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3,54

sur 311 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Défi ABC 2022/2023
Un panneau d'autoroute en guise de titre: je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. La couverture est sombre, laissant présager un roman "noir". S'il a des degrés de noirs, alors c'est de l'ultra noir, du noir en version Soulages dans une cave obscure un jour de panne d'éclairage. C'est sombre et sans espoir. Huis-clos à ciel ouvert: une autoroute, des aires de repos pour tout décor. L'horreur absolue, la survie de parents, la douleur, brute, sans fond, sans fin.
Un coup de poing.
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Ce livre est spécial, unique, percutant, dérangeant et il ne plaira pas à tout le monde. Moi, j'ai aimé, même adoré, le style si contreversé de l'auteur.
Habituellement, je préfère les écritures fluides et les phrases ni trop longues ni trop courtes. Ici, on est dans un style totalement destructuré, haché. le récit est noir, très noir, le vocabulaire utilisé est cru, très cru.
Mais tout cela est totalement justifié par l'histoire et renforce ce sentiment de malaise, cette tension, cette urgence que ressent Pierre et que nous partageons avec lui.
Attention, ce n'est pas un thriller. L'auteur nous livre tous les éléments très rapidement. Cela peut paraître frustrant mais ce n'est juste pas le propos de ce roman.
Seul petit bémol : la fin est un peu trop abrupte et beaucoup de questions restent sans réponses...
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Derrière les panneaux, il y a des hommes… et quels hommes, des hommes (et des femmes) à-la Incardona : brisés, cassés, détruits, qui suscitent la peur ou les pleurs selon ce que leur destin nous inspire... Et l'histoire… brute, coup de poing dans la gueule du lecteur, coup de pied dans les couilles même… « Prends ça ! », semble nous dire Incardona, « … et fait avec. »…

Un livre dur à la violence crue… Trop, penseront sans doute certains… Trop noir, trop violent, trop vulgaire, à la limite du supportable… Mais tellement bien écrit, efficace comme un direct de Mike Tyson. Là est la force d'Incardona, ce style précis, chirurgical, aiguisé comme un scalpel pour la grande autopsie de nos peurs et de nos vices… La mise à nue de nos pires vicissitudes… du sanglant, du brutal, l'auteur ne nous épargne rien… Mais rien n'est gratuit non-plus, tout à son sens, jusqu'au décor... L'autoroute… Si familière et pourtant si peu connue, celle que nous empruntons si souvent sans vraiment la voir, paysages traversés à 130 à l'heure, café noir engloutit en deux minutes sur le coin d'une table, sandwichs avalés sans plaisir… Il faut faire vite, on n'est pas encore arrivé… la route est encore longue… Asphalte, néons, odeur d'essence, atomes de fer lancés à pleine vitesse… Incardona nous le montre ce décor, dans ses moindres détails et jusqu'à son envers… Terrifiant…

Et les personnages, donc… Un tueur froid, barré, glaçant mais presque moins haïssable que quelques autres personnages secondaires croisés au fil des pages : un directeur de resto-route tyrannique, un vrp consommateur de sexe tarifé… Les victimes sont solaires, innocentes, jeunes filles en fleur ou prostitué transsexuel, elles souffrent et meurent et nous avec elles… Ceux qui restent, ceux qui essayent de survivre au cauchemar se tiennent au bord du gouffre, à la porte de l'enfer… et font le pas de plus…

« Derrière les panneaux, il y a des hommes » n'est certes pas un livre facile, pas de ceux qu'on ligote tranquillement avachit sur son transat un mojito à la main… C'est un livre à manipuler avec précaution, à aborder casqué. Un livre pour lecteurs avertis et prêts au grand saut dans le noir… Un livre magnifique aussi...
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Joseph Incardona, né en 1969 à Lausanne de mère suisse et de père sicilien, est un écrivain, scénariste et réalisateur suisse. Il est l'auteur de romans, de scénarios pour le théâtre, le cinéma et la bande dessinée, ainsi que réalisateur de cinéma. Derrière les panneaux il y a des hommes date de 2015.
Il y a six mois, la fillette de Pierre et Ingrid a été enlevée sur une aire d'autoroute, jamais retrouvée. Depuis, Pierre a tout abandonné, son métier de médecin légiste et son domicile, il vit dans sa voiture, sur cette autoroute, à la recherche du coupable pour le tuer ; Ingrid, elle, profondément dépressive, reste tapie chez eux, se masturbant compulsivement. Quand une troisième gamine disparait dans les mêmes conditions en moins d'un an, la police se lance dans une chasse à l'homme, en parallèle avec celle de Pierre…
Ce qui frappe immédiatement le lecteur, c'est le style adopté par l'auteur pour narrer cette fulgurante traque. Des phrases hyper courtes, parfois un seul mot suivi d'un point succède à un autre mot suivi d'un point etc. Ca speede un max, j'ai lu le bouquin en une seule journée tant il était prenant.
Outre Pierre et Ingrid, le criminel est immédiatement connu du lecteur, c'est Pascal, un sourd qui travaille dans une cafétéria de l'autoroute ; interviendront ensuite Julie Martinez capitaine de police et son adjoint Thierry Gaspard, tandis que des « figures » du paysage routier auront aussi leur importance, comme par exemple Lola le travelo et son mentor Tia Sonora, une vielle pute cartomancienne ou bien un cantonnier collectionneur. Si les corps des gosses ne sont jamais retrouvés, des cadavres collatéraux vont s'empiler sur les bas-côtés de la voie express.
La vitesse induite par l'écriture ajoute à l'angoisse et l'excitation du récit, les bribes de phrases expriment l'urgence de retrouver le criminel mais aussi la souffrance des parents, cette souffrance qui vous coupe la respiration, empêche de parler et réduit vos propos à quels mots épars.
Des corps disparus à jamais, d'autres qui jonchent les aires de repos. Des corps qui souffrent de douleurs physiques endurées, d'autres corps qui souffrent de douleurs morales qui les rongent de l'intérieur. Il y a du sexe triste, des corps vivants ou qui s'en approchent, d'autres morts.
Joseph Incardona complète son récit par un regard lucide et dur sur notre société : jobs de merde, promotion canapé etc.
Un roman sec et rude qui vous pousse au cul, vous entrainant à une vitesse folle vers le dénouement. du bon boulot d'écrivain.
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Après la découverte de "La soustraction des possibles" du même auteur, roman que j'avais trouvé magistral, j'avais noté cet autre titre que je m'étais promis de lire.
C'est donc chose faite.
Je vais essayer de ne pas comparer les deux romans car ce serait au détriment de "Derrière les panneaux il y a des hommes". En effet "La soustraction des possibles" est beaucoup plus dense, plus abouti, plus riche.
Mais ça ne veut pas dire que je n'ai pas apprécié cette histoire de chasse à l'homme qui se déroule sur une autoroute.
L'écriture est incisive, sèche, efficace. Et si je me régale des très belles et longues phrases, je sais aussi apprécier un style lapidaire tel que celui de Joseph Incardona dans ce roman.
Un style qui sied bien à cette sordide histoire de détraqué qui kidnappe et fait disparaître des petites filles.
Un texte cru, sans langue de bois, qui nous emmene tour à tour dans la tête des victimes, du bourreau,
ou encore des flics chargés de l'enquête.

