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3,67

sur 596 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Au début on est un peu subjugué par le style de l'auteur : acérés, cinématographiques, les mots coulent comme un torrent, nous bousculent, nous conduisent au seuil de l'apnée. Mais le style ne fait pas tout. L'intrigue déçoit. L'auteur semble parfois s'écouter écrire, en fait trop, ou pas assez au service de son intrigue. Une impression en demi-teinte donc.
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Joseph Incardona est un petit suisse de papa sicilien !
Autant dire que les histoires d'argent plus ou moins sale, blanchi dans d'obscures lessiveuses confédérées, on a dû lui en raconter quand il était petit !
En dépit de son titre ronflant à la mode (opération marketing), La soustraction des possibles est une sorte de thriller avec, comme le dit l'auteur lui-même : du sexe (pas mal), du fric (très beaucoup) et même de l'amour (un peu quand même).
La prose d'Incardona est également surprenante : l'auteur est bavard et n'hésite pas à s'adresser directement à ses personnages et même à son lecteur, et il ira jusqu'à se mettre en scène lui-même !
Mais on s'y habitue et cette écriture nerveuse finit par donner un bon rythme au récit.
Un bouquin récent (2020) qui nous invite à un petit retour en arrière vers 1990 : internet n'existe pas encore, les banques ne sont pas encore sous surveillance, le rideau de fer se fissure de toutes parts et ouvre le champ Est des possibles. La belle époque, quoi.
La Suisse est connue pour son chocolat (chocolat amer ici) mais surtout pour son niveau de vie : on a donc droit à une gravure au vinaigre des moeurs bourgeoises et corrompues de ses compatriotes calvinistes, peinture qui frise parfois le règlement de comptes un peu facile.
Mais certains rappels sont franchement salutaires : comme l'insalubrité de la prison Saint-Paul à Lyon, le parcours d'UBS ou encore le percement du Saint-Gothard (près de 200 morts et une grève réprimée dans le sang).
Visiblement Incardona a pris le parti de la Suisse d'en-bas, ce que l'on comprend mieux au détour d'une interview [Libé] quand il évoque son enfance :
Il faudra attendre les dernières pages pour que la mécanique infernale d'Incardona s'enclenche, mettant en mouvement les grands méchants, les petits gentils, les banquiers, les truands (ne pas confondre) et les valises d'argent sale.
Une fin qui nous laisse quand même un peu sur notre faim, même si l'on a été curieux de découvrir cette plume suisse.
Pour celles et ceux qui aiment l'évasion (fiscale).
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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Un histoire d'amour ? Alors oui, nous pourrions penser que ce livre nous parle d'une histoire d'amour. Et comme on est dans la vraie vie, bien souvent, les histoires d'amour se finissent mal.

Nous sommes dans les années 80. Une époque bénie. Internet n'a pas encore débarqué, les systèmes de surveillance high-tech non plus, le capitalisme est à son apogée et bien sûr les arnaques, les coups de trafalgar, les mensonges, c'était plus facile.

Donc oui c'est une histoire d'amour, de tanttt d'amour ! Pour l'argent, pour le pouvoir, pour être regardé, pour faire partie du gratin. Nous sommes dans un monde où tout s'échange ou se monétise : autant les femmes que la drogue ou le pouvoir.
A travers ses personnages, notre auteur va nous conter une histoire digne des plus grand film à suspense. Je l'ai d'ailleurs pensé à plusieurs reprises : est-ce qu'ils en ont fait un film ? Bah non ! Et c'est bien dommage.
Souvent, nous avons le sentiment de basculer dans un scénario, l'auteur constitue la voix off, il en joue avec un certain humour, imposant son style original.

Nous rencontrons Aldo, prof de tennis, gigolo bronzé et chaïne en or autour du cou qui représente l'archétype du mec qui n'a pas fait d'étude mais qui est prêt à tout pour avoir sa part du gâteau.
Il couche avec Odile, épouse d'un banquier genevois, qui balance les billets comme si ils étaient la garantie d'un peu d'amour de la part du professeur.
C'est sans compter sur l'apparition de Svetlana mais qui elle, a tout le mérite d'avoir gravi les échelons toute seule.
Et puis il y a Mimi, notre corse discrète mais qu'il ne faut pas chauffer.

En 3 parties, l'auteur va nous faire voyager de la Suisse à la Corse en passant par le Mexique dans un monde impitoyable : celui de la finance. Il détricote divinement L Histoire en nous présentant les évènements qui ont changés la face du monde. Et puis telle une pièce de théâtre nous présente : l'avant, le pendant et l'après de cette histoire d'amour. C'est bien construit, le style est franc et drôle. Et je le répète, ça ferait vraiment un super film.

