AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 1787 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Hailsham… pensionnat idyllique ou monde parallèle ? Qui sont réellement ces élèves parmi lesquels Kathy, Ruth et Tommy occupent les rôles principaux de cet étrange roman ?

Souvenirs et réflexions personnelles de Kathy, la narratrice, répondent assez vite à nos interrogations premières (naaan je vous dirai rien) tandis que l'histoire se déroule avec la placidité lénifiante d'un séjour en sanatorium sur la côte d'Opale. Oui, autant prévenir, hémoglobine, passions destructrices ou coups de théâtre en rafale ne seront pas de la partie : là tout est lisse, calme et planifié, un semblant de long fleuve docile dans la campagne britannique. Pour en rajouter une couche, la narration factuelle, d'une neutralité presque clinique, s'apparente plus au papotage ordinaire d'une adolescente même pas en crise qu'à une éblouissante démonstration d'envolées shakespeariennes.

Elle est pourtant là, précisément, la force de cette uchronie déroutante, dans ce délicat paradoxe entre banalité de la forme et horreur du propos, dans le choc brutal d'un quotidien banal contre un destin qui l'est beaucoup moins. le malaise qui s'amplifie au fil du récit n'en est ainsi que plus glauque et la conclusion plus douloureuse encore.

Malgré son titre trompeur ' Auprès de moi toujours ' n'est pas une bluette romantico-nunuche, je m'y serais facilement laissé prendre sans un avertissement préalable et éclairé. J'avoue pourtant m'être un peu ennuyée sur les deux premiers tiers du récit. Bien m'a pris néanmoins de persévérer (ovation générale pour ma détermination sans faille) car la toute dernière partie et les terrifiantes réflexions qu'elle inspire confèrent finalement à ce roman le statut d'oeuvre marquante. Pas bien joyeuse, d'accord, mais profondément inoubliable.


Lien : HTTP://MINIMALYKS.TUMBLR.COM/
Commenter  J’apprécie          962
Histoire d’amitié et histoire d’amour, cela rime-t-il avec toujours ?

La jeune Kath nous raconte son enfance et son adolescence à Hailsham, au rythme des leçons dans les vieilles classes du manoir, des bavardages entre camarades le long des sentiers, des confidences tout près du carré de rhubarbe, des causeries animées, couchés dans le champ...
Les leçons sont intéressantes, les professeurs proches des élèves et l’art est fortement encouragé.
Période heureuse. Période lumineuse.
Mais il y a quelque chose qui cloche : tous ces enfants n’ont pas de parents, et vivent à demeure à Hailsham. Ca arrive, me direz-vous.
Oui, mais les parents, on n’en parle jamais, à croire qu’ils n’existent pas. Certains professeurs laissent filtrer des informations mystérieuses. Puis à l’âge de 16 ans, ces jeunes sont envoyés dans diverses fermes, cottages, et vivent par petits groupes, jusqu’à ce qu’ils partent faire un ...don. Et là commence l’horreur.

J’ai vu le film adapté de ce roman de science-fiction, et je l’ai trouvé énigmatique et bouleversant.
Et puis j’ai lu le livre. Ne faites jamais ça !
Comme je connaissais l’histoire, tout était biaisé. Le fameux secret sur lequel reposent les 1e et 2e parties n’en était plus un pour moi. Et ma lecture m’a intéressée uniquement dans la 3e partie, car les 2 premières sont la relation, pas inoubliable, de faits d’enfance et d’adolescence dans cette espèce d’orphelinat, mais où la psychologie de la narratrice se révèle quand même extrêmement développée.
Donc, l’ennui rôdait. Le style est facile à comprendre, mais je ne l’ai pas trouvé particulièrement frappant.
C’est LE secret en lui-même et les étapes de sa révélation qui vaut la peine de s’approprier cette histoire. Ou qui vaut la peine de regarder le film, lui, inoubliable.

