Kathy, après avoir accompagné deux amis proches vers la mort, fait le bilan de sa vie et revient sur son enfance et son adolescence au collège de Hailsham.
Dans ce collège, les enfants, clonés a partir de "personnes réelles" sont éduqués en vue de devenir des "accompagnateurs" puis des "donneurs", une fois arrivés a l'âge adulte. En tant qu'élèves, ils sont encouragés a produire quantité d'oeuvres artistiques et ces activités représentent une part importante de leurs préoccupations, autant qu'un enjeu de reconnaissance et de positionnement par rapport aux autres élèves.
"Never let me go" n'est pas sans faire penser aux livres de Margaret Hartwood, décrivant des futurs peu enviables, néanmoins familiers dans leurs représentations du quotidien et des problématiques d'évolution de nos sociétés dans un contexte où les maladies liées à l'environnement deviennent un enjeu majeur.
Même si j'ai trouvé le propos du livre intéressant, je n'ai pas été très convaincue par ces adolescents, moutons consentants, conditionnés, pour le sort qui leur est réservé. J'ai également trouvé le postulat d'un collège où on permettrait à des élèves d'être créatifs sur le plan artistique, afin de prouver qu'ils possèdent un esprit et des sentiments, à l'instar de leurs modèles, un peu simpliste.
On peut également faire un parallèle avec un autre livre de
Kazuo Ishiguro, "The remains of the day", dont le personnage principal a passé sa vie à faire son devoir, tout en passant à côté de tout ce qui aurait pu être signifiant pour lui ou le rendre réellement heureux. Toutefois, la mélancolie intrinsèque à l'oeuvre de
Kazuo Ishiguro est beaucoup plus convaincante dans ce roman qu'elle ne l'est dans "Never let me go".