Une bonne lecture malgré quelques longueurs (carrément admises par l'auteur). Il peut être un coup de coeur pour beaucoup, car 'est rempli de bluff et le final est savoureux. Me concernant, j'ai découvert un monde trop loin de mon style de coeur et je n'ai pu en profiter pleinement.
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C'est une fresque magnifique et impitoyable alliant le roman policier et la romance avec une fine analyse des relations humaines.
Le titre peut paraître obscur. Toutefois, à un moment l'auteur dit « le problème avec la vie qui avance, c'est qu'elle soustrait les possibles ». Comme nous venons d'apprendre que l'un des personnages est atteint d'un cancer, j'en déduis que cela signifie que les possibilités qui nous sont offertes au début de notre existence se réduisent au fur et à mesure, et ce pour diverses raisons.
Pas une histoire d'argent ? Difficile de dire le contraire quand nous faisons une descente vertigineuse dans les arcanes de la finance d'il y a trente ans où, sans les échanges numériques, les liasses circulent dans des valises.
Pas une histoire de truands ? Comment y croire quand l'auteur nous emmène en Corse pour faire la connaissance d'un berger corse, en apparence aussi doux que ces agneaux. Ou encore au Mexique, au paradis des cartels.
Pas une histoire de désir ? Pourtant il en est sans cesse question, poussant les protagonistes à toutes les extrémités.
Restent le châtiment, l'amitié, la trahison, l'ambition et surtout, surtout l'amour qui vont se combiner dans une histoire tragique. Et, comme l'auteur d'une antique pièce grecque, Joseph Incardona joue avec ses personnages comme avec les lecteurs-spectateurs mais aussi avec lui-même, en semblant subir le drame qui se noue.
De rebondissements en rebondissements, l'histoire avance à un rythme soutenu. C'est un roman saisissant. A lire !
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Parce que l'histoire se passe à Genève.
Style surprenant, l'auteur intervient, donne son avis sur ses personnages. C'est virevoltant.

Au début, j'ai accroché puis au fils des pages, j'ai eu une impression de fourre tout : années 80, un loft story à Cologny, un envoyé spécial sur les réseaux de prostitution, un Tarantino pour les petits dealers lyonnais, un racine et des ailes en Corse, un porno soft et un brin de Match Point. Ouais, c'est dense. Et anachronique ? Ah bon.

En fait, ce genre de livre me met mal à l'aise. Comme s'il n'y avait aucune empathie pour aucun personnage. Alors que Nounours Horst doit être très sympa.
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La soustraction des possibles de Joseph Incardona fait partie de la sélection du prix Audiolib, auquel j'ai la grande chance de participer. Je vous disais récemment que ce qui me plaît le plus dans ce prix, c'est qu'il me permet de découvrir des titres que je n'aurais pas particulièrement choisi de lire ou d'écouter. Et La soustraction des possibles n'est pas un titre que j'avais tellement envie de lire. le résumé ne me branchait pas plus que ça.

Aldo est prof de tennis. Aldo est un gigolo. On est dans les années quatre-vingt et Aldo veut être riche. Grâce à l'une de ses maîtresses, il va faire transiter de l'argent entre la France et la Suisse contre rémunération. Et il va rencontrer Svetlana, qui travaille dans la finance. Elle veut gravir les échelons, s'enrichir elle aussi. Ils sont faits l'un pour l'autre mais savent qu'ils ne seront jamais heureux ensemble s'ils ne peuvent pas plonger dans une piscine remplie de billets (ils ne le disent pas comme ça, mais c'est l'idée).

La soustraction des possibles, c'est une sorte de photographie des années quatre-vingt, une incursion dans un genre de Côte Ouest. Imaginez les brushings, les bijoux en or et les épaulettes, les peaux bronzées et les déjeuners au country club et vous êtes dans l'ambiance. Dans ce roman de Joseph Incardona, on plonge dans le monde de la finance et des magouilles, des apparences et du danger.

J'ai eu beaucoup de mal à accrocher à l'histoire, que j'ai trouvée bien longue. Mais j'ai vraiment aimée le conteur Damien Witecka, dont la voix est très connue (il fait notamment le doublage de Leonardo DiCaprio). Et certains moments, disons… orgasmiques, m'ont vraiment fait sourire. C'est bien Damien Witecka qui m'a aidée à tenir jusqu'à la fin de l'histoire, parce que si j'avais eu à lire La soustraction des possibles, je pense que j'aurais abandonné en cours de route.