Commenter  J’apprécie          8311
Dehors, un temps anglais, crachin, bruine, pluie, le triptyque météorologique depuis ce matin. Avec un temps comme ça pas étonnant que la campagne soit si verte, que les moutons bêlent de plaisir depuis le chant du coq. En fait, j'aime ce temps, cela me donne l'occasion d'entrer dans le premier pub. Ce n'est pas encore l'affluence du début de soirée, à cette heure-ci des habitués de comptoir. Je commande une pinte histoire de me réchauffer le coeur. La barmaid met une cassette dans le lecteur, pousse un peu plus le volume, une voix s'élève de la pénombre du pub, celle de Judy Bridgewater. « Never let me go. » Un air qui me plonge subitement dans une profonde mélancolie, les souvenirs occultés remontent à la surface comme des corps de marins perdus au pied des falaises. Je repense au temps d'Hailsham. Nichée dans cette même campagne anglaise, cette école a tout pour être idyllique. Les enfants y paraissent protégés du monde extérieur. Entre eux, ils vivent presque sans se poser de questions, avec des Gardiens en guise de professeurs, des anges-gardiens presque. Hailsham, un drôle d'endroit qui me semble-t-il est un lieu abandonné maintenant. Ou peut-être l'a-t-on transformé en camp de vacances. Alors que le piano coule toujours sa mélodie, mon regard se porte sur la bouteille d'Ardberg derrière le comptoir, en demande un verre pour me réchauffer l'âme et revois ainsi Kath, Ruth et Tommy. Je me demande ce qu'ils sont devenus... Et pourquoi est-ce que leur éducation semblait porter essentiellement sur le dessin, sur les arts. Était-ce une façon de révéler leurs âmes ?

Bref, je n'en dirais pas plus. Les étiquettes Babelio m'ont tout de suite guidé vers le fond de l'histoire. Dommage… du coup j'ai trouvé le début un peu (pas mal ?) lent. La présentation de nos trois héros, de Hailsham, de la pluie, ça prend du temps, prend son temps même comme une flânerie littéraire entre deux pubs anglais. Et ça a du sens, l'auteur intrigue d'abord, il nous interroge, nous fait poser des questions, sur ce lieu qui reste bien mystérieux, ne dévoilant que de petites touches comme des notes de musiques furtives. Mais comme la fin m'était déjà dévoilée à l'avance, je n'ai pas su apprécier cette attente, une attente qui aurait dû être impatiente de découvrir au lieu d'être impatiente d'en finir.

Mais bon, je pense tout de même que l'histoire de Kath, Ruth et Tommy me restera longtemps en mémoire, au-delà de la bouteille d'Ardberg qui me fait des clins d'oeil derrière ce comptoir, comme cette brune à l'autre bout du comptoir, tout en sourire… Alors à la prochaine bouteille, je tenterai un nouveau Kazuo Ishiguro...
Commenter  J’apprécie          471
Jusqu'à ce que le mot qui lèvera le tabou soit prononcé en milieu d'ouvrage, l'esprit du lecteur est entretenu dans le mystère d'un vocabulaire éludant le sujet avec habileté. C'est ainsi qu'à Hailsham, dans cet établissement dont on comprend qu'il se tient à l'écart de la société civile au milieu de la campagne anglaise, le lecteur se familiarise avec ceux qui sont les gardiens, les juniors, futurs accompagnants, puis donneurs lorsque devenus adultes.

Des juniors que l'on chouchoute dans ce centre très particulier, hors de leur famille, on comprendra pourquoi, entretenu dans l'idée que leur avenir n'est pas d'en fonder une eux-mêmes, même si les relations sexuelles ne leur sont pas interdites. On ferme les yeux avec une tolérance pudique sur le sujet. C'est de toute façon sans risque.

L'âge de l'interrogation venu, sans remettre en cause leur statut, une obsession les tenaille : trouver leur "possible". Et espérer ainsi, sans oser le dire, devenir comme les autres.

Un pas a été franchi dans l'éthique. le lecteur pénètre dans l'univers déprimant d'un monde bienveillant mais sans amour. Il en découvre la raison par infimes insinuations. Son sang se glace à la découverte de la raison de ce climat si particulier.

"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme". le coeur n'y trouve pas son compte non plus. La montée en puissance très progressive de l'intensité dramatique du thème de cet ouvrage est réussie par une construction très habile. Un roman qui fait froid dans le dos car ce qui voulait être de l'anticipation ne l'est plus aujourd'hui. Il suffirait que … Mais bon ! Comptons sur la puissance de l'amour, si ce n'est de la raison.
Commenter  J’apprécie          300
Années 1990, en Angleterre. "Je m'appelle Kathy H. J'ai trente et un ans, et je suis maintenant accompagnante depuis plus de douze ans". Accompagnante de qui, me direz-vous ? de donneurs, de personnes qui vont donner plusieurs de leurs organes, tant que leur corps le leur permet.

