AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,09

sur 793 notes
700 pages pour ça ! Jusqu'à la centième page j'ai adhéré au dispositif d'écriture, voire souris à ses parenthèses, accepté les digressions et brutalement il m'a saoulé ; j'ai terminé le livre dans la douleur ; habituellement j'écoute de la musique « classique » en lisant, j'ai vite ressorti le hard-rock de ma jeunesse pour garder l'oeil ouvert et avancer dans le texte ; l'auteur montre bien que le jugement final résulte d'une longue chaîne de causalité commencée quasiment in-utéro, les faits sont là l'analyse non ; comme je l'ai déjà écrit, écrire nécessite pas seulement l'usage d'un stylo, le sécateur reste indispensable et une vie ne mérite pas plus de 200 pages.
Commenter  J’apprécie          20
Ce que j'affectionne particulièrement avec cet auteur c'est que telle une enquête policière, il retrace l'histoire, ici de Pauline Dubuisson, pour confronter la réalité judiciaire à la réalité passée 👩‍⚖️ Et il mène rondement ce travail d'enquêteur d'après ces propres dires. En effet après l'avoir rencontré et questionné lors d'une conférence universitaire, il nous a expliqué sa manière de travailler et combien de temps il passait dans les archives à retracer les moindres failles d'un entretien, d'une scène de crime, d'une personnalité 📜

Étant moi-même assez scrupuleuse et aimant le soin donnée au moindre détail, la manière de fonctionner de Philippe Jaenada entre en résonnance avec ce que je suis.

D'autant plus qu'il se place dans la peau de l'enquêteur et qu'on le suit dans des situations plus pittoresques les unes que les autres. En outre, il est particulièrement drôle et entretien l'autodérision à merveille ✨

Enfin, il s'attaque à une affaire judiciaire pour laquelle journalistes et opinion publique ont déjà fait le procès. Pauline Dubuisson est une jeune femme libre, en avance sur son temps et intelligente. Qu'elle puisse être jugée objectivement était inimaginable à l'époque et il suffit de reprendre les mots de l'avocat général dans son réquisitoire pour s'en convaincre. Il la surnomme effectivement de "hyène".

Aussi, si vous aimez les récits qui reprennent des faits divers et qui ont pour finalité de rechercher l'erreur judiciaire, je ne peux que vous conseiller de lire cet auteur. Que ce soit avec la petite femelle ou encore plus récemment avec le printemps des monstres que j'avais dévoré 🕵️‍♂️👩‍⚖️

J'ai pour ma part préféré le printemps des monstres qui m'a paru prendre moins de longueurs que la petite femelle.

Attention le livre fait tout de même plus de 700 pages et il faut s'accrocher pour arriver au bout ! Amateur de lectures courtes, s'abstenir ☺️
Commenter  J’apprécie          21
Ce livre est mon premier coup de coeur de 2024. C'est un coup de poing magistral. Un livre de 700 pages, une histoire criminelle vraie que je ne connaissais pas et un style d'écriture très haut de gamme. Même si j'ai parfois été gênée par l'humour de l'auteur et ses digressions, on finit par s'y habituer. Mais quelle littérature et quel travail de l'auteur.
C'est l'histoire d'une jeune femme à l'enfance avec un père sévère dans l'éducation intellectuelle et une mère très faible. Une adolescence difficile pendant la guerre. Cette jeune femme tuera et sera jetée en pâture aux médias de l'époque et à la justice de hommes avec un tout petit "h". Description d'une société machisme et phallocrate. En 2024, on en est toujours pas sorti même si la société a progressé! A lire impérativement!
Commenter  J’apprécie          00
Le 17 mars 1951, l'histoire de Pauline Dubuisson, alors âgée de 24 ans, bascule irrémédiablement. Dans un acte aussi soudain que tragique, elle abat son amant de trois coups de pistolet, scellant ainsi son destin d'une manière inattendue et irréversible. Ce crime passionnel aux contours mystérieux la marquera à jamais, malgré ses tentatives ultérieures pour changer de nom et de pays. L'affaire se révèle être un chapitre feuilletonnesque dont la France s'empare. Libérée après plusieurs années de détention, le poids de ce drame poursuivra Pauline, agissant comme une ombre persistante qui ne peut être complètement éclipsée par le temps ou l'espace. La tragédie, qui aurait pu être reléguée aux annales judiciaires, continue de hanter la conscience de Pauline, rappelant constamment les choix qui ont sculpté le cours de sa vie. A travers ce roman Philippe Jaenada met en lumière la complexité des affaires criminelles et l'impact durable qu'elles peuvent avoir sur celles et ceux qui y sont impliqués. Pauline Dubuisson devient ainsi le symbole d'une destinée brisée, cherchant à échapper à une image qui la tenaille. Il explore son parcours avant et après le drame, , révélant les liens indissolubles qui la rattache à un événement qui a marqué les anneles de fifties. L'affaire Pauline Dubuisson, bien que souvent reléguée aux archives judiciaires, demeure une histoire fascinante et déchirante, mettant en lumière les conséquences profondes des actes impulsifs et des tragédies passionnelles. À travers ce livre, nous plongeons également dans les méandres de la psyché humaine, explorant la manière dont la justice et le destin s'entremêlent pour façonner des vies marquées à jamais par quelques secondes d'erreur tragique.
Commenter  J’apprécie          10
Vous faites bien de vous intéresser à Philippe Jaenada. Et à La petite femelle en particulier (vous pouvez aussi jeter un oeil à La Serpe Prix Fémina 2017 que j'ai également lu et apprécié).

