Conquêtes, tome 1 : Islandia

Le confinement a du bon puisqu'il permet de sortir de sous la poussière des bd qui attendaient bien sagement que je les ouvre.
C'est le cas pour ce premier tome de Conquêtes que j'avais fini par oublier. Quelle erreur puisqu'il s'agit là d'une bien chouette bd.
L'auteur nous emmène sur les pas de Kirsten Konig, oberleutnant au sein d'une armée qui sillonne l'espace en quête d'une nouvelle planète pour y installer la race humaine.
Le scénario d'Istin me convient bien dans le sens où l'histoire progresse bien, on ne s'ennuie pas, mais comme l'ont dit déjà d'autres lecteurs, ça ressemble énormément à Avatar. les Aliens ne sont pas guère plus ni mieux considérés dans ce qui est présenté comme une priorité absolue pour la race humaine de survivre, même au prix de l'extermination des habitants de la dite planète, considérés comme des sauvages en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. La colonisation doit avoir absolument lieu, et l'être humain ne peut qu'en venir à la solution de la guerre pour s'imposer, même contre sa propre volonté. Les Islandiens se défendront avec leur propres moyens, et l'on se rendra finalement compte que derrière une grande machination, c'est bien comme comme d'habitude l'être humain qui est le grand méchant de l'histoire.
Les références aux légendes nordiques ( Freya, Fafnir, Smaug...) ne sont pas pour me déplaire. Par contre l'aspect un peu trop "germanique" me gêne quelque peu...
Sur presque 80 pages, j'aurai aimé connaître un peu mieux les personnages, qui ne sont guère plus caractérisés que des archétypes. Kirsten Konig est un pompage clair et net d'Helen Ripley ( Alien), et on ne verra dans sa course pour sauver sa fille qu'une redite de la relation qui lie Ripley à Newt dans Aliens.
Istin tient là encore un nouveau concept après tant d'autres ( Elfes notamment, Androïdes...) et on ne lui en voudra pas pour cela, mais j'attends de voir la suite de cette série pour me prononcer sur son réel potentiel.
Un petit 3 pour les encouragements...

"Conquêtes" est une nouvelle série-concept des éditions Soleil. Estampillée "Anticipation", c'est plutôt de la SF. Comme pour "Elfes", "Nains" ou "Orcs&Gobelins", on va fonctionner en 5 albums par saison, chaque album nous entraînant sur une planète différente, à conquérir par une humanité à la dérive.

"Islandia", qui ouvre donc la série, est un album plutôt bien réalisé. Zivorad Radivojevic fait plutôt bien le boulot au niveau dessin et il faut saluer les couleurs d'Eber Evangelista, qui m'ont vraiment plu. Par contre, Jean-Luc Istin, auteur prolifique, m'a habitué à mieux au scénario. En 78 pages, il veut trop en dire. L'impératif de terminer en un seul volume ? Toujours est-il que l'histoire est menée tambour battant, l'enquête expédiée, la fin plus qu'attendue. Dans ce format, il n'a pas le temps de poser son récit qui recèle pourtant toutes les qualités pour faire une histoire trépidante. Tout va tellement vite que je n'ai pas eu le temps de m'attacher aux personnages, pourtant intéressants.

C'est la limite des albums concepts : trouver le bon format pour histoire courte qui tienne toutes ses promesses. Celle-ci méritait d'être beaucoup mieux développée.