C'est ce que Kath, qui passe son temps sur les routes, à aller de donneur en donneur, pour les accompagner dans ces différentes interventions, nous raconte, avant de remonter, au gré des souvenirs qui affluent, dans son passé d'adolescente, alors qu'elle faisait partie d'une école spéciale, à Halisham, avec notamment Ruth, et Tommy, ses amis les plus chers. Au fil des souvenirs, tant pour le lecteur que pour Kath, la compréhension de ce que sont ces adolescents se fait jour, et donne à avoir une réalité parallèle, troublante, à notre monde.

L'on peut dire que je suis complètement passée à côté de ce roman. J'en vois certaines qualités, stylistiques notamment - à travers la traduction -, thématiques - tout ce qui renvoie à la mémoire, à l'amitié... -, mais je n'en vois pas du tout l'intérêt. Pourquoi laisser les choses tues, alors qu'elles sont vite comprises par le lecteur, finalement ? Pourquoi passer tant de temps à décrire des scènes sans importance, et ne parsemer que de pincées d'explication des scènes fondamentales pour donner de l'épaisseur au roman ?

C'est ce qui m'a, certainement, le plus gênée : j'ai eu la sensation que le roman d'anticipation n'est que simple prétexte à raconter l'adolescence, et que l'on n'aurait pu, largement, faire sans. J'ai eu la sensation, tout simplement, que le prétexte ne servait qu'à donner un peu d'étoffe à un ensemble en somme bien léger sans... et auquel je ne me serai pas intéressée, personnellement.

Première rencontre ratée avec Kazuo Ishiguro. Je referai malgré tout une tentative avec Les vestiges du jour.
Commenter  J’apprécie          200
Kath, la narratrice, Ruth et Tommy sont trois amis qui vivent dans une sorte de pensionnat, une école que l'on devine assez particulière. Au fur et à mesure des souvenirs égrenés par Kat (devenue "accompagnante"), on va finir par comprendre en quoi consiste ce métier, mais aussi celui de "donneur", et d'où viennent ces enfants puis adolescents.

J'avais eu l'impression en lisant les critiques que ce roman tenait du fantastique, en fait pas du tout, disons que c'est plutôt une uchronie. On ne peut pas en dire plus sans dévoiler le fin mot de l'affaire (même si on le comprend assez vite je trouve). Justement, le problème est que l'on comprend très vite, mais que les personnages continuent à évoluer avec lenteur, Kath égrène ses souvenirs presque à la chaîne, avec un côté systématique qui rend le procédé un peu trop répétitif (je me souviens du jour où... ce qui m'amène à vous raconter ce jour où... c'est peu après qu'eut lieu ceci ou cela...). du coup, j'ai senti certaines longueurs, qui m'ont empêchée de sentir de l'empathie pour les personnages. Je n'ai pas ressenti autant d'émotion que j'aurais cru.
Néanmoins, l'idée de départ était excellente, l'écriture est agréable, il y a du talent.
Commenter  J’apprécie          184
Auprès de moi toujours est un livre comme on en croise rarement : un peu bizarre, un peu dérangeant mais très sympathique. Personnellement j'ai eu du mal à me projeter dans cette histoire mais ça ne m'a pas empêcher de l'apprécié.



Rien ne me permet d'écrire que cette histoire est impossible, c'est un peu comme le film Bienvenue à Gattaca : la technologie que nous découvrons au fils des jours en médecine (ça me fait penser : hier Evelyne Thomas à dit qu'"en 1678 les empreintes digitales avaient été inventée". Et bien, ils avaient quoi les gens avant au bout des doigts ? - Ça ne fait sans doute que rire que moi, mais bon...), bref les progrès en médecine avancent tellement vite que rien ne nous permet de dire que dans 10 ans ou 15 ans les lois bioéthiques seront toujours là...
Personnellement, moi, ça me fait flipper. Et des livres comme Auprès de moi toujours ne peuvent que m'offrir de nouvelles possibilités d'inquiétudes !



