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3,57

sur 450 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lectrice fidèle des polars d'Indridason, je suis encore heureuse d'avoir lu son dernier opus.
La pierre du remords est un véritable puzzle, une sorte de kaléidoscope que Konrad, un policier à la retraite tente de reconstituer.
Indridason sait à merveille composer avec les sentiments profonds et complexes qu'engendrent le remords.
Au fil de cette nouvelle enquête, la mort d'une femme qui a demandé de l'aide à Konrad qui lui a refusé sans savoir pourquoi.
Le remords le tenaille tellement qu'après le meurtre de cette femme, il déploie toute l'énergie qu'il peut pour retrouver l'assassin.
Indridason sait habilement mêlé l'enquête dans l'enquête.
Car Konrad lui aussi mène l'enquête de sa vie,il cherche le meurtrier de son père.
Arnaldur Indridason réussit à nous convaincre une fois de plus,qu' à travers de banals meurtres, des vies derrière sont brisées, sans espoir, passant d'un remords à un autre, qui parfois s'assimilent à porter des deuils vivants.
À tous les lecteurs de bons policiers, la lecture de : La pierre du remords s'impose magistralement.








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Remords, tourments assombrissent ce polar au lent déploiement. Des histoires, des vies, passé et présent s'entremêlent et hantent ce roman. Un final que j'ai cru deviner. Eh ben non. Konrad est humainement attachant, sa sensibilité est touchante.
Une vieille dame allongeait derrière sa porte, son visage témoigne de la violence de sa mort. Les yeux exorbités et la bouche grand ouverte. Sur son bureau, le numéro de notre flic retraité. Konrad avait refusé de retrouver son enfant abandonné à la naissance, avec la complicité de Sunnefa, une sage-femme. En proie à des remords, il enquête sur cet enfant et la mort de Valborg.
En parallèle, il cherche à savoir ce qui s'est passé devant ces fameux abattoirs de Reykjavík, il y a quelques années. Ne désespérant pas de connaître la vérité sur la mort de son escroc de père.
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Coup de coeur ? Oui. Sauf que je serai bien en peine d'expliquer cette luminosité ressentie à la lecture, cette chaleur qui irradiait de ce récit. Et pourtant, les thèmes ne sont ni chaleureux, ni joyeux, ni lumineux. Je ne vous parle même pas du dénouement, qui nous entraîne vers la tragédie la plus sombre, la plus imprévisible, celle qui, peut-être, ne pouvait prendre place qu'en Islande. Alors ?
Alors, il est à chercher dans l'humanité des personnages. Martha, tout d'abord, policière qui n'a pas l'intention de fermer les yeux quand elle voit des violences, quand elle sait que les victimes, hélas, le plus souvent n'osent pas parler, n'osent pas demander l'aide et la protection qu'elles sont en droit d'avoir. Martha, que la participation de Konrad à son enquête agace parfois, même si elle sait se servir des renseignements qu'il aura glaner ici ou là.
Konrad est en proie à des remords. Oui, il n'avait pas envie de mener cette enquête, oui, il n'a pas insisté, il n'a pas cherché à faire tomber les réticences de cette femme discrète, Valborg, qui voulait savoir ce qu'était devenu l'enfant qu'elle avait abandonné quarante-sept ans plus tôt, enfant dont elle n'avait pas voulu savoir s'il était un garçon ou une fille, enfant dont elle n'a pu trouver elle-même la trace dans les registres, comme si elle n'avait jamais accouché. Est-ce possible ? Oui. Dans ces années-là, on ne se posait pas tant de questions, et avec la complicité d'une sage-femme, il était facile de faire passer le bébé adopté pour son propre enfant – en déménageant dans la foulée.
Passé et présent hantent le roman. Konrad n'en finit pas de chercher la vérité autour de l'assassinat de son père, un homme fort peu sympathique, un mari et un père détestable, un escroc n'hésitant pas à exploiter la douleur de personnes vulnérables. Est-ce que cela a fini par lui coûter la vie ? Konrad, en tout cas, ne recule pas face à ce qu'il apprend de son père, sa famille ayant été la première victime de cet homme. J'ai aussi beaucoup apprécié le personnage d'Eyborg, plus discret, fille du complice du père de Konrad, qui s'est refusée à exploiter ses dons, pour des raisons que je ne peux m'empêcher de trouver poignantes.
Le passé, c'est aussi celui de Valborg, ce qui l'a amené à abandonner son enfant et à ne pas vouloir parler de lui. C'est l'Islande des années 60, 70, cette jeunesse qui avait soif de liberté, ce pays où tout le monde ou presque pouvait se connaître. Ce pays aussi, où les militants anti-avortements n'hésitent pas à influencer des jeunes femmes fragilisées par leur vécue, par leur solitude. C'est notre époque, où la violence faite aux femmes est toujours bien présentes, l'emprise des hommes sur elle bien réelle.
Je suis heureuse d'avoir renoué avec l'écriture d'Indridason avec ce roman, et je commence à apprécier Konrad, ce héros qui va parfois trop loin dans ses propos mais qui sait le reconnaître.
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Pour qui est fan d'Arnaldur Indriðason comme je peux l'être, l'éventail de son talent est déployé là, dans ce troisième opus de la série des enquêtes de Kónrað.
Depuis la construction narrative jusqu'aux thèmes abordés, ce qui s'annonce comme un polar se révèle être plus que jamais un roman social et intimiste.
Aux côtés de l'ancien policier, c'est de nouveau l'histoire contemporaine de l'Islande qui se révèle, le pays de glace d'aujourd'hui mais aussi celui des années soixante.

