En arrivant chez la jeune femme qu'il soupçonne de faire chanter l'un de ses amis, Sigurdur Oli trouve celle-ci inanimée, baignant dans son sang. L'agression vient tout juste d'avoir lieu et, à première vue, cela ressemble à un règlement de comptes. Adepte du libertinage, la victime semble s'être lancée dans un chantage aux photos intimes… et avoir trouvé plus coriace qu'elle.
Dans ce roman paru en France en 2012 (et en Islande en 2009),
Arnaldur Indridason laisse le champ libre à celui qui n'était, jusqu'alors, qu'un personnage secondaire de sa série. Dans «
La Muraille de lave », Erlindur a en effet disparu, et son bras droit se retrouve seul pour démêler le vrai du faux dans cette enquête qui s'oriente vite vers le milieu de la finance.
Car au moment où
Arnaldur Indridason écrit ce livre, l'Islande est en pleine crise économique, et le pays, jusqu'alors si prospère, est devenu en quelques jours l'état le plus endetté de la planète. Rien d'étonnant, dès lors, à ce que l'auteur mette en scène les « Nouveaux Vikings », ces jeunes loups de la finance qui ont exploité toutes les failles du système, et qui dans ce roman planent comme des ombres sur cette affaire de libertinage.
Fin décrypteur de la société islandaise,
Arnaldur Indridason prouve avec «
La Muraille de lave » qu'il est aussi un excellent analyste des dérives mondialisées d'un sytème à bout de souffle. L'ouvrage n'est pas un manuel d'économie, loin de là. Mais dans ce polar très prenant où il est avant tout question de meurtres et de châtiments, l'auteur témoigne d'une époque qui a vu le monde basculer. Moins d'une décennie plus tard, tout cela semble encore d'une (trop) troublante actualité.
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