Honnêtement au début, pendant les deux-trois premiers chapitres, je ne comprenais pas vraiment ce qu'il se passait. La possibilité que j'avais émise me semblait tellement bizarre ! Puis quand tout à été dit clairement, j'ai su que j'avais raison depuis le début...
C'est vachement difficile de vous en parlez sans ne rien révéler ! Cela dit, tout le blabla qui est au-dessus n'est pas ce qui prédomine dans le bouquin : on suit les aventures du trio Kath-Ruth-Tommy. de leur enfance-adolecence jusqu'à ce qu'ils soient de jeunes adultes puis on les retrouve 12 ans après. Ils sont vraiment attachants.
On mêle amour et amitié, rumeur... Ce sont des personnes normales mais le fait de savoir qui elles sont réellement rend tout les échanges presque douloureux pour le lecteur.



Ishiguro à vraiment beaucoup de talent : il associe vraiment très bien la vie de monsieur-tout-le-monde à celles qu'on ne peut imaginer.
A lire !
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
Commenter  J’apprécie          170
Qui sont vraiment les élèves de Hailsham? Qui sont donc "les donneurs" et "les accompagnants" dont on nous parle dès les premières pages? Quel est le destin, déjà tout tracé, de Ruth, Tommy, Kathy et les autres?
Nous sommes en Angleterre, dans la seconde moitié du XXème siècle. La science a fait d'incroyables, d'immenses progrès. Mais ils ont un prix. Un prix énorme.

De l'intrigue, je ne dirai rien de plus, de peur de gâcher le suspense. Si l'on sent très rapidement que quelque chose cloche dans toute cette histoire, on met bien longtemps avant de saisir tous les détails, horribles détails, de l'affaire. le rythme est très lent, ce qui ajoute une impression de terrible et de fataliste au récit, et je dois dire en avoir été lassée à plusieurs reprises. J'avoue, j'ai lu plusieurs critiques du roman pour tenter de grappiller quelques explications mais les autres membres de Babelio ont pris soin de ne rien dévoiler (et je les en remercie). Tout de même, la première moitié du livre m'a semblé bien longue, entre tous les souvenirs de Kathy.
C'était la première fois que je lisais un roman de Kazuo Ishiguro et, bien que celui-ci ne m'ait pas emballée outre mesure, j'ai été étonnée de voir toutes les pistes de réflexion que nous donne l'auteur, quand on comprend enfin quel drame s'est joué et se joue encore - je ne m'y attendais pas. En somme, il est fort probable que je me laisse à l'avenir tenter par un autre de ses livres !

Challenge ABC 2017/2018
Commenter  J’apprécie          110
Probablement de façon inconsciente, j'ai cru acheter la suite d'un roman que j'ai véritablement adoré "J'étais derrière toi" de Nicolas Fargues... Avec 'Auprès de moi toujours", j'avais une suite toute trouvée !

J'ai vite fait le deuil de la romance. Je suis entrée dans un univers tout à fait étrange : les sentiments sont à peine perceptibles, les personnages ont des pourquoi, des comment, qui ne sont pas du tout les nôtres. Nous devrons être patients car seule la fin du roman répondra à toutes nos interrogations.

Sans être en mesure d'expliquer le rapprochement littéraire, j'ai pensé à "Etre sans destin" de Imre Kertesz : j'y ai ressenti la même intensité d'effroi, d'absurdité et de détachement, cette distance par rapport à la réalité, cette totale déshumanisation.
Commenter  J’apprécie          100

J'ai mis beaucoup de temps à terminer la lecture de ce roman. Je l'ai attaqué sans savoir réellement où il allait me mener. L'auteur est habile à distiller les indices qui nous amènent à comprendre la situation des protagonistes, ce qui fait qu'on comprend petit à petit, le malaise monte progressivement. Mais malgré le côté terrible de la situation, il n'y a pas de surprise, on a eu le temps de s'y habituer progressivement donc on n'est pas vraiment choqué. C'est très habile. En revanche, il y a beaucoup de longueurs, beaucoup d'anecdotes sur la période où Kath, Ruth et Tommy sont élèves à Hailsham. Et c'est parfois assez répétitif voire ennuyeux.
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (4133) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4887 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}