a tendance à inventer sa vie, à fantasmer. Il rêve de grandeur jusqu'à être empereur du monde. En fait, il refuse toute contrainte. Il a quelque chose du vaurien sans foi ni loi, menteur mais attachant.
Peer Gynt va fuir son village et ses responsabilités, quitter sa mère et la femme qu'il aime pour tenter de devenir quelqu'un de grand. En route pour l'Orient des mirages, il se laissera séduire par la fille du roi des trolls, sera marchand d'esclaves mais aussi empereur des fous, prophète ou encore naufragé. Chemin faisant il tentera de comprendre qui il est pour finalement rentrer dans son village cinquante ans plus tard.
Cette fantaisie qui a été écrite en 1866 semble dénoncer l'opinion complaisance que nous pouvons avoir de nous-même. Pourtant, la pièce que j'ai eue l'occasion de voir dans une belle mise en scène de David Bobée, peut être parfois déroutante car Peer Gynt nous entraîne vers la quête d'une identité qui reste indéfinissable.


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C'est dans la saga Les sept soeurs, de Lucinda Riley, que j'ai entendu parler de cet illustre auteur norvégien, Henrik Ibsen, et surtout de son oeuvre dramatique Peer Gynt, dont le compositeur Edvard Grieg composa l'accompagnement orchestral connu dans le monde entier. Naturellement j'ai donc eu envie de lire cette oeuvre de 1867. On y suit les aventures de Peer Gynt, un jeune norvégien voyou et prétentieux qui parcourra le monde, pour fuir ses ennemis et chercher le sens de sa vie, et qui reviendra en Norvège à la fin de sa vie, plus conscient de ce qu'il est. Je n'ai pas du tout accroché à ce récit fantastique où se côtoient manants, princes, trolls, marins, esclaves et bien d'autres créatures. Cela doit être le genre d'oeuvre qu'on ne lit pas pour se divertir mais pour entamer une réflexion sur la nature humaine. Ce n'est pas ma tasse de thé.
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Lors de mon premier voyage en Norvège je m'étais renseignée sur la littérature locale et Ibsen y tenait une place importante. Je souhaitais donc découvrir un de ses ouvrages et j'ai commencé par Peer Gynt dont je connaissais l'adaptation musicale d'Edvard Grieg et qui me plaisait beaucoup.

Cette pièce est toute différente des autres oeuvres d'Ibsen et le registre fantastique ne lui est pourtant pas familier. Mais que cette pièce sert la Norvège et son Folklore! Une véritable pépite à lire pendant le voyage tout à partant à la découverte des légendes qui peuplent ce pays scandinave. Ce héro antihéros est attachant, tous les personnages sont fascinants à découvrir et l'auteur parvient même l'exploit de nous amener de Norvège jusqu'en Afrique avec pour support le folklore. Je répète, une pépite!
Lien : http://www.lesmiscellaneesde..
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Peer est un vaurien...et comme on le sait, le mal est toujours puni!
Ibsen fait le portrait d'un homme et suit son parcours; après tout, ni bon ni mauvais, Peer n'a que le tort de faire presque systématiquement que les mauvais choix...Enfin presque et la jeune fille qu'il a séduite et délaissée sera l'ultime témoignage que chacun a droit à la rédemption.
Peer le menteur va rencontrer des êtres étranges et connaitre des aventures où la magie côtoie le prosaique dans un tel dédale qu'on se demande à la fin si nous n'avons pas été trompés ou bien si c'est lui qui s'est aveuglé par ses mensonges.
Ainsi, c'est l'histoire d'un homme et peut être de l'Humanité qu'Ibsen met en scène : la pièce d'une créature qui aime se raconter des histoires.
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