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3,43

sur 114 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je ne connaissais pas Jablonka autrement que par la lecture de son livre Laeticia. J'avais beaucoup apprécié sa pondération, son objectivité et son honnêteté. J'étais donc intéressé par l'autobiographie de son enfance, même annoncée comme banale. Et puis, le narrateur, presque malgré moi, m'a un peu énervé. Pas tellement pour l'enfance privilégiée décrite, il n'y pas lieu à jugement, mais pour le ton faussement modeste, qui m'a semblé narcissique et élitiste, cadrant mal avec l'humilité affichée. Impression personnelle seulement, je ne mets pas en doute la sincérité de l'auteur. Dommage, car le personnage et son introspection sont très intéressants. Peut être ai je trop peu de choses en commun avec lui. Je suis de la génération d'avant et la plupart de ses souvenirs n'évoquent rien en moi. le « vous et moi » est de pure forme, « nous n'avons pas gardé les vaches ensemble ». Je note aussi que je n'ai lu que très peu des nombreux livres référencés en annexe. Sur l'écriture, rien à redire, c'est léger et facile à lire. La forme est originale avec des tableaux repères et des photos. On dirait un témoignage destiné aux archéologues admiratifs d'un lointain futur. Quoiqu'il en soit, ce livre est celui d'une personne digne de respect dont expérience vécue est racontée honnêtement et à ce titre vaut d'être lu.
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Le sujet du livre m'a intrigué, j'ai pensé que c'était un livre LGBT.

J'ai apprécie le style de l'auteur, il a entrepris un effort de simplicité, il y parvient presque toujours.

Le sujet est intéressant : un hétérosexuel marié et père de famille s'interroge sur la masculinité. L'auteur se choisit comme sujet d'étude et relate son enfance et adolescence.


Malheureusement, je n'ai pas été convaincu par la modestie affichée çà et là par l'auteur. C'est une autobiographie, nous pouvons donc nous en prendre à l'auteur qui s'expose.

Si vous aimez les récits bourgeois, les problèmes de ceux qui n'ont pas eu à travailler dans une usine l'été pour se payer leurs études, alors ce livre est fait pour vous.

J'ai eu l'impression que l'auteur cherche à prendre sa revanche sur la vie, lui qui était un éternel second. Il est devenu le premier, par sa culture et son talent, il a survécu, contrairement à certains de ses proches. Pardonnez-moi cette analyse psychologique, mais je ne pense pas me tromper.

Un livre intéressant, pédant et bien construit.

Lien : https://benjaminaudoye.com/2..
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Petit roman qui se déguste comme une friandise ,un instant de plaisir , vite oublié .
Surfant sur l air du temps (me too,dénonciation du machisme,du harcèlement des femmes au quotidien etc -)
L auteur nous confie qu il n est pas un homme comme les Autres , qu il est tendre, sensible , qu il n aime pas le foot et que certains le soupçonnent d un manque de ‘virilité « 
D'où un récit où il est essentiellement question de lui même, un peu de sa famillle ..;souvenirs d enfance etc pas inintéressants mais déjà relatés dans un de ses autres romans