Ami, vous avez lu la 4ème de couverture et vous avez lu peut-être également quelques critiques de mes éminents camarades en Babélio ; donc je ne vous dirai pas qu'il s'agit de l'histoire d'une meurtrière qui a défrayé la chronique dans l'immédiat après-guerre. Une personne, une femme appartenant à l'avant-garde des baby-boomers, pour son malheur. Contraiement à eux, elle a connu, enfant, adolescente la guerre, l'Occupation, la Libération. Eût-elle été né quelques années plus tard, son destin en aurait été probablement très différent.

Non, je préfère vous parler de son talent d'écriture et de composition de sa narration. Certains seront tentés, considérant que le sujet de cet ouvrage est une histoire vraie de penser qu'il ne s'agit pas d'un roman ou de pure littérature. Je veux ici m'inscrire en faux. Quelle leçon de littérature, au contraire ! Combien de « romans » encensés par des critiques paresseux ou même couronnés par des prix pour lesquels les thèmes abordés ont plus d'importance que leurs qualités littéraires n'arrivent pas à la cheville des oeuvres de P. Jaenada qui devient au fil du temps un des plus intéressants auteurs de notre époque. Ses livres et je m'attarde sur La petite femelle aujourd'hui ont tout d'une oeuvre littéraire de grande qualité. Tout y est : une histoire, des personnages, une structure romanesque et un style à leur service.
- Oui mais c'est facile, y'a qu'à prendre des histoires dans les journaux ou aux greffes des tribunaux et les recopier....
Ben, déjà c'est pas mal de s'intéresser à la vraie vie plutôt que nous raconter des histoires qui ne sont que des fausses histoires mettant en scène des idées, des caricatures plutôt que des personnages, leur vie ancrée dans la réalité. Idées toutes faites, si possble dans l'air du temps – vous voyez ce que je veux dire. Avec des personnages qui dès le début reçoivent leur étiquette : en blanc les bons, en rouge les méchants, une ou deux caractéristiques suffisent au lecteur – qui peut parfois être lui aussi paresseux- à les identifier. En même temps c'est plus simple et moins fatigant. On comprend tout de suite, on n'aura pas besoin de relire la page pour bien comprendre.

Donc, disais-je, Philippe Jaenada part de faits réels et nous invite à le suivre dans sa recherche de la vérité, de sa vérité. Comme tout romancier qui se respecte. Jaenada est un merveilleux conteur : il campe en quelques mots chaque caractère, nous prends la main et nous guide dans le labyrinthe de son récit. Il s'agit de vrais personnages, avec un passé, une généalogie, une épaisseur. Aucun lecteur ne peut résister à cela ! En tout cas pas moi. Voilà, je crois, son ambition littéraire : nous persuader que la réalité est complexe, à multiples facettes, pas toujours univoque, souvent contradictoire. La logique y est prise en défaut, la morale aussi. Et il se donne les moyens de nous guider dans ce labyrinthe, disais-je. On suit une piste, on tourne à gauche, puis à droite, on revient sur nos pas. On repasse par le même chemin puis une grande avenue se déroule devant nous. Ah ! Plus de lumière. On marche à tâtons. Là c'est lisse, ici un peu plus rugueux ; on retire précipitamment la main, ce qu'on vient de toucher est dégoûtant...
Livre foisonnant, empli de destins à la fois tragiques et d'une banalité – comme le mal s'entend à l'être- à pleurer. Et finalement, une bienveillance, un regard cru mais plein d'humanité sur l'humanité. Et finalement peu importe s'il dit La Vérité, le plaisir du lecteur a été total et ses personnages vivront longtemps dans son coeur.

