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4,09

sur 793 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'aime beaucoup cet auteur très atypique...il faut effectivement supporter qu'au beau milieu d'un chapitre il vous parle des saucisses de strasbourg ou de sa dernière soirée arrosée...sans,bien sûr, aucun lien avec ce qui précède ou suit dans le dit chapitre...cette difficulté surmontée, il vous faudra aussi apprécier sont humour très particulier proche de l'autodérision et assez souvent acerbe mais toujours juste et drôle. Mise à part ces avertissements, l'écriture est brillante, trés fluide et, dans ce livre en particulier, le travail de recherche et d'analyse est époustouflant.Il a du consulter, lire, décortiquer un nombre impressionnant de documents pour nous éclairer sur la personnalité oh combien contreversée de Pauline Buisson ( voir le livre "Je vous écris dans le noir" de Jean-Luc Seigle) pour tenter de nous prouver son innocence. Ce qui ressort en tout état de cause, c'est que personne à l'époque n'a vraiment pris la peine d'écouter ce qu'elle avait à dire...Merci donc à Philippe Jaenada de lui avoir donné la parole...pour le reste, je vous laisse juge. Mais, si vous n'avez jamais lu cet auteur évitez de commencer par ce pavé de plus de 700 pages...je vous conseille "Le chameau sauvage" ou son très bon" Sulak"
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Je ne pensais pas lire jusqu'au bout ce pavé au titre déconcertant, et finalement chaque chapitre m'a donné envie d'aller voir le suivant.
A la fois contre-enquête, plaidoirie et peinture de l'époque, ce texte est éclairé par les remarques, les digressions et les coups de gueule de l'auteur ( ah les parenthèses de Jaenada !) .
Un travail de recherche monumental, un sens du détail qui fait mouche, la réhabilitation réussie d'une jeune femme née trop tôt.
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Lorsque j'ai eu connaissance de la parution du livre je l'ai d'office inscrit dans ma liste des livres à lire, pour deux raisons.
J'avais lu le livre de JL Seigle je vous écris dans le noir qui relatait l'histoire de Pauline Dubuisson et ça m'intriguait. J'avais découvert Ph Jaenada avec Sulak et j'avais totalement adhéré (après une prise de contact difficile il est vrai) à son style, sa façon de présenter le personnage principal, l'humanisme qui jaillissait du livre.

En 1951 Pauline Dubuisson tue son ex petit ami de trois balles de revolver. Elle sera condamnée à la prison à perpétuité. Toute la France avide de sensations s'empare de son cas. Les journalistes (surtout la presse écrite) fouilleront sa vie et la traîneront bien bas, réécrivant son histoire comme ça les arrange. Alors Philippe Jaenada reprend toute l'histoire depuis le début. Il nous raconte l'enfance, puis l'adolescence sous les bombes à Dunkerque de Pauline Dubuisson. Nous la suivons ensuite à Lille pour ses études de médecine. Nous l'y accompagnons au gré de ses rencontres, difficultés.

Rendons tout d'abord hommage au travail titanesque de recherche pour cette quête de la vérité. Et si Pauline Dubuisson était une personne froide et calculatrice Ph. Jaenada nous la rend plus humaine et sympathique en mettant le doigt sur les erreurs commises autour de toute cette affaire. Et des erreurs il y en a..… familiales tout d'abord dans l'éducation qu'elle reçoit. Que penser des relations avec ses parents ? ses frères ? Comment ne pas penser qu'elle est une victime elle aussi ? Personnelles ensuite, elle s'entête dans une relation qui ne la mène à rien.
Judiciaires enfin, combien de propos seront déformés ? mal transcrits ? des situations mal interprétées ? Grâce à toutes ses recherches Philippe Jaenada met en avant les incohérences. Il y glisse, comme à son habitude, des digressions qui pourraient agacer mais qui, au final, apportent un peu de légèreté et permettent de ne pas se lasser.