Se lit facilement ,bien écrit mais ne m a pas apporté grand chose !
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J'admire l'attitude de l'auteur qui se met carrément à nu en racontant par le détail son enfance et son adolescence dans la seconde moitié du 20ème siècle pour interroger sa masculinité. Il fallait oser ! En tant qu'historien, il aurait pu se contenter de consulter des documents, de recueillir des témoignages, qu'il aurait synthétisé dans un essai sur la question. Mais non, à la place, il nous livre les fruits de son introspection, n'hésitant pas à faire aveu de faiblesse en toute honnêteté ; ne cachant rien de son mal être parfois et de son histoire familiale.
Pas facile de trouver sa place entre la pression de ses parents qui veulent à tout prix qu'il réussisse ses études pour faire honneur aux aïeux prématurément disparus, et les exigences sociétales et institutionnelles qui érigent en vertu la loi du plus fort, la puissance du masculin. Pas facile non plus d'aborder les filles avec pour seul atout l'art de savoir manier les mots.
Mais le jeune Ivan ne se décourage pas et il réussira haut la main à combler les attentes de ses parents et à faire accepter cette masculinité toute différente de la norme mais tellement plus respectueuse d'autrui, une masculinité pleine d'humilité qui se fait la voix de ceux que la société voudrait faire taire et qui n'écrase pas les femmes.
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Ivan Jablonka s'interroge sur la masculinité et pour l'explorer, il se penche sur la sienne au travers de son éducation, sa scolarité du berceau à l'université, sa vie d'adolescent et d'adulte au travers des relations qu'il a nouées au fil des ans et des circonstances. Il se livre à une introspection sans concession qui passe néanmoins par le filtre de ses souvenirs et de ce qu'il souhaite démontrer. Cette recherche se situant dans les années 1970 à 2010, restitue l'ambiance d'une époque où la libération des moeurs a changé les relations entre les sexes et où il était difficile d'échapper à l'initiation « alcool-drogue ». Les filières d'excellence qu'emprunte Ivan Jablonka sont bien décrites, et un souffle narcissique se dégage de cette narration autobiographique.
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Un garçon comme vous et moi
Ivan Jablonka
La librairie du XXI°. Seuil
2021, 282p