Le meurtre d'une vieille femme, après avoir confié à Kónrað la recherche de son enfant abandonné, plongent ce dernier dans un flot de remords alors qu'il avait refusé sa requête.
Et les remords, ça le connaît. Les réminiscences de l'enfance qui re-surgissent : le fantôme de son père qui le hante toujours, des dizaines d'années après son meurtre.
Alors, il va s'employer à comprendre, à chercher. C'est qu'il fait le mieux. Même si c'est dur, violent parfois, pour lui ou pour ses proches…

Je ne peux en dire plus si ce n'est que chaque roman d'Arnaldur Indriðason me captive et me touche. C'est beau et triste à la fois, sensible et juste, empli d'humanité : « Un plaidoyer pour les plus vulnérables ».
C'est le récit de la tragédie de notre monde, et avec cette plume, c'est juste sublime.





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Je ne remercie pas NetGalley et les éditions Métailié, qui ne m'ont rien envoyé.
Cela ne m'a pas du tout empêché d'apprécier ce roman. Je crois d'ailleurs n'avoir jamais été déçu par un roman d'Indridason... J'en ai lu une vingtaine, quand même...
* L'auteur sait nous plonger dans son décor, grâce en particulier aux noms islandais qu'il cite :"[…] maintenant que le temps s'était levé, on avait une vue imprenable sur le golfe de Faxafloi, le mont Esja, et le mont Skardsheidi."... et voilà, avec un tantinet d'imagination, on y est !
* Son personnage, Konrad, est profondément humain, de par sa propre histoire, et pousuivi par le remords d'avoir refusé de l'aide à une femme en souffrance.
* J'aime aussi le fait que l'enquête procède à petits pas, et que l'on recueille des indices, en même temps que Konrad.
* Enfin, ce livre me paraît avoir une dimension semblable à celle d'une tragédie grecque, comme l'histoire d'Oedipe, avec la présence d'Anagkê, (pas évident à transcrire avec notre alphabet !) le destin. Personne n'y échappe...

Bonne lecture ! c'est un livre qui vaut le coup.
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La question posée par l'un des personnages au cours de l'intrigue, est : est-ce que cette histoire aurait pu se passer ailleurs qu'en Islande, ce lopin océanique ignifugé et surgelé, de moins de 400 000 habitants, ou peut-être dans La pierre du remords conviendrait-il mieux de parler de 400 000 âmes ? Quoiqu'il en soit, à défaut de pouvoir créer, faute de crédibilité sociologique et géographique, des enquêtes criminelles de grande envergure sur cette terre modeste en superficie et en population, Arnaldur Indridason privilégie sa richesse météorologique et mémorielle en prêtant vie à des limiers dont les affaires qui leur sont confiées sont davantage des quêtes que des enquêtes. Konrad, flic retraité et veuf peu loquace, n'échappe pas à cette introspection récurrente dans l'oeuvre de l'auteur. Dans cet opus, torturé par sa mauvaise conscience et le remords, Konrad effectue en marge de la police officielle représentée par Marta, ses propres recherches après l'assassinat d'une femme à qui il a, peu avant sa mort, refusé son aide pour retrouver son enfant mis au monde et abandonné un demi-siècle plus tôt. En parallèle, Konrad – en compagnie de son amie Eyglo – se sent désormais prêt à affronter son passé familial personnel marqué dans sa jeunesse par la mort de son père, mystérieusement poignardé.