Lire Jaenada c'est découvrir un style inattendu pour un sujet sérieux.
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Philippe Jaenada expliquait dans une interview s'intéresser aux gens qui ont des failles, qui ont connu coups et injustices, plutôt qu'à ceux à qui tout réussit. Pas étonnant donc qu'il se soit emparé de l'histoire de Pauline Dubuisson, jeune étudiante en médecine, qui a fait la une des journaux pour avoir tué son petit ami, en 1951.
En quasi enquêteur, Jaenada dissèque méthodiquement le fil de l'histoire, la vie de cette Pauline, son enfance et son adolescence désastreuse entre une mère dépressive et un père aimant un peu trop les Allemands ( et la poussant à les aimer elle aussi ), la scène de crime (que Jaenada va même jusqu'à reconstituer dans son salon, avec l'aide de sa femme, afin de mieux la comprendre !) , son procès, sa vie en prison, jusqu'à sa mort.
Outré, et très énervé (dans ces moments-là, Jaenada disserte et commente entre deux parenthèses) par la curée que fut son procès en 53, par les exagérations, les mensonges, les déformations, les affabulations, la haine (Dubuisson etait nommée dans les journaux, et pas que dans la presse caniveau, "la perverse", "la hyène", etc) ; très énervé donc, Jaenada se fait plaisir en dégommant l'appareil judiciaire (Lindon, Floriot, etc) et les journalistes de l'époque dont, en particulier, une certaine Madeleine Jacob, "spécialisée " dans les affaires judiciaires, qui en prend pour son grade ( Jaenada ne peut pas la voir en peinture celle-là ! )
Jaenada n'excuse cependant pas Pauline ; la culpabilité de celle-ci est indubitable et là n'est pas la question (elle a bel et bien abattu un jeune homme qui ne méritait certainement pas d'être éliminé de la surface de la terre ! ) ; Jaenada n'excuse pas son crime donc mais décrit une jeune femme livrée à la foule comme un cerf aux chiens de meute ; il dénonce l'hyper machisme de l'époque, les différences de peines selon que l'on soit un homme ou une femme, une jolie femme ou une femme sans aucun charme. Pas de chance, Pauline était séduisante, intelligente et réservée (froide, insensible, machiavélique... donc..) . Jaenada disserte alors, nous parle de Paule Guillou, Sylvie Paul, autres criminelles de l'époque. On est alors non loin de l'overdose mais le style de Jaenada nous sauve de la déprime ; ses longues disgressions (tel Columbo, il invoque beaucoup sa femme) portant sur tout et rien amènent parfois de la légèreté, du très anecdotique (ce que beaucoup lui reprochent dailleurs, les trouvant insupportables).
Le style de Jaenada se fait plus sobre dans les derniers chapitres au fur et à mesure du dénouement, il se met alors en retrait, laissant Pauline Dubuisson face à sa fin.
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La petite femelle est un livre qui dort dans ma PAL depuis deux ans je dirais. Et c'est le podcast bookmakers dans lequel Philippe Jaenada prend la parole qui a relancé ma curiosité. Apparemment on lui reproche ses petites dérives dans son histoire dans lesquelles il parle de lui. Et déjà en écoutant le podcast je mesurais l'ampleur de son travail de recherche. 

Ce travail titanesque se révèle aussi à la lecture. Mais voilà la rencontre n'a pas été des plus fluides pour moi. Ca a été une lecture en dents de scie. J'ai apprécié le travail de "réhabilitation" de Pauline accusée d'avoir tué avec préméditation un de ses amants, ancien fiancé. Pauline dont le caractère fougueux et ses moeurs décrites comme "légères" ne lui laissaient pas une grande chance pour sa défense. Pauline a eu des amourettes avec l'ennemi au cours de la deuxième guerre mondiale et, plus tard, Pauline, ca ne la dérangera pas de coucher à droite à gauche et de profiter de faveurs en échange. Après la guerre, elle se lance dans des études de médecine. Pauline est intelligente, ambitieuse et c'est pour cela qu'elle ne veut pas épouser Félix car elle ne veut pas abandonner ses études.

L'histoire de Pauline est très intéressante, femme très complexe mais considérée comme volage pour l'époque.

Les intrusions de la vie de l'auteur ainsi que ses réflexions, parfois familières, ont eu raison de ma concentration. Il y avait trop de détails, qui révèlent aussi un très gros travail. J'ai largement préféré la deuxième partie du livre consacré au procès, aux échos médiatiques, aux comportements des avocats et procureur face à Pauline.