Je ne suis pas sûre que le livre soit réussi. Son thème est une interrogation sur la masculinité. L'auteur remarque que se poser la question est déjà un signe de masculinité faible. Comme Montaigne, il se prend comme objet de sa réflexion parce c'est quand même lui qu'il connaît le mieux.
Physiquement, il est plutôt de constitution fragile. de caractère, il est sensible et anxieux. La violence lui a toujours répugné. Il a du mal à draguer les filles. Il a un frère de trois ans son cadet. Il a joué au football, était endurant à la course. Les jeux vidéo lui plaisaient beaucoup. Il a eu comme camarades des garçons et des filles. Il a eu un grand et pur amour d'enfant qu'il n'a pas oublié et qui sans doute a orienté sa vie.
Ses parents étaient l'un ingénieur, l'autre professeure agrégée de lettres, tous deux libéraux, naturistes et un tantinet rebelles. Les mots d'ordre étaient travail et réussite scolaire. Après le bac, il a suivi des études qualifiées de plutôt littéraires par amour des mots et par curiosité. Ses sujets de prédilection tournent autour de personnes qui sont des victimes.
Il est né en 73. L'auteur pense qu'on est aussi genré par génération. Il a connu #Me too, qui lui a fait prendre conscience des violences masculines faites aux filles. Il a participé à des beuveries sans boire, à des causeries sans se droguer. Il ne prend pas de risques. Il écoute Renaud et Gainsbourg et Brassens. Il voit quelques films porno, le genre s'est démarginalisé, et en conclut que certains pratiquent l'amour sans connaître la chair ni le corps ; il est aussi de la génération sida.
Et surtout, son père, dont il a toujours eu en tête la souffrance d'orphelin, n'a pas connu ses parents. Juifs, ils ont été exterminés. L'enfant ressent fortement l'absence de ses grands-parents, et se place d'emblée du côté des victimes.
Même si blanc de peau et de sexe masculin, il a tout de suite eu des avantages, voire des privilèges. du reste, il jouit d'un très bon niveau social, exerce une profession qu'il aime, est le père de deux filles. Ses livres se vendent bien, lui qui écrit pour rendre manifeste la présence des absents, pour ne pas être seul, pour être aimé. A la suite de Verlaine, il s'éprouve comme le pauvre Lélian, le mal-aimé. Et j'ajouterais pour vaincre la mort. Parmi ses camarades, deux, dont l'un pourtant plus masculin que lui, se sont suicidés, l'un est mort d'un accident en montagne. Un autre a fui au Mexique pour échapper à ses démons.
Ce livre, pas littéraire du tout, même si l'auteur cite quelques écrivains qu'il aime bien quand il parle des sacrifiés du sida, est en fait une autobiographie assez complaisante, qui répond à sa conception de la vie comme succession de traces qu'on laisse, comme le sont les photos qui illustrent l'ouvrage, et qui a pour prétexte le questionnement sur la masculinité.
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Curieux ouvrage que ce texte, mélange de considérations sur l'évolution de la société, de souvenirs d'enfance et d'adolescence, de points de vues sociologiques sur la construction de la masculinité, de journal intime sur la place qu'Ivan Jablonka s'attribue dans la horde des garçons.
J'ai bien aimé la modestie et l'humour avec lesquels I.Jablonka aborde ces différents thèmes. L'écriture est agréable à suivre, dense, il n'y a pas de temps morts.
Je vais peut-être entreprendre la lecture de "Des hommes justes".
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Dans ce récit autobiographique, Ivan Jablonka s'interroge sur sa masculinité, sur ce qui l'a formé, façonné. Il revient sur son enfance et sa scolarité. En effet, dès l'école primaire, l'institution et les rapport aux autres va être déterminant sur la façon dont l'enfant se perçoit et son rapport aux autres. le petit Ivan se rend compte que les attentes des instituteurs et des parents ne sont pas les mêmes selon que l'on soit fille ou garçon. Les jeux ne sont pas les mêmes, les attentes sur le comportement non plus. Il est "normal" que les garçons soient plus agités, plus durs et les filles plus dociles, plus effacées. Ivan se sent un peu différent, moins "viril" que ses camarades, il tombe amoureux de Chloé, pas toujours très "fille", adorant la course, pleine d'énergie. Au collège et au lycée, il continue à se sentir un peu différent des autres, notamment à cause de la pression de ses parents qui le veulent "parfait". Il doit être un excellent élève et pour cela il reste toujours un peu en retrait aussi bien dans les fêtes de "beuveries" ou les tournées de "pétard". Il continue son parcours de bon élève dans un grand lycée parisien jusqu'au professorat. L'écriture de ce livre lui a permis de retrouver des camarades de jeunesse et aussi de les interroger sur la perception qu'ils avaient de lui. J'ai trouvé cette démarche intéressante car il existe un décalage entre le sentiment et notre rapport aux autres à une période de sa vie et les sentiments ou vision que les autres ont de nous. Ivan a suivi un parcours tracé par ses parents, d'excellent élève et son sentiment de "devoir", il se devait être parfait et excellent pour faire honneur à sa famille disparue pendant la seconde guerre mondiale. En tant qu'historien, il très bien restitué l'ambiance et les modes de son enfance et de sa jeunesse.C'est une bonne réflexion sur ce qui conduit les garçons et les filles à être conforme aux attentes de leur entourage, de l'école et de la société. Cependant, est-ce que cette "réponse" aux attentes et aux pressions rend réellement heureux? Ce n'est pas si sûr, l'expérience de l'auteur montre qu'elle génère aussi beaucoup de questions et d'angoisse.
Excellent témoignage d'un milieu et d'une époque!
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J'avais énormément aimé "Laëtitia ou la Fin des hommes", ce livre formidable de Jablonka qui reconstituait par passes successives l'histoire de la vie de cette adolescente de notre époque, victime à la destinée tragique. J'ai apprécié "En camping-car" d'un tout autre genre, mais qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. "Un garçon comme vous et moi" ne m'a pas totalement convaincu non plus. Il est clair que la vie de l'auteur est l'illustration parfaite d'une réussite conforme au modèle dominant d'une classe intellectuelle et bourgeoise : cursus scolaire brillant, classe préparatoire aux concours, Normale-sup, statut de professeur d'Université. Rien de très original dans ce récit de l'enfance, de l'adolescence et de ce qu'il en reste à l'age adulte. quelques regrets, des retrouvailles sans suite, des réussites pour certains, des échecs, des accidents ou des suicides pour d'autres. Pourtant le thème central du livre du partage par l'auteur de sa personnalité entre pôle féminin et pôle masculin, m'a laissé sur ma faim. Et je n'ai pas trouvé dans les références citées à la fin du livre ce qui aurait pu compléter ma lecture.
Il m'a manqué un je ne sais quoi d'émotion (c'est peut-être parce que j'ai vingt ans de plus que l'auteur, son histoire est donc contemporaine de celle de mes enfants). Je donne néanmoins cinq étoiles à ce livre et je considère Yvan Jablonka comme un écrivain majeur dont je continuerai à suivre la production avec intérêt.
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