La pierre du remords est un roman d'une beauté à couper le souffle, porté comme d'habitude par le style à la fois épuré et imagé d'Arnaldur Indridason qui est ici – c'est mon avis – au sommet de son art. Une fois encore, il entraîne ses héros dans leur passé collectif ou individuel, cherchant sans relâche à rendre justice à des victimes injustement ou inexplicablement disparues. le temps est dilaté, sans aucune prise sur l'enquêteur pour qui trente années ou cinquante, écoulées depuis les faits ne signifient en rien leur prescription, ni leur effacement de la mémoire. Ce roman est tout entier dédié aux questions que tout humain devrait se poser à propos de sa finitude inéluctablement programmée parmi lesquelles l'auteur n'hésite pas à aborder par petites touches pointillistes, celle de l'au-delà. Pour évoquer ce thème délicat, il a créé le beau personnage d'Eyglo, fille de medium, émouvante dans ses doutes et sa prudence pour interpréter de menus coïncidences, bruits, odeurs ou événements du quotidien restés sans explication rationnelle, et qui n'hésite pas à se remettre en cause face à la réalité d'une vaste arnaque au spiritisme. Mais quelles que soient les intimes convictions de la croyante Eyglo et de l'agnostique Konrad, la question est bien là, lancinante, impossible à oublier : Après, qu'y a-t-il après ?


J'ai passionnément aimé l'histoire de Valborg, femme discrète dont la vie humble, s'est à son corps défendant transformée en tragédie grecque, et qui avec vaillance a enduré le poids de son secret jusqu'à son dernier souffle : une histoire ordinaire à l'extraordinaire portée !

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ARNALDUR INDRIDASON revient avec une nouvelle enquête de Konrad, un retraité de la police islandaise qui, navré d'avoir refusé son aide à une dame assassinée, veut réparer son erreur. Avec autant d'humanité que d'opiniâtreté, il réveille les fantômes du passé.

Comme à chaque fois que je lis un roman de cet auteur, je ressens un réel plaisir de lecture. J'ai le sentiment d'avoir dans la main une pelote de laine dont je tire le fil lentement, et l'intrigue se dévoile petit à petit.

Pour les lecteurs qui me connaissent un peu et aiment lire mes critiques, ils savent que je suis une inconditionnelle de cet auteur.

La pierre du remords est un roman sur la honte, le désespoir et les remords qui finissent par nous hanter.

L'intrigue est une fois de plus captivante et écrite magistralement.

Mon admiration pour ARNALDUR INDRIDASON est sans limite, et c'est avec énormément de plaisir que je vais enfin le rencontrer Au quai du polar début juillet. Je vais vivre cette rencontre comme un grand moment.

Et bien sûr je serai aussi la lectrice du prochain opus au côté de Konrad and co.

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Même si j'ai apprécié lire les enquête d'Erlendur, j'avoue avoir une préférence pour Konrad que je retrouve dans cette nouvelle enquête où comme son titre l'indique il sera question de remords. Pour rappel, Konrad est un policier à la retraite, veuf depuis quelques années et qui pour passer le temps donne un coup de main à la police notamment son amie Marta ou enquête pour des particuliers.
Dans cette enquête une femme est retrouvée assassinée chez elle, et l'on retrouve sur place le numéro de téléphone de Konrad. Aussitôt contacté, Konrad se souvient de la demande de cette femme qui souhaitait retrouvé l'enfant qu'elle avait mis au monde et abandonné à sa naissance il y a cinquante ans. Il avait alors refusé de l'aider mais après ce drame il voudrait faire quelque chose pour cette femme qui semblait désemparée.