Merci à Philippe Jaenada de nous rappeler les fondamentaux de la littérature et du roman.,,
Commenter  J’apprécie          81
Chronique vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=xtrVexgt_ZY

De quoi ça parle ? Dedans, Philippe Jaenada va enquêter sur le meurtre qu'a commis Pauline Dubuisson dans les années 50, en retraçant tout son parcours, et même sa généalogie. C'est une jeune étudiante en médecine qui va tuer son ex-petit ami après une dispute — on ne sait si c'est un accident, le coup part alors qu'elle le menace de se suicider et qu'il saute sur elle pour l'en empêcher.

Ce que j'en ai pensé : J'ai adoré, comme toujours avec Jaenada. Je l'avais découvert il y a deux ans avec Au printemps des monstres, j'ai lu cette année La serpe, dont j'avais pas pu faire de chronique parce que j'étais en pleine rédaction de mon roman. En fait ce que j'aime par-dessus tout avec Jaenada, c'est qu'il prend le temps. Il installe le cadre, on sent qu'il y a de la méticulosité comme un travail de chercheur, (d'ailleurs ça y ressemble, puisqu'on voit la bibliographie à la fin, qu'il va beaucoup dans les archives, qu'il épluche les sources, les comptes-rendus de l'époque). Et pourtant, je ne qualifierais pas son texte d'enquête ou de non-fiction, c'est du pur roman, parce qu'il parvient à tout relier, à tout tricoter ensemble, à narrer la vie de Pauline Dubuisson, tout en ayant du recul sur sa narration, sur les biais que l'auteur est obligé d'avoir, la déformation professionnelle de vouloir tout rendre romanesque. Il est extrêmement prudent avec ça, quand il ne sait pas, il le dit, quand il se laisse emporter par son imagination, il le dit. Pourtant, il y arrive, quand je le lis, j'ai l'impression d'être devant ces images recolorisées — que les pigments sont tellement bien réimplantés dans l'image qu'on a la sensation d'y être, que c'est très moderne, que ce ne sont pas que des gens en costumes trois-pièces, tailleur gris et bibis, mais des êtres avec les mêmes angoisses existentielles que nous, avec les mêmes pulsions, les mêmes tensions. Qu'en fait, on est encore d'une certaine manière dans les années 50, qu'il n'y a pas eu une cassure nette comme les livres d'histoire donnent le sentiment, que les gens vivaient en noir et blanc — c'est vivant, Pauline Dubuisson, je sais que c'est cliché de dire ça, mais elle revit à travers le texte. Je trouve que la fascination qu'il éprouve pour elle est très touchante, c'est le motif du poète et de la muse, on peut dire.
Un texte féministe
Y a quelque chose de paternel sans être paternaliste, une affection sincère — un miroir peut-être qu'il a vu en elle, ce qui fait qu'il cherche à expliquer les engrenages de l'éducation, de la société qui l'ont amenée vers ce qu'elle a fait — que la société n'a pas totalement les mains propres : en forçant les femmes à n'avoir qu'un seul destin possible, celui de l'épouse dans l'ombre de son mari, et parce que son père lui a fait lire Nietzsche très tôt, qu'il voulait qu'elle soit plus que ça — qu'il lui a donné une vision fausse de l'humanité, de la faiblesse et de la force, l'a endurcie, a créé une carapace dur à percer, mais aussi, l'a empêché de se contenter du peu que les hommes laissaient aux femmes. Que Pauline était une femme née dix ans trop tôt, parce qu'elle aurait été tout à fait adaptée aux changements des années 60, au féminisme, elle l'étudiante en médecine qui ne voulait pas être seulement Madame Bailly, qui aspirait à plus. Surtout, ce que montre Jaenada, c'est comment une justice patriarcale impose des doubles-standards aux femmes — Une d'elle, Yvonne Chevallier, sera acquittée car dévouée et tournée vers un mari fuyant, il la quitte, elle le tue, mais c'est par amour, plaident les avocats, montrant comment elle a été une épouse exemplaire, obsédée par le plaisir du mari — ils vont jusqu'à le diaboliser lui, la victime (ce sont les avocats de l'accusation du procès de Pauline, et là, ce sera l'inverse: un Félix angélique et elle, la ravageuse qui a brisé son destin parfait de médecin et fiancé modèle). Une justice à la carte : pas d'étude de balistique, on met de côté les témoignages trop gentillets, on écarte les témoins qui pourraient nuancer la vision qu'ils cherchent à donner d'elle. Ce qui est dingue aussi, c'est le rôle des médias, comment ils parviennent à créer un personnage, un monstre, à faire monter la mayonnaise, et peut-être bien, à empêcher toute rédemption. Il y a, on peut le dire, un certain acharnement à lui faire baisser la tête, à extraire de la société ce qui est de l'ordre de l'exceptionnel, de l'anormal, mais aussi ce qui dérange — des femmes qui ne sont pas ce que les années 50 voulaient qu'elles soient.

