Un roman aux allures de légende populaire qui à la fois effraie et (re)donne un peu d'espoir en l'avenir de l'homme…
J'en ai largement apprécié le style et le ton qui sait jouer la carte de l'émotion non sans y mêler un humour narquois.
L'auteur a réussi là un savant dosage entre les descriptions de la vie quotidienne d'un village et de ses relations humaines, les explications techniques et spécifiques au fonctionnement d'une banque et de traders dans la City, les portraits de nombreux personnages qui prenaient corps sous sa plume habile, les évocations de cette baleine somptueuse et indispensable au récit, et la multitude d'émotions analysées ou simplement esquissées selon le cas. L'auteur nous cite d'ailleurs ses sources à la fin de l'ouvrage pour qui voudrait approfondir certaines questions.
J'ai trouvé les personnages fort attachants et sympathiques et ce petit coin de Cornouailles bien plaisant, presque une invitation à y séjourner.
Par contre j'ai été fort étonnée quand le sujet du roman s'est fait écho de notre actualité (une Pandémie) et bien des résonnances se sont alors mises en place. Pour le coup les réflexions provoquées par le récit deviennent d'autant plus pertinentes et ce roman se voit doté d'une dimension toute autre quelques années à peine après sa publication (2016).
Il m'en restera des images fortes, de nombreuses sensations et souvenirs aussi, car il me semble vraiment avoir partagé quelque chose avec ces habitants et Joe.
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Tel un Jonas des temps modernes, Joe Haak se retrouve mystérieusement propulsé par un roqual sur le rivage d'un tout petit village de pécheurs perdu au fin fond de l'Angleterre.
Ce brillant mathématicien employé comme analyste dans une banque d'affaire de la City a été poussé par son patron à jouer l'apprenti sorcier en ajoutant une dimension tout a fait inhabituelle au programme informatique qu'il a conçu. Mais quand ce programme capable de prédire les mouvements du marché boursier provoque une perte catastrophique pour la banque, Joe est désigné pour en porter la responsabilité. Il ne peut alors que fuir.
C'est ainsi qu'il échoue dans un hameau cornique où il découvre que la vie peut être paisible, que le temps peut s'écouler plus lentement et que tout peut arriver. Le meilleur comme le pire....
John Ironmonger tisse ici une fable originale qui mêle réalité économique, mythes anciens, légendes bibliques et philosophie politique sur fond de scénario catastrophe. Il imagine ce qui se passerait si le monde que nous prenons pour acquis s'effondrait tout d'un coup, si l'apocalypse s'annonçait et que l'humanité menaçait de retourner à l'âge de pierre.
Sans oublier la baleine est un roman surprenant dont il ressort un fort sentiment d'urgence. La sensation qu'il reste peu de temps pour tenter d'éviter, si possible, toute une série de désastres climatiques, économiques, sanitaires etc. Des périls résultant de la domination souveraine d'un capitalisme spéculatif devenu une réelle menace pour l'humanité et la planète.
Le roman de John Ironmonger se lit facilement même en n'étant pas initié aux arcanes de l'économie mondiale et de ses risques systémiques. Il n'y a rien de rébarbatif dans ce récit intelligent qui distrait tout en faisant réfléchir.
J'ai passé un excellent moment avec Joe Haak et les habitants de St Piran.
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Sur la plage de Saint-Piran, petit port de Cornouailles, sont retrouvés une baleine (un rorqual plus précisément) et le corps nu d'un jeune homme, en hypothermie mais vivant. Il s'agit de Joe Haak, analyste et informaticien financier. Il a fui Londres et la City, car il se croit responsable d'un crach boursier sans précédent. Ayant mis au point un programme capable d'analyser et prévoir les réactions des marchés financiers mondiaux, il semble avoir joué avec le feu.
J'ai beaucoup aimé cette histoire farfelue, tendre et drôle. Car derrière cette fantaisie se cache un conte philosophique qui pose certaines questions: est-ce que l'humanité peut survire aux dangers qui la menacent, notamment les dérives du capitalisme et les grandes épidémies annoncées...La deuxième question est: comment l'humanité réagira-t-elle ? La plupart des prévisionnistes ne nous laisse pas beaucoup d'espoir dans l'âme humaine.
Heureusement, John Ironmonger est là, pour nous rendre un peu d'espoir, et nous faire passer un délicieux moment.
J'avais déjà beaucoup aimé "Le génie des coïncidences", donc je confirme mon goût pour cet auteur.
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Alors que Charity, jeune adolescente, promène son chien au bord de la plage quasi déserte de Saint Piran, petit village de Cornouailles, elle découvre échoué sur le sable un homme entièrement nu. Pas mort mais inerte… Qui est ce garçon dont l'arrivée est d'autant plus surprenante qu'elle correspond à l'apparition d'une baleine ? Personne ne le sait. Avec l'aide de quelques villageois elle le ramène chez le médecin du village.
Une seule et unique route mène jusqu'à Saint Piran ce qui explique que ce hameau a très peu de visiteurs et quasiment pas de touristes, la présence de cet homme est donc des plus étranges, d'autant qu'il reste très mystérieux sur les raisons qui l'ont emmené jusqu'ici.