Un personnage de plus dans l'univers d'Indridason qui a non seulement des problèmes avec les rapports sociaux mais qui se trimballe un passé un peu lourd à traîner. D'ailleurs dans chacune de ces enquêtes nous retrouvons une partie consacrée à l'assassinat de son père, cet être mal-aimé et brigand. Dans ce nouvel opus une sombre histoire d'abandon d'enfant qui cache bien d'autres méfaits, d'autant plus que l'histoire parallèle mettant en scène Eyglo est tout aussi terrible. La résolution de cette enquête qui semblait vouée à l'échec tant les faits remontent à plusieurs années et qu'aucun éléments ne permettaient de se rapprocher d'une solution, est surprenante. Femmes et filles sont à l'honneur dans ce roman sombre et tourmenté.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Ce qu'il y a de bien avec Indriðason, c'est qu'on n'est jamais déçu. On est assuré d'avoir un bon polar entre les mains, qu'on ne pourra lâcher avant la dernière page. Vous l'aurez compris, comme pour les deux romans précédents de la série, j'ai beaucoup aimé ce livre.
Troisième opus de la série Konráð (je préfère l'orthographe originale), La pierre du remords est un Indriðason pur jus. L'auteur y développe ses thèmes fétiches, sans qu'on en soit lassé. Comme quoi, il y a toujours à écrire à ce propos. Au détour de quelques phrases, il égratigne certains sujets qui, on le sent, l'agacent : le développement d'un Reykjavík moderne au détriment des quartiers anciens de son enfance (« […] préférant ne pas avoir sous les yeux les affreux immeubles qu'on y avait érigés les uns après les autres, détruisant tout ce qui rappelait le Reykjavík d'autrefois. ») et l'explosion du tourisme de masse (« Un autocar bondé d'étrangers venait de quitter les lieux, mais d'autres, tout aussi bondés, ne manqueraient pas d'affluer. Reykjavík se noyait dans le tourisme de masse et les agences de voyages locales cherchaient désespérément des endroits à leur faire visiter. »)
Mais, Arnaldur traite surtout des maux de son île. Comme souvent dans ses romans, l'on retrouve les problèmes qui minent une Islande lisse en surface : le pouvoir de l'argent, la violence conjugale, le viol et, corolaire à un malaise grandissant, la consommation de stupéfiants et les trafics qu'elle engendre.
L'auteur rythme son roman en intercalant trois enquêtes et en alternant les enquêtes contemporaines et les flash-backs. Ces mélanges pourraient vite créer un sentiment de de confusion chez le lecteur, mais, c'est sans compter sur la parfaite maîtrise de l'histoire, de la part d'Indriðason, qui, grâce à son expertise du polar, donne un récit clair et cohérent.
Trois histoires se distinguent dans La pierre du remords :
• le meurtre sordide d'une vieille dame, Valborg.
• L'enquête que Konráð mène pour retrouver l'enfant que Valborg avait abandonné à la naissance. le policier à la retraite avait été sollicité par la vieille femme pour retrouver ce bébé, maintenant adulte. Apprenant sa mort tragique, il s'en veut de lui avoir refusé son aide et se lance donc sur la trace de l'enfant en question. le meurtre de Valborg a-t-il un rapport avec cet abandon, bien des décennies plus tôt ?
• Enfin, comme dans les deux précédents romans, Konráð continue à réunir des éléments sur l'assassinat violent de son père, un escroc doublé d'un homme violent et pervers. Pour cela, il bénéficie toujours du soutien d'Eyglo, la fille du complice de son père. Ils apprennent ainsi que les deux compères avaient honteusement abusé d'une femme qui venait de perdre son fils, dans des conditions tragiques.
S'il ne participe pas directement à l'enquête sur l'assassinat de Valborg, Konráð s'investit en parallèle dans les deux autres affaires. Il mène des enquêtes lentes, patiemment, faite de rencontres et d'interrogatoires, sur lesquels il revient sans cesse. C'est sa détermination et sa ténacité qui lui permettent d'aboutir. là encore, on peut admirer le talent de l'auteur qui sait ne pas transformer la lenteur en longueurs dans le récit.
L'écriture d'Arnaldur est fluide, précise et rythmée par des chapitres courts. La scène d'ouverture, où l'on se « promène » d'un appartement à l'autre, pénétrant les intimités, tel un voyeur est une page remarquable, à laquelle fait écho une scène similaire, près de la fin.
L'auteur joue sur l'opposition entre Konráð et Eyglo. Cette dernière est ouverte aux phénomènes inexpliqués, persuadée d'être douée d'un don de voyance. Arnaldur flirte d'ailleurs avec quelques faits inexpliqués : une femme qui apparaît alors qu'elle est censée être décédée, un couvercle de piano mystérieusement relevé durant la nuit… Eyglo est convaincue que, malgré son escroquerie, son père avait aussi un vrai don et qu'il n'était pas fondamentalement mauvais, rejetant toutes les fautes sur le père de Konráð, véritable manipulateur. Konráð, quant à lui, est un rationnel pur et dur. Il ne croit pas plus au spiritisme qu'il ne croit en Dieu. Pour lui, ces histoires de médiums ne sont que des résultats psychologiques de persuasions sur des êtres faibles. On retrouve le thème de l'ouverture d'esprit face aux convictions arrêtées, dans l'histoire de l'abandon de son bébé par Valborg. Confrontée à l'intransigeance d'une femme opposée à l'avortement et qui cite la Bible à qui mieux mieux, La jeune fille de l'époque, qui a été violée, renonce à interrompre sa grossesse pour donner naissance et abandonner l'enfant. Arnaldur est critique envers ces opinions. Tout d'abord, ces opposants à l'avortement font partie d'une congrégation religieuse qualifiée de secte. Enfin, une ancienne adepte, avoue avoir changé d'avis et regrette d'avoir persuadé cette femme de garder son enfant, qui, a été trimballé de famille en famille et est devenu un clochard. « Il avait traîné ici et là, en réalité presque toute sa vie, sans jamais vraiment savoir qui il était ni d'où il venait. »
A la fin du roman, les deux enquêtes sur Valborg se rejoignent en un formidable coup de théâtre dont Arnaldur a le chic. le coupable n'est décidément pas celui vers lequel tous les indices conduisent. Attention aux conclusions trop hâtives, même à vingt pages de la fin.
Le titre du roman, La pierre du remords, vient d'une légende selon laquelle un aigle aurait emporté un bébé dans la montagne. La mère, décidée à récupérer son enfant, gravit la montagne et découvre un rocher couvert de sang. On suppose alors que l'enfant a été sacrifié par le rapace. Ce rocher porte dès lors le nom de Tregasteinn, la pierre du remords. Mais, dans ce titre, c'est surtout le mot « remords » qui est central. Remords de Konráð de ne pas avoir assisté Valborg. Remords de Konráð et Eyglo à propos des souffrances engendrées par leurs pères. Remords de Regina, qui a accepté l'enfant abandonné, pour le rejeter ensuite. Remords du meurtrier de Valborg, qui semble prisonnier du destin. Ce qui fait dire à l'auteur : « Konrad méditait sur l'ironie du sort. […] Sur les hasards qui régissaient la vie des gens. La manière dont ils la façonnaient. La manière dont ils l'anéantissaient. »
Quant à l'enquête qui transcende l'ensemble de la série, celle sur le meurtre du père de Konráð, Arnaldur donne de nouveaux éléments, notamment une certaine fenêtre et des fumoirs de viande allumés la nuit. de quoi nourrir la substance du quatrième épisode déjà publié en Islande, Þagnarmúr (Le mur du silence). [Lire la présentation]. Et que penser de ce jeune policier, cette jeune recrue qui n'est pas nommée, présent dans le roman, sur lequel Arnaldur passe en s'y attardant quand même un peu ? Un futur remplaçant d'un Konráð vieillissant ?
Pour finir, je cite Eric Boury, le traducteur d'Arnaldur (qu'il soit mille fois remercié au passage de nous permettre d'accéder à ce remarquable auteur.) : « C'est le vingtième roman que je traduis de cet auteur et je n'éprouve pas la moindre lassitude, ce qui est remarquable, car 20 romans, quand même, ça fait beaucoup !! »
RETROUVER DES PHOTOS D'ILLUSTRATION DU ROMAN ET TOUS LES LIVRESD'INDRIDASON SUR MON SITE.
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La Pierre du Remord est le vingt-deuxième roman d'Arnaldur Indridasson, et c'est le vingt-deuxième que je lis. Inutile de préciser que j'apprécie beaucoup cet auteur 😍.