Rédemption impossible ?
Pauline devient la cible parfaite d'une France portée sur les valeurs traditionnelles, mais aussi encore en proie à un passé qu'elle n'assume pas — en effet, son père a collaboré pendant la seconde guerre mondiale et s'est servi d'elle en tant que « facilitatrice », en gros, il l'a poussée alors qu'elle avait quatorze ans dans les bras des Allemands pour avoir des accords commerciaux avec eux. A la libération, Jaenada creuse l'hypothèse qu'elle a été tondue, ce qui aurait accentué ses tendances dépressives. Et donc, après la mort de Félix, on va évidemment creuser ce passé, et l'utiliser pour brosser le portrait de Pauline : celui d'une fille démoniaque, un mal à la racine, une fleur pourrie et irrattrapable. En fait, ça m'a rappelé un peu les cours d'histoire de terminale, sur la mémoire d'après-guerre, comment la France des années 50 s'est construit un passé glorieux de résistance, alors que ce n'était qu'une petite partie, que la majorité était silencieuse, et que la tonte des femmes, c'est une humiliation qui vise à expier les péchés de toute une nation. Pauline, elle a servi un peu à ça — à se laver les mains, à se dédouaner. le pays aura une fascination assez viscérale pour elle, ce qui fait que même après sa sortie de prison, elle ne pourra jamais retrouver une vie normale.

Un auteur à suivre.
Les livres de Jaenada, c'est souvent la leçon que j'en tire — bon sang, mieux vaut ne jamais commettre de crime, sinon on va creuser chaque sombreur de notre âme, chaque petites et grosses conneries qu'on a faites, il suffit d'être un peu renfrogné devant le concierge ou d'avoir jeté sa serviette hygiénique dans la mauvaise poubelle (ce qui se passe dans le livre, un policier va tirer des généralités psychologisantes de ce tout petit détail — comme quoi c'est une femme qui ne sait pas se tenir) pour qu'on tire de nous une image partiale, mensongère. Jaenada arrive à réhabiliter Pauline, mais encore plus, à nous donner une impression de la connaître, ce qui fait que la fin est vraiment poignante — et j'aime pas ce mot d'habitude qu'on utilise à toutes les sauces dès qu'un auteur fait clamser le moindre chien du héros. Il y a du souffle dans son style, ce qu'on retient, bien sûr, c'est les parenthèses, parfois doubles ou triples, comme un récit qui s'autoconstruit, qui enfle tout seul, anecdote par anecdote, ça fourmille, ça déborde, c'est vivant encore une fois. C'est avec Jaenada que j'ai compris le pouvoir de la digression, consolidé après avec Knausgaard — c'est des constructions sinueuses, gargantuesques, on a l'impression que ça part dans toutes les directions, mais une fois arrivé au point final, tout fait sens.

Je vous le recommande vraiment, ainsi que La serpe et Au printemps des monstres.

