"
Nous avons toujours vécu au château " est un livre plutôt particulier.
Bien que publié par Rivages / Noir, il ne s'agit pas d'une enquête policière ni d'un thriller.
Il y a bien eu des morts, une famille entière empoisonnée, à l'exception des deux filles et de leur oncle. Cette situation de départ est donnée dès la première page.
Ce qui nous est raconté c'est comment ces deux soeurs et leur oncle se sont adaptés à la situation. C'est aussi la haine de la localité voisine à l'égard des survivants tenus pour responsable.
Cet équilibre va être rompu par un changement annoncé par la narratrice qui est la plus jeune des deux soeurs. Et cette rupture va entraîner des événements jusqu'à un bouleversement.
Ce qui est intéressant c'est que l'histoire est racontée du point de vue d'une enfant.
Ce qui est bien fait c'est que l'auteur nous laisse dans le doute quant à l'auteur de l'empoisonnement jusqu'à une fin de chapitre.
Un autre doute plane longtemps quant à l'état de santé mental des derniers habitants du château et j'ai trouvé ce thème bien conduit.
C'est un roman d'atmosphère, curieux, presque envoûtant. La mise en place de l'histoire m'a paru un peu longue, mais je crois qu'elle est nécessaire à la compréhension des événements et des comportements.
Au final je n'ai plus lâché ce livre après y être entré.
J'ai découvert ce roman comme "
Dernière nuit à Montréal" d'
Emily St John Mandel en lisant "Du polar" de
François Guérif. Je le signale ici parce que je trouve que son bouquin est une mine de lecture pour les amateurs de policier.