Pour la troisième fois nous retrouvons Konrad, policier en retraite.

Comme dans chaque livre d'Indridason sont abordées plusieurs affaires récentes ou anciennes. Elles nous sont racontées sans hiérarchie ni chronologie. le passé et le présent se côtoient. Quelles sont ces affaires ?

- Valborg, une femme âgée, demande à Konrad de l'aider à retrouver l'enfant qu'elle a du abandonner à la naissance. Il aurait quarante-sept ans. Fille ou garçon ? Konrad refuse. Peu de temps après elle est assassinée chez elle. Marta, ancienne collègue de Konrad est chargée de l'enquête.

- de son côté Konrad, regrettant le refus qu'il a opposé à Valborg, décide de rechercher l'enfant.

- Konrad et Eyglo sont toujours préoccupés par les escroqueries de spiritisme de leurs pères respectifs. Ils s'interrogent sur l'affaire Stella.

- Konrad est toujours à la recherche de la moindre information qui lui permettra de connaître l'identité de l'assassin de son père.

Toutes ces affaires permettent à l'auteur d'aborder des questions sociétales et leurs conséquences sur les victimes : le viol, l'abandon des enfants, les sectes religieuses opposées à l'avortement, les violences conjugales, le chômage et son corolaire la pauvreté. Il aborde également les transformations, souvent brutales, des villes ainsi que le développement du tourisme de masse.

Le personnage de Konrad m'a semblé plus agressif dans ses rencontres avec les témoins - Est-ce du au fait que retraité il est à la limite de la légalité ? - mais également plus sombre.

Conclusion: un livre excellent.
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