Lien : https://www.youtube.com/watc..
Commenter  J’apprécie          94
Du Philippe Jaenada comme on l'aime !
Du dense, du massif, de l'épais. Tout ça valable sur la forme comme sur le fond. Car Philippe Jaenada c'est surtout un immense travail de recherche qu'il met au profit des lecteurs et lectrices. Il y glisse sa vision bien sûre mais c'est aussi ça qu'on recherche chez Philippe Jaenada. Et ses digressions évidemment et là aussi on est servis.
Quant à Pauline Dubuisson je n'en connaissais rien, pas plus que sur ces précisions historiques.
On referme la Petite femelle avec le sentiment de mieux connaître l'Histoire
Commenter  J’apprécie          50
⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
C'est le deuxième roman de Philippe Jaenada que je lis.
Un énorme pavé de 700 pages, foisonnant et passionnant.
L'auteur part d'un fait-divers, la mort d'un homme, Félix, tué par son ancienne maîtresse Pauline Dubuisson dans les années 1950 et il retrace tout le parcours de la jeune femme, essayant de faire la lumière sur sa jeunesse, les circonstances du crime, son emprisonnement…
Le début se passe à Malo-les-Bains, quartier de Dunkerque pendant la guerre et m'a passionnée. Je connais bien cette ville pour y avoir vécu plusieurs années et ce fut très intéressant d'en apprendre plus sur l'Histoire.

Ce livre est passionnant et déconstruit la part de vérité et de fiction entre la réalité des faits dans le parcours d'une vie et ce qui en transparaît dans les médias, au cours de l'instruction.
Enfin et surtout, la grande force des romans de Philippe Jaenada réside dans son humour et son franc-parler, son ironie, sa truculence parfois, son utilisation inimitable des parenthèses et son sens de la digression. Il y aurait presque un sujet de mémoire de maîtrise ou de doctorat : de l'art des parenthèses dégressives chez Jaenada. 🤓
Parfois quelques longueurs mais je lui pardonne. 😝



Commenter  J’apprécie          81
Fille rebelle.

Philippe Jaenada retrace le parcours de Pauline Dubuisson condamnée pour le meurtre de son amant en novembre 1953.

Troisième Jaenada, troisième lecture agréable ! Lire un Jaenada devient un rituel sympathique pour moi. Dans ce livre il se consacre à l'affaire Pauline Dubuisson. S'agissait-il d'un monstre vénal et jaloux ? Ou tout simplement d'une jeune fille trop libre pour l'époque ?

Comme a son habitude, Philippe Jaenada décortique la vie de Pauline Dubuisson, ainsi que celle de ses proches. Issue de la bourgeoisie de province, elle a été élevée par son père pour être un "surhomme" selon les principes nietzschéens. Par la suite pour aider son père, elle se liera avec des officiers allemands durant l'Occupation. Tout ces éléments contribueront à donner de Pauline l'image d'une femme froide et hautaine.

Jaenada va tout faire pour démontrer le contraire. Il s'agissait en réalité d'une jeune femme élevée sans amour et sans tendresse, qui a tout fait pour plaire à son père. de plus, son tempérament et son comportement, en partie liés à son éducation, font qu'elle est "trop" libre pour une femme de son époque.

J'ai ressenti une sincère empathie et admiration pour Pauline de la part de l'auteur. Au fond ne s'agit-il tout simplement pas d'une victime de la société misogyne des années 40-50 ? Pour Jaenada la réponse est tout simplement oui. Toutefois, il ne cherche pas à cacher les parts d'ombres de Pauline.

Elle a tenté de se suicider à plusieurs reprises, avant de réussir le 22 septembre 1963. de plus, Jaenada ne cherche pas à excuser, ni à chercher des circonstances atténuantes pour le meurtre de son ancien amant.

Bref, ce livre a été très intéressant à lire, même s'il avait d'inévitables longueurs. Il s'agit d'un hommage vibrant à Pauline Dubuisson.
Commenter  J’apprécie          240
Le petite femelle (2015) est un récit de Philippe Jaenada. Il s'agit d'une biographie de Pauline Dubuisson (1927-1963) à travers le prisme de l'assassinat Félix Bailly et de son retentissant procès. A l'aide de recherches archivistiques conséquentes, il met à mal les conclusions de la justice. Un livre intéressant et prenant malgré de nombreuses digressions inutiles.
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (1819) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1718 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}