L'auteur décrit également quelques procès de l'époque. C'est la partie que j'ai préférée parce qu'elle m'a semblée plus fluide mais aussi parce que  c'est là que se révèle la bienveillance de l'auteur pour cette femme (qui reste certes une meurtrière mais qui a été jugée surtout pour ses moeurs un peu légères pour l'époque, voilà moi aussi je finis par mettre des parenthèses à force d'en voir trop dans ma lecture) qui reste courageuse face à ses messieurs de la cour qui font preuve de mépris envers cette femme en se permettant par exemple d'être vulgaires.

Je suis contente d'avoir lu ce livre et même si j'ai un avis mitigé, j'ai très envie de lire la serpe.

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Pauline Dubuisson est née le 11 mars 1927 à Malo-les-Bains, elle a fait la une des faits divers dans les années 50 après avoir assassiné son ex petit ami Felix Bailly de trois balles dont une à bout portant. le procès qui a fait suite à ce drame a été très compliqué. Aujourd'hui, Pauline aurait pu être jugée pour avoir commis un crime passionnel mais à l'époque c'est pour meurtre avec préméditation qu'elle a été condamnée. Il n'en faut pas moins de 720 pages (livre papier) ou un petit peu plus de 23 heures (livre audio) à Philippe Jaenada pour détailler, décortiquer, défendre et rendre hommage à Pauline Dubuisson, la femme la plus détestée de France en 1951.
Décédée le 22 septembre 1963, son histoire a inspiré plusieurs cinéastes et auteurs en tous genres, puisque de nombreux films et ouvrages sont sortis sur celle que l'on surnommait : "le monstre".
J'ai découvert l'histoire de Pauline à travers La petite femelle et ce que je peux vous dire, c'est que l'auteur Philippe Jaenada, défend cette femme avec énormément de convictions, c'est curieux, mais il est tellement convaincant qu'on se prend d'affection pour cette meurtrière jeune femme au passé troublant. La suite → http://www.leslecturesdelily.com/2016/11/la-petite-femelle-ecrit-par-philippe.html#more

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Philippe Jaenada a commencé sa carrière littéraire en nous parlant de lui. Cela m'a valu de lire « le chameau sauvage », un sacrément bon bouquin (pour peu qu'on apprécie le style de l'auteur, de mon côté au premier essai une paire d'années auparavant, ça n'avait pas tilté et j'avais reposé le livre en me demandant ce que mes copines blogueuses pouvaient bien lui trouver !) et aussi « Plage de Manacora, 16H30 » (plus court, je vous le recommande pour découvrir l'écrivain), qui m'avait tout autant emballée.
Et puis, du propre aveu de l'auteur, la veine autobiographique s'est tarie (je n'ai lu que deux des sept romans appartenant à ce registre). Jaenada s'est donc tourné vers le fait divers. A Lire en poche, je n'avais pas résisté au plaisir d'aller papoter avec lui en lui donnant « Sulak » à dédicacer … mais il faut croire que la vie du bandit en question ne m'intéressait que modérément puisque le livre est toujours dans ma Pile A Lire.
Je me suis dit qu'il en irait autrement avec « La petite femelle », paru en août dernier, malgré son côté pavé (720 pages), car le personnage dépeint m'intriguait. J'avais découvert son existence en lisant le billet de Clara au sujet de « Je vous écris dans le noir », roman de Jean-Luc Seigle qui parle aussi d'elle, Pauline Dubuisson, née en 1927, étudiante en médecine au passé sulfureux (ses relations allemandes pendant la guerre) qui assassina son ancien amant en 1951. Son procès défraya la chronique et inspira, en 1960, le film de Clouzot « La vérité », avec Brigitte Bardot.