Ce nouveau venu va bouleverser la quiétude du village et nous faire passer un excellent moment, en compagnie d'un auteur, qui fut spécialiste des sangsues d'eau douce, excusez du peu ! Une galerie de personnages hauts en couleur et une réflexion sur notre société et ses dérives.
J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce roman surprenant, qui se lit facilement tant il est bien écrit et prenant. On plonge dans l'ambiance de cette petite bourgade, alternant le quotidien du village quelque peu malmené par l'arrivée de cet étranger et les nombreux flash-back qui permettent de comprendre les raisons qui l'ont poussé à partir de la banque dans laquelle il travaillait jusque-là. Sans compter l'épisode savoureux de la grippe espagnole.
Une fable originale et revigorante, à rajouter dans ses lectures de l'été.
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Je suis plutôt mitigée face à cette lecture.
J'ai trouvé le début plutôt plat, mais finalement, entraînant tout de même avec quelques mystères que j'ai voulu découvrir.
À Saint-Piran, petit village de 300 habitants au compteur, est retrouvé sur la plage une baleine et un homme, nu comme un ver. Il s'agit de Joe Haack.
Mais qui est-il ? Les habitants n'ont pas l'habitude d'accueillir des nouvelles personnes, et encore moins dans un accoutrement pareil. Ce qu'ils ne savent pas encore, c'est que celui-ci va chambouler les habitudes des villageois.
Joe travaille à la City, à Londres, ville qu'il a fuie en étant certain d'être le principal acteur d'un crash boursier.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire, la plume étant la principale cause.
On alterne ici, entre le quotidien à Saint-Piran, et les flash-back à la City qui permettent de comprendre ce qu'il s'est réellement passé.
L'histoire est originale, où il est sujet d'économie, de réflexion sur la société, de trading et finance.
J'ai trouvé l'ouvrage trop philosophique, un genre qui ne me convainc que très rarement.
Les points positifs que j'en retire sont les personnages.
J'ai beaucoup apprécié ce petit groupe d'amis, qui s'entraident et se croisent au quotidien dans un village peu peuplé, je les ai trouvé très attachants.
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je referme ce roman déniché lors du désherbage de ma bibliothèque un peu perplexe, tant je me suis retrouvée hors de ma zone de confort.
Ma curiosité a été piquée par la quatrième de couverture et je l'ai posé dans ma PAL en me disant "ça devrait être sympa, une transition entre deux romans sérieux/sagas ...".
Finalement, le roman s'est avéré plus sérieux (mais aussi drôle) que je m'y attendais. D'abord, je me suis retrouvée à lire des pages sur le trading et la finance, sans me lasser et en comprenant tout : mon collègue de SES serait fier de moi ! Alors que ce sujet m'a dissuadé notamment de poursuivre la saga LArgo Winch avec ses OPA etc.
Ensuite et surtout, ce roman m'a interpellé à cause du sujet : écrit et publié en 2015, il traite ... d'une épidémie de grippe mondiale qui désorganise et paralyse la planète entière, et bouleverse le quotidien d'un petit village de Cornouailles. Lu après les événements liés au COVID, ça fait bizarre ! Enfin, je dirais que j'ai froncé les sourcils en lisant les grandes envolées pessimistes du premier tiers (le patron de notre héros Joe) et j'ai presque été émue aux larmes avec le développement de l'histoire pendant et après l'épidémie, un développement fondamentalement positif quant à la nature humaine ... et très réconfortant, car aux antipodes des films apocalyptiques version US où c'est "Chacun pour soi et Dieu pour tous" (ou pas).
Je regrette cependant quelques maladresses d'écriture, quand souvenirs et faits du présent s'entremêlent sans crier gare même visuellement dans la mise en page : il faut bien suivre/ être attentif/ ne pas être trop fatigué(e)
En bref : une lecture donc surprenante et plutôt plaisante quant au fond, malgré le scénario initial plutôt catastrophiste et une narration parfois un peu maladroite !
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Le petit village de Saint Piran, en Cornouailles, ne sera plus jamais le même après le passage de Joe Haak ! Voilà un roman émouvant et drôle qui réussit à ne pas tomber dans le larmoyant...
Joe Haak est un trader londonien qui prend la fuite après avoir fait sombrer sa banque. Echoué à Saint Piran, tout petit village de Cornouailles, il est sauvé tour à tour par une baleine qui a pris ses quartiers dans la baie, puis par les habitants qui l'intègrent rapidement parmi eux. Mais Joe est hanté par le programme informatique qu'il a créé et qui a prédit l'effondrement de l'économie mondiale... Un roman qui confronte les valeurs humaines et le règne de l'argent, qui explore les mécanismes du marché et la diversité de la nature humaine... et une mystérieuse baleine qui ne cesse de se manifester aux moments les plus critiques. Réjouissant!
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Que c'est étrange et prenant !
Ce livre devrait être lu à l'école où l'écologie devrait être mieux enseignée, par ailleurs.
Actions, conséquences, tout peut être effrayant.
Mais c'est écrit avec tant d'humour que l'on est vite emporté dans un tourbillon,une escalade absurdes et pleins de dérision et de tendresse.
Cette baleine est à la fois la compagne de Jonas et le miroir de notre mauvaise conscience envers la nature.
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