Les personnages secondaires ne sont pas négligés et l'auteur parvient, avec parfois peu de mots, à nous brosser un portrait très précis de l'âme humaine. Une âme humaine bien souvent sordide...

Un roman noir qui, je pense, ne laisse pas indifférent ! on aime ou on n'aime pas.
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Prenante cette lecture. J'ai beaucoup entendu parler de Joseph Incardona ces derniers temps avec la sortie de son dernier livre, La soustraction des possibles chez Finitude. J'ai fouillé dans ma bibliothèque et j'ai trouvé un livre de l'auteur plus ancien, un roman noir, bien sombre et qui cogne. On retrouve ici une écriture ciselée. Ce n'est pas évident au début de s'habituer à la forme et finalement je me suis laissé porter. Les chapitres courts frappent fort et s'enchaînent en faisant monter crescendo la pression. C'est étonnant comme l'auteur arrive à retranscrire les sensations des personnages, c'est même très fort. On a la sensation d'être au premier rang tout au long du récit. Sans filtre, le lecteur prend l'action de plein fouet tout comme les sentiments des personnages. C'est franchement réussi même si un peu déroutant dans la forme au début.

Dans ce roman, plusieurs destins se croisent suite à l'enlèvement d'une jeune fille sur une aire d'autoroute. Un couple en conflit décide de laisser leur fille se balader un moment. Ça pourrait leur permettre de « faire le point » sur leur vie conjugale, sur leur vie de famille. Grave erreur. Leur fille ne reviendra pas. Voilà l'élément déclencheur qui va servir de rampe de lancement aux histoires parallèles de tous les personnages.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Pascal travaille dans les restaurants d'autoroute en tant que cuistot. Il vit dans son van aménagé. Il est devenu sourd suite à un accident de moto. Pierre vit sans sa voiture, errant dans sur les aires de repos à la recherche de celui qui a pris sa fille. Plus rien n'a d'importance sinon cette traque. Marc et Sylvie, tout à leur vie de couple en lambeaux, n'ont pas vu leur fille se faire enlever. Julie Martinez, capitaine de gendarmerie, veut plus que tout attraper celui qui est à l'origine d'au moins trois disparitions…
L'histoire aurait pu être banale mais Incardona, de son style si particulier fait de sauts à la ligne réguliers, d'immersion dans chacun des personnages, de rythme métronomique, en fait un roman intense, cru, sans affèteries. Indispensable.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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C'est violent, c'est cru, c'est obscène, l'écriture est saccadée, dure, pas de place pour les sentiments ou les émotions… C'est noir, très très noir…
Mais je l'ai dévoré! L'auteur a un style bien à lui, et cela change de ce qu'on (ou en tout cas moi) peut lire ailleurs.
A réserver à un public averti tout de même…
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Il y a deux ans, je lisais La Soustraction.
Disons que chez moi ce roman a fait écho.
(N'allons pas jusqu'à parler de révélation)
Comment donc résister à ouvrir Les Panneaux ?

Vengeance et brutalité, sang, sexe et tension,
Tout le champ lexical du roman noir y passe.
Et pour cause, en voici une habile variation
Alors qu'un homme en cherche un autre, l'attend, le chasse.

C'est sur l'autoroute que se déroule l'action,
S'agite un microcosme et valdinguent les pions.
Tout va très vite, la narration est au cordeau.

L'auteur malmène ses personnages, le trublion,
Et n'épargne rien à ses lecteurs, attention !
Mais ça ne vous effraie pas, hein ? Vous êtes pugnace...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Dénouement logique.
Logiquement très sombre.
Un déchaînement et un enchaînement.
Entropie. Pourtant on se dit que tout est bien qui finit bien. Mais cela ne suffira quand même pas. Logiquement.
Car même cette justice-là ne peut rien effacer...
L'histoire reste en mémoire. Et je me demande ce que deviennent les mères.
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