Cette histoire, Philippe Jaenada l'a prise à bras le corps et c'est toute la vie de Pauline Dubuisson, pas seulement son crime, qu'il examine de manière approfondie, car son acte ne peut pas être détaché de ce qu'elle est. Mais attention ! Quand Jaenada donne dans la biographie, il ne le fait pas de manière classique : c'est du Jaenada, qu'on lit ! Avec sa faconde (des tas de petites remarques ou métaphores bien à lui, telles : « même s'il est pédagogue comme je suis ballerine russe », « c'est comme équiper les poules de petits casques en cuir quand le renard approche »), ses multiples parenthèses (et après l'avoir lu, on en met partout) et aussi des incises de tailles diverses racontant telle ou telle anecdote privée plus ou moins en rapport avec le propos, comme celle, hilarante, concernant l'occurrence du mot « saucisse » dans ses romans. Vous voilà prévenus ! Que cela ne vous arrête pas pour autant, car ces apartés représentent quelques respirations bienvenues, autant que les commentaires bien sentis que l'auteur peut faire à propos d'untel et untel qui ont altéré la vérité pour mieux servir leurs intentions durant le procès : Jaenada nous dit les choses comme il les a découvertes et quand il n'est pas content, on le sait, le style académique ne passera pas par lui.

Au-delà de la forme, primesautière et percutante, avec un humour toujours apprécié, il y a le fond, en béton armé. Parce que le dossier Dubuisson, Jaenada s'y est totalement immergé et il le maîtrise de A à Z, aussi bien la psychologie de la jeune femme que les faits et leur contexte (on a ainsi un long développement sur Dunkerque pendant la guerre, marquant), avec sur la fin l'exposé de cas similaires à celui de Pauline mais traités par la justice de manière fort différente. Il a épluché et confronté tous les documents relatifs à l'affaire, fouillé dans les archives (« comme un tapir enragé »), bref il n'a laissé aucun détail dans l'ombre, c'est du boulot de pro (dommage que Pauline n'ait pas eu un avocat de sa trempe !). le résultat est passionnant (et passionné).

Après un tel déluge de compliments, vous vous attendez sans doute à me voir décerner trois ou quatre parts de tarte au titre de ma cote d'amour du livre, vous avez peut-être même déjà jeté un oeil à la fin du billet et là, surprise, il n'y a que les deux du « j'ai bien aimé ». C'est que le cas Dubuisson, tout intéressant qu'il soit, n'a pas réussi à retenir mon attention sur la durée. L'honnêteté m'oblige à dire que, en cours de route, mon emballement initial s'est affaibli, je me suis lassée de la principale protagoniste et de tous les détails la concernant et j'ai tout simplement abandonné le bouquin. Et pas que quelques jours, non, quelque chose comme deux mois … J'ai fini par le reprendre et en achever la lecture, avec un intérêt renouvelé après cette longue pause (d'autant que je m'étais arrêtée à un moment où il y avait un certain flottement dans la vie de Pauline Dubuisson, qui se répercutait dans le livre), et la qualité du propos ne s'est pas démentie.
Un roman biographique remarquable, donc, qui met en évidence à quel point la justice rendue a pu être conditionnée par les préjugés de l'époque, mais le nombre de pages est conséquent et la lassitude est malgré tout possible (la preuve).
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J'avais dèjà mis un résumer pour ce livre car je trouvais mes remarques trop osées, et bien non , elles n'étaient pas trop osées? J'ai vécu exactement la même chose , EXACTEMENT.
Il n'a même pas attendu que je revienne sur mon refus ? Dès le refus il m'a dit, dans l'ascenceur, tu le regretterras, toute ta vie, plus personne ne voudras te parler. Je ne comprennais pas, je n'avais jamais eu de problème avec personne, j'avais beaucoups d'amis, beaucoup de relations d'amitier, j'étais mariée et j'aimais mon mari, j'avais deux magnifiques enfants, ce qu'il a fait c'est me faire passer pour une voleuse ,, ça dure toujours, pour tous je suis une voleuse et ça fait 30 ans que ça dure , je n'en peux plus, je tuerai aussi.
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C'est bien mais c'est long... J'aurais bien coupé un peu dans ce (gros) volume très documenté. L'histoire, racontée une première fois, est reprise en détail.s au moment du procès. C'est un peu redondant.
Reste que j'ai découvert un auteur, un style, une personnalité... un genre d'Emmanuel Carrère plus cool et plus drôle. Je vais lire son chameau sauvage, très vite.
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Je dois avouer que j'ai bien eu du mal à en venir à bout. Force de détails (parfois croustillant aux yeux de certains), longueurs et dénouements tardant à venir, on s'essouffle vite.
Mais il est clair que c'est le fruit d'un travail colossal, de recherches, de comparaisons et de notes d'humour.
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