Pour la petite anecdote, au moment où j'écoutais La soustraction des possibles, un lecteur de la bibliothèque est venu ramener le roman. J'en ai profité pour lui demander s'il avait aimé et il m'a répondu : non. Franchement, ça ne m'a pas vraiment motivée, mais j'ai tenu. Et j'ai vaincu. Mais La soustraction des possibles n'a pas été un coup de coeur, loin de là.
Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
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Nous sommes à la fin des années 80, en Suisse, dans le monde de la finance. L'argent "en transit" est convoité par des arrivistes sans scrupules, qui ne reculent devant rien pour tenter de faire fortune. C'est le cas d'une jeune banquière, Svetlana et d'un prof de tennis-gigolo prénommé Aldo. Qui se ressemblent s'assemblent, ils tombent amoureux l'un de l'autre. L'amour aurait pu leur faire passer le goût de l'argent mais pas du tout !

Bien que je lui trouve des qualités, j'ai eu du mal à rester concentrée sur ce roman jusqu'au bout. le monde de la finance ne me fait pas rêver et accompagner des personnages plus cyniques les uns que les autres pendant plus de 12 heures n'a pas été simple pour moi. J'ai perdu le fil plus d'une fois. C'est grâce au lecteur, excellent, que je n'ai pas abandonné mon écoute en cours de route. Damien Witecka a trouvé le ton adéquat pour faire ressortir l'humour noir qui se dégage de l'ouvrage. La dernière partie, plus rythmée, tient en haleine. Tout compte fait, même si certains moments ont été laborieux, je ne regrette pas d'avoir persévéré.

Une satire du monde de la finance, présenté comme un univers impitoyable et superficiel.
Lien : http://www.sylire.com/2021/0..
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Il semblerait que je sois passée à côté de ce livre qui se passe dans les années 80 (j'avais d'autres chats à fouetter à cette époque) le capitalisme règne, l'argent est roi. Chacun trompe sa chacune; Aldo, prof de tennis, est un gigolo (qui tombe amoureux d'une femme, mère d'une petite fille, bien plus accro au fric que lui. Avec son mec, elle monte un coup mais cela ne se passe pas comme prévu.
Surprise par la voix off de l'auteur.
A réécouter dans de meilleures conditions.
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Le roman noir est un genre que j'apprécie peu. Mais comme ce livre fait parti de la sélection du prix Cezam 2021, c'est une lecture qui s'est imposée.
C'est un bon livre bien construit avec une analyse et une étude des personnes, de la société et de nos comportements très aboutie.
C'est aussi l'occasion de retrouver Charles-Ferdinand Ramuz, découvert en début d'année, mis à l'honneur tout au long du livre et qui incite à approfondir la découverte de son oeuvre.
Par contre, je suis assez déçu de la fin, que j'aurais préférée plus heureuse !
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Ma deuxième lecture dans la cadre du prix du roman Cezam 2021. Lecture dans laquelle je me suis plongé avec plaisir, découvrant les protagonistes et ce milieu des grosses fortunes Suisse et de la banque. Mais j'avoue avoir eu du mal à finir ces 387 pages bien denses. La faute peut-être à cette manière qui revient trop souvent de décrire les situations par un enchaînement de mots (d'un autre côté c'est ce qu'on appelle le style, celui-ci est souvent télégraphique). Peut-être aussi beaucoup de digression sur des sujets qui ont un lien trop lointain avec le coeur de l'histoire. L'auteur veut nous replacer le présent dans un contexte historique, c'est tout à son honneur, mais cela m'a souvent déconnecté de l'histoire.
J'ai eu aussi la curiosité parfois d'aller vérifier sur Internet et j'ai constaté que l'auteur avait un peu adapté à ses besoins la réalité. Cela m'a un peu dérangé. D'ailleurs il dit page 338 : « A propos de l'écriture, Norman Mailer donnait ce conseil aux jeunes auteurs : écrivez selon votre inspiration, vérifiez vos sources après coup. La plupart du temps vous aurez mis dans le mille sans avoir empiété sur votre élan créatif ». Je trouve le conseil avisé, néanmoins il faut quand même s'assurer que ce qui est écrit n'est pas déformé par rapport à la réalité, ce que Joseph Incardona n'a peut-être pas toujours fait.
Il y a aussi quelques propos peu flatteurs sur les pays autres que la Suisse qui m'ont paru un peu "faciles" et "clichés" (quoi que la Suisse en prend aussi parfois un peu pour son grade). Je ne pense pas qu'il soit si simple de juger d'une société et chacune a ses bons côtés et ses mauvais côtés.
En résumé, je n'ai pas été emballé par ce roman mais je suis impressionné par le travail fourni par l'auteur et je respecte cette oeuvre
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