L'École décomposée

Ou La Fratrie démoniaque.
Yuma et Chizumi sont frère et soeur. Tandis que le premier qui semble sympathique, est complètement asservi, passant son temps à s'excuser pour tout à outrance, l'autre paraît totalement malaisante et pleine de mauvaises attentions.
En réalité, aucun des deux ne se valent. L'un fait fondre les cervelles tandis que l'autre les bouffe. Et pourtant, nous ne savons jamais si les intentions de départ sont voulus ou si c'est la soumission excessive de l'un, et l'innocence macabre de l'autre, qui les empêchent de se raisonner pour faire cesser le carnage. Ce qui présente comme souvent chez Junji Ito des personnages complexes, plus amorales qu'immorales.
Fidèle à lui-même, les dessins sont glauques.
Ambiance dégoulinante...

C'est le premier manga de Junji Ito que je lis. Je voulais commencer avec un thème auquel je tiens : l'école.
En réalité, cette oeuvre s'articule autour du pardon et de l'impact de ses paroles sur les gens. Des excuses sont sensées faire du bien et apaiser. Ici, elles vont avoir un tout autre impact. C'est assez dérangeant de prendre un certain plaisir à suivre ces horribles aventures. Mais je pense que c'est là la force de cet auteur.

L'école peut donc être vue comme un prétexte. Ce fameux lieu où on nous oblige parfois à dire pardon. Quelle valeur a-t-il alors ? Comment résonne-t-il en nous et à celui qui le reçoit ?
L'ambiguïté est omniprésente. Qui de la fratrie a amené avec lui le démon ? À mes yeux, c'est forcément le frère car c'est lui qui sème le trouble à chaque fois alors que sa soeur semble claire dans ses intentions (qui sont des plus sordides).

La narration permet d'apporter de la profondeur au duo et à ce fameux démon. Petit à petit, toutes les pièces s'assemblent pour livrer un final spectaculaire.

Il y a des histoires bien étranges et glauques. Souvent, je les découvre dans la bibliographie de Junji Itô, le maître de l'horreur. Cette fratrie fait vraiment partie de ces personnages non attachants, hystériques et bien glauques. J'ai trouvé que l'enchaînement des chapitres en a fait quelque chose de bien structuré et linéaire. On les voit semer la zizanie et la mort partout où ils vont et comme toujours, le dessin rend l'atmosphère pesante et poisseuse. La disparition et l'horreur au rendez-vous.

Oh mais mon dieu j'ai trouvé mon maître !

Les personnages sont tellement dérangeants ! Mais le pire des deux c'est le frère qui s'excuse tout le temps !!! Renverser le sens, pervertir le sens de l'excuse pour en faire une arme c'est tellement malin !

Je trouve aussi très malin de ne pas donner de réponse que ce soit sur qui est le plus fou des deux. Même si on a quand même une réponse importante à la fin sur qui manipule tout ce bazars, on a pas accès vraiment à l'intériorité du frère !!! Peut-être même qu'il n'en a pas vu sa situation !!! En tous cas c'est intrigant !!!!

Et une arme de communication bien utilisée actuellement et pas seulement au Japon ! Sauf qu'une excuse qui n'est pas suivi par un changement de comportement n'est rien d'autre que de la manipulation !!!!

Oh et puis mon dieu ses corps en décomposition !!!! le dessin est trop prenant !!!! Ça me fait penser aux contes de la crypte !!!! Bizarrerie bizarrerie !!!!

Encore un Junji Ito :)
C'était vraiment sympa, mais un peu dégoutant quand même.
J'ai pris plaisir a suivre cette fratrie à travers toute cette horreur.
Je ne sais pas quoi trop dire d'autre car tout est dans le titre...
Décomposée.
La couverture est aussi assez représentative de l'intérieur.
Il me semble avoir lu l'une de ses histoires dans “Les chefs-d'oeuvres de Junji Ito”.
Bref, si vous aimez l'horreur et les trucs un peu déroutants et dégoûtants